Sunday, October 29, 2006

Vivre avec les ambiguïtés?

Semaine du 30 octobre - 6 novembre 2006

--------------------------------------

De Philippe Martin: 'Voici la onzième édition des portraits de blogueurs, avec Pamela Chrabieh Badine.
Ceci est la version intégrale'.



On peut aussi trouver l'entrevue sur
Dailymotion, Cent Papiers et YULBUZZ.
Merci Philippe! Merci aussi à Christian Aubry!
--------------------------------------------------------

Dans un article de l'Orient-le-Jour pour Michel Touma 'Lever les ambiguïtés pour rétablir la confiance' (30 octobre 2006), il est dit ce qui suit:
«Une hirondelle ne fait pas le printemps », souligne le dicton populaire. Le cycle de « concertations » initié par le chef du Législatif Nabih Berry est, sans conteste, préférable aux surenchères politiciennes ou au recours à la rue. Mais il ne saurait constituer, dans sa formule actuelle, le cadre adéquat à la recherche d’une solution à la crise dans laquelle se débat le pays (...). La formation d’un « gouvernement d’union nationale » (pour reprendre le slogan de l’opposition) ainsi que la détermination du type de loi électorale préconisée pour le prochain scrutin devraient constituer, en toute logique, le couronnement, l’aboutissement d’un dialogue en profondeur entre toutes les parties libanaises et non pas le point de départ d’un tel dialogue (...). Un gouvernement d’union nationale constitue certes une revendication légitime, mais il nécessite au préalable l’établissement d’un climat de confiance et une compréhension mutuelle des appréhensions des uns et des autres. Car à défaut, le résultat serait un blocage des institutions et une aggravation de la crise politique, doublée d’une impasse constitutionnelle".
Or, un climat de confiance ne peut être établi selon Touma sans la levée des ambiguïtés - principalement politiques, concernant le rééquilibrage interne (majorité versus minorités?), le rôle de la Syrie dans un éventuel veto au sein de l'Exécutif Libanais, et les intentions du Hezbollah (assurer une survie politique et une participation équilibrée de la communauté chiite au sein du pouvoir ou imposer un alignement du Liban sur l'axe 'irano-syrien'). La priorité selon Touma est donc: s'atteler à lever ces ambiguïtés et que les motivations des uns et des autres - les fractions politico-communautaires du pays' soient "exclusivement libanaises", non tributaires "d'une quelconque raison d'État régionale".
Mes réserves:
- Évidemment, le 'dialogue national' entre les leaders politiques et communautaires est crucial, mais il ne constitue pas le seul dialogue qui pourrait rétablir un climat de confiance dans le pays et contrer l'instabilité ambiante. Qu'en est-il du dialogue (ou plurilogue) entre la diversité des individus et des collectivités, tant au pays qu'en diaspora? Qu'en est-il donc du peuple? Le dialogue des élites est insuffisant.
- Tout dialogue est basé sur un minimum de confiance réciproque pour qu'il puisse advenir, sinon, on n'obtiendrait que des monologues, ou des alliances aléatoires, encore une fois, 'temporaires'! Toutefois, la construction de la confiance est continue et accompagne celle du dialogue. Les deux processus ou dynamiques dialogales sont complémentaires. Plus le dialogue s'approfondit, plus la confiance s'approfondit et vice-versa.
- Les ambiguïtés dans le pays ne relèvent pas uniquement de l'ordre politique et ne se limitent pas à celles signalées par Touma dans son article. Il existe des ambiguïtés économiques, culturelles, religieuses etc. et bien sûr, les ambiguïtés du passé, qui s'accumulent à celles du présent; et celles de l'avenir...! Une priorité de la construction-reconstruction du pays est de s'atteler à lever toutes sortes d'ambiguïtés, même si la tâche est multiforme, complexe, ardue et semble impossible à accomplir. La sélection dans les ambiguïtés constitue en elle-même une impasse à la construction-reconstruction.
- Qui peut décréter ce qu'est une ambiguïté? Quelle définition allons-nous retenir? N'y a-t-il pas dans le pays, grâce et à cause de la pluralité des ambiguïtés, un clash de définitions? Pourrait-on aboutir à une seule définition qui engloberait cette pluralité et la transcenderait?
- Enfin, la 'fin des ambiguïtés' n'est-elle pas un idéal à atteindre? Pourrait-on l'atteindre un jour ou faut-il se résigner à vivre avec?
Personnellement, je vis avec l'ambiguïté depuis que je suis née dans un lieu de guerre, et celle-ci me semble de plus en plus ancrée dans mon environnement, dans mon cheminement, et dans tous ces lieux et individus que je rencontre. Parfois, j'en souffre et je vois d'autres souffrir comme moi et encore plus. D'autres fois, je fais avec et j'essaye d'en tirer profit. Parfois, je la désigne de 'flou', 'chaos', 'instabilité', 'doute', 'inconnu', et elle me déstabilise... D'autres fois, je me demande si ce n'est pas la vie elle-même qui est intrinsèquement basée sur l'ambiguïté, et je me conforte à l'idée que l'humanité entière vit avec. Enfin, y aurait-il des certitudes durables? L'ambiguïté n'a-t-elle pas également généré la créativité et l'a accompagnée? L'espèce humaine aurait-elle survécu sans ambiguïtés? Les religions et les cultures auraient-elles survécu aux aléas de l'Histoire sans ambiguïtés?
-------------------------------------------------
Mardi 31 octobre 2006:
Il est 9h30 heure de Beyrouth. L'aviation israélienne reprend son ballet de plus belle au-dessus des territoires Libanais, et surtout de sa capitale Beyrouth, et même du Mont-Liban (l'endroit dans lequel nous nous trouvons). Je rappelle que l'armée israélienne a brisé à maintes reprises (plus de 1100 fois) le traité de cessation des hostilités depuis son annonce le 14 août 2006.
-------------------------------------------------
TÉMOIGNAGES- TESTIMONIES ET CORRESPONDANCE
FROM MICHELE CHRABIEH:
Friday 20 October, 2006. 4h32 p.m.
"Safeguard our jobs"...Not the rain nor the cold stopped the hundreds of Canadians from bellowing with rage on Saint-Catherine street to convince the government to adopt measures to defend its apparel jobs as they stand endangered in the face of surging imports from China. As they marched before me, I felt the need to memorize their slogans and in a moment of total blackout, I saw myself a couple of months earlier demonstrating in Beirut for peace,a cease-fire and the end of destruction. I would not dare say both reasons are equal, nor would I dare pretend that today's demonstration in Montreal isn't noble. Unfortunately, the former tore me apart and the latter saddened me as I came to realize how anchored in our world our enemies are. No matter how far we might go and how developed a country appears to be, we find the need and the urge to persuade our governments to safeguard our lives and to act...immediatley. (Montréal Eaton Center)
-----------------------------------------------------------
Saturday 28 October, 2006. 10h43 a.m.
Two weeks of encounters in Montreal, all revolving around the last war in Lebanon, the stories of Lebanese "heroism", the torments our Canadian friends have lived as well as their deception facing the pro-Bush position of the prime minister Harper destroying the long acclaimed Canadian status of neutrality. To my astonishment, practically all of my friends and acquaintances notwithstanding their origins took part in the demonstrations which occured in Montreal in our support. Since then, they have been sharing our fear of an obscure future in our country wondering if it could actually exist or if it should only take place in the lands of immigrants such as Canada, our heavenly home. Oh, how many Lebanese-Canadians simply wish they could return to their own towns and villages. Still, in their way, stand the regional and national political instability and the never-ending specter of war leaving them doomed to live as wanderers and sporadic nomads. Till when shall we keep on being uprooted?
(Heathrow Airport, Chez Gérard Brasserie Bar, London)
-----------------------------------------------------------
LE DÉCALOGUE d’ASSISE POUR LA PAIX
(Une gracieuseté de Bernard Tremblay, Montréal)
Document proclamé lors de la réunion du 24 janvier 2002 à Assise au lendemain des attaques terroristes aux États-Unis. Il a été signé par les chefs religieux présents à cette rencontre historique, Chrétiens de différentes confessions, Juifs, Musulmans, Hindous, Bouddhistes, Sikhs et représentants des grandes religions traditionnelles d’Afrique et d’Asie. Dans une lettre adressée à tous les chefs d’état et aux gouvernements, Jean-Paul II suggérait à tous les leaders d’adopter ce Décalogue, affirmant que les 10 propositions du «Décalogue des Religions» renferment tous les principes propres à inspirer l’action politique et sociale des gouvernements.
Nous nous engageons à :
1. Proclamer notre ferme conviction que la violence et le terrorisme s’opposent au véritable esprit religieux et en condamnant tout recours à la violence au nom de Dieu, nous nous engageons à faire tout ce qui est possible pour éradiquer les causes du terrorisme.
2. Éduquer les personnes au respect et à l’estime mutuels afin que l’on puisse parvenir à une coexistence pacifique et solidaire entre les membres d’ethnies, de cultures et de religions différentes.
3. Promouvoir la culture du dialogue afin que se développe la compréhension et la confiance réciproques entre les individus et entre les peuples car telles sont les conditions d’une paix durable.
4. Défendre le droit de toute personne humaine à mener une existence digne conforme à son identité culturelle et à fonder librement une famille qui lui soit propre.
5. Dialoguer avec sincérité et patience, ne considérant pas ce qui nous sépare comme un mur insurmontable mais au contraire reconnaissant que la confrontation avec la diversité des autres peut devenir une occasion de plus grande compréhension réciproque.
6. Nous pardonner mutuellement les erreurs et les préjudices du passé et du présent et à nous soutenir dans l’effort commun pour vaincre l’égoïsme et l’abus, la haine et la violence et apprendre du passé que la paix sans la justice n’est pas une paix véritable.
7. Être du côté de ceux qui souffrent de la misère et de l’abandon, nous faisant la voix des sans voix et oeuvrant concrètement pour surmonter de telles situations convaincus que personne ne peut être heureux seul.
8. Faire nôtre le cri de ceux qui ne se résignent pas à la violence et au mal et contribuer de toutes nos forces à donner à l’humanité de notre temps une réelle espérance de justice et de paix.
9. Encourager toute initiative qui promeut l’amitié entre les peuple, convaincus que s’il manque une entente solide entre les peuple le progrès technologique expose le monde à des risques croissants de destruction et de mort.
10. Demander aux responsables des nations de faire tous les efforts possibles pour qu’au niveau national et international soit édifié et consolidé un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice.
--------------------------------------------------------
DANS LA PRESSE - PRESS RELEASES
The (swift) rise and (sudden) fall of the Lebanese war blog
Many online writers closed shop with the cessation of hostilities on August 14.
Now those bloggers look back on 34 days of posting.
By Paige Austin
Special to The Daily StarSaturday, October 28, 2006
BEIRUT: For all its brutal destruction, the war that erupted in Lebanon this summer provoked a stunning amount of productive, creative activity in a most unexpected place: the Lebanese blogosphere. Trapped in the country and wary of the mainstream media coverage of the war, dozens of Lebanon-based bloggers took to the Internet and began publishing their own accounts of the siege, conveyed in anecdotes, musings, photographs, video footage and drawings. The result was a truly 21st-century war, its agony narrated personally and interactively for inquisitive Internet users everywhere - including in Israel.
To some, the trend foretold the creation of a new space in Lebanon for artistic expression, transnational debate, even friendships across enemy lines. Optimistic reports on the phenomenon cropped up on the British Broadcasting Corporation (BBC) and the Cable News Network (CNN), as well as in the pages of Wired magazine and The Washington Post.
But two months later, directories of Lebanese blogs like those available on "Open Lebanon" read like a graveyard of once-lively sites. "Cafe Younes" stopped posting on August 18, "Beirut Update" on August 23. Scrolling down through "Siege of Lebanon," "Peace Blogger," "Live from Beirut," "Lebanon Updates" and "Bliss Street Journal," it is clear that by the second week of September, the postings had trickled to a halt.
The sudden change left a lingering question: What became of Lebanon's war blogs?
To be sure, a few of the sites that gained fame during the war are still active.
As Mustapha Hamoui, the author of "Beirut Spring," explains: "My blog did not start as the result of the war, and it didn't stop after it ended - it just gained more readers."
Some of those who did just begin blogging this summer plan to continue. In a post on October 1 on "Beirut Live," one of the sites born of the bombardment, journalist Ramsay Short (a former editor at The Daily Star and the editor-in-chief of Time Out Beirut) wrote: "Despite the fact that Lebanon has become a page 10 story or later in most broadsheets in recent weeks, 'Beirut Live' and other sites still have a purpose."
But content, by all accounts, is now harder to come by - and so are readers. During the war, Short recalls, Beirut Live received upward of 1,000 hits a day. When Mazen Kerbaj, another wartime blogger, discovered that his name had gone from turning up 1,000 hits on the search site Google to over 150,000 mid-way through the war, he added a tracker to his blog. In the subsequent two weeks, it recorded 158,000 hits. At the same time, Samer Karam, author of "Blogging Beirut," says his site was receiving a whopping 400,000 hits a day.
Traffic has slowed considerably since then. By the beginning of October, Kerbaj says his site dwindled down to 200 hits a day. To the remaining faithful, he adds: "We're finally alone."
Karam says that "Blogging Beirut," too, has seen its hits-per-day fall to 10 percent of the wartime high.
But neither is complaining.
"I think it's much better for my work" to have fewer readers, explains Kerblaj, who works as an artist and musician and has used his blog in part as a place to "pre-publish" his drawings.
"Before it was like: 'Hello this is your friend from Costa Rica. You should stop drinking alcohol, it's not good for you' ... it freaked me out. It wasn't the thing I wanted," he says.
There were other problems too, according to several bloggers. During the endless confinement of the siege, blogging was often a welcome antidote to boredom, dissatisfaction with mainstream media coverage and the sense of impotence that came from bearing witness to the suffering, without any way of allaying it. When the war ended, there was other work to be done.
"Blogging is a commitment," explains Zena Khalil, author of a blog called "Beirut Update," which started and ended with the war. "Even when you're not sitting down typing, during the day you're thinking about what you're going to type, what you're going to write about, how to structure a certain argument."
After the war, Khalil adds, she threw her energy into another project: organizing an exhibition of 45 Lebanese artists' work, all of it produced during or just after the siege. The show, entitled "Nafas Beirut," was co-curated with Sandra Dagher and is currently on view at the Gemmayzeh gallery Espace SD, until November 17. It features a new painting by Khalil - a portrait of Hassan Nasrallah in lurid pink with glitter and stars - because he was, as she explains, "the man of the hour.
In all the tumult of resuming work or initiating new projects, blogging fell by the wayside. Other bloggers echo the feeling.
Charles Malik of the "Lebanese Political Journal" says that while he turned his attention from blogging to graduate school, his co-bloggers changed jobs or took on new ones. A few blogs, like "Live from Beirut," conclude with a farewell from authors about to leave the country.
Free time, others add, was not all that diminished after the siege. Amin Younes, a blogger who documented the war through snippets of conversations in his Hamra cafe, observes that after the bombardment ended, the unity and mutual concern it elicited quickly gave way to something uglier: an atmosphere fraught with blame and petty arguments.
"It was like something I don't want to share with anyone," he says, "because I was so ashamed to hear it."
Like others, he feared that maintaining his blog would entail joining the partisan political fray - or offering analyses for which he had little interest, or stomach.
The fighting, it seems, made political pundits out of the least likely candidates. For several of them, the subject of government maneuverings soon regained its customary ignominy.
In her final post, a week after the cease-fire, Khalil apologized to her readers for leaving so many questions and comments unanswered.
"I guess I'm not much of a 'blogger,'" she wrote. "It is difficult for me to respond ... I am not a politician. I don't understand how their minds work."
As for all the vaunted contact with Israelis, several bloggers say it never amounted to a sea change - especially since, as Karam observed wryly: "There's a word for that in this country, and it's 'treason.'"
Hamoui says that since the war ended, his exchanges have been limited to the comments and replies that Israelis post on his site, "Beirut Spring." And despite The Washington Post's report that Malik, of "Beirut Political Journal," met up with a fellow Israeli blogger, he says that is untrue - although he is still in contact with the blogger in question.
"Interestingly enough, the Israelis keep in touch the best," Malik says, in an interview conducted via email (Malik moved to the US after the war). "They are often sympathetic to Lebanese views, but a line remains. It's rare that true friendship sprouts between Lebanese and Israeli bloggers, but at least the discussion is alive."
Among the bloggers who continue, at least two plan to turn their wartime blogs into books.
Karam, the writer and photographer behind "Blogging Beirut," envisions a multi-media account of life during the 34-day siege - "to chronicle the war but in a non-casualty-count way," he explains.
Kerbaj is currently compiling the musings and drawings from his site into a book.
"I wanted to write in the forward of the book that I always hated all the Lebanese artists who only talk about the war, as if there's nothing else to talk about," Kerbaj concedes.
That said, for all the attention, Kerbaj quickly grew weary of the interview requests he was getting during the war.
"I didn't want to be the big guy doing an interview with CNN," he says. Yet Kerbaj is nonetheless confident that his French publisher has taken his project on for its artistic merit first and foremost.
Karam, whose site features professional-quality photographs of parties and queues at gas stations alongside pictures of destroyed buildings, says he wants to showcase the other side of the war: the activism and relief effort and multi-media portrayals of it all that made this war somewhat unique.
Theirs are not the only blogs that will carry on. For those that have ceased posting, like Khalil's "Beirut Updates," the possibility of beginning to post anew is always there. After all, despite their partial retirement, Lebanon's bloggers did discover an amazing power to attract, and inform, readers around the world.
Regardless of what they do now, most of the wartime bloggers insist that their initial aims were indeed met.
"I was always thinking of starting a blog," Kerbaj recalls, "to post [the drawings in] my notebooks." Intoning sarcastically, he adds: "I thank forever Mr. Olmert for this excuse."
-----------------------------------------------------
ANNONCES
Nahwa al-Muwatiniya is calling for volunteers to participate in one of our projects which will be taking place from 17-19 November.

A volunteers meeting will be next Monday, 6th November, at Club 43 at 7pm, so anyone who would like to participate or learn more about the project can attend!

A briefing about the project is included below. For more information or directions please contact:
Nassim Saab: (961) 3-492662.
See you Monday!
Numbers have Faces
Humanizing the Numbers



The July-August 2006 war in Lebanon claimed the lives of over 1,000 people; the majority of which being children, women and elderly civilians. These people are still unknown and remain as numbers waiting to be stored away in history books. This project intends to raise awareness amongst Lebanese community as well the international community in order to understand the magnitude of the loss. Those that died are people and not numbers.

In order to do this, Na-am will travel to the South with a van having an enlarged map of Lebanon, where the families of victims will place a photo of their loved ones upon it. This map, along with the photos digitally placed on it, will be put on a billboard. A documentary will be produced in the second phase of this project.


Nahwa al-Muwatiniyawww.na-am.org (961) 5-950-952

Tuesday, October 24, 2006

Ahlan wa Sahlan Bi Lebnan! Welcome Back to Lebanon!
Semaine du 23-29 octobre 2006
---------------------------------------------------------
De Philippe Martin: 'Voici la onzième édition des portraits de blogueurs, avec Pamela Chrabieh Badine.
On peut aussi trouver l'entrevue sur Dailymotion et Cent Papiers.
Merci Philippe! Merci aussi à Christian Aubry!
--------------------------------------------------------
Eid al-Fitr Moubarak à tous nos amis-es musulmans-es!!
Et merci encore à tous nos amis-es et connaissances à Montréal, au Québec et au Canada... Pour votre hospitalité, vos encouragements et les chaleureuses rencontres de ce début de la saison d'automne!
Nous sommes arrivés Nicolas et moi au Liban aux premières lueurs de l'aube du Lundi, suite à un court séjour-transit à Prague. L'aéroport national de Beyrouth n'était pas bondé comme à l'accoutumée - du moins avant les combats de l'été. Il n'y avait pas d'attente aux douanes. La horde de parents et d'enfants venus acclamer le retour de leurs bien-aimés s'était substantiellement 'contractée'. Le chauffeur de taxi qui nous conduisit à notre appartement en banlieue de Beyrouth ne tarissa pas d'histoires à propos de la guerre, de ses impacts économiques, touristiques, et surtout, de ses conséquences néfastes dans le quotidien: chômage, baisse ou perte de revenu, séparation des familles etc.
Certes, beaucoup de Libanais-es étaient de retour au bercail, mais le secteur touristique - un des plus importants secteurs économiques au Liban - ne peut se relever à long terme en puisant uniquement aux sources-ressources de Libanais-es, même à celles des émigrés-transnationaux-nomades contemporains! En réponse à notre questionnement sur l'état du pays et les 'dernières nouvelles' (akhir al akhbar), notre chauffeur s'exclama: 'C'est la foire! Nos politiciens passent leur temps à se sermonner mutuellement et se bagarrer'. Quant à l'aide financière, elle tarde à pointer... Nous avons surtout traversé des ponts 'temporaires' en métal, en attendant que les ponts 'durables' soient édifiés.
D'ailleurs, le 'temporaire' est devenu un mot et un 'état' d'ordre dans le pays: le statut-quo est 'temporaire', le dialogue national entre les leaders politiques est 'temporaire' - sinon suspendu -, la crise économique est 'temporaire', les alliances entre les partis et les factions politiques sont 'temporaires', etc. Qu'en est-il des violations israéliennes de l'espace aérien Libanais - plus de 1100 violations depuis l'annonce de la 'cessation des hostilités en août? Sont-elles également 'temporaires'? Le 'temporaire' équivaut-il à 'l'admissible', aux 'deux poids deux mesures'? Dans le cas du Liban, le 'temporaire' mine la sécurité, la stabilité, la convivialité... Temporaire rime avec fragilité, disparition, port d'une menace, devenir qui porte en lui l'inconcevable violence du temps, défaillances, divisions, soumission à tous les aléas...
La distinction est souvent faite entre la paix 'éternelle' - celle des cimetières; est éternel ce qui n'a ni commencement ni fin, qui est hors du temps tel que conçu à ce jour - et la paix 'perpétuelle' - idéal de raison, qui permet le montage d'un mécanisme, d'un processus. La paix éternelle est-elle satisfaisante pour l'existence? Dans quelles limites? Ne serait-elle pas un idéal inaccessible pour le moment? Ne pourrait-on pas la soupçonner d'être liée à une idéologie qui détourne de l'action réelle et qui invite à supporter la violence ou la tyrannie comme un moindre mal?
Aussi, distingue-t-on entre un 'traité de paix' comme un fait qui termine une guerre particulière - non toutes les guerres - et un projet de 'paix perpétuelle' que des raisons, volontés, idées, alliances, horizons et normes pourraient rendre possible. Comment penser une paix satisfaisante, fil conducteur de l'Histoire de l'Humanité, si elle ne se définit pas et ne se déploie pas en tant que paix perpétuelle? Une paix temporaire n'est-elle pas une paix toujours menacée et trop souvent un expédient pour préparer une guerre?
Toutefois, si l'on opte pour le 'perpétuel', quelle sorte de 'permanence' vise-t-on? Ne risque-t-on pas de tomber dans une sorte de totalitarisme de la permanence?
Bien des questions restent sans réponses, ou les réponses ne sont que des demi-vérités ou de fausses vérités... La reconstruction est et sera lente et pénible, multiforme...
Mais en ce temps du Eid el-Fitr fêtant la fin du mois de Ramadan, enveloppé par une douce chaleur de début d'automne et un ciel bleu azur que nul ne pouvait voir au moment des combats - il était gris et l'atmosphère lourde à cause des bombardements et de la pollution émanant des destructions et des innombrables matières chimiques larguées en tonnes en un temps record -, je ne peux m'empêcher d'espérer encore en un meilleur lendemain, juste milieu entre le 'temporaire', le 'perpétuel' et 'l'éternel', ou un mélange des trois...
----------------------------------------------------
Témoignages - Testimonies
Eid Ul Fitr Mubarak

Dear Friend
On the blessed and joyous occasion of Eid ul-Fitr , closing of Muslim Fasting month , I am sending you my cordial Greetings , may Allah bless you in all your endeavors and lead you to the path of continued success and prosperity .

Sincerely yours,
Seyed Mohammad Ali Abtahi
President
Institute for Interreligious Dialogue (Tehran)
-----------------------------------------------------
Permettez-moi de reproduire ici un texte de Wadih al-Asmar, tiré de son blog 'Rêver le Liban':
Je crois en mon pays
Cela peut paraître pathétique mais cette proclamation s’impose à moi, je ne l’ai pas choisie… j’aurais tant aimé pouvoir m’en départager mais je ne peux pas.Pourquoi ? Allez savoir… comme je l’ai expliqué à une amie, non libanaise, un jour en visitant un des nombreux vestiges archéologiques au Liban quand elle me demandait qu’est ce qui me rattachait au Liban. Je lui ai répondu sans réfléchir que c’est une alchimie incompréhensible pour ceux qui ne la vivent pas. Aujourd’hui je me rends compte que c’est plus qu’une alchimie, c’est un acte de foi dans ce pays et ses habitants.Quand un matin d’octobre 1989 j’ai pris l’avion pour la France, je n’avais pas beaucoup de certitudes dans la vie, si ce n’est celle de ne plus jamais revenir. Pendant plusieurs années revenir au Liban était pour moi une sorte de vacances obligatoires pour voir la famille, et un jour, que je serais incapable de déterminer avec exactitude, l’alchimie a commencé à faire son effet. Le résultat est que 17 ans après être parti en pleine guerre me voilà revenu en mars 2006 à l’aube d’une autre guerre !!!J’aurais pu plier bagage dès le 13 juillet et partir, mais tout mon être a dit « non ». C’est un tel sentiment de culpabilité que d’être parti si longtemps, que je me suis senti incapable de quitter à nouveau ce pays qui a tant besoin de moi et de toute ma génération. Car malheureusement je fais partie de cette génération des perdus de la guerre, ceux qui étaient trop jeunes pour y participer mais assez grands pour en subir les conséquences pendant et surtout après.J’ai voulu rester pour partager ce sentiment d’injustice immense que d’être pris pour des lapins en cage par une force brute et impersonnelle sous les yeux de ceux qui disent partager avec nous les mêmes valeurs démocratiques …J’ai voulu rester pour comprendre comment on fabrique des radicaux de la pensée et de l’action, comment, quand la douleur devient tellement insupportable, on en oublie presque la douleur de l’autre et encore pire son humanitéJ’ai voulu rester pour aider avec d’autres à donner une autre vision du Liban et aider dans la mesure de nos moyens les centaines de milliers de déplacés qui ont déferlé en quelques jours sur les régions théoriquement moins dangereuses que la leur.J’ai voulu rester pour me prouver que même sous les bombes je refuserais de perdre mon humanité en niant celle des autres, que les choix qui ont été les miens depuis tant d’années, je continuerais à les défendre malgré la guerre.Tout cela n’a pas été facile, expliquer qu’un civil est un civil m’a valu bien des remontrances mais je continue à le croire et à le proclamerDire que des alternatives à la lutte armée existent ne fut pas sans difficulté non plus, mais il faut le dire et le proclamer aussi.Dire que même si ce n’est pas mon choix personnel, la lutte armée est légitime m’a valu aussi des critiques, mais paradoxalement elle venait de ceux qui m’appuyaient sur les deux premières proclamations !!!Mais je ne regrette pas d’être resté, car cette épreuve a renforcé ma foi dans le Liban.Voir ces centaines de milliers de déplacés pris en charge par une coalition hétéroclite d’ONGs, de partis politiques, de groupes religieux et par l’État redonne confiance dans la solidité du tissu social de ce paysVoir la banlieue sud en pleine guerre, les devantures des magasins éventrées sans aucune trace de pillages.Voir ces mêmes déplacés rentrer chez eux quelques heures après le cessez-le-feu !!!Voir l’échec du pari israélien sur une guerre civile entre communautés libanaises causée par le déplacement massif des chiites vers les régions chrétiennes et sunnites.Voir le mouvement de la société civile vers ces déplacés, surtout de ces volontaires dont je savais qu’ils ne partageaient aucunement les valeurs du Hezbollah mais qui ont su voir en l’autre un être humain avant d’y voir un éventuel adversaire politique.Toutes ces raisons et pleins d’autres m’ont renforcé dans ma décision, et me donnent envie de dire à tous ceux qui doutent dans le Liban et dans les Libanais qu’ils n’ont qu’à revivre sereinement le fil des événements de ces 33 jours de cauchemar pour comprendre qu’aucune nation au monde n’aura résisté comme l’a fait la Nation libanaise.Elle a résisté avec ses doutes, ses douleurs et ses erreurs certes mais elle a résisté et elle est toujours debout.Qu’on le veuille ou pas, et tant pis pour les fédéralistes et autres adeptes de l’incapacité intrinsèque de la société libanaise à exister autrement que par amoncellement de communautés méfiantes, ces 33 jours ont donné naissance pour moi au libanais citoyen avec ses doutes ses peurs légitimes ou illégitimes mais aussi avec sa générosité et son humanité.Espérons que cette douloureuse guerre est la dernière, mais pour cela il faudra pour une fois que les politiques libanais prennent exemple sur leur peuple et non l’inverse …
-----------------------------------------------------
Dans la presse - Press Releases
Israel admits using deadly incendiary during summer war
Army 'made use of phosphorous shells'
By Rym Ghazal
Daily Star staff
Monday, October 23, 2006

BEIRUT: Israel acknowledged on Sunday that it had used the white phosphorous bombs in South Lebanon during the summer war, partially confirming Lebanese allegations for the first time. The Jewish state also said its almost daily violations of Lebanon's airspace would continue in order to monitor what it claimed was ongoing weapons smuggling to Hizbullah.
"The [Israeli military] made use of phosphorous shells during the war against Hizbullah in attacks against military targets in open ground," Minister for Government and Parliamentary Relations Yakov Edery told lawmakers last week, the Haaretz daily said Sunday.
Media reports on Israel's use of phosphorous bombs during the 34-day war in Lebanon continue to emerge, as cases of severely burned victims pile up at hospitals across the South.
As the war was raging, the Lebanese government accused Israel of dropping phosphorous bombs and until the announcement by Edery, who was speaking on behalf of Defense Minister Amir Peretz, there were no confirmed reports.
"The Israeli Army holds phosphorous munitions in different forms," Haaretz quoted Edery as saying. However, he did not specify where or against what types of targets the phosphorous bombs were used.
Edery said international law does not ban the use of such weapons. However, many international human rights groups, including the Red Cross, have pushed for them to be outlawed.
"Under international law, the use of white phosphorous (WP) as an incendiary would fall under Protocol III of the Convention on Conventional Weapons, which prohibits use of incendiaries to attack civilians or military targets in civilian areas," Human Rights Watch (HRW) representative in Lebanon Nadim Houry told The Daily Star.
Houry added that it is generally acceptable to use WP not as an offensive weapon, but to provide illumination or to produce smoke for concealment.
Houry added that although Israel is "not party" to the protocol, many of the rules in Protocol III are accepted international standards.
"I would say this is a case where international law may be lagging behind international public opinion," he said.
White phosphorous is a translucent wax-like substance with a pungent smell that, once ignited, creates intense heat and smoke. "White phosphorous ammunition can have a devastating effect if it is used in the anti-personnel role," said Houry.
In addition to the toxicity of the smoke, burning fragments can stick to the skin and clothing to cause severe burns, and fragments of phosphorous can become buried in wounds.
"The fact that white phosphorous was used is certainly worrisome to Human Rights Watch, and it is incumbent upon Israel to give more information on when, where, why and how it was used, rather than just saying it was used against military targets in open areas. This is not sufficient to assess whether it has indeed spared civilians harm," said Houry.
There have been numerous accusations of Israeli forces using phosphorous against civilians. This was especially true during the 1982 invasion of Lebanon and the 1993 shelling of villages in the South.
Also on Sunday, Peretz said Israel would continue its controversial overflights. He said they were necessary because Hizbullah was still receiving smuggled arms.
"The Lebanese government is falling short of carrying out its commitment under UN Security Council Resolution 1701," the Defense Ministry quoted Peretz as telling the weekly Cabinet meeting. "Increasing intelligence indicates a growing effort to pass weapons into Lebanon.
"As long as these attempts continue, the legitimacy of our flights over Lebanon increases," Peretz added. "As long as Resolution 1701 is not carried out,
we have no intention of stopping the flights over Lebanon."
Lebanese Foreign Minister Fawzi Salloukh said Lebanon is "committed to 1701" and all the violations have been by Israel.
"Israel continues to violate, defy the international community and cause tension in the area but accuses Lebanon of violations," he said.
Israel continued to carry out flights over Lebanese territory on Sunday, with reports of "heavy" activity over the towns of Nabatieh, Marjayoun and Khiam.
The flights have been increasingly criticized by the international community, with France, which currently heads the UN peacekeeping mission in Lebanon, warning last Friday that it might use force the violations. - With agencies
--------------------------------------------------

Muslims celebrate Eid with calls for tolerance
October 24, 2006
Agence France Presse
Millions of Muslims across the world were celebrating Eid al-Fitr, the feast marking the end of the fasting month of Ramadan, with calls for tolerance amid a surge of violence in Iraq and heightened security in Asia.

Top clerics in the Middle East called Tuesday for acceptance and dialogue following a year marked by angry and sometimes violent Muslim reactions to "blasphemous" caricatures of the Prophet Mohammed published in a Danish newspaper last year, and a speech by Pope Benedict XVI linking Islam with violence in September.In Egypt, Sheikh Mohammed Sayyed Tantawi, the head of Al-Azhar, Sunni Islam's main seat of learning, called on Muslims to "stand together in the face of aggression", urging them to "build, not destroy."Egyptian President Hosni Mubarak attended Tantawi's sermon in the Red Sea resort town of Sharm el-Sheikh, while thousands of worshippers in Cairo gathered for the early morning prayer outside the main mosque of the upmarket district of Mohandesseen under bright coloured lights, banners and balloons.
Amman, Jordan's King Abdullah II attended morning prayers at the King Hussein bin Talal mosque, where prayer leader Ahmad Hleil highlighted the "tolerance" of Islam which he said was based on charity, forgiveness, justice, honesty and dialogue.Meanwhile the press reported that hotels and furnished apartments were running at full occupancy in the southern Red Sea resort of Aqaba, Jordan's only outlet to the sea where temperatures were at a high of 30 degrees Celsius.In Saudi Arabia, King Abdullah bin Abdul Aziz spent the Eid, which started Monday, in the Muslim holy city of Mecca. There, the imam of Islam's holiest shrine, Sheikh Saleh bin Humaid, said the fear of the spread of Islam in non-Muslim countries motivates attacks on Muslims in the West.The beginning of the Islamic month is set by the visual sighting of a new moon rather than scientific calculation, causing regional differences in determining the exact day of the Eid.In Dubai, the usual rush-hour traffic congestion disappeared, as crowds rushed to gigantic malls and the town's indoor ski slope -- the only of its kind in the Middle East -- was covered with holiday skiers.But the festive mood was in stark contrast to the violence in Iraq where deadly bomb attacks ripped through Baghdad's streets as Iraqis marked the end of the bloodiest Ramadan since the US invasion.In Lebanon, Sunnis celebrated Eid Tuesday, a day after their Shiite compatriots did so, with many visiting the tombs of relatives and fighters killed in Hezbollah's July-August war with Israel.In the south of the country, where thousands of homes still lie in ruins, the stricken population is more focused on patching up buildings before the cold weather arrives than on buying the traditional new clothes and sweets.In Asia, Eid came amid heightened security across much of the continent.Police in Afghanistan said they would maintain high security for the three-day holiday, after fugitive Taliban leader Mullah Mohammad Omar pledged to intensify strikes against foreign forces in the country.President Hamid Karzai called on the world's Muslims to help his country rid itself of insurgents and urged the militants to stop "serving foreign interests".Security was also tight in parts of Indonesia, the world's most populous Muslim nation, where millions took part in morning prayers on Tuesday.Two men jailed for their roles in the 2005 Bali blasts that killed 202 people were freed as thousands of prisoners in Indonesia had their sentences cut to mark the day.The Philippines' seven million Muslims enjoyed a peaceful end to Ramadan although police were on heightened alert in Manila following reports that terrorists might take advantage of the festivities to bomb strategic areas.Muslims in Thailand's southern provinces, where an Islamic insurgency has raged for nearly three years, also celebrated Eid under tight security after a deadly surge in violence in the last two weeks which killed 28 people.Malaysia's Prime Minister Abdullah Ahmad Badawi used the occasion to urge greater economic development in Muslim nations to combat perceptions that Islam is against progress and promotes terrorism.In Turkey, political life is on hold during the celebration, when residents flock to the country's Mediterranean beaches.Eid was also celebrated in Europe, where some 15 million Muslims reside.In France, where some four million Muslims make up the country's second religion, Eid was celebrated by thousands with morning prayers at the mosques, followed by large meals with friends and family.In London, the first ever Eid celebration will take place on Saturday in Trafalgar Square, featuring live entertainment, a street bazaar and exhibitions about Islam, the city's mayor said.
-------------------------------------------------------
ANNONCES
Réseau Moyen-Orient (RÉMO)
La politique canadienne au Moyen-Orient est en pleine évolution. Dans la presse, tant écrite qu’électronique, la présentation des événements dans la région se conjugue-t-elle avec cette évolution ?

Participants :
Rachad Antonius, professeur au Département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal et codirecteur du Centre de recherche sur l’immigration, l’ethnicité et la citoyenneté (CRIEC).
Alberto Rabilotta, ancien directeur du bureau canadien de l’agence Prensa latina, actuellement correspondant de l’agence de presse mexicaine Notimex et collaborateur de la Radio-Canada Internationale.
Guy Taillefer, journaliste au journal Le Devoir, spécialiste des relations internationales.
Quand ?
Le jeudi 9 novembre de 16h30 à 18h
Où ?
Au 3744, rue Jean-Brillant, local 107 (dans le hall, en face de la faculté d’optométrie). Métro Côte-des-Neiges (Montréal, Canada).
----------------------------------------------
OCTOBER 28th:
March Against Occupation from Afghanistan, to Palestine, to Lebanon.
Tadamon! calls on YOU to participate in the Day of Action: 2 Starting Points in downtown MONTREAL!
----> Occupation Anywhere ... Resistance Everywhere! 5 Year in Afghanistan ... 500+ Years on Turtle Island March against CANADIAN Imperialism in Afghanistan, Lebanon, Palestine, Iraq, Haiti & Turtle Island organized by Block the Empire!
Montreal Gathering Point: Parc Norman Bethune 12Noon, Departure 12:30pm [corner of Maisonneuve & Guy; metro Guy-Concordia]
----> CANADIAN Troops, Out of AFGHANISTAN! No to Canada's Military Partnership with the U.S.! organized by Echec a la Guerre Gathering Point: Dorchester Square 12:30pm, Departure 1pm [corner of Peel & Rene Levesque, metro Peel]
On July 12th 2006, Israel launched a savage military assault on Lebanon with the full diplomatic blessing of the Canadian & U.S. governments. Utilizing war machines & military equipment, in many cases produced by North American arm manufacturing corporations, Israel launched its attack on Lebanon. Over 1200 Lebanese lost their lives, while more than 4000 others were injured, while over 1 million were displaced in the Israeli military campaign which destroyed tens-of-thousands of homes & the Lebanese national infrastructure. Children accounted for 1/3 of the dead and made up half of the internally displaced refugees of Lebanon. In the southern suburb of Beirut alone, Israeli bombs destroyed 150 apartment buildings and damaged another hundreds more, leaving between 30,000 & 60,000 persons homeless. In southern Lebanon entire villages were destroyed, as 200,000 people still are unable to return to their homes. The consequences of an estimated 1 million cluster bomblets dropped by Israel remain disastrous. An intolerably high rate of unexploded bomblets, combined with Israel's refusal to provide information required to facilitate their systematic elimination, has led to dozens of deaths since the end of the war and made the return of large numbers of civilians to south Lebanon unsafe. In Canada, the Conservative government fully supported Israel's criminal actions in Lebanon, labeling Israeli's military campaign as "measured" and labeling Hezbollah as "terrorist". The Conservatives in Canada along with the U.S. government provided the necessary political cover-up for Israel.s savagery, while attempting to deny the Lebanese any right to resist Israeli aggression. The Canadian government has justified its military campaign of Afghanistan utilizing similar "War on Terror" rhetoric. "Taliban" has become a propaganda term to dismiss any local resistance to foreign troops and to cover-up the identity of countless Afghan deaths throughout the country in recent months.
Tadamon! calls on YOU to march on October 28th, in opposition to Canadian imperialist policies in Afghanistan & throughout the world. Tadamon! invites you to take the streets in support of struggles for justice, dignity & self-determination. Demonstrate in support of a Middle East that belongs to the proud and defiant oppressed indigenous people of the region and not a region which belongs to U.S. oil corporations and Canadian war profiteers.
in Solidarity, Tadamon! Montreal / 514 690 8499
----------------------------------------------------
The Preamble to the Constitution of UNESCO declares that ‘since wars begin in the minds of men, it is in the minds of men that the defenses of peace must be constructed.
With this in mind, Nahwa al Muwatiniya is organizing this month a series of Hiwar sessions under the theme “Collective memory”


During this Monday session, a new art organization called “Namleh ata3a” (an ant passing by) will be presenting 3 short films from their project “shoot the war”; Live, by Hisham Jaber, Minimum Precaution by Rania Rafii Spectatrice by Lyda Charaf. These films express the feeling and emotions felt during the war 06.
A discussion with the directors will follow the screening of each movie


Date & Time: Monday 30th October, 2006 at 8:00pm
Place: Club 43, Gemayzé, facing Doculand (Beirut, Lebanon)
----------------------------------------------------
COMMENTAIRES - COMMENTS


« Quel beau papier tu nous a fait là, chère Pamela. Ce fut un plaisir de manger avec toi l'autre jour.

Oui, tu as raison, tout ce "temporaire" finit par être lassant et inquiétant. Les guerres sont avant tout géopolitiques, territoriales et économiques. La vie est si précaire, et tout autant "temporaire" du reste... les chats se battent aussi pour leur territoire... nous sommes encore si "animal"... trop loin encore, beaucoup trop loin encore du divin pourtant en chacun de nous. Aujourd'hui, un frère en humanité, un Témoin de Jéhovah est passé chez moi me remettre un tract disant que "la fin de la fausse religion est proche!" Je lui ai demandé s'il pensait donc qu'il y avait une vraie religion? Bien sûr la sienne... Je respecte beaucoup la Bible et le Maître Jésus, Jésus-Christ, Sauveur et Messie, mais... l'humanité avant il y a 2000 ans existait... Et s'il y a la Bible, il y a aussi le Coran, la Bhagavad-Gita, les Upanishads... j'ai eu beau vouloir discuter, apporter des nuances, rien n'y a fait... son chemin était si étroit, qu'il ne voyait qu'une seule route pavée de bibles... le difficile dialogue interreligieux... À quand l'Unité des Visages de Dieu? »


Vedhyas Divya
Évêque, AUMISME
Responsable relations interreligions nouvelles et documentaliste
Contact relations de presse par intérim

Saturday, October 14, 2006

RETOURNER AU LIBAN...


Semaine du 16-22 octobre 2006


De Philippe Martin: 'Voici la onzième édition des portraits de blogueurs, avec Pamela Chrabieh Badine. Ceci est la version intégrale'.
On peut aussi trouver l'entrevue sur Dailymotion et Cent Papiers.
Merci Philippe! Merci aussi à Christian Aubry!

Retourner ou ne pas retourner?

Telle est la question que bien de jeunes émigrés Libanais-es se posent et peinent à y répondre d'une manière 'définitive'. Le 'non' est souvent hésitant, le 'oui' encore plus, accompagné d'un 'mais... pas maintenant, peut-être plus tard'. Dans quelques mois? Quelques années? Une fois que la situation devienne plus 'stable'? Une fois que la paix advienne? Qui va la faire advenir et comment? Pourquoi attendre si longtemps? Pourquoi avoir peur? De quoi avoir peur? Du lendemain incertain? De l'inconnu? De nouveaux combats?

Le cycle de la guerre continue et la vie est faite d'incertitudes... Si la paix devrait advenir, elle ne peut être implantée que par les Libanais-es, quels que soient les lieux dans lesquels ils se trouvent. Si la paix devrait advenir, le processus de son implantation a déjà commencé dans le passé et il commence-recommence certes à chaque tournant de l'histoire du Liban, mais surtout, à chaque moment de la vie quotidienne, au sein des familles, des communautés, de la société civile, de la diaspora...

Ce ne sont pas les leaders qui font la paix; du moins, pas les Seigneurs de la guerre qui détiennent le pouvoir au pays. Leur 'paix' n'est qu'une illusion, un mythe, une chimère... La paix, c'est le peuple qui l'édifie, jour après jour, pas à pas, transcendant la violence, l'horreur, la haine, le traumatisme et la souffrance. 'La paix, comme l'amitié, se fait par petits gestes' (P. Mansour Labaki). La paix, c'est toi et moi qui l'édifions... Chacun en soi, chez soi, mais surtout, ultimement, ensemble 'chez nous'. Ce 'chez nous' est aujourd'hui au Liban, miroir d'un ailleurs dans le monde, de tous ces lieux qui sont meurtris et qui ont besoin d'attention, d'espoir et d'amour. 'Le miroir n'est pas une exception (...), il est un raccourci de l'aventure humaine' (Amin Maalouf).

En ce moment, je me dois de retourner au Liban. Nous y retournons d'ici quelques jours Nicolas et moi pour entamer une nouvelle étape de notre vie laquelle depuis quelques années se résume à des départs et des arrivées, une vie entre deux rives, avec ses larmes et sourires, ses 'ici' et 'ailleurs', ses moments 'magiques' et ses moments 'dramatiques'...

Taxer notre 'retour' de 'risqué' et de 'dangereux' est certes compréhensible, mais en cette période-charnière de l'histoire du Liban, l'heure n'est pas à l'attente d'un meilleur lendemain afin qu'il advienne de lui-même. Si le Liban devrait ressusciter de ses cendres, si l'on voudrait que le phénix ne devienne pas un mythe, l'heure est au dur labeur sur le terrain des risques...

------------------------------------------------

TEMOIGNAGES - TESTIMONIES

Timeless

Monday 16 October, 2006.

Never before has the sky growled and spat so much on Lebanese soil. I could sense the fury and repulsion of Mother Nature as she struggled to purify and conquer back the lost soul of our nation. No matter how prevailing this October warning was, our foes’ laughs exposed their even more muscular reprimand the moment their rockets struck Downtown Beirut Sunday at 2h30 a.m. wounding 6 night goers and challenging the neighboring Lebanese army as well as the ESCWA and Parliament buildings. On that same day, I received my immigration visa to Canada; the “voucher” so many Lebanese will go into trance for while yearning for the improbable conquest of the rebirth of our phoenix. I am now flying over Dublin watching an Elizabeth Taylor and Paul Newman movie, which, for no obvious reason, propels me to the reverie of the pre-1975 Lebanon the older generation has always craved for…

Michele Chrabieh
Flight: AC 855
From CDG to Montreal Trudeau

------------------------------------------------

Notes from a travelling grandmother

Lebanon, 10th October 2006


Flying into Beirut last week, just after sunset, for the first time since the war, it all looked so normal. The lights still shone, the sea looked shiny under the moon, the hills black against the sky. How odd it seemed not to be able to see into the hearts and minds of those below: hearts and minds that probably have been changed for ever. (And, of course, since I last landed here in June, tragically, many hundreds of hearts that no longer beat at all.)

We approached the airport from a different direction and landed on an older and shorter runway, and we juddered to a stop, as the longer runway had been bombed. The plane was full and all clapped as we landed.

Fadl, our driver was there to meet me and suddenly his gaunt (maybe partly Ramadan, partly war,) presence brought the war much closer. He had had 6 families, refugees from the South, with him and his own young wife and 2 small children – clustered into one small apartment- for over a month.

I went, along roads lined with victory posters of Nasrallah, to see Mimo, my amazing mother in law, aged 95-ish, to have dinner and await George, arriving on a later plane. She looked as elegant as ever and unchanged, though she had spent the war in Beirut without the support of her beloved sons, who were both caught out of Lebanon when the war started. She refused to admit that anything was wrong – why should it be, we have been through all this before – so many times……no, she had not been worried. Age and darkness seem to provide the same kind of blessings!

We came home to Bsous, our country house in the hills above Beirut – again in the dark it all looked normal and the smells of jasmin, daturas, gardenias and thyme soothed the night air.

We spent our first day hardly moving from our own terrace and pool – reassuringly back to normal after the slime, and sludge and frogs that had taken over during the abandoned war weeks. Later, we had the courage to wander further a field in the garden and to take stock of the trees and plants which had suffered having been left to their own devices and without water or attention for so long. We could only be thankful that we had had no fires after two rockets had fallen within a few hundred metres, that no one working here – either in our Silk Museum, the house or the garden had been hurt here, or trying to leave in a hurry to go somewhere safer.

When we had left the Silk Museum with our latest exhibition ‘Silk Road 11 - a rare collection of Chinese Minorities’ clothing and ‘Living Silk’ – displays of how silk is made from the silk worm to the woven piece, was daily full of visitors and schools. In a day of panic all this extraordinary collection was taken down, packed up and sent down to Beirut for greater safety – and it is now on its way back to China. Like so many other cultural events and programs which had been assiduously planned for months, with every detail in place, we were stopped in our tracks. We had been due to stay open until the end of September and cover the busy visitor season.

It feels good to be able to reconnect with colleagues and many friends who were scattered by the war to the far corners of Lebanon, or the World, rescued by different embassies or groups. Everyone has a tale to tell. The few lucky ones were gathered up by French helicopters, the less lucky by French or British, or other various war ships and ferries, with journeys up to 40 hours with hundreds of refugees often to one loo. And others who had endured endless road journeys to reach Syria and Jordan and a way out from Damascus, Aleppo or Amman airports, or so many more without the chance of leaving or who had made the choice to stay, remained, or fled to safer areas of Beirut and Lebanon if they could.

I started off with meetings at Solidere and a scramble on the half built pedestrian walkway around the Garden of Forgiveness with the project manager, Amer Arabi and the Engineer in charge to see the work in progress on the supporting walls. These are going ahead as the contract was already in progress when the war started. However, alas, the new contract for the completion of works inside the garden has been postponed, along with all public spaces in the Beirut Central District, even though the trees and plants have already been bought for the Garden.

Many other meetings have followed this one: meetings to check in and catch up with the latest activities to help refugees of some of the young Lebanese I was with in Kyoto for the Religions for Peace Conference on Confronting Violence and Advancing Shared Security. Yesterday, a meeting with a youth group from the Focolare movement, who want to do a ‘happening’ in the Garden of Forgiveness, followed by meeting with the British Embassy specialist on Post Conflict activity. Today a get together an ‘opening’ with Subud members, again scattered throughout the war and coming together again.

Amongst these attempts at so called ‘do-gooding’, is a lot of social getting together with friends and family, as well as putting my own house in order – in more ways than one. The Museum had been packed up in moments and so requires attention before being put to bed in good order for the winter.

Last Friday I went down South to visit the villages along the Israeli border with two friends and accompanied by Haj and a General from the Lebanese Army, newly based in Tyre, just near the entrance to the Roman ruins. (The gate, normally tightly manned, swung open at a rakish angle, with no one in sight.) At Tyre we were shown the posters and information that the army and UNICEF are handing out to the returning population about the cluster bombs (CBUs) and how to recognise them. It was hard to stomach seeing Israeli/US bombs designed as chocolate, games and simple stones, wickedly destined to kill and maim children. What kind of ‘defensive’ war is this? Who is terrorising whom? During the last two days I believe hundreds of thousands of bombs were dropped – over a million during the whole war. There are still 35,000 unexploded ones (known as UXOs) lying in the fields and paths of the entire Southern area. This means that those who have returned cannot rescue their withering crops, pick their fruit or olives, and graze their sheep or goats until they have been cleared.- but HOW? And this is not counting the mines, which were lain by the Israelis since their first invasion in 1978, then 1982 and during their 18 year occupation. (Until yesterday they have always refused to give any maps of these mines.) The on going daily danger of being blown to bits by invisible bombs, or UXOs, (I’m getting a hang of the terminology, for simple folk it means Unexploded Ordinance) also meant that we didn’t dare eat our picnic off the road, nor go for a pee behind a tree. Instead, we sat on an old Israeli helicopter landing pad, within metres of the frontier fence, over-looking Israel, chatting to a guy, on a motor bike with a walkie talkie, who had come to check us out. We gazed across the neat, red roofed villages on the ‘other side’, for whom, I suppose, we appeared ‘terrorists’.) It all had an eerie and very unreal feel to it. Two countries divided by a simple fence and a chasm of tragic history, mountains of grievances and rivers of blood.

Getting to Tyre these days and beyond is one long zig zag along the old coast road - avoiding broken bridges, vast holes and rubble, though much has already been cleared and various countries are helping re-construct temporary bridges. There seemed no rhyme or reason about which bridge and which road had been hit. Nor which house, or building reduced to rubble. . We zoomed along battered roads in a huge jeep, competing with UN jeeps, International Red Cross ambulances, the odd tank, lorries carrying water barrels, though there was otherwise surprisingly little sign of aid arriving that day, nor of any concerted re-construction.

Some small villages were almost entirely reduced to rubble – and seemed to have been ‘erased’ from the map. I had seen this same terrible phenomena during the 1978 invasion, visiting the South with UNDP and the UNIFIL troops of that day, as co-ordinator of International Aid. . I had also seen similar fragmentation bombs lying in the rubble, surrounded by small children, labelled ‘for use of US army only’ .I had witnessed civilian cars crushed by tanks with all the occupants within. I never could have believed that these inhuman invasions would be repeated time and again. What peace have these invasions brought to Israel, what security? Maybe those same little children of ’78 are today’s tough Hezbollah warriors, for Hezbollah did not exist then, but was born of the violent invasions and occupations. As indeed the Palestinian ‘terrorists’ and fighters were created by years of exile and humiliation by the Israelis. And let us remember that some of the best terrorist techniques were created by Zionist terrorists in Irgun and Haganah (the Israeli equivalents of Hezbollah or Hamas of that time) and were born of the pogroms and hundreds of years of humiliation and massacre in Europe, not the Middle East, where Jews and Arabs lived alongside and at ease with each other.

How come Israel/US still believes it can find a solution in the destruction of Gaza or Lebanon, and elsewhere in the ME, the taking of more land, the building of more walls (called fences) and the bullying and subjugation of anyone it deems may perhaps become powerful one day and fight back. Where does rage go? It goes like a river finding a way out – and flows into a larger sea of rage and terror, of 9/11s and 7/7s and, many more to come, until some solution is found to the great injustice to the Palestinian people, which cannot be resolved by over-coming our guilt for the great injustices to the Jewish people by allowing them land which does not belong to them and a holy city, which they refuse to share, even though it belongs to Jews, Christians and Moslems alike.

I wonder also if in an enlightened age, those who design, build and export arms and live off the rewards of each shell, each mine, each ‘disguised chocolate’ each ‘smart bomb’ could be held individually responsible for the deaths and wounds inflicted by each one. Be held responsible for the family who no longer have a child, a father, a mother to love and care for, or be cared by. We are so taken up by hypocrisies and entangled by slogans ‘war on terror’, ‘weapons of mass destruction’, ‘sanctions against Iran’ and the ‘fight for democracy’ etc .etc That we fail to realise the true horrors being created by the so called civilised World- in the shape of these ‘defensive and demonic’ weapons, which are being consistently ‘tried out’ on unsuspecting populations under some pretext or another and which create tragedy and then rage and revenge, leading to yet more violence. .

Amongst the rubble in some villages there were some touching signs of life: a butcher hanging his ware in a space between broken walls, a barber shaving a client in his windowless patch. Three piles of bread laid carefully for sale on the crumbling remains of ruined wall. A few pieces of fruit lay in boxes here and there. Some young women walked proudly and resolutely amongst the ruins, as though nothing was amiss.. The Christian villages and the Christian parts of mixed villages, in huge contrast, were largely undamaged. Apparently they had received Shiite neighbours with open arms, a reflection of what had happened in the Beirut Southern districts and in other areas of Lebanon.

I felt uneasy being a ’tourist of the war on terror’. I would have preferred to feel more like an active participant of the reconstruction. I consoled my conscience with the resolve that I would find ways and means to help as a result of our journey.

The villages we visited were Rachidiya, Ras el Ain, Chamaa, Chihine, Marouahine ( the site of massacre of women and children) Ramiye, Kawza, Aita es Chaab (almost entirely destroyed) Rmaich, Debel, Ein Ebel, Bint Jbail ( a large town- unrecognisable), Maroun el Ras, Aataroun, Blida, Meiss el Jabal Houla Markaba,Aadaisse, Jamaq, Aichiyye, Rihane, Aaramta, Kfar Houne, where we stopped to talk to two young women who wanted help to create some small industry to help the young (half Christian, half muslim), in their village to stay to work. From Jezzine we returned to Saida and Beirut in darkness.

In central Beirut – as a casual visitor, you might never be able to imagine that the country had been so devastated elsewhere. On Saturday night, the young swingers, arrived in shiny 4x4 s dressed in the snappiest clothes and en route to the latest night club in droves. The restaurants still have clients, the shops less so, but the glamour is still visible. It should be mandatory for all Lebanese (and Israelis) to witness what can happen to others who may live a few kilometres away.. Fortunately, there are many young people who are working night and day to help the refugees, to re-build, to get children back to school. . They are inspiring. Other young, and old, have become weary of the eternal, suicidal political bickering of politicians – whose sell bye date has long expired- They appear to have lost hope of being able to make their pre-war dreams come true in a country, now yet again pulling itself apart by so many conflicting fears, interests and powers. There is a general sense of gloom in spite of all the German war ships and the shiny young faces of UN troops, Ghanaians, Italians, French, Chinese and Turkish. (Today, the Chinese Unifil contingent has proudly announced that they have found 1,800 unexploded fragmentation bombs.)

In our own village ( 98% Christian maronite, 2% Greek Orthodox ) above Beirut, our municipality has managed to argue itself to extinction, through each member refusing to compromise or cooperate with the other. Now all decisions will be made in Aley, a mainly Druze town far above us, who are hardly expected to understand the very local needs of our small village.. For some reason in spite of the brilliance and charisma of the Lebanese people, there is so much suspicion of the motives of others and so little trust - that we appear to prefer to go into auto-destruct mode, and hand over authority to some larger entity, which we then can all fight together, rather than take responsibility for our own trials and tribulations and sort out our differences on the ground, without looking to some greater power.

Now it is too sunny and beautiful for political reflections and I shall enjoy the beauty of our little patch of heaven – before I allow myself to think further a field again. I also look forward to being entirely taken up as a mother and grandmother, by having three children and six (of 10) amazing grandchildren to stay next week!

I hope all is well wherever you may be.

I send you all my love and prayers for a more peaceful and caring World.

Alexandra Asseily

Bsous, Lebanon
--------------------------------------------------

ARTICLES

Le mythe de l’éternel départ

Longtemps sur une muraille du « ring » Fouad Chéhab, un graffiti désabusé soupirait : « Partir, revenir, c’est le destin des hirondelles. » Hirondelles nous sommes. L’hiver nous vole dans les plumes et le printemps nous ramène épuisés. Paris, Londres, Sydney, Montréal, New York, Rome, Rio, Helsinki, Le Caire, il y a toujours un Libanais quelque part, qui attend un autre Libanais. Qu’une tempête s’annonce, et parfois déjà par gros temps, invariablement nous partons. La paix, la sérénité, la fortune forcément sont ailleurs. Chez nous, c’est tout petit. Si petit que la moindre secousse y est un séisme. Que dire quand c’est la guerre ?La guerre, nous sommes nés avec. Nos enfants n’y ont pas échappé. Comme les marins le temps, nous savons la renifler. Nous n’attendons plus que ses grondements se rapprochent pour plier bagage. Ce n’est pas malin, la guerre tue toujours plus de civils que de combattants. On ne nous reprendra plus à jouer les otages, les gages, les images, les ardoises à statistiques, les remparts humains, « le pauvre peuple ». Au loin nous refaisons nos nids. Parfois avec trois brins de paille, il faut ce qu’il faut, à la guerre comme à la guerre. Quand on sort d’un abri, un studio vous semble un palace. Et puis la vie s’installe, des habitudes viennent en remplacer d’autres. L’école dès l’aube, la fac, le boulot, les courses, ciné, télé, et le soir, quelques amis qui auront eu le courage de « bouger ». Ce que l’on vit d’extraordinaire, en somme, c’est la normalité. Sauf que tout cela ne sera jamais normal tant qu’il y manquera l’odeur et la chaleur de chez nous. Alors de Sydney à Paris nous comptons sur nos doigts le décalage horaire et nous vivons pendus au téléphone. Et nos rhumes, nos migraines, nos rages de dents, nos soucis professionnels, nos succès, nos bulletins scolaires prennent au pays une ampleur d’événements. Condamnés à ce grand écart, certains ont choisi de vivre deux vies. Moitié ici, moitié ailleurs, ils fuient de l’une à l’autre comme on traverse un miroir. Ici ou là, réduits à une part de soi-même qui s’attache à ignorer l’autre part.Y a-t-il dans le mot « dé/part » l’idée terrifiante de se couper en deux ?Ceux qui restent envient parfois ceux qui sont partis. Plus qu’à n’importe qui au monde, « ailleurs » nous est magique. Ailleurs, c’est la stabilité, la possibilité d’entrevoir l’avenir, de ne pas être l’unique objet d’acharnement du sort. Mais pour peu que l’on s’éloigne, une autre malédiction nous rattrape. Nos pas sont lourds de la terre qui nous colle aux souliers, nos contours se languissent du moule qui les a formés, et bien vite le vol de l’aigle est lesté d’une pensée d’hirondelle.

Fifi ABOU DIB (L'Orient-le-Jour, Beyrouth, 14 octobre 2006)

------------------------------------------

ANNONCES - EVENTS

Une conférence extrêmement réussie sur la mise en oeuvre d'une campagne deboycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) contre l'Apartheidisraélien en Amérique du nord a eu lieu à Toronto la fin de semaine dernière. Le communiqué de presse final de la conférence est inclus à lafin de ce message - un rapport sera bientôt disponible. Des membres de Tadamon! Montréal ont participé et mobilisé d'autres montréalais-e-s qui ont été présent-e-s à la conférence. Tadamon! a également été l'hôte d'une série d'événements et de rencontres avec Jamal Juma, à Montréal. M. Juma est porte-parole de la campagne « Stop theWall » (Contre le mur de l'Apartheid), basée dans le territoires occupés de la Cisjordanie, et a été parmi les principaux conférenciers de la conférence novatrice de Toronto.

Pour écouter une entrevue radio avec Jamal Juma enregistrée à CKUT, àMontréal.

Tadamon Montréal sera actif dans l'organisation à Montréal de la campagne émergente contre l'Apartheid israélien avec des activités d'éducation populaire, des actions politiques et de l'organisation communautaire. Sivous souhaitez vous impliquer, contactez-nous S.V.P. Solidairement - http://tadamon.resist.ca

-----------------------------------------------

The Preamble to the Constitution of UNESCO declares that ‘since wars begin in the minds of men, it is in the minds of men that the defenses of peace must be constructed'.
With this in mind, Nahwa al Muwatiniya is organizing this month a series of Hiwar sessions under the theme “Collective memory”


During this Monday session, Zeina Sfeir –a Lebanese film maker- will be presenting a documentary titled “In spite of the War”. This 30minutes documentary talks about how the war remains on going in the head of the Lebanese, mainly because of the confessional mindset. A discussion with Sfeir will follow the screening.

Date & Time: Monday 16 October, 2006 at 8:00pm
Place: Club 43, Gemayzé, facing Doculand (Lebanon)

---------------------------------------------------

Faire-penser/Food for Thought

Pour Gandhi, le développement à l'Occidentale n'était pas une fatalité !

"Des années avant que l'Inde ne devienne indépendante, on posa une question simple au Mahatma Gandhi : souhaiterait-il que l'Inde, une fois libre, soit aussi "développée" que le pays de ses maîtres coloniaux, la Grande-Bretagne ? "Non", répondit Gandhi à un interlocuteur sidéré pour qui l'Angleterre était sans conteste le modèle à copier. Il précisa : "S'il a fallu à la Grande-Bretagne violer la moitié du monde pour être là où elle est, de combien de mondes l'Inde aurait-elle besoin ?"" - Sunita Narain, l'Etat de la planète 2006, Worldwatch Institute (Pascal - pasnot@yahoo.fr -), Fw. by Khal Torabully)

Pascal: L'idée est d'associer le plus grand nombre de citoyen(ne)s à la circulation d'informations souvent peu ou mal diffusées par les médias de masse. Et ainsi de constituer un réseau informel capable de fédérer nos ressources en tout genre afin d'améliorer sur un mode unitaire notre capacité d'action et de réaction. Aussi, n'hésitez pas à faire suivre ces messages le cas échéant. De même, je suis preneur de vos informations.

"La seule chose qui permet au mal de triompher, c'est l'inaction des êtres de bien" (Edmund Burke, (1729 -1797), homme politique et philosophe irlandais).

Tuesday, October 10, 2006

WE ARE THE ONLY ONES LEFT !
L'HÉMORRAGIE LIBANAISE?
Semaine du 9-15 octobre 2006


(photo archives Fady Noun)

De Philippe Martin: 'Voici la onzième édition des portraits de blogueurs, avec Pamela Chrabieh Badine. Ceci est la version intégrale'.

On peut aussi trouver l'entrevue sur Dailymotion et Cent Papiers.

Merci Philippe! Merci aussi à Christian Aubry!

Je débute aujourd'hui ma page de la semaine par un texte de ma soeur Michèle que je trouve absolument poignant puisqu'il témoigne d'une réalité vécue engendrée par la guerre et dont on ne parle pas souvent: l'émigration des jeunes du Liban vers d'autres contrées ou ce qu'on qualifie habituellement d'émigration des "cerveaux".

“We are the only ones left”. This is the sentence a friend of mine kept on repeating upon her arrival from Switzerland. Her choice of returning home is, as she claimed, “a political statement”; a kind of resistance facing the great number of young Lebanese who fled our motherland during or following the July-August crisis, maybe never to return. While sipping and enjoying every drop of a fresh “Almaza” beer, she stared at her childhood friend who will soon travel to Geneva, apparently for a few months, to write his thesis. Her very grave expression was later accompanied with the following statement: “We need to make new friends”. Again, I knew this was more than true as I have been struggling for the past month to establish contact with old school or university friends and revive my dead social life. I guess Lebanese will no longer reject any invitation until they become once more overloaded with the social gatherings and festivities they were used to having. Not that the latter have declined in number, but surely it is not easy to “lose” friends and get used to new ones and different places, no matter how futile you might think it is. Actually, this appears to be quite a disrupting phenomenon especially when we all thought we reached some level of security and stability. We are now passing our twenties yet unable to experience our lives with the people we most cherish because of war and its dreadful ramifications.

Une hémorragie frappe le Liban depuis des décennies, mais elle s'intensifie de plus en plus avec la facilité des transports et leur accessibilité, ainsi qu'avec la porte 'ouverte' de certains pays d'accueil. Très peu de jeunes retournent au Liban après un séjour ailleurs, surtout suite aux récents combats de l'été 2006. Lors d'une rencontre avec un groupe de 20-40 ans lundi soir autour du thème de la guerre et de ses impacts aux niveaux individuel et collectif, deux personnes affichaient un optimisme serein mais réaliste - une d'entre elles était prête à retourner immédiatement au Liban, tout en s'apprêtant à affronter les divers obstacles auxquels elle pourrait se heurter - et les six autres étaient pessimistes, n'envisageant en aucun cas un retour au bercail, du moins à court ou moyen termes.

Dans un article intitulé "Y aura t-il une quatrième vague d'émigration libanaise massive vers le Canada?" (par Rania Massoud, publié avant les combats de l'été 2006 dans L'Orient-le-Jour, Beyrouth, Liban; et que l'on retrouve dans les Archives de Liban Vision), on y affirme clairement que le Liban est depuis quelques années le théatre d'une relance de l'émigration, surtout en direction du Canada et des États-Unis. "Force est de constater sur ce plan que la crise économique pousse plusieurs jeunes à quitter de nouveau le pays, à la recherche d’un meilleur niveau de vie, et la plupart d’entre eux décident de rester dans les pays d’émigration et ne rentrent au Liban que pour quelques semaines de vacances". Les autorités religieuses Libanaises auraient exercé et exerceraient encore des pressions pour ne pas ouvrir les portes à de nouvelles vagues d'émigration car celles-ci auraient des conséquences négatives sur la démographie et la situation sociale du Liban. "Il reste que le principal et, peut-être, le seul facteur qui serait susceptible d’endiguer une éventuelle nouvelle vague d’émigration est incontestablement la relance économique, accompagnée d’une stabilité et d’un équilibre politiques internes".

Durant les combats de l'été 2006, selon certaines statistiques, plus de 240.000 chrétiens auraient quitté le pays, et la majorité d'entre eux ne veulent pas revenir. Le cas serait similaire pour des Libanais issus des diverses communautés musulmanes. Toutefois, la sonnerie d'alarme est surtout tirée par les autorités religieuses chrétiennes. Dans un message publié le 6 septembre 2006 à l'issue de leur rencontre mensuelle sous la présidence du cardinal Nasrallah Sfeir, patriarche des maronites, les évêques libanais invitent les chrétiens à revenir au pays, malgré la crise économique. Faut-il en tenir compte? Cette invitation ou ce message appelant au 'retour' risque de na pas être entendu alors que le fracas des bombardements est encore dans toutes les oreilles et que les licenciements sont de plus en plus nombreux dans un pays qui ne connaît pas l’assurance-chômage.

Comment concilier une situation certes alarmante - l'émigration met en péril les fragiles équilibres démographiques et religieux du Liban, accentue ses handicaps et prend une tournure de cercle vicieux - et la richesse émanant des contributions plurielles des émigrés Libanais-es dans les secteurs économiques, politiques et culturels du pays? Comment concilier l'hémorragie d'un côté - ou les dynamiques de 'fuite de l'interne vers l'externe' - , avec la transnationalité et les apports 'de l'externe vers l'interne' d'un autre côté? Que répondre - et comment - à la souffrance engendrée par la séparation des familles et la 'pénurie' de jeunes professionnels Libanais-es? L'émigration - quelles qu'en soient ses causes - relève-t-elle d'al-qadr ou du destin des Libanais-es? Fait-elle partie de leur 'nature' ou de leur 'code génétique' formé de 'gènes phéniciens' - entre autres gènes -, ancêtres voyageurs, migrateurs et nomades de la Méditerranée des temps anciens? Constitue-t-elle une 'constante' de l'histoire du Liban? Si oui, est-ce une 'constante' positive ou négative? Ou les deux à la fois?

Pour ma part, je retourne au Liban, pour la nième fois... Nous y retournons mon mari Nicolas et moi, bientôt... En tous cas, nous vivons constamment entre les deux rives beyrouthine et montréalaise depuis près de sept années... Nous vivons continuellement des 'hémorragies' - plutôt, y survivons - et des 'transfusions', des allers et des retours, des dynamiques 'interne-externe' qui s'entrecroisent, se marient, s'affrontent, s'interpénètrent...

Expériences parfois pénibles, d'autres bénéfiques...

Nomades des temps modernes - ou post-modernes!

Des êtres humains - ou des 'êtres vivants', selon une expression de mon amie Nada Raphaël qu'elle a employée lors d'un voyage en Égypte en contemplant la splendeur des pyramides et l'immensité du désert - en cheminement... Des êtres humains dont les racines, les troncs, les branches et les fruits sont en mouvement...

-----------------------------------------------------------

Dans la presse


Feuille de route
Au nom du pluralisme...

L'article de Michel HAJJI GEORGIOU

(L'Orient-le-Jour, 11 octobre 2006)
« Dieu ! que de processions, de monomes, de groupes,

Que de rassemblements, de cortèges divers, -

Que de ligu’s, que de cliqu’s, que de meut’s, que de troupes !

Pour un tel inventaire il faudrait un Prévert.(...)

Oui, la cause était noble, était bonne, était belle !

Nous étions amoureux, nous l’avons épousée.

Nous souhaitions être heureux tous ensemble avec elle,

Nous étions trop nombreux, nous l’avons défrisée.

Le pluriel ne vaut rien à l’homme et sitôt qu’on

Est plus de quatre, on est une bande de c...

Bande à part, sacrebleu !

C’est ma règle et j’y tiens.

Parmi les cris des loups, on n’entend pas le mien. »

Georges Brassens, Le Pluriel, 1966.

Beaucoup de bruit pour rien. Dans cette mêlée générale, où chacun souhaite montrer, certes dans son bon droit, que l’espace public de la rue lui appartient, il faudra un beau jour marquer une pause contemplative et se demander où tout cela compte bien nous mener. Car, par-delà les moyens et l’expression, les manifestations et les rassemblements, il y a bien peu de culture démocratique dans tout ce qui se fait actuellement. Nous sommes visiblement autant en manque de culture démocratique qu’en manque cruel d’inspiration. La rue appartient bien à tout le monde, mais on pourrait aussi en faire un meilleur usage que de se l’approprier pour des intérêts purement liés à des querelles de pouvoir et de représentation, comme le font, sans exception, l’ensemble des courants politiques qui donnent actuellement de la voix, quel que soit le camp politique auquel ils appartiennent. Dans ce mouvement d’ensemble, fait beaucoup plus de dissonance et de statisme que de dynamisme et de vitalité, il y a une impression très dérangeante de stérilité, d’inutilité. D’ailleurs, d’aucuns parmi les mouvements qui ont récemment accaparé l’espace public ou qui se promettent de le faire dans les prochains jours savent – qu’ils se souviennent des glorieux temps de la résistance aux moukhabarate syriens – que la rue peut servir de bien plus nobles idéaux que des querelles de pouvoir. Non pas que la lutte pour le pouvoir ne soit pas noble en soi. À l’intérieur d’un certain réseau de politiques, c’est même sur cela que devrait en principe reposer le système démocratique. Sauf qu’il est quand même légitime de se poser la question : pourquoi fait-on passer la charrue devant les bœufs, pourquoi veut-on faire dans la dentelle sur le plan de la lutte démocratique alors même que l’arène, le cadre, la structure au sein de laquelle ce combat doit être mené sont encore branlants, totalement incertains, en dépit des efforts des uns et des promesses des autres. Si elles comportent certainement des aspects positifs, ces abrutissantes processions de masse, chez les uns et les autres, ne contribuent cependant qu’à accroître inutilement la tension politicienne et confessionnelle sous des dehors illusoires de vitalité politique. En réalité, sous des apparences de pluralisme, c’est à la négation même du pluralisme que l’on a affaire. Tout le monde, dans les sphères politiques, parle ainsi de démocratie consensuelle, mais personne n’en définit le sens réel, l’essence. Et c’est en définitive du sens du Liban qu’il est question dans cette agitation générale. On évoque de part et d’autre le consensus et l’entente, mais, tout au contraire, on donne dans l’étalage de la musculature. On veut montrer qu’on est incontestablement le plus fort au sein de sa communauté, qu’on peut abstraire tous les autres, les phagocyter, les réduire, qu’on a l’apanage, l’exclusivité absolue de la représentation. De bonne guerre ? Certes. Mais qu’on arrête de le faire au nom de la démocratie consensuelle, de la formule libanaise, du pluralisme. Ce dualisme au niveau du discours politique, qui est commun à une bonne partie de la classe politique libanaise, frise la pathologie. Il est révélateur d’une certaine démence. La tendance ne saurait être à l’annihilation du pluralisme pour être fort, mais à accepter les règles de la démocratie et de la diversité pour jeter les bases d’un système politique relativement cohérent, moins ambivalent. Or, ce n’est pas cette tendance que les électeurs et les élus ont choisie depuis les funestes législatives de 2005. Au contraire, et le mode de comportement politique, que ce soit au niveau du discours, du contenu ou de l’action de certains partis, ne trompe pas : nous assistons à un retour à grands pas vers le totalitarisme, vers une expression fasciste que nous croyions à jamais révolue avec le départ du régime syrien. Oh que non ! Ce que Damas a savamment distillé comme venin totalitaire durant trente ans dans l’esprit de nos « élites » politiques se manifeste avec encore plus de force maintenant que ces dernières ont toute la latitude pour laisser libre cours à leurs errances. Mais assez de logorrhées. Allons plutôt à l’essentiel. En dehors de l’État, seul cadre où puissent s’exprimer sainement, se retrouver pluralisme, diversité et lutte pour le pouvoir, point de salut. Tout ce qui empêche le processus de la fondation de l’État d’évoluer au Liban contribue à donner de l’ampleur et de la puissance aux forces de régression, et elles sont nombreuses. Il reste un problème, et de taille : pour construire l’État, il faut des hommes providentiels, conscients de la tâche immense qu’ils devraient accomplir, capables de rompre avec l’archaïsme, et de transcender ce rapport entre le féodal et sa clientèle qui se substitue, depuis longtemps, aux structures étatiques dans ce pays et empêche, dès lors, l’avènement de l’État.

------------------------------------------------------

INITIATIVE - « Namleh at3a », une idée qui fait son chemin
Béatrice Harb et Nina Najjar, pas de répit pour les fourmis

(Colette Khalaf, dans L'Orient-le-Jour, 11 octobre 2006)

.

Née au lendemain de la guerre, «Namlé at3a» est l’addition d’efforts soutenus de deux jeunes filles. Désireuses d’agir en cette période de crise grave qu’a traversée le pays, Béatrice Harb et Nina Najjar ont créé cette association qui fait aujourd’hui boule de neige.Alors que certains subissaient la guerre et d’autres s’essayaient à des travaux de bénévolat, Béatrice Harb et Nina Najjar ont tenu à prendre action au cours des événements vécus récemment par le Liban et à s’exprimer à leur manière. C’est donc caméra au poing, moyen qu’elles connaissent bien, puisqu’elles ont toutes deux fait des études d’audiovisuel, qu’elles vont regrouper un nombre d’adhérents à leur projet. «Namlé at3a» évoque la fourmi travailleuse, les demeures reconstruites, mais également le boycottage de la guerre et de la violence (du verbe en arabe kata’a). «Nous avons joint nos efforts le 10 août pour créer cette association qu’on a surnommée “Namléh at3a” et lancer un projet baptisé “Shoot the War”, disent-elles. Un appel à tous les jeunes souhaitant accomplir leur première œuvre cinématographique et qui a été largement suivi par tous ceux qui voulaient s’impliquer dans la guerre d’une façon artistique.»«C’est avec les moyens de bord (affiches et brochures que nous avons nous-mêmes conçues et placardées dans toute la ville) que nous avons pu mettre sur pied ce projet. Nous invitions ces jeunes novices à nous rejoindre à la rue Bliss et nous mettions à leur disposition le matériel voulu (deux caméras empruntées à Jihad Zehri). Il leur était demandé de nous livrer un film allant de trente secondes à dix minutes, narrant un vécu de guerre.» Une opération réussieAucune condition n’était requise. Il fallait cependant ne pas filmer des immeubles en ruine ou détruits par la guerre. Les jeunes étaient libres d’utiliser, à leur choix, la technique ou le support voulus. Avec de la musique, de la peinture ou des films animés, les artistes en herbe plus un certain nombre de professionnels, comme le peintre Jean-Pierre Nahas, se sont amusés à traduire artistiquement leurs émotions de l’instant. Quel était l’étonnement de Harb et de Najjar lorsqu’elles se sont retrouvées quelques semaines plus tard avec plus d’une vingtaine de films. «Aucune sélection n’a été opérée. Bien au contraire, nous avons tout pris en vrac et la projection a eu lieu, fin septembre, au théâtre al-Madina», confient-elles.L’affluence, le soir de la projection, a conforté les deux jeunes artistes dans leur jugement et les a encouragées à poursuivre leurs efforts.Des projets, elles en ont plein la tête, et leurs yeux brillent à l’idée de savoir que bientôt leur association sera officialisée. Mais cela ne s’arrête pas là. Le 24 octobre à l’Espace SD, dans le cadre du festival Nafas Beyrouth (qui débute le 12 du mois), et deux jours plus tard à la médiathèque German Dialogue Centre (Tripoli) sont deux dates à retenir. Béatrice Harb et Nina Najjar y projetteront les œuvres cinématographiques qui auront, cette fois-ci, été sélectionnées auparavant. En attendant d’autres objectifs qu’elles se sont déjà fixées.