Elle, c’est le Dr Pamela Chrabieh, professeure en sciences des religions à la faculté de théologie de l’USEK. Son rêve ? Insuffler du modernisme « aux féminismes arabes ». Comment ? Il suffit de s’emparer de son rouge à lèvres, porter des talons hauts et partir en croisade contre les tabous de nos sociétés phallocrates.
Ayant quitté son pays pour suivre l’amour en 1999, Pamela Chrabieh ne savait pas qu’elle s’enticherait d’une autre passion au Canada : la théologie et la lutte pour les droits des femmes. « J’ai toujours été activiste en matière de revendication des droits de l’homme. Mais c’est au Canada que les bourgeons de mon militantisme ont éclaté. J’ai pris conscience du fait qu’aucun droit humain ne peut être garanti au sein des sociétés où la femme est asservie », confie-t-elle. Elle devient alors membre d’une ONG canadienne portant le nom de « La Grappe » ou « Féminismes et interspiritualités », et regroupant des femmes de différentes ethnies et religions. « Mon but était de créer un féminisme médiateur. Au-delà de nos différences et des clivages religieux, une cause unique rassemble toutes les femmes du monde. Et je crois qu’une femme musulmane est aussi opprimée qu’une femme chrétienne ou hindoue. Ce ne sont pas les religions qui nous enserrent dans leur étau, mais plutôt le manque de vision égalitaire dans certaines communautés », indique-t-elle.
Un féminisme médiateur
À son retour au Liban en 2006, Pamela Chrabieh œuvre pour la diffusion d’un nouveau féminisme : le féminisme contextualisé. « Notre histoire montre que le Liban, depuis l’ère phénicienne, était compartimenté. Cet effritement étatique prend de l’ampleur avec la mise en place du système confessionnel. Il en découle une marginalisation de la femme », souligne-t-elle. La solution pour elle passerait par une réforme progressive du système confessionnel. « Je ne suis pas une féministe de gauche. Je me suis construit mon propre féminisme, fruit d’un brassage interculturel pendant mon séjour au Canada », ajoute-t-elle. Elle ambitionne de produire un discours contextualisé qui puisse toucher toutes les femmes arabes.
À son retour au Liban en 2006, Pamela Chrabieh œuvre pour la diffusion d’un nouveau féminisme : le féminisme contextualisé. « Notre histoire montre que le Liban, depuis l’ère phénicienne, était compartimenté. Cet effritement étatique prend de l’ampleur avec la mise en place du système confessionnel. Il en découle une marginalisation de la femme », souligne-t-elle. La solution pour elle passerait par une réforme progressive du système confessionnel. « Je ne suis pas une féministe de gauche. Je me suis construit mon propre féminisme, fruit d’un brassage interculturel pendant mon séjour au Canada », ajoute-t-elle. Elle ambitionne de produire un discours contextualisé qui puisse toucher toutes les femmes arabes.
« Red lips high heels »
Blogueuse active depuis 2005, Pamela Chrabieh envisage un espace de dialogue pour les penseurs arabes – hommes et femmes – engagés pour le féminisme : le blog « Red lips high heels » (lèvres rouges et talons hauts). « Symboliquement, les lèvres rouges renverraient au charme de la femme. Pourtant, ça pourrait nous servir d’appât. Le rouge invite à entendre ce qui sort de ces lèvres : la parole !
Quant aux high heels (talons hauts), ils nous poussent à nous maintenir en équilibre et à garder la tête haute et fière », conclut-elle.
Blogueuse active depuis 2005, Pamela Chrabieh envisage un espace de dialogue pour les penseurs arabes – hommes et femmes – engagés pour le féminisme : le blog « Red lips high heels » (lèvres rouges et talons hauts). « Symboliquement, les lèvres rouges renverraient au charme de la femme. Pourtant, ça pourrait nous servir d’appât. Le rouge invite à entendre ce qui sort de ces lèvres : la parole !
Quant aux high heels (talons hauts), ils nous poussent à nous maintenir en équilibre et à garder la tête haute et fière », conclut-elle.
Blog : www.redlipshighheels.com
Par Maya KHADRA | 09/03/2013