Face au pain quotidien de la violence,
cultivons notre nomadisme
Janvier 2008
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Encore un attentat à la voiture piégée au Liban (à Daoura) aujourd'hui, le mardi 15 janvier 2008.
Le deuxième en cette nouvelle année...
Ce sont les civils - de diverses appartenances - qui payent le prix des fautes commises par les politiciens.
Des morts et des blessés...
La liste ne fait que s'allonger...
A ce jour, la violence meurtrière constitue notre pain quotidien: explosions, bombardements, meurtres, cadavres jonchant le sol, destructions massives, cris de douleur...
La souffrance...
Les traumatismes...
Les mémoires meurtries...
Un matraquage continu...
Comment le peuple pourra-t-il sortir de ce gouffre infernal qui l'aspire depuis des décennies?
En fait, c'est une grande partie du Moyen-Orient qui est la proie d'une situation horrible. Que dire du malheur des Palestiniens et des Irakiens? De tous ces individus et ces communautés qui sont constamment torturés? La violence ne résoudra jamais les problèmes. Il est évident qu'elle sert les intérêts de groupuscules locaux et de puissances régionales et internationales, mais ce n'est qu'à court terme. Aucun pouvoir n'est resté indéfiniment en place. Aucun empire n'a pu résister éternellement. Tel est forcément le cas de l'empire de la violence. Tôt ou tard, celui-ci sera démantelé et ne constituera plus notre pain quotidien.
Face à tant de souffrances, nous pouvons commencer par condamner sans réserve les massacres, par dénoncer la violence aveugle dont sont victimes les peuples du Moyen-Orient.
Personnellement, je me sens tel un vase qui déborde d'indignation, mais aussi de persévérance dans le chemin de la résistance, du dialogue et de la convivialité. Il est grand temps de chercher véritablement une - ou des - issue -es aux tensions, conflits et guerres qui sévissent dans cette région du monde.
Pour cela, nous ne pouvons attendre que les 'leaders' fassent le pas car ils ne le feront jamais puisqu'ils ne travaillent que pour leurs intérêts personnels. Il est urgent que nous nous responsabilisons (Empowerment), que nous cessons - du moins la plupart d'entre nous - d'être des spectateurs de la violence, entraînés par le cortège funèbre, attendant dans la pénombre de devenir les prochains martyrs. Il est grand temps que nous réaffirmons notre volonté d'appuyer et de soutenir toute initiative qui pourrait mettre un terme aux actes de violence et résoudre de manière non-violente les conflits.
Commençons par dire 'Non' à la guerre et à toute forme de violence, 'Non' à ce pain quotidien. Il s'agit d'un premier pas à effectuer pour briser le cercle de la violence - tant la violence 'au grand jour' que la violence 'latente' . En fait, il s'agit d'un premier pas - et je dis bien 'premier pas' car il ne suffit pas de dénoncer et d'arrêter la violence mais surtout d'oeuvrer pour construire la paix -pour cultiver notre dynamisme ou notre mobilité car la stagnation est plus que nuisible puisqu'elle préserve le statut quo. Franchissons les frontières. Les artistes l'ont toujours fait. Ils ont constamment outrepassé les zones contestées et les interdits. Devenons 'l'homme nomade' décrit par Jacques Attali ('Errer humanum est' en quelque sorte). D'ailleurs, l'être humain a pu se développer lorsqu'il se déplaçait - et là je ne fais pas seulement allusion à un déplacement spatial et temporel, mais aussi psychologique, émotionnel, idéologique, identitaire, etc. Selon Jacques Attali, l'être humain est nomade depuis ses origines - celles que l'on connaît -; il n'a été que très brièvement sédentaire. "C'est en tant que nomade qu'il a inventé les éléments clés de toutes les civilisations : le feu, les langues, les religions, l'équitation, l'agriculture, l'élevage, la métallurgie, la navigation, la roue, la démocratie, le marché, la musique, les arts, ne laissant aux sédentaires que l'invention des forteresses, de l'Etat et de l'impôt. Loin d'avoir été des Barbares venus détruire des civilisations existantes, les hommes du voyage furent les véritables forces d'innovation et de création à la source de tous les empires, de la Chine à Rome, de l'Egypte à l'empire américain d'aujourd'hui. Quand elles se ferment aux nomades, aux itinérants, aux étrangers, aux mouvements de toutes sortes, les sociétés déclinent et périclitent. Aujourd'hui, disparaissent les derniers peuples nomades sous les coups de la " globalisation " ; s'ouvrent, avec les nouvelles technologies du voyage, réel et/ou virtuel, des perspectives radicalement neuves pour l'humanité ; s'achève l'hégémonie du dernier empire sédentaire, les Etats-Unis, et commence une formidable lutte entre les trois forces nomades qui aspirent à le remplacer - le marché, la démocratie, la foi -, éclairant d'un jour inédit les enjeux éthiques, culturels, militaires et politiques de notre temps".
Devenons un nouveau genre de nomades: ceux qui créent des espaces de paix et de convivialité!
Encore une fois, j'appuie tes dires à 100%. Réflexion faite, je suis tout à fait d'accord sur la question de responsabilisation. On ne peut rester les bras croisés, tournant la tête aux massacres quotidiens de centaines et de milliers d'êtres humains, vaquant à nos propres affaires et espérant qu'on ne sera pas lynché de sitôt. C'est comme la figure des bêtes prises à l'abattoir, sans défense. Or, la défense, on l'a dans les tripes. Il faudrait la déterrer.
ReplyDeleteMerci Pamela pour ce beau texte.
On a besoin de quoi nous réveiller de temps à autres de notre torpeur.
G.
Être nomade n'équivaut pas à "être primitif". Merci de nous le rappeler.
ReplyDeleteRita
Hi Pamela!
ReplyDeleteI am writing from Germany.
I always read your blog.
I think we have the same problem everywhere concerning the lack of the empowerment of the people.
It is a human condition, sadly...
K.
Nos sincères condoléances à toutes les familles meurtries par ce dernier attentat au Liban. Des diplomates américains auraient dû être la cible, mais ce sont encore une fois des civils Libanais qui en ont payé le prix. C'est malheureux et c'est inadmissible.
ReplyDeleteJe ne comprends pas pourquoi rien n'est fait pour arrêter ce carnage.
Mais tout compte fait, je comprends: ça ne répond pas aux intérêts des leaders en place. Car tant que la violence se poursuit, ceux-ci y trouvent le prétexte de leur prise du pouvoir: 'nous allons vous sauver de la violence. nous allons trouver la solution', 'vous avez besoin de nous'.
Très beau texte, Pamela. Très touchant avec, comme toile de fond, l’espoir…
ReplyDeleteAndré.
Bonjour Pamela,
ReplyDeleteJ'ai publié ce texte sur mon blogue, avec l'espoir que le plus de gens possible le liront.
Merci,
André.
Merci André!!
ReplyDelete* Tadamon! Impressions from Nahr el-Bared: Displaced RefugeesA Photo Essay from Mary Ellen Davis. http://tadamon.resist.ca/index.php/post/1101
ReplyDeleteNahr el-Bared, a Palestinian refugee camp located on the Mediterranean coast of Lebanon, near Tripoli, was the setting of massive violence in the conflict between the Lebanese army and the armed faction of Fatah al-Islam, which lasted from the 20th of May to the 4th of September. This conflict ultimately forced 40,000 of the camps' residents to evacuate against their will. Today, nothing but rubbles remain, the most part of which are inhabitable. During the month of December 2007, the rear of the camp remained under military occupation and was inaccessible for inhabitants, despite the ceasefire on September 4th. From a distance, one can see only debris left. These photographs were taken discreetly, for authorities have discouraged any press coverage of the camp. In the new camp area, reconstruction has begun, but many of the buildings must first be demolished.
Bloody situation!
ReplyDeleteKeep on hoping for a peaceful future!
All the best
A. (Montreal)
Franchement, je suis las de suivre le même bla-bla politique dans les médias concernant la situation au Liban. Les mêmes têtes qui ressassent les mêmes idéologies. Un véritable fourre-tout et je pense que c'Est fait exprès pour que le peuple se détourne de la politique et vaque à d'autres occupations, laissant une bande de mafiosis gérer le pays tels qu'ils le veulent.
ReplyDeleteNous faisons face à un gros problème: la chèreté de vie, mais aussi nos libertés et nos droits qui sont complètement bafoués.
L.
Montréal] Manifestation: Brisez le blocus israélien de Gaza!VENDREDI, le 25 janvier, 14hCoin Maisonneuve & MackayFinira au Square Phillips(métro Guy-Concordia)Montréal, Quebec
ReplyDeletehttp://tadamon.resist.ca/index.php/post/1123
* Amenez bannières, pancartes, instruments pour faire du bruit... La bande de Gaza a été plongée dans l'obscurité dimanche, le 20 janvier, suite au refus d'Israël de permettre le ravitaillement en fuel permettant de faire fonctionner le seul générateur électrique de la ville. Les 1,5 millions de Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza sont assiégés depuis 2005, souffrant d'une pénurie de nourriture, de médicaments et de ressources vitales essentielles.
Pour toute info supplémentaire sur la crise actuelle dans la bande de Gaza: * Electronic Intifada:http://electronicintifada.net/ * Palestinian Center for Human Rightshttp://pchrgaza.ps/
Hi, Pamela,
ReplyDeleteI’d like to invite you, your friends, and colleagues to drop by my website where you may read about my newly published work Myriam of Lebanon, and other works of mine.
Cordially,
Richard
Ref.
Gibran Khalil Gibran
Colloque international organisé par la Faculté des Lettres de l’USEK (Liban) « Gibran Khalil GIBRAN (10 avril 1931-10 avril 2006)
Mercredi 5 avril 2006
6ème séance : 11h00-12h30Modérateur : Victor EL KIKVictor EL KIK, "جبران: مصلح اجتماعي ومواطن عالمي"Daniel S. LARANGE, “Ecriture de la double culture et culture de la double écriture”Laure ABS, "تحليل موسيقي لقصائد جبرانية مغنّاة"Rouba SABA, "قراءات جبرانية"مسابقة إلقاء نصوص جبرانية :الأخ شربل عيد : من كتاب النبي "الفرح والترح"الأخ جورج غطاس: من كتاب النبي "المحبة"باميلا غانم: "الموسيقى"، الفصل الأولشارلين سعد: "أقوال في الحرية"بولين زخور: "ما أكرم الحياة"رُبى الجميل: "لكم لبنانكم ولي لبناني"فرلن الجميل: "يسوع أمام جدار سجن"
7ème séance : 14h30-16h00Modérateur : Talal WEHBETalal WEHBE, “«Love» in The Prophet. A Discourse Analysis Approach”Hiba MOUSSA, “The Prophet on Stage”Mario KOZAH, “Gibran Khalil Gibran and Hindu Philosophy”Henri MELKI, “Three Factors that Influenced Gibran’s Writing and Painting”Richard MC SWEENEY, “Meeting in Another Dream-The Prophet Reborn as Myriam of Lebanon”Joe HELOU, “Gibran the Nonpareil”
16h00-16h30 Pause café
16h30-17h00Clôture du colloque
Merci Richard!
ReplyDeleteJ'ai également ajouté un lien à ton site à partir de mon blog!
Beau travail!