Que dire de la jalousie? La jalousie intellectuelle est un fléau qui accompagne allègrement la maladie de la prétention intellectuelle. Toutes les deux se basent sur des préjugés, une déstabilisation psychique et affective, un état de frustration parce que l'on se sent 'réduit' alors que l'on devrait être 'glorifié'. Ainsi, un mécanisme de défense est mis en place, favorisant les jugements de valeur, la victimisation ('je suis victime, eux sont les bourreaux'), la folie des grandeurs ('l'autre a tort et j'ai raison'), l'hypocrisie, la malhonnêteté, le politically correct - et de surcroît l'autocensure - et les tours d'ivoire ('It's all about me!').
Je me souviens constamment de ce que me disait mon professeur (et ami) en restauration des icônes, le P.Antoine Lammens, décédé il y a quelques années: "nous ne pouvons prétendre détenir la vérité sur l'origine de l'icône. Nous ne pouvons que révéler une facette partielle de son histoire en y opérant des analyses chimiques, physiques, et en étudiant ses composantes artistiques, stylistiques, sociologiques et théologiques. De là l'utilisation du terme probablement dans tout constat d'état et tout rapport émis..."
Le probable: ce qui aurait pu advenir, ou ce qui pourrait advenir ou ne pas advenir. Le terme probabilité vient du latin probare (prouver ou tester). En mathématiques, la probabilité est une des théories utilisées pour décrire et quantifier l'incertain. En sciences humaines, l'incertain est difficilement quantifiable, du moins selon mon humble avis. On tente de l'approcher, on édifie souvent une échelle pour identifier les événements certains et impossibles, on utilise les statistiques, mais on finit par se rendre compte des limites de nos connaissances... Je pencherai donc pour le concept de la probabilité de l'épistémé laquelle représente l'incertitude devant des 'affirmations', parce que justement nous ne disposons pas de la connaissance complète des circonstances, des causalités et des processus.
(Abou Hayyan At-tawhidi, Bagdad, 10e siècle ap.J.C.).
---------------------------------------
By Michele Chrabieh in Beirut
Wednesday April 2nd, 2008
“A car or a wife? A car of course…It’s cheaper…”. These are just a few words a taxi driver and (theoretically) a more refined and educated man have exchanged in my presence. It is true I was occupying the back seat of the car but I doubt I am an invisible woman! No need for me to have spoken up or argue at the time. It felt useless to defy one of many men’s oldest rhetoric as I knew my arguments would also be those of some women’s oldest rhetoric. Nevertheless, I felt the need to write about it as such a topic has never stopped existing in our modern-day society.
What I understood from the conversation is that we, women, are considered an item to be “bought” and financially maintained before and throughout the course of a marriage. I wonder if it is actually a question of financial means translated into women being a burden men feel compelled to carry or if it is a question of freedom, as so often alleged. I guess it is both. Isn’t time for men, at least those who haven’t, to think of women not as a financial load or freedom obstructers, instead as financial and freedom partners? My words might sound very simplistic and unsophisticated; still, I am writing of these anchored beliefs some men hold on to, maybe because they have been educated as such or because they have reasons to do so.
Others blame their reluctance or refusal to get involved with a woman on the political situation; and that, knowing we were borne in a country renowned for its political instability we have constantly strived to survive, to say the least. Thus, should we keep on postponing moments of shared happiness because of a situation that might even worsen? Haven’t our parents stood before this phenomenon of insecurity we have always suffered from and brought us into this life? Some would say it is unfair they have done so, yet others would argue that if they haven’t they would have reversed the process of evolution and at least hindered that of love.
---------------------------------------
"Une étude de Pamela Chrabieh Badine - Des voix pour la paix"
(Article-Entretien par Marie-Anne Muller, dans l'Hebdo Magazine, Beyrouth, 28 mars 2008, p.60-61)
Pamela Chrabieh Badine devant un exemple de ses oeuvres artistiques
("Méditations orientales", Tryptique, peinture à l'huile, 2007)
Pamela Chrabieh Badine est allée à la chasse de Libanais de 25-40 ans engagés pour la paix. Au Liban, mais aussi au Canada, où la jeune femme a vécu quelques années. Son objectif: faire entendre des voix alternatives, trop souvent délaissées par les médias. Elle leur donne la parole dans sa dernière recherche: Voix-es de paix au Liban. Contribution de jeunes de 25-40 ans à la reconstruction nationale.
Interview:http://www.badine.name/docs/pc.pdf
(cliquez le lien ci-dessus pour accéder à l'entretien en document pdf)
Super billet Pamela!
ReplyDeleteIl faut du courage pour affirmer devoir descendre de son propre piédestal et d'être humble!
L'humilité est une richesse à sonder quotidiennement, notre eau à boire, notre pain à manger, à tous, quel que soit le domaine de notre 'expertise'.
La compétition et la jalousie existent partout et depuis tout temps, malheureusement.
G. (de retour!)
* Tadamon! répond à La Presse
ReplyDeletehttp://tadamon.resist.ca/index.php/post/1293
L'article de La Presse, paru samedi, le 8 mars 2008, page A24, sur la situation à Gaza, contient une affirmation erronée qu'il est nécessaire de corriger. A la fin de l'article, le collectif montréalais Tadamon! est qualifié par M. Elharrar, porte-parole du Comité Québec-Israël, de "groupe pro-Hezbollah". A deux reprises, il utilise cette unique formulation pour appuyer, semble-t-il, l'accusation que le collectif ne voudrait pas la paix, alors que celui-ci participait à un regroupement d'ONG et de syndicats québécois s'étant réunis pour demander au Canada de dénoncer l'attaque israélienne contre Gaza. En réalité, Tadamon! (mot Arabe pour « solidarité ») est un collectif de MontréalaisEs dont l'objectif principal est de construire des liens de solidarité entre des individus et des groupes au Canada et au Moyen-Orient, partageant un même engagement pour la justice sociale et économique, la dignité et l'auto-détermination des peuples. Il faut donc préciser que Tadamon n'est affilié à aucun parti politique, que ce soit au Moyen Orient ou au Canada. De plus, il ne détermine et ne définit pas ses positions stratégiques et politiques selon des paramètres aussi simplistes que "pro" ceci et "anti" cela. Donc, les propos de M. Elharrar représentent de manière erronée et caricaturale la position de Tadamon sur la situation au Moyen-Orient. Or, cette caractérisation simpliste d'un groupe avec lequel le Comité Québec-Israël est en désaccord politiquement aboutit à une vision manichéenne du Moyen-Orient, où certains sont qualifiés de 'terroristes', d'autres d'être 'contre la paix', et où l'oppression de l'occupation et les attaques militaires israéliennes sont justifiées par la 'violence belliqueuse' des résistances palestiniennes (et libanaises selon le cas). Cette approche dichotomique sous la forme de 'pro-anti' ou 'pour-contre', évite une analyse argumentée et une critique politique des positions de Tadamon. En privilégiant cette approche, M.Elharrar choisit de répéter des affirmations non-fondées et de réduire en clichés et stéréotypes la complexité du contexte et des rapports de force dans la région. Tadamon n'a pas choisi ce mode de fonctionnement. Il se bat au contraire pour promouvoir une compréhension critique et nuancée du contexte moyen-oriental et de ses acteurs politiques, dont le Hezbollah fait partie. Afin de justifier l'attaque contre le Liban en 2006, les bombardements de zones d'habitation civiles et les destructions massives (comme aujourd'hui à Gaza), les défenseurs inconditionnels des politiques de l'État d'Israël répétaient sans cesse que c'était la faute du 'terrorisme' du Hezbollah (maintenant celui du Hamas). C'est pour ouvrir un espace de discussion, éviter les visions simplistes et cesser de criminaliser par défaut les populations liées, de près ou de loin, à ce courant politique, que Tadamon demande que le Hezbollah soit rayé de la liste canadienne des entités terroristes (liste établie en 2001 dans la cadre de la loi anti-terroriste). Car, l'instrument même qu'est cette liste empêche tout débat de fond sur les dynamiques politiques dans la région et permet de diaboliser certains acteurs (ici le Hezbollah, mouvement de résistance et parti politique reconnu au Liban) pour en légitimer d'autres (par exemple l'État d'Israël, allié des puissances occidentales dans la région). Enfin, le fait d'inscrire certains groupes sur cette liste alimente la désinformation et favorise les stéréotypes aux dépens d'une analyse critique (une logique qu'a suivie ici M'Elharrar). Malheureusement, l'accusation caricaturale de M. Elharrar à l'encontre de Tadamon, qualifié de 'pro-Hezbollah' et donc forcément 'contre la paix', ajoute une distorsion de plus à la réalité du contexte régional et tente de décrédibiliser ceux qui se battent pour la justice et contre l'oppression, au Moyen-Orient, comme au Canada.
Tadamon ! Montréal
tel: 514-398-7432
email: tadamon(at)resist.ca
C'est toujours pareil lorsqu'on tente de critiquer quelqu'un ou quelque chose, on nous colle de pro-. Comme s'il n'existerait pas de voie alternative aux discours courants.
ReplyDeleteJe trouve abominable encore au 21e siècle de caser ainsi les individus et les groupes. Mais c'Est compréhensible car il s'agit d'une course au pouvoir.
La loi de la jungle... quoi!
Lebanon: Dispossession in Nahr el-BaredPhoto Essay from Raed El Rafei. http://tadamon.resist.ca/index.php/post/1301 Lebanon's Nahr el-Bared refugee camp, once home to an estimated Palestinian refugees, remains in ruins, almost completely destroyed. Reconstruction efforts of the camp have been slow in the past months. As the military battle between the Lebanese military and the shady armed organization Fatah al-Islam raged, news of Nahr el-Bared filled the pages of newspapers across the world. Now military combat has halted in September 2007, Nahr el-Bared lies in rubble as displaced Palestinian refugees in Lebanon slowly are returning to their former home destroyed by an often indiscriminate military campaign lead-by the Lebanese army. Today, Palestinian refugees in Lebanon continue to live as second-class citizens, without basic legal rights, a symbol of the continued dispossession of the Palestinian people. 2008 marks the 60th year of the Palestinian Nakba ("catastrophe")- 60 years of dispossession, ethnic cleansing and exile for Palestinians resulting from the creation of the state of Israel. The Palestinian refugees of Nahr el-Bared present one of the clearest symbols of the continued dispossession of the Palestinian people around the world, the largest documented refugee population on earth. * Raed El Rafei is a Lebanese reporter and a blogger working for the Los Angeles Times in Beirut, you can read an article from Raed El Rafei from the LA Times.
ReplyDeleteA l'approche du 13 avril, commémorant le début de la guerre au Liban, pensons à la victime principale: le peuple libanais. Et aussi, à celui qui devrait entamer une révolution pour changer les choses: le peuple libanais.
ReplyDeleteMerci Pamela pour ce que tu fais.
Courage pour la suite. Il en faut du sacré courage.
Rabih M. (du Nord du Liban, actuellement à l'étranger, émigré)
Pourquoi commémorer le 13 avril au Liban? Car selon la presque totalité des experts, la guerre a débuté le 13 avril 1975.
ReplyDeleteIl y a eu des manifestations de la société civile ce dimanche 13 avril 2008, mais je trouve que ce n'est pas assez pour pouvoir conscientiser à grande échelle les Libanais et surtout les jeunes générations aux méfaits de la guerre.
A mon avis, 1975 ne fut pas le début puisque les facteurs alimentant les combats datent de plusieurs décennies et les mémoires meurtries s'accumulent de génération en génération, sans compter que le Liban est constamment convoité par ses voisins et par des puissances régionales. Franchement, comment parler de périodes de paix au Liban alors que pour la grande majorité de son existence (plus de 6000 ans), il fut soit occupé, soit empreint par des guerres intestines, soit passant par un statut quo éphémère? Comment dans ce cas commémorer les victimes de la guerre? De quelle guerre? La meilleure façon serait de commémorer toutes les victimes de toutes les guerres au Liban. Choisissons une date-lieu de rencontre entre toutes les diversités libanaises. Et cessons d'amalgamer la période 1975-1990 à une guerre strictement "civile".
ReplyDeleteAu fait, quelqu'un m'a prêté le livre de Maha Yasmin Nehmé hier : "Les derniers peaux rouges" (en arabe), paru à Beyrouth récemment. Je ne le recommande pas vu son caractère alarmiste ("Les chrétiens d'Orient sont une espèce en voie d'extinction") et fanatique ("La cause principale de leur extinction - comparaison faire avec celle des peaux rouges d'Amérique - est due à l'invasion de l'Islam").
ReplyDeleteUn plaidoyer à la manière de Jean-Pierre Valognes dans son ouvrage: Vie et mort des chrétiens d'Orient.
PAMELA SI TU NE LE RECOMMANDES PAS! Pourquoi en fais-tu la promotion? Tu n'as pasle choix ou alors tu joues sur deux front???
ReplyDeleteIl y a vraiment un problême avec l'Islam, c'est mon opinion et je sais qu'on ne peut pas vraiment en parler ouvertement.
Bonjour Marchello,
ReplyDeletenon, je n'en fais pas la promotion. Il m'a été référé par une personne il y a deux jours, outrée de voir que des thèses alarmistes font la une des médias (cet ouvrage en question a eu droit à une assez bonne couverture), alors que celles qui appellent à la paix se font rarement entendre.
Le cas des chrétiens d'Orient est beaucoup plus complexe qu'une réalité réduite à une "invasion de l'islam". Il existe certes le danger des fanatiques, mais ceux-ci viennent de tous bords, tant chrétiens, que musulmans, juifs et autres.