ECHOS MONACAUX, OU L'APPEL DU DESERT AU DIALOGUE ET A LA PAIX
Deir Mar Moussa (Syrie)
L’icône et l’islam : Pamela Chrabieh
3 décembre 2006, Radio Canada
Un reportage de Jean-Robert Faucher
Merci Robert et à toute l'équipe de Second Regard!
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'Voici la onzième édition des portraits de blogueurs, avec Pamela Chrabieh Badine'.
Merci à Philippe et Christian Aubry!
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En cette fin du mois de février et face à une situation au Liban et plus généralement aux Proche et Moyen-Orients qui semble sans issue à court terme, je ne peux que me tourner vers des paroles, figures, actions et initiatives appelant au dialogue et à la paix. Plus la haine, l'ignorance et la guerre se répandent, plus mon espérance et ma foi en une humanité d'amour et de convivialité se renforcent.
Ci-dessous des extraits du 5e chapitre de mon livre 'A la rencontre de l'islam. Itinéraire d'une spiritualité composite et engagée' (Médiaspaul, Montréal, 2006), intitulé 'Échos monacaux', et que je tiens à partager avec vous, chers lecteurs-rices, amis-es et collègues. Ce sont les souvenirs de plusieurs séjours dans un monastère exceptionel en Syrie depuis une dizaine d'années qui sont à la base de l'écriture de ce chapitre.
Oui, mais, les chemins se font écho, se croisent, s’enchevêtrent, se rejoignent et même s’interpénètrent et s’imprègnent mutuellement…
C’est ce que je retiens de quelques séjours étalés sur une période de près de trois ans au monastère Mar Moussa Al Habashi ou Moïse l’Ethiopien, surplombant une vallée près de la ville de Nebek en Syrie située à 80 kilomètres au nord de Damas et hébergeant une communauté mixte de moines et de moniales. Déjà de par son emplacement géographique et son histoire à la croisée de plusieurs civilisations et religions, une atmosphère accueillante de l’altérité imprègne tant les pierres de cet édifice et les fresques de son église que ses occupants et les visiteurs qui s’y rendent ou plutôt, les pèlerins de toutes confessions et de toutes provenances en quête d’un havre de paix et d’hospitalité. Quoi de plus merveilleux que d’y découvrir par exemple des inscriptions en arabe faisant état de la date d’édification de l’église: 450 Hégire et 1058 ap. J.C., avec la citation suivante: «Au nom d’Allah le Miséricordieux, le Compassionné.» Et cela datant d’une époque proche de celle de la première Croisade…
Les formes de méditation, de prière, de musique et de gestuelle sacrées pratiquées par la communauté de Mar Moussa appartiennent à une tradition mystique chrétienne orientale syriaque qui peut être rapprochée des traditions soufies et même des pratiques de prière de musulmans sunnites et chiites. Soit par la posture accroupie sur un tapis en signe de soumission à la volonté divine ou debout avec les mains tournées vers le ciel en signe d’invocation; soit par le choix du moyen de concentration tel la lecture d’un verset ou d’un texte biblique, ou par la répétition du nom de Dieu, Allah, Aloho. Ou encore par les paroles dont les intonations tantôt en syriaque, tantôt en arabe, évoquent la parenté des langues sémitiques, ou par la familiarité des mots et de leur sens au-delà des différences; par la mélodie, le rythme et les gestes, qui se conjuguent en une harmonie alternant entre la célébration de la puissance et de la compassion d’Allah et l’imploration et les remerciements de ses créatures; et même par le sens de l’apparent et du caché, par le goût pour l’ineffable et l’invisible, l’anéantissement, l’abandon, la recherche de la vérité qui devient affaire de patience et de déchiffrage, du «tout» qui «parle», par ces nuits passées à accompagner les étoiles dans leur méditation pour découvrir les secrets du monde, ou par ces journées où nous apprenions à respecter les merveilles de la nature, de la faune et de la flore, sans lesquelles nous dirions comme Abou-l-ala al-Maari que «notre monde est une folie». Nous apprenions donc à saisir des concepts et des valeurs et à en goûter la saveur, par un comportement adéquat face aux multiples situations de notre vie, dans une recherche permanente de l’attitude juste, du «juste milieu», en faisant l’expérience de l’amour de Dieu et de la beauté que l’on découvre en soi-même dans la contemplation intérieure, en sondant le tréfonds de notre être, notre cœur spirituel, ainsi que dans l’entraide et l’expérience du partage…
Je découvrais des similitudes significatives mais je ne savais dire à priori qui avait été influencé par qui, compte tenu du contexte de dialogue et de pluralisme qui a existé à travers les époques au sein des sociétés proche-orientales et plus généralement, autour de la Méditerranée, et qui existe encore aujourd’hui. D’ailleurs, pourrait-on en rendre compte? Et est-ce si important? Pour ma part, je n’y ai pas perçu une logique d’influences réciproques, dans le sens de modifier intentionnellement des attitudes pour en adopter d’autres par une démarche de persuasion ou de manupulation; j’ai plutôt saisi un long processus d’interpénétration de croyances, de pratiques et de rituels. Ainsi l’interpénétration n’implique ni prosélytisme ni confusion mais simplement l’absence d’homogénéité, d’univocité et d’hégémonie de certaines façons de penser et de faire. Elle n’implique pas que l’on tombe dans le sporadique, l’éclatement, le fragmentaire; il s’agit plutôt d’un incessant effort pour dépasser la simple tolérance à travers laquelle on «supporte autrui» par obligation tout en se tenant à distance, ainsi que pour mettre en jeu l’unité dans la diversité en toute liberté.
La fécondation mutuelle issue de l’interpénétration ne signifie pas ce que Daryush Shayegan nomme «une hybridation de la pire espèce», ni «un bricolage ludique», c’est-à-dire un choix de différents éléments épars pour embellir «le manteau bariolé d’Arlequin ou pour créer un kaléidoscope aux multiples paysages», ni un bricolage idéologique qui «s’évertue à construire, grâce aux amalgames, les cocktails les plus explosifs[2]». L’interpénétration produit des discours et des pratiques dont les repères, les acteurs et les registres de connaissances de diversifient, se croisent et se déplacent, en un mouvement de «dépaysement». Ceux-ci ne se fondent pas totalement les uns dans les autres, ils gardent des caractéristiques propres à chacun d’entre eux, tout en en possédant d’autres en commun et d’autres encore qui se transforment en un parcours polymorphe, migratoire, articulant origines et affiliations plurielles. L’interpénétration peut donc être décrite en termes de syncrétisme, dans le sens d’une dynamique de combinaisons d’éléments religieux et de parcours spirituels.
Malheureusement, on qualifie souvent le syncrétisme de manière négative, puisqu’il serait l’ennemi de l’intégrité de l’identité, un mélange de doctrines et de traditions impliquant, selon la version populaire, que toutes les religions se valent et, selon la version utilitaire, que toutes les religions répondent aux mêmes besoins. Or, au sens premier, le syncrétisme était une «union de Crétois», c’est-à-dire une alliance de deux cités de l’île de Crète contre un ennemi commun; en prouvant que l’union fait la force, celles-ci mettaient de côté leurs différents économiques et idéologiques sans pour autant les nier. Selon Ysé Tardan-Masquelier, chargée de cours en histoire comparée des religions à la Sorbonne, le premier usage du mot syncrétisme dans nos langues modernes «est lié au souci de pacifier les conflits entre chrétiens. C’est le nom que l’on donne au 17e siècle pour désigner les confrontations publiques entre théologiens catholiques et protestants». Il s’agissait donc d’une démarche volontaire menée par des savants qui «n’entendaient pas créer une nouvelle religion, mais s’ouvrir au dialogue pour restaurer l’unité[3]».
Que ce soit au sens d’actions concertées ou non, ayant pour objectif de s’unir ou d’effectuer des adaptations — dans le but de faciliter l’essor et la pérennité de religions et de spiritualités, surtout lorsqu’elles se butent à l’attachement aux traditions locales —, ou encore au sens du simple fait de se retrouver et de vivre ensemble, les exemples de syncrétismes s’avèrent donc être multiples à travers l’histoire, en dépit des frontières doctrinales. Le christianisme est lui-même le fruit de l’histoire sainte du judaïsme, de la philosophie grecque, et de toutes sortes de cultures et de spiritualités issues des sociétés proche-orientales et du bassin méditerranéen au cours des premiers siècles de son expansion, puis intégrant de plus en plus de doctrines et de pratiques au fil des siècles là où il s’implantait. Il suffit de renvoyer à l’iconographie où les représentations d’Isis portant Horus sur ses genoux s’apparentent à celles de la Mère de Dieu portant l’enfant Jésus, ou aux images semblables d’Orphée et du Christ, du thème de la descente aux enfers etc.; ainsi que de penser aux communautés qui marient les sources africaines, les croyances catholiques et les chamanismes indigènes aux Caraïbes et en Amérique du Sud; ou encore à certaines communautés musulmanes en Afrique qui véhiculent des pratiques animistes et dont les marabouts se font sorciers en alliant le Coran et les gris-gris. Toutefois, comme le terme de syncrétisme est trop chargé d’ambiguïtés, tout comme celui de métissage qui présuppose la mise en contact parfois brutale de deux ou plusieurs identités déjà constituées, souvent «pures» de toute histoire commune comme lors de la conquête du Nouveau Monde, j’adopte celui d’interpénétration et je pense que toute religion et toute spiritualité sont le résultat de l’interpénétration d’une diversité de composantes et arrivent à se maintenir et à évoluer à cause d’elle, reflétant en quelque sorte la culture humaine en elle-même qui est de nature interpénétrative.
Ce que j’expérimentais lors de mes séjours à Nebek m’aida à connaître et à reconnaître au fur et à mesure dans d’autres lieux, une forme d’interpénétration qui dépassait le simple stade du folklore, du vestimentaire, des tapis jonchant le sol de l’église et de l’emploi fréquent de terminologies apparentées à celles de l’islam; une interpénétration naturelle qui se traduit plutôt par une double appartenance à deux univers aux contours imprécis et loin d’être imperméables l’un à l’autre: l’islam et le christianisme. Tant au Liban qu’en Syrie, je rencontre des personnes qui participent à la fois à la prière du vendredi à la mosquée et à la messe le dimanche; d’autres qui invoquent sainte Rita, sainte Rafqa, saint Charbel, et qui vouent un culte à Marie, quelle que soit leur appartenance — les pèlerinages dans plusieurs couvents et monastères comptaient et comptent encore bien des musulmans pour qui Marie occupe une place privilégiée, elle qui selon le Coran, a été «choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers» (3, 42), elle qui est la personnification du Féminin créateur, la gardienne de la mémoire monothéiste, la figure sacrée de la maternité qui donne la vie au-delà de la mort —; le partage de prières et même la formulation de prières communes ne sont pas des pratiques rares; de même en est-il de la participation aux fêtes religieuses des uns et des autres telles Noël et Al Adha. Cette interpénétration se manifeste également par l’attribution de noms musulmans à des enfants chrétiens tels Ali, Hassan et même Mohammad — ou de noms composés comme Ali-Antoine — ou inversement par l’attribution de noms judéo-chrétiens à des enfants musulmans comme Joseph, Georges ou Khodr, Élie, Charbel …
Ce ne sont évidemment que d’infimes exemples parmi tant d’autres, qui montrent que les identités religieuses et spirituelles — dans ce qu’elles charrient comme croyances, symbolismes et pratiques — ne sont pas si fixes et épurées, qu’elles peuvent coexister en paix et en harmonie, et qu’elles s’imprègnent mutuellement — sans que l’on qualifie ces imprégnations de mimétismes — tout en conservant leurs spécificités. Un des pères du monastère de Nebek se considère lui-même comme musulman, «à cause de l’amour de Dieu pour les musulmans et l’islam, dit-il; je suis musulman de par l’Esprit et non de par la lettre». Cela veut dire que les différences n’ont pas à être résorbées, mais il existe un chemin spirituel commun que chrétiens et musulmans peuvent adopter ou qu’ils peuvent édifier, dans un sens que Khalil Gibran avait si bien illustré:
Tu es mon frère et je t’aime. Je t’aime quand tu te prosternes dans ta mosquée, que tu t’agenouilles dans ton église, que tu pries dans ta synagogue. Toi et moi sommes fils de la foi — l’Esprit. Et ceux-là qui comme des têtes sont établies sur ses branches nombreuses, sont comme des doigts de la main d’une divinité qui désigne la perfection de l’Esprit[4].
C’est ce qui m’interpelle encore et que j’ai nommé les «échos monacaux», souffles de la steppe syrienne, transcendant la séparation des cœurs entre religions, spiritualités, cultures et même entre nations, surtout que le Liban était déjà à l’époque sous «tutelle» syrienne.
C’est ce que je retiens de quelques séjours étalés sur une période de près de trois ans au monastère Mar Moussa Al Habashi ou Moïse l’Ethiopien, surplombant une vallée près de la ville de Nebek en Syrie située à 80 kilomètres au nord de Damas et hébergeant une communauté mixte de moines et de moniales. Déjà de par son emplacement géographique et son histoire à la croisée de plusieurs civilisations et religions, une atmosphère accueillante de l’altérité imprègne tant les pierres de cet édifice et les fresques de son église que ses occupants et les visiteurs qui s’y rendent ou plutôt, les pèlerins de toutes confessions et de toutes provenances en quête d’un havre de paix et d’hospitalité. Quoi de plus merveilleux que d’y découvrir par exemple des inscriptions en arabe faisant état de la date d’édification de l’église: 450 Hégire et 1058 ap. J.C., avec la citation suivante: «Au nom d’Allah le Miséricordieux, le Compassionné.» Et cela datant d’une époque proche de celle de la première Croisade…
Les formes de méditation, de prière, de musique et de gestuelle sacrées pratiquées par la communauté de Mar Moussa appartiennent à une tradition mystique chrétienne orientale syriaque qui peut être rapprochée des traditions soufies et même des pratiques de prière de musulmans sunnites et chiites. Soit par la posture accroupie sur un tapis en signe de soumission à la volonté divine ou debout avec les mains tournées vers le ciel en signe d’invocation; soit par le choix du moyen de concentration tel la lecture d’un verset ou d’un texte biblique, ou par la répétition du nom de Dieu, Allah, Aloho. Ou encore par les paroles dont les intonations tantôt en syriaque, tantôt en arabe, évoquent la parenté des langues sémitiques, ou par la familiarité des mots et de leur sens au-delà des différences; par la mélodie, le rythme et les gestes, qui se conjuguent en une harmonie alternant entre la célébration de la puissance et de la compassion d’Allah et l’imploration et les remerciements de ses créatures; et même par le sens de l’apparent et du caché, par le goût pour l’ineffable et l’invisible, l’anéantissement, l’abandon, la recherche de la vérité qui devient affaire de patience et de déchiffrage, du «tout» qui «parle», par ces nuits passées à accompagner les étoiles dans leur méditation pour découvrir les secrets du monde, ou par ces journées où nous apprenions à respecter les merveilles de la nature, de la faune et de la flore, sans lesquelles nous dirions comme Abou-l-ala al-Maari que «notre monde est une folie». Nous apprenions donc à saisir des concepts et des valeurs et à en goûter la saveur, par un comportement adéquat face aux multiples situations de notre vie, dans une recherche permanente de l’attitude juste, du «juste milieu», en faisant l’expérience de l’amour de Dieu et de la beauté que l’on découvre en soi-même dans la contemplation intérieure, en sondant le tréfonds de notre être, notre cœur spirituel, ainsi que dans l’entraide et l’expérience du partage…
Je découvrais des similitudes significatives mais je ne savais dire à priori qui avait été influencé par qui, compte tenu du contexte de dialogue et de pluralisme qui a existé à travers les époques au sein des sociétés proche-orientales et plus généralement, autour de la Méditerranée, et qui existe encore aujourd’hui. D’ailleurs, pourrait-on en rendre compte? Et est-ce si important? Pour ma part, je n’y ai pas perçu une logique d’influences réciproques, dans le sens de modifier intentionnellement des attitudes pour en adopter d’autres par une démarche de persuasion ou de manupulation; j’ai plutôt saisi un long processus d’interpénétration de croyances, de pratiques et de rituels. Ainsi l’interpénétration n’implique ni prosélytisme ni confusion mais simplement l’absence d’homogénéité, d’univocité et d’hégémonie de certaines façons de penser et de faire. Elle n’implique pas que l’on tombe dans le sporadique, l’éclatement, le fragmentaire; il s’agit plutôt d’un incessant effort pour dépasser la simple tolérance à travers laquelle on «supporte autrui» par obligation tout en se tenant à distance, ainsi que pour mettre en jeu l’unité dans la diversité en toute liberté.
La fécondation mutuelle issue de l’interpénétration ne signifie pas ce que Daryush Shayegan nomme «une hybridation de la pire espèce», ni «un bricolage ludique», c’est-à-dire un choix de différents éléments épars pour embellir «le manteau bariolé d’Arlequin ou pour créer un kaléidoscope aux multiples paysages», ni un bricolage idéologique qui «s’évertue à construire, grâce aux amalgames, les cocktails les plus explosifs[2]». L’interpénétration produit des discours et des pratiques dont les repères, les acteurs et les registres de connaissances de diversifient, se croisent et se déplacent, en un mouvement de «dépaysement». Ceux-ci ne se fondent pas totalement les uns dans les autres, ils gardent des caractéristiques propres à chacun d’entre eux, tout en en possédant d’autres en commun et d’autres encore qui se transforment en un parcours polymorphe, migratoire, articulant origines et affiliations plurielles. L’interpénétration peut donc être décrite en termes de syncrétisme, dans le sens d’une dynamique de combinaisons d’éléments religieux et de parcours spirituels.
Malheureusement, on qualifie souvent le syncrétisme de manière négative, puisqu’il serait l’ennemi de l’intégrité de l’identité, un mélange de doctrines et de traditions impliquant, selon la version populaire, que toutes les religions se valent et, selon la version utilitaire, que toutes les religions répondent aux mêmes besoins. Or, au sens premier, le syncrétisme était une «union de Crétois», c’est-à-dire une alliance de deux cités de l’île de Crète contre un ennemi commun; en prouvant que l’union fait la force, celles-ci mettaient de côté leurs différents économiques et idéologiques sans pour autant les nier. Selon Ysé Tardan-Masquelier, chargée de cours en histoire comparée des religions à la Sorbonne, le premier usage du mot syncrétisme dans nos langues modernes «est lié au souci de pacifier les conflits entre chrétiens. C’est le nom que l’on donne au 17e siècle pour désigner les confrontations publiques entre théologiens catholiques et protestants». Il s’agissait donc d’une démarche volontaire menée par des savants qui «n’entendaient pas créer une nouvelle religion, mais s’ouvrir au dialogue pour restaurer l’unité[3]».
Que ce soit au sens d’actions concertées ou non, ayant pour objectif de s’unir ou d’effectuer des adaptations — dans le but de faciliter l’essor et la pérennité de religions et de spiritualités, surtout lorsqu’elles se butent à l’attachement aux traditions locales —, ou encore au sens du simple fait de se retrouver et de vivre ensemble, les exemples de syncrétismes s’avèrent donc être multiples à travers l’histoire, en dépit des frontières doctrinales. Le christianisme est lui-même le fruit de l’histoire sainte du judaïsme, de la philosophie grecque, et de toutes sortes de cultures et de spiritualités issues des sociétés proche-orientales et du bassin méditerranéen au cours des premiers siècles de son expansion, puis intégrant de plus en plus de doctrines et de pratiques au fil des siècles là où il s’implantait. Il suffit de renvoyer à l’iconographie où les représentations d’Isis portant Horus sur ses genoux s’apparentent à celles de la Mère de Dieu portant l’enfant Jésus, ou aux images semblables d’Orphée et du Christ, du thème de la descente aux enfers etc.; ainsi que de penser aux communautés qui marient les sources africaines, les croyances catholiques et les chamanismes indigènes aux Caraïbes et en Amérique du Sud; ou encore à certaines communautés musulmanes en Afrique qui véhiculent des pratiques animistes et dont les marabouts se font sorciers en alliant le Coran et les gris-gris. Toutefois, comme le terme de syncrétisme est trop chargé d’ambiguïtés, tout comme celui de métissage qui présuppose la mise en contact parfois brutale de deux ou plusieurs identités déjà constituées, souvent «pures» de toute histoire commune comme lors de la conquête du Nouveau Monde, j’adopte celui d’interpénétration et je pense que toute religion et toute spiritualité sont le résultat de l’interpénétration d’une diversité de composantes et arrivent à se maintenir et à évoluer à cause d’elle, reflétant en quelque sorte la culture humaine en elle-même qui est de nature interpénétrative.
Ce que j’expérimentais lors de mes séjours à Nebek m’aida à connaître et à reconnaître au fur et à mesure dans d’autres lieux, une forme d’interpénétration qui dépassait le simple stade du folklore, du vestimentaire, des tapis jonchant le sol de l’église et de l’emploi fréquent de terminologies apparentées à celles de l’islam; une interpénétration naturelle qui se traduit plutôt par une double appartenance à deux univers aux contours imprécis et loin d’être imperméables l’un à l’autre: l’islam et le christianisme. Tant au Liban qu’en Syrie, je rencontre des personnes qui participent à la fois à la prière du vendredi à la mosquée et à la messe le dimanche; d’autres qui invoquent sainte Rita, sainte Rafqa, saint Charbel, et qui vouent un culte à Marie, quelle que soit leur appartenance — les pèlerinages dans plusieurs couvents et monastères comptaient et comptent encore bien des musulmans pour qui Marie occupe une place privilégiée, elle qui selon le Coran, a été «choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers» (3, 42), elle qui est la personnification du Féminin créateur, la gardienne de la mémoire monothéiste, la figure sacrée de la maternité qui donne la vie au-delà de la mort —; le partage de prières et même la formulation de prières communes ne sont pas des pratiques rares; de même en est-il de la participation aux fêtes religieuses des uns et des autres telles Noël et Al Adha. Cette interpénétration se manifeste également par l’attribution de noms musulmans à des enfants chrétiens tels Ali, Hassan et même Mohammad — ou de noms composés comme Ali-Antoine — ou inversement par l’attribution de noms judéo-chrétiens à des enfants musulmans comme Joseph, Georges ou Khodr, Élie, Charbel …
Ce ne sont évidemment que d’infimes exemples parmi tant d’autres, qui montrent que les identités religieuses et spirituelles — dans ce qu’elles charrient comme croyances, symbolismes et pratiques — ne sont pas si fixes et épurées, qu’elles peuvent coexister en paix et en harmonie, et qu’elles s’imprègnent mutuellement — sans que l’on qualifie ces imprégnations de mimétismes — tout en conservant leurs spécificités. Un des pères du monastère de Nebek se considère lui-même comme musulman, «à cause de l’amour de Dieu pour les musulmans et l’islam, dit-il; je suis musulman de par l’Esprit et non de par la lettre». Cela veut dire que les différences n’ont pas à être résorbées, mais il existe un chemin spirituel commun que chrétiens et musulmans peuvent adopter ou qu’ils peuvent édifier, dans un sens que Khalil Gibran avait si bien illustré:
Tu es mon frère et je t’aime. Je t’aime quand tu te prosternes dans ta mosquée, que tu t’agenouilles dans ton église, que tu pries dans ta synagogue. Toi et moi sommes fils de la foi — l’Esprit. Et ceux-là qui comme des têtes sont établies sur ses branches nombreuses, sont comme des doigts de la main d’une divinité qui désigne la perfection de l’Esprit[4].
C’est ce qui m’interpelle encore et que j’ai nommé les «échos monacaux», souffles de la steppe syrienne, transcendant la séparation des cœurs entre religions, spiritualités, cultures et même entre nations, surtout que le Liban était déjà à l’époque sous «tutelle» syrienne.
(...)
[1] Faouzi SKALI, Le face-à-face des cœurs, op. cit., p. 23.
[2] Daryush Shayegan, «Le choc des civilisations», Esprit, avril 1996, p. 48.
[3] Ysé TARDAN-MASQUELIER, «Mises au point», Le Monde des Religions (mai-juin 2004), pp. 28-29.
[4] Khalil GIBRAN, A Tear and a Smile, cité par Suheil BUSHRUI, Un trésor spirituel, p. 21.
[2] Daryush Shayegan, «Le choc des civilisations», Esprit, avril 1996, p. 48.
[3] Ysé TARDAN-MASQUELIER, «Mises au point», Le Monde des Religions (mai-juin 2004), pp. 28-29.
[4] Khalil GIBRAN, A Tear and a Smile, cité par Suheil BUSHRUI, Un trésor spirituel, p. 21.
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Voici un communiqué publié par la communauté de Mar Moussa en 2003 - 'Jeûne pour la paix dans un monastère syrien' - et qui m'interpelle profondément encore quatre ans plus tard:
"A mi-chemin entre l'Iraq et la Terre Sainte, la Communauté des moines et moniales de Deir Mar Musa consacre une semaine au jeûne et à la réflexion, en solidarité avec les peuples arabes victimes de l'agression occidentale, ainsi qu'avec la race humaine meurtrie par toutes les formes de sa violence.
La Communauté monastique orientale de Saint Moïse l'Ethiopien, à Nebek, en Syrie, exprime par une semaine de jeûne et méditation, son engagement avec le peuple arabe agressé.
Nous nous sentons co-responsables et concernés par l'intégrité physique et la dignité de millions d'individus en cette période de guerres dans la région. Notre Communauté tient à rappeler que la plupart du personnel militaire iraquien est à considérer moralement à l'instar des victimes civiles de l'agression annoncée.
Notre vocation première est d'être toujours les témoins d'Allah, Dieu de Réconciliation et de Paix. L'efficacité de la prière reste notre moyen privilégié. Par ce jeûne nous voulons combattre notre propre violence, purifier nos intentions et exprimer le désir de nous rendre présents aux populations angoissées et souffrantes depuis tant de décennies.
La position géographique du Monastère, entre l'Iraq, le Liban et la Terre Sainte, nous laisse rêver d'une solidarité spirituelle efficace en union à l'effort, sur toute la planète, de tant d'hommes et de femmes, toutes croyances confondues, oeuvrant pour la Paix dans la Justice.
La guerre n'est pas aujourd'hui une solution adéquate à la résolution des conflits, tant locaux qu'internationaux. Il est inimaginable d'admettre que la Collectivité Mondiale ne puisse pas se payer les moyens de changer les structures considérées comme terroristes et dictatoriales autrement que par la guerre. Les frais de la guerre sont payés surtout par les innocents et c'est l'espérance de tout le monde qui y meurt.
L'équilibre géopolitique mondial ne peut pas dépendre du monopole stratégique et économique exercé ou poursuivi par un pays au détriment des autres.
Le système démocratique, que chaque peuple souhaite exprimer selon son génie, son histoire et sa culture propres, ne pourrait pas, sans se désavouer, devenir un privilège exclusif ou, pire, un prétexte qui justifierait les piétinements des droits des peuples.
Comment accepter la perspective de consigner les ressources de cette région, entre autres pétrolières, dans les mains de l'Hyper puissance? Et comment se rendre à la perspective de renoncer à la liberté politique et à l'originalité culturelle de notre région? Toute participation internationale vouée à nous aider à sortir des contradictions régionales ne saurait pas faire l'économie des droits humains et nationaux de notre peuple.
Partout dans le monde, combattre les terrorismes ne peut pas se faire en écrasant les populations civiles dans leurs vies, leurs droits et leurs revendications légitimes.
Pareillement, oeuvrer au désarmement (atomique, chimique, biologique et idéologique) ne peut pas se faire légitimement autrement que sous l'autorité de la Collectivité Internationale et par des moyens autres que la mise en danger des personnes innocentes, civiles et militaires.
Il est bien difficile de croire à la sincérité des propos visant la restauration de la démocratie dans la région par ceux-là même qui n'ont pas eut de scrupules à affamer et à emprisonner la majorité du peuple iraquien par l'embargo de 10 ans ceux-là même qui épaulent activement l'agression et l'occupation du territoire arabe de Palestine et qui ont toujours flirté avec les régimes liberticides de leurs partenaires stratégiques et pétroliers.
Par cela, il est difficile de croire à la volonté de servir la libération de tous les peuples de la part d'une administration qui s'est ralliée aux franges les plus violentes et expansionnistes de la société israélienne. Il y a là convergence idéologique sur la base d'un fondamentalisme biblique commun. Cela fait part de la même pathologie culturelle de tous les fondamentalismes et annonce une escalade conflictuelle mondiale suicidaire qui fait de la terreur notre pain quotidien.
En ces jours où millions de musulmans ont rejoint la Mecque, dans les habits purs et blancs du pèlerinage abrahamique, en regardant anxieux vers Jérusalem, ville du co-venant, du rassemblement final face au Jugement Divin, nous nous unissons à eux, debout sur le haut du mont Arafat, pour demander, dans la prière et les larmes, le Pardon qui seul nous ouvre à tous les voies d'une Paix sereine dans la justice.
Nous prions l'Esprit de Paix qui resurgit du fond de tous nos textes sacrés pour qu'il puisse nous conseiller et nous pousser à des pèlerinages de Paix plutôt qu'à des actions de terrorisme et de guerre".
La Communauté monastique orientale de Saint Moïse l'Ethiopien, à Nebek, en Syrie, exprime par une semaine de jeûne et méditation, son engagement avec le peuple arabe agressé.
Nous nous sentons co-responsables et concernés par l'intégrité physique et la dignité de millions d'individus en cette période de guerres dans la région. Notre Communauté tient à rappeler que la plupart du personnel militaire iraquien est à considérer moralement à l'instar des victimes civiles de l'agression annoncée.
Notre vocation première est d'être toujours les témoins d'Allah, Dieu de Réconciliation et de Paix. L'efficacité de la prière reste notre moyen privilégié. Par ce jeûne nous voulons combattre notre propre violence, purifier nos intentions et exprimer le désir de nous rendre présents aux populations angoissées et souffrantes depuis tant de décennies.
La position géographique du Monastère, entre l'Iraq, le Liban et la Terre Sainte, nous laisse rêver d'une solidarité spirituelle efficace en union à l'effort, sur toute la planète, de tant d'hommes et de femmes, toutes croyances confondues, oeuvrant pour la Paix dans la Justice.
La guerre n'est pas aujourd'hui une solution adéquate à la résolution des conflits, tant locaux qu'internationaux. Il est inimaginable d'admettre que la Collectivité Mondiale ne puisse pas se payer les moyens de changer les structures considérées comme terroristes et dictatoriales autrement que par la guerre. Les frais de la guerre sont payés surtout par les innocents et c'est l'espérance de tout le monde qui y meurt.
L'équilibre géopolitique mondial ne peut pas dépendre du monopole stratégique et économique exercé ou poursuivi par un pays au détriment des autres.
Le système démocratique, que chaque peuple souhaite exprimer selon son génie, son histoire et sa culture propres, ne pourrait pas, sans se désavouer, devenir un privilège exclusif ou, pire, un prétexte qui justifierait les piétinements des droits des peuples.
Comment accepter la perspective de consigner les ressources de cette région, entre autres pétrolières, dans les mains de l'Hyper puissance? Et comment se rendre à la perspective de renoncer à la liberté politique et à l'originalité culturelle de notre région? Toute participation internationale vouée à nous aider à sortir des contradictions régionales ne saurait pas faire l'économie des droits humains et nationaux de notre peuple.
Partout dans le monde, combattre les terrorismes ne peut pas se faire en écrasant les populations civiles dans leurs vies, leurs droits et leurs revendications légitimes.
Pareillement, oeuvrer au désarmement (atomique, chimique, biologique et idéologique) ne peut pas se faire légitimement autrement que sous l'autorité de la Collectivité Internationale et par des moyens autres que la mise en danger des personnes innocentes, civiles et militaires.
Il est bien difficile de croire à la sincérité des propos visant la restauration de la démocratie dans la région par ceux-là même qui n'ont pas eut de scrupules à affamer et à emprisonner la majorité du peuple iraquien par l'embargo de 10 ans ceux-là même qui épaulent activement l'agression et l'occupation du territoire arabe de Palestine et qui ont toujours flirté avec les régimes liberticides de leurs partenaires stratégiques et pétroliers.
Par cela, il est difficile de croire à la volonté de servir la libération de tous les peuples de la part d'une administration qui s'est ralliée aux franges les plus violentes et expansionnistes de la société israélienne. Il y a là convergence idéologique sur la base d'un fondamentalisme biblique commun. Cela fait part de la même pathologie culturelle de tous les fondamentalismes et annonce une escalade conflictuelle mondiale suicidaire qui fait de la terreur notre pain quotidien.
En ces jours où millions de musulmans ont rejoint la Mecque, dans les habits purs et blancs du pèlerinage abrahamique, en regardant anxieux vers Jérusalem, ville du co-venant, du rassemblement final face au Jugement Divin, nous nous unissons à eux, debout sur le haut du mont Arafat, pour demander, dans la prière et les larmes, le Pardon qui seul nous ouvre à tous les voies d'une Paix sereine dans la justice.
Nous prions l'Esprit de Paix qui resurgit du fond de tous nos textes sacrés pour qu'il puisse nous conseiller et nous pousser à des pèlerinages de Paix plutôt qu'à des actions de terrorisme et de guerre".
Hello Pamela! Great Work!
ReplyDeleteYour text this week reminds me of what we often forget: the respect and the love of the other.
Très beau texte Pamela. Il me donne le goût de me procurer ton livre. Est-il en vente à Montréal?
ReplyDeleteR.
Salut R. oui tu peux te le procurer à Montréal dans les librairies de Médiaspaul, et je crois aussi chez Paulines, Renaud-Bray et d'autres libraires. On peut aussi commander en ligne à travers le site de Médiaspaul:
ReplyDeletewww.mediaspaul.qc.ca
Bonne lecture!
Robert Fisk: Lebanon will be first victim of Iran crisis
ReplyDeletePublished: 21 February 2007
How easily the sparks from the American-Israeli fire fall across the Middle East. Every threat, every intransigence uttered in Washington and Tehran now burns a little bit more of Lebanon. It is not by chance that the UN forces in the south of the country now face growing suspicion among the Shia Muslims who live there. It is no coincidence that Israel thunders that the Hizbollah are now more powerful than they were before last year's July war. It is not an accident that Sayed Hassan Nasrallah, Hizbollah's leader, says he has brought more missiles into Lebanon.
Why, the Lebanese ask, did President Bashar al-Assad of Syria visit President Ahmadinejad of Iran last weekend? To further seal their "brotherly" relations? Or to plan a new war with Israel in Lebanon?
The images of Iran's new missile launches during three days of military manoeuvres - apparently long-range rockets which could be fired at US warships in the Gulf - were splashed across the Beirut papers yesterday morning, along with Washington's latest threats of air strikes against Iran's military. Be certain that the Lebanese will be the first to suffer.
For the West, the crisis in Lebanon - where Hizbollah and its allies are still demanding the resignation of Fouad Siniora's government - is getting more serious by the hour. Up to 20,000 UN troops - including Nato battalions of Spanish, French and Italian forces - are now billeted across the hillsides of southern Lebanon, in the very battleground upon which the Israelis and the Hizbollah are threatening to fight each other again.
If Israel is America's proxy (which the Lebanese don't doubt), then Hizbollah is Iran's proxy. The more the United States and Israel warn Iran of its supposed nuclear ambitions, the more Hizbollah increases the pressure on Lebanon.
Already, there are dangerous signs of what may be to come. Spanish troops were stoned by youths in a Lebanese village last week. French soldiers who arrived at Maroun al-Ras with their weekly medical convoy for local Lebanese civilians were told in no uncertain terms that they were not welcome. The French left immediately. Was this because President Jacques Chirac, busy commemorating his murdered Lebanese friend Rafiq Hariri in Paris on Monday, is now talking of placing UN forces not just along the Lebanese border with Israel but along the country's frontier with Syria as well?
M. Chirac is warning that last summer's war between the Hizbollah and Israel could "re-plunge Lebanon into a deep crisis". If the Lebanese don't pull themselves together, the French President added, they could "slide once more into a fatal chasm". These are not words which are likely to commend themselves to President Assad or his opposite number in Tehran.
Add to this the statement by Brigadier Yossi Baidatz, Israel's head of research for military intelligence - disputed by Amir Peretz, the country's Defence Minister - that the Hizbollah "is building up more firepower than it had before the war... some is still en route from Syria", and it's not difficult to see why a visiting delegation of Italian senators in Beirut have been expressing their fears for their own country's UN troops in southern Lebanon.
An Italian major general, Claudio Graziano, has just taken command of the multinational force, Unifil, and has been described by the Israelis as an expert in "counter-terrorism" - not quite the praise that General Graziano is likely to have wanted from the Israelis as he faces the dangers of the coming weeks and months. In fact, generals seem all the rage in Lebanon these days, the latest of whom - the Lebanese army commander General Michel Sulieman - has made a speech of remarkable common sense, effectively blaming Lebanon's politicians for not creating the unity which might resolve its problems.
In last month's street fighting in Beirut and other towns, General Sulieman's soldiers achieved the extraordinary feat of repeatedly breaking up riots without killing a single one of their own citizens.
"Lebanon cannot be governed by its military or through a dictatorship," he said. "It is a country satiated with democracy... but such a great amount of democracy in Lebanon might lead to chaos.
"Soldiers are even more conscientious than many leaders in this country."
Up to 70 per cent of the Lebanese army - which is now a volunteer, rather than a conscript force - are Shia, which is why it cannot be used to disarm the Shia Hizbollah.
CONFERENCE - « Le Liban n’est pas un pays à coups de tête et à coups d’État », disait le père de la Constitution libanaise
ReplyDeleteLes leçons inoxydables de Michel Chiha, par Jamil Jabre
(L'Orient-le-Jour, Beyrouth, 27 fev. 2007)
Il est important de tirer les leçons du passé, mais il est tout aussi crucial d’écouter la voix de la raison. Pour Jamil Jabre, c’est la voix du « grand sage » Michel Chiha et les recommandations du père de la Constitution libanaise qui devraient servir de bréviaire à tous nos hommes politiques soucieux de l’avenir du Liban.
C’est au cours d’une conférence intitulée « Chiha et le Liban », donnée au Kulturzentrum, que Jabre, auteur et traducteur fin lettré, président du Pen Club, a expliqué l’importance de l’œuvre du politologue, essayiste, économiste et poète, qui a « traité des problèmes concernant l’homme en général et les Libanais en particulier dont la liberté, la justice, l’élévation spirituelle, l’attachement au patrimoine national, en tant que partie intégrante du patrimoine universel ». Des écrits prémonitoires qui gardent intacte leur brûlante actualité.
« La population du Liban est libanaise, tout simplement… Elle n’est pas plus phénicienne qu’égyptienne, assyrienne, grecque, romaine, byzantine, arabe… Elle a son visage à elle et nul autre. » C’est dans Liban d’aujourd’hui, que Chiha, apôtre du libanisme intégral, définit ainsi l’identité du Liban, ses caractéristiques et ses réalités.
Pour Chiha, indique Jabre, le Liban est un creuset des civilisations d’Europe et du Moyen-Orient. Si le Liban perdait ces marques distinctives, il perdrait sa raison d’être.
À propos du cas particulier du Liban par rapport à la Suisse, Chiha disait : « Il appelle, à tout prix, des solutions de modération et de sagesse comportant d’abord une patiente initiation des Libanais à la compréhension de l’intérêt général. Il exclut comme un péril de mort la tyrannie, la domination des uns par les autres, les convulsions de toute nature. »
« Malheureusement, ajoute Jamil Jabre, les intérêts sordides de la plupart de nos dirigeants politiques, de toutes les confessions, en plus de leur médiocrité, surtout durant la dernière décade, ont défiguré le vrai visage du Liban et compromis son destin. »
Pour le président du Pen club, si Michel Chiha, élu député de Beyrouth en 1925, n’a pas participé durant longtemps à la vie politique libanaise, « cela ne signifie pas qu’il s’était désintéressé des problèmes fondamentaux du Liban, mais bien au contraire, c’était lui qui avait joué le rôle principal dans la rédaction de la Constitution libanaise, et qu’il critiquait régulièrement et sans ambages les dérogations injustifiées aux lois en vigueur ainsi que le mauvais comportement des responsables dans les divers organismes politiques. En outre, il n’a pas cessé dans ses conférences au Cénacle libanais et les universités d’inviter les Libanais à se pénétrer de la loi organique réglant les rapports des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire entre eux ».
Déjà en 1942, Chiha avait écrit que la démocratie est la seule forme de gouvernement qui convienne au Liban : « Avec une Assemblée qui soit le lieu de rencontre et d’union des communautés en vue du contrôle commun de la vie politique de la nation. Quand vous supprimez l’Assemblée, vous transportez inévitablement le débat dans le sanctuaire ou à son ombre… Le Liban n’est pas un pays à coups de tête et à coups d’État…. Il doit éviter la tyrannie, la domination des uns par les autres et les convulsions de toute nature. »
« Nous avons vécu, nous sommes condamnés à vivre dangereusement. Il faudra toujours que nous endiguions le torrent d’où qu’il vienne si nous ne voulons pas qu’il nous emporte », disait également celui qui s’était proposé – depuis sa prime jeunesse et dans ses divers écrits, notamment les éditoriaux de son journal Le Jour et de ses ouvrages Visage et présence du Liban, Le Liban d’aujourd’hui, Les Essais, Politique intérieure » – d’entraîner ses concitoyens à recouvrer leur véritable identité déformée ou méconnue.
Des leçons inoxydables .
À retenir.
Read this:
ReplyDeleteLebanon's politicians are fooling no one but themselves
Monday, February 26, 2007
Editorial (The Daily Star, Lebanon)
In most countries, domestic political instability causes key players to cancel foreign trips or, when they are already abroad, to end their travels early so they can rush home to take charge of the situation. Not so in Lebanon, where the habit of high-profile politicians is to deal with crises by scampering off to consult with one or another outside power. Whether their destination is Damascus, Riyadh, Tehran or Washington, each Lebanese grandee who perpetuates this practice is sending precisely the wrong message to rivals and supporters alike: The inescapable conclusion is that Lebanon is incapable of solving its own problems, that its most august statesmen are but pawns of bigger and better players in foreign capitals, that it is not really a country at all, only a joint protectorate overseen in uneasy partnership by a variety of greater powers.
The formula is a convenient one for those who lack such useful political attributes as courage, integrity and vision. It allows Lebanese politicians to shift responsibility for their own failings by blaming "foreign interference" for just about everything. It also increases the unjustified sense of self-importance upon which they thrive by providing photo opportunities alongside world leaders, often with shiny backdrops as an added bonus. Finally, it absolves them (or so they believe) of the responsibility to behave like grown-ups at a time when their compatriots need desperately for someone in authority to exercise mature leadership.
A similar message is communicated to foreign governments, which cannot watch Lebanese politicians in action and conclude that they are anything but puppets in the pay (proverbial or otherwise) of one party or another to the numerous plots and sub-plots that constitute the treacherous foundation for all of the nastiness that makes the Middle East what it is. The difference is that while a great many Lebanese care very deeply about how many dead ends are contained in their Constitution or about how shamelessly other branches of government trample the prerogatives of the judiciary, most foreigners do not. At best, they view Lebanon's built-in institutional weaknesses as the inevitable products of a morally bankrupt political establishment; at worst, they see them as levers by which events in Lebanon can be manipulated to suit their purposes.
To the extent that Lebanon's internal divide is based on disagreements on foreign policy, therefore, this country's politicians are engaged in a massive game of make-believe. Having mistakenly convinced themselves that they matter in those corridors of foreign capitals where real power is exercised for fair purposes or foul, they are now in the process of confirming their irrelevancy to their own constituents. Instead of exchanging views with their rivals and keeping disagreements on a level that allows the rest of the country to carry on with the business of day-to-day life, Lebanese politicians communicate with one another through a variety of intermediaries, depending on the situation. When they want deniability, for example, they speak through the media or through their "visitors." When they want to show how consequential they are, they make pronouncements from other countries. How they proceed when they want to speak honestly and plainly, in the name and for the benefit of all Lebanese, remains uncertain - because that has yet to happen.
D.
Ton texte Pamela me touche profondément.
ReplyDeleteSh.
Le métissage, l'hybridation, les échanges, l'interpénétration... On en a tellement besoin dans un petit pays empreint depuis des années par la guerre, les conflits, les attentats et les crises de toutes formes.
ReplyDeleteEn tous cas Ibrahim, on a besoin d'y croire. C'est une réalité qui fait partie de l'identité, de l'histoire et du patrimoine des Libanais, mais la plupart de ces derniers misent sur les différences incompatibles et ne tiennent pas compte des points communs et de tout un beau mélange qui se tisse entre eux depuis des centaines d'années.
ReplyDeleteOu'a! Watch out! Wake up!
ReplyDeleteWatch out Politicians! Do not lead us to violence
Wake up Citizens! Civil Peace is in our hand!
Join us on Saturday March 3rd at 3pm, at the 'Bechara el Khoury' statue (Lebanon) to:
- applaud our politicians' irresponsible behavior for 10 minutes
- leave our white handprint as an expression of commitment to civil peace
Leave your handprint of hope on this dark situation!
Unaffiliated concerned citizens can make a difference. From 10 am to 6 pm we will leave our white handprint on the Wall of Hope.
Organizers: Kafa, LebYouth, Nahwa al-Muwatiniya, Resolve it Solve it, Nahnouu, Attente des jeunes, Pour que le Liban vive, GIL, Loubnan wou Bass, etc.
Bonjour Pamela,
ReplyDeletemerci pour ce texte impressionant sur l'entremêlement des chemins, des formes humaines, des gestes sacrés, qui font la complexité d'une identité, si précieuse dans la diversité de son héritage, si enracinée dans l'interpénétration des cultures et des civilisations qui lui ont précédé. Je prendrais le temps de partager avec vous quelques idées à ce sujet, il m'est très chèr et intime. Je suis né à Tanger, une ville qui a connu, avant la lettre (1923-1956), un statut proclamant toute sa région Internationale, ce qui a donné deux formes de cosmopolitisme totalement différents: celui que conformaient les anglais, les français, les italiens, bref, l'ensemble des representants des puissances coloniales, et d'autre part, celui que conformaient les maghrebins de foi musulmane mais aussi juifs, ainsi que les espagnols de foi chrétienne. Cette deuxième catégorie de cosmopolitisme a permis une vraie confluence et une interpénétration sans hybridation qui a été clé même pour les générations des tangérois qui sont nés après l'indépendance du Maroc (l'arabe dialectal que parle le tangérois d'aujourd'hui peut toujours le démontrer). En tout cas, en ce momment je n'ai pas le temps de developper le sujet, mais je me promets de le faire dans les prochains jours. L'écriture est toujours un plaisir quand l'on peut se donner le temps, le silence, l'écho.
Entre temps, je vous adjoints une photo que j'avais prise en printemps 2006, justement, dans un lieu de refuge, de repos et de quête spirituelle, dans la région de Ouarzazate, sud du Maroc. Mystiquement , elle s'enchaîne avec la citation de Skalli et le début de votre texte, là oú vous dites: Oui, mais, les chemins se font écho, se croisent, s'enchevêtrent, se rejoignent et même s'interpénètrent et s'imprègnent mutuellement… Dans mon cas, c'est Ibn Arabi qui nous parle de ce chemin qui prend la forme de multiples chemins, extrait de son Voyage vers le maître de la puissance.
A bientôt et merci
Faysal A. Bentahar
Merci beaucoup Faysal!
ReplyDeleteVoici des extraits de la photo que tu as envoyé:
" Sache, Ô noble frère, que bien que les chemins soient nombreux, un seul est le chemin de la vérité. Ceux qui recherchent ce chemin diffèrent les uns des autres. Aussi bien qu'il n'y ait qu'un seul chemin conduisant à la vérité, l'aspect qu'il présente varie suivant les diverses conditions de ceux qui le cherchent; avec l'équilibre ou le déséquilibre de leur constitution, la persistance ou l'absence de leur motivation, la force ou la faiblesse de leur nature spirituelle, la rectitude ou la déviation de leur aspiration, la santé ou l'indisposition de leur relation à l'égard du but. Certains possèdent toutes les caractéristiques favorables, tandis que d'autres n'en possèdent que quelques-unes (...)".
Le dialogue des cultures, par Edgar Morin
ReplyDelete« J'étais récemment invité à m'exprimer, dans le cadre d'un colloque euro-méditerranéen, à propos du dialogue des cultures. Or, les cultures, aussi ouvertes soient-elles, ne peuvent pas dialoguer. Leurs représentants officiels seulement le peuvent de manière conformiste et donc limitée. Le dialogue est l'affaire d'individus: souvent des métis culturels ou génétiques, ou alors des personnes désireuses d'échapper au caractère monolithique de leur propre culture - tel l'un de mes amis, un Japonais, qui, étouffant dans sa culture d'origine à l'époque du Japon impérialiste et militarisé, s'est adonné dès son plus jeune âge à la littérature française. Un vrai dialogue, que ce soit des cultures ou des religions, exigent certain nombre de conditions.
D'abord, la reconnaissance de l'égalité : l'égalité en droits et en dignité de la personne avec laquelle on dialogue, l'égalité aussi entre les cultures. Chaque culture possède ses savoirs, ses arts, ses arts de vivre, ses sagesses, ses superstitions et ses illusions. Nous, Européens occidentaux, sommes dans l'erreur quand nous croyons être les détenteurs et les propriétaires de la rationalité, de la connaissance et des vraies vertus. Notre culture a certes développé des vertus, principalement les idées de démocratie, de droits de l'homme et de droits la femme. Mais elle a aussi ses illusions et ses mythes, telle cette croyance dans le fait que notre raison est capable de tout comprendre, alors qu'il y a bien des domaines quelle ne peut pas appréhender. Dépourvus de sagesse, nous ne sommes pas supérieurs aux autres.
Il y a aussi les pseudos dialogues fondés sur l'idée du développement, ce trompe-l'esprit qui aboutit à une classification entre développés et sous-développés, selon le seul critère technique et économique. Le sous-développement est une notion abjecte par le mépris quelle comporte. J'en suis venu à penser que l'idée de se débarrasser du développement est essentielle !
Une fois que le dialogue est entamé, encore faut-il passer au stade de la compréhension. La compréhension des différents aspects et de la complexité de l'autre culture, plutôt que sa réduction à un seul trait, souvent négatif ou ridiculement pittoresque. C'est l'exigence d'une pensée complexe, assortie d'un minimum de curiosité et d'empathie, qui permet de comprendre les structures mentales de l'autre.
Le dialogue est, par ailleurs, la recherche du méta point de vue qui permet d'intégrer le point de vue de l'autre, sans pour autant se départir de son propre point de vue. À ce niveau, il existe dans la culture européenne une vertu minoritaire: la rationalité critique, autrement dit la capacité de procéder à la critique de notre propre conception du monde. C'est Montaigne qui constate : « On appelle barbares les gens des autres civilisations » ; Montesquieu qui imagine les carnets de voyage d'un Persan en France ; les anthropologues qui s'inscrivent dans la lignée de Claude Lévi-Strauss.
Enfin, le dialogue implique la compréhension du lien inséparable qui existe entre l'unité et la diversité : l'unité qu'il y a dans la diversité, la diversité qu'il y a dans l'unité. Sur le plan planétaire, la reconnaissance de cette complexité nous aiderait à nous sentir tous membres de la même terre patrie, êtres humains dans leur plénitude, tout en étant extrêmement divers dans nos caractères individuels comme dans nos caractères culturels.
Telles sont les conditions du vrai dialogue, de la vraie compréhension. Des conditions difficiles certes, mais qu'il faudrait peut-être favoriser. D'où ma proposition à l'Unesco : créer, dans les diverses universités de la planète, des chaires de la compréhension humaine et culturelle, qui formeraient des hommes et des femmes de dialogue. »
■ Article paru dans Le Monde des Religions n° 9, Janvier-Février 2005, page bloc-notes 82
CONCERT - À partir de demain, jeudi, et jusqu’à dimanche, au Madina, à 20h30
ReplyDelete«Cha3er bil Chare3», la rue en musique (L'Orient-le-Jour, Beyrouth, 28 fev. 2007)
Après un premier concert au CCF (photo) – que nous avons présenté dans cette même page–, aboutissement de trois semaines de création à la salle Montaigne, le théâtre al-Madina propose quatre nouvelles soirées de Cha3er bil Chare3 qui auront lieu à partir de demain, jeudi, et jusqu’à dimanche, à 20h30. Un spectacle pluridisciplinaire de hip-hop qui englobe à la fois musique, chant, scratching et danse.
Sur fond des textes émouvants de MC RGB, Cha3er bil Chare3 brosse plusieurs tableaux décrivant le quotidien d’une partie de la jeunesse dans les quartiers de Beyrouth.
Les thèmes des chansons abordés sont d’ordre personnel et social. On retrouve ainsi pêle-mêle les sujets de l’exil, de la trahison, de la révolution, du courage et de la liberté.
Véritable phénomène de société aux quatre coins du monde, le hip-hop est encore inconnu ou méconnu au Liban et, pourtant, il est l’image d’une grande tranche de la jeunesse métissée et diversifiée.
Ce spectacle musical et poétique réunit pour quatre soirées, sur les planches du théâtre al-Madina, MC RGB, MC 6K, MC Mo, DJ Lethal Skillz et les Blaze Crew, avant de partir en tournée à travers le pays. Et puis, plus loin peut-être.
Ce mercredi 28 février, de midi à 13h30
ReplyDeleteConversation
sur les accommodements raisonnables
de nature religieuse
Amenez votre lunch et venez discuter avec:
Patrice Brodeur (Chaire du Canada sur l'Islam),
François Crépeau (Chaire de recherche du Canada en droit international des migrations)
Solange Lefebvre (Directrice du Centre d'étude des religions)
Tous trois de l'Université de Montréal.
Café et biscuits seront servis.
LIEU: locaux de la Chaire Islam, Pluralisme et Globalisation,
3333 Queen-Mary, Local 490.
Montreal (Quebec)
______________________________
Xavier Gravend-Tirole
Coordonnateur général du CÉRUM
Faculté de théologie et de sciences des religions,
Faculté des arts et des Sciences
Université de Montréal
Téléphone : (514) 343-7024
Télécopie: (514) 343-5738
http://www.CERUM.uMontreal.ca
Coordination-CERUM@uMontreal.ca
Consulter: L’Ecole de la guerre
ReplyDeleted'Alexandre Najjar (La Table Ronde, 2006).
Résumé du livre: La guerre du Liban a été pour moi un cauchemar, mais aussi - comment le nier ? - une école de vie. Hemingway disait que 'toute expérience de la guerre est sans prix pour un écrivain'. Je veux le croire. Sans la guerre, j'aurais été un autre homme. Toute ma vie, je regretterai sans doute de ne pas avoir eu une jeunesse paisible (j'avais huit ans quand la guerre a éclaté, vingt-trois lorsque le canon s'est tu). Mais ces regrets, ces épreuves, m'ont donné du bonheur un autre goût.
Des extraits de "L’Ecole de la guerre":
- La première phrase
Toutes les guerres se ressemblent. Ce que j'ai vécu au Liban, d'autres l'ont vécu en France, en Espagne, en Yougoslavie ou ailleurs.
- Morceau choisi:
La guerre ramène l'homme à l'ère des cavernes. Tapi dans un coin de la maison - un corridor, une cage d'escalier... - ou dans un abri, il oublie le confort pour redécouvrir la valeur des choses simple. Tenez : une bougie. Qu'est-ce qu'une bougie pour le citadin qui vit à Paris, Barcelone, Munich, Milan, Londres ou New York ? De quelle utilité peut-elle encore lui être ? En temps de guerre, la bougie est sans prix. Elle est la lumière, la seule qu'on puisse espérer lorsque les obus obligent...
- chapitre : XII - La bougie - page : 71 - éditeur : La Table ronde - date d'édition : 2006 -
Pour plus d'infos:
http://www.evene.fr/livres/livre/alexandre-najjar-l-ecole-de-la-guerre-19280.php
On peut lire dans Le Monde (1er mars 2007) un article intéressant et inquiétant: Beyrouth s'inquiète du réarmement de sa population. Des grenades, des charges explosives, des kalachnikovs, des pistolets et mitraillettes de tous genres et formes... Bref, à en frémir. A quand la prochaine bataille? Bientôt on dirait. Et à quoi nous servirait maintenant le dialogue si ces armes ne sont pas confisquées et démantelées?
ReplyDeleteEt j'ajoute qu'il s'agit de la plupart des confessions et partis politiques qui s'arment!
ReplyDeleteD'ailleurs, le patriarche maronite Mar Nasrallah Boutros Sfeir n'a pas manqué de le souligner lors de son sermon du dimanche. Il a fait état d'une véritable "course à l'armement de tous les partis et protagonistes libanais". "Comme si, a-t-il ajouté dans un prêche prononcé le dimanche 25 février, nous étions revenus plus de vingt ans en arrière ; comme si nous n'avions tiré aucune leçon des drames et des tragédies que nous avons vécus."
Tu as tout à fait raison Lina de souligner cette fâcheuse et bien inquiétante réalité. Le baril de poudre pourrait exploser à tout moment. Mais le dialogue reste encore la seule issue, même entre ces protagonistes qui semblent tout à fait antagonistes. En l'absence d'un État fort et de solutions à plusieurs problèmes socio-politiques, il ne peut y avoir facilement de désarmement. N'oublions pas également le jeu des puissances régionales et internationales. Espérons que la voix de la raison pacifiste pourrait prendre le dessus, mais je doute fort que ce serait le cas. Probablement qu'il y aurait un consensus ou un compromis régional et international qui sera imposé sur la scène intérieure (voire les pourparlers iraniens-saoudiens). En tant que citoyens-nnes, cela ne nous empêche pas de militer et de lutter pour les idéaux auxquels nous croyons: la paix, le dialogue et la convivialité; idéaux qui constituent des réalités à approfondir et promouvoir à plus grande échelle.
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ReplyDeleteI am in accordance completely...
ReplyDeleteThis makes perfect sense to me!!!
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ReplyDeleteThat was a truly great post..
ReplyDeleteI dont disagree with this post...
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