Sunday, December 06, 2009
Hyphen Islam Christianity - Beirut Exhibition Pictures
Friday, November 20, 2009
Hyphen Islam Christianity Copenhagen
Hyphen Islam Christianity Conference and Book Launching at the University of Copenhagen (Denmark)
By Dr. Pamela Chrabieh Badine and Nada Raphael
November 30, 2009
Islam and Christianity are often considered opposite religions in a permanent state of conflict. Still, in everyday's life such as in Lebanon, the differences are not always obvious. Both religions have common beliefs and rituals. Muslims and Christians share values, customs, language, culture, memory and history. ˜Hyphen Islam-Christianity' is a live portrait of largely unknown landscapes, personalities and practices in a war-torn country which paradoxically constitutes a perfect example illustrating interreligious dialogue and convivial dynamics. ˜Hyphen Islam-Christianity' is produced by Electrochocks Productions and Editions (Montreal, Canada), featuring a photo exhibition and a 700 pages collector's book. Nada Raphaël, producer and director of the project, and Dr. Pamela Chrabieh Badine, researcher affiliated to the project, will present an overview of this innovative project, followed by a book launching session.
Billedforedrag og bogpræsentation af producer Nada Raphaël, Electrochock Productions og Pamela Chrabieh Badine, University of Montreal.
Tid: 30. november 2009 kl. 17.15-19.00
Sted: Alexandersalen, Bispetorvet 1-3, 1167 Kbh K
Arrangør: Center for den Nye Islamiske Offentlighed (CNIO)
For more information:
Det Humanistiske Fakultet
Københavns Universitet
Njalsgade 80
DK-2300 København S
Kontakt:
Kommunikationsafdelingen Humanist
redaktion@humanist.ku.dk
Monday, November 09, 2009
Hyphen Islam Christianity / Trait d'union Islam Christianisme (Lebanon- LIBAN)

Une exposition photos de plus de 130 images, 12 modèles de cartes postales et un livre de collection de 700 pages présentés dans plusieurs villes du monde.
Dans le cadre de cet événement, Dr. Pamela Chrabieh Badine expose une collection sélective de ses toiles.
VOUS ETES CORDIALEMENT INVITES-EES AU LANCEMENT DU LIVRE ET DE L'EXPOSITION PHOTOS:
Montréal, Québec, Canada :
- Mercredi 4 novembre 2009 à 17h00 : Dans le cadre de la 10ème Édition du Festival du Monde Arabe de Montréal (FMA) Electrochocks Productions, le Gesu-centre de créativité et le FMA vous invitent au lancement du livre au Gesu-centre de créativité, 1200 Bleury (Métro Place des Arts). Buffet Libanais, visite guidée gratuite et signature du livre. Le livre y sera en vente jusqu'au 12 novembre 2009.
- Dimanche 8 novembre 2009 à 11h30: Rejoignez-nous à l'événement annuel de l'Amicale des Anciens du Collège Notre-Dame de Jamhour du Canada à l'hotel Best Western, 3407 rue Peel.
New York, États-Unis :
- Samedi 7 novembre 2009, rejoignez-nous à l'événement annuel de l'Amicale des Anciens du Collège Notre-Dame de Jamhour de New York au Restaurant Ilili Restaurant, 236 5th Avenue, New York de 12h30 à 16h00.
Beyrouth, Liban :
- Vendredi 20 novembre à 19h00 à Beit El Tabib (Immeuble de l'Ordre des Médecins du Liban), Furn Chebbak, Tahouita, Beyrouth. Cocktail, visite guidée gratuite et signature du livre. L'événement aura lieu jusqu'au 26 novembre 2009.
Jbeil, Liban :
- Vendredi 27 novembre à 19h00 au Centre des Métiers d'Arts des Amis de Byblos, l'ancien khan au vieux souk de Jbeil. Cocktail, visite guidée gratuite et signature du livre. L'événement aura lieu jusqu'au 3 décembre 2009.
COMMANDEZ VOS LIVRES DÈS MAINTENANT en écrivant à traitdunion@electrochocks.com ou en appelant le +1 514 962 4167
EQUIPE ELECTROCHOCKS:
Réalisatrice, productrice et directrice généraleNada Raphaël
Adjointe à la direction et à la réalisation
Joëlle Sfeir
Adjoints à la production
Mihee-Nathalie Lemoine
Georges Massara
EQUIPE AFFILIEE AU PROJET
CHERCHEURES:
Pamela Chrabieh Badine
Carla Eddé
Nour Farra Haddad
Chercheur sur le terrain
Tarek Tawil
Infographe :
Youmna Raphaël
Pour l'équipe complète, cliquez ICI.
Wednesday, November 04, 2009
Rubrique Articles d'Aziz Enhaili
Un article de Aziz Enhaili
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Autorité palestinienne : Pourquoi il est temps pour Mahmoud Abbas de partir
par Aziz Enhaili
Mahmoud Abbas (connu sous le nom de guerre d’Abou Mazen) est une des figures historiques du mouvement national palestinien. Il est né en 1935 à Safed au nord de ce qui allait devenir treize ans plus tard l’État d’Israël. Son parcours allant de son engagement dans le mouvement national dès 1959 à son annonce le 5 novembre dernier de son intention de ne pas se présenter à la prochaine élection de la présidence de l’Autorité palestinienne peut être divisé en deux grandes étapes: l’avant et l’après 2005.
SUITE
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ENTREVUE DE AZIZ ENHAILI réalisée avec le professeur Stephen Walt (Harvard). Elle porte sur la politique moyen-orientale de Barack H. Obama.
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Liban: le gouvernement d’union nationale de Saâd Hariri et le condominium syro-saoudien
par Aziz Enhaili
Si cette formation est en soi un développement positif pour le pays, le contrôle de la présidence de la République s’est en revanche renforcé à cette occasion, tout comme le condominium syro-saoudien sur le jeu libanais.
Le 7 juin dernier, la majorité anti-syrienne dirigée par Saad Hariri (fils de Rafik Hariri, ancien Premier ministre assassiné à Beyrouth le 14 février 2005) est sortie «victorieuse» de l’épreuve législative (soixante et onze députés sur les cent vingt-huit que compte la Chambre des représentants) face aux chiites du Hezbollah et à leurs alliés (cinquante-sept députés) («Élections libanaises. Un système politique captif des jeux d’influence»).
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By Aziz Enhaili
Mr. Mohamad Bazzi is an adjunct senior fellow for Middle East studies at the Council on Foreign Relations (New York). He is currently working on a project about Hezbollah and the Shiite community in Lebanon. He is a contributor to numerous prestigious newspapers and magazines such as Newsday, The Nation, Salon.com, The New York Times. We interviewed Dr Bazzi on the challenges of the Lebanese Foreign Policy in the Middle East. Interview conducted by Aziz Enhaili for Tolerance.ca
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Islam/Occident : l’islam suisse à l’épreuve de l’«affaire des minarets»
par Aziz Enhaili
Le 29 novembre, une majorité de citoyens suisses (57,5%) ont adopté l’initiative populaire de la droite populiste préconisant d'inscrire dans la Constitution l'interdiction de construire des minarets islamiques. Au lieu de se contenter de condamner sans appel cette décision populaire et de l’assimiler au racisme et à l’intolérance, les musulmans suisses et du monde devraient y voir plutôt un symptôme d’un sentiment profond d’inquiétude diffuse de la part des peuples européens face au devenir de l’islam sur le vieux continent. ------------------------------------------------------------------------------------ Ziad Majed : le Liban prisonnier du statut quo par Aziz Enhaili
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Sunday, October 25, 2009
Book Launching Youth and Diversity in Lebanon / Signature de livre Jeunes et Diversité au Liban
Stand: Librairie Orientale
Thanks to all who came and thanks to those who could not and apologized :)
Tuesday, October 20, 2009
Colloque Dialogue des Civilisations FIUC, USEK, USJ
Chers-ères collègues et amis-es,
J’ai la joie de vous faire part du colloque organisé par la Fédération Internationale des Universités Catholiques (FIUC) avec l’Institut Catholique de la Méditerranée (ICM), l'Université Saint-Esprit de Kaslik et l'Université Saint-Joseph de Beyrouth sur le thème suivant : « Fragilité et durabilité du dialogue des civilisations : responsabilité des instances religieuses et politiques ». Il s’agit d'une problématique d'actualité qui interpelle nos sociétés en Occident et en Orient et nous stimule en tant qu’universitaires à repenser et promouvoir le dialogue et le vivre ensemble. Ce colloque, par la problématique qu’il traite, requiert une recherche interdisciplinaire qui intéresse nos Facultés et Instituts.
Le colloque aura lieu les 28 et 29 octobre 2009 et comprendra des interventions d'universitaires locaux et internationaux selon le programme ci-dessous.
Vous êtes vivement invités à prendre part à cet événement, et spécialement à la journée du 29 octobre qui aura lieu à Kaslik. Nous vous prions de faire circuler le programme du colloque dans vos réseaux respectifs.
N.B. 2: Les organisateurs ont choici une toile de Pamela Chrabieh pour illustrer les cartons d'invitation et les affiches. Celle-ci, intitulée 'La parole du milieu' est actuellement exposée au Centre Gesu de Montréal.
Tuesday, October 13, 2009
Invitation - Signature de livre DIVERSITE, JEUNES, LIBAN

VOUS ETES CORDIALEMENT INVITES-EES A LA SIGNATURE DE MON LIVRE SUR LA GESTION DE LA DIVERSITE AU LIBAN ET LES VISIONS DES JEUNES!
BIEL - BEYROUTH, Vendredi 23 octobre 2009 à partir de 20h
16e Salon Francophone du Livre de Beyrouth
Affaire Ben Barka et Maroc, Zineb El Rhazoui
L’affaire Ben Barka continue de défrayer la chronique. Chaque fois que la pression sur les autorités marocaines ou françaises s’accentue pour que le voile soit enfin levé sur les zones d’ombre de cette affaire plus que franco-marocaine, de nouvelles «révélations» sont faites opportunément. L’objectif étant ici de l’envelopper d’un épais brouillard de mystère.
Depuis, la mémoire de ce leader charismatique résiste toujours à l’usure du temps et aux calomnies opportunes! Dans son pays, cette icône de la gauche conserve encore intacte un aura dont n’ont droit que peu de figures historiques. Les péripéties entourant sa disparition ont ajouté à la tragédie une touche romantique. Sa famille, son comité de soutien international et tous ceux à la recherche de la vérité sur cette affaire sordide n’ont cessé depuis le 30 octobre 1965 de scruter le moindre indice qui pourrait les aider à refaire l’itinéraire tragique de leur héros disparu à jamais. Une démarche restée vaine à ce jour!
C’est pourquoi il est assez compréhensible de les voir faire preuve d’enthousiasme chaque fois que de nouveaux «développements» viennent s’ajouter au lot déjà connu des «révélations». Ce faisant (de rebondissement en rebondissement), ils contribuent à maintenir vivante la flamme de l’«affaire Ben Barka». Au grand embarras des autorités de Paris et de Rabat.
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Maroc. Zineb El Rhazoui : Défendre les libertés individuelles, sans concessions
par Aziz Enhaili
Zineb El Rhazoui est une journaliste franco-marocaine pigiste âgée de 27 printemps. Elle a été à l’origine de la fondation (avec Ibtissam Lachgar) du «Mouvement alternatif pour les libertés individuelles» (MALI) au Maroc. Un groupe Facebook de jeunes qui prévoyaient de rompre publiquement et en plein jour le jeûne de Ramadan, un des cinq piliers de l’islam. Provoquant la réaction énergique des autorités marocaines et la colère des conservateurs. Pour en savoir un peu plus sur le MALI, nous avons réalisé l' entrevue qui suit avec cette universitaire de gauche. Entrevue réalisée par Aziz Enhaili pour Tolerance.ca
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Thursday, October 08, 2009
Women Living and Doing Dialogue. A Testimony
Arab Group for Muslim-Christian Dialogue Symposium
Garden Hotel, Broumana-Lebanon, 03-10-2009
HOW DO I DEFINE DIALOGUE?
The word Dialogue or Dialog comes from a Greek word:‘dhialogos’ = dhia (through) and logos (word, speech): flowing-through meaning (not a monologue), or the word that is ‘heard’ (respected, taken into consideration, and leading to change/transformation).
“In true dialogue, both sides are willing to change.”Thich Nhat Hanh (Vietnamese Monk, Activist and Writer.)
The aim is not to change the other partner in the dialogue, but to risk being changed oneself through the process of mutual change that can be the result of a dialogue.
HOW DO I DEFINE PEACE?
Peace is a complex process involving:
Peacemaking: Stopping violence
Peacekeeping: Security – Statut Quo
Peacebuilding: Building bridges within a community, a society, a nation, etc.
Internal Peace: Within oneself, between one’s identities
As Dorothy Thompson, an American journalist - who was noted by Time magazine in 1939 as one of the two most influential women in America, the other being Eleanor Roosevelt - used to say:
"They have not wanted Peace at all; they have wanted to be spared war - as though the absence of war was the same as peace".
Peace is not the absence of conflict but the presence of creative alternatives for responding to conflict - alternatives to passive or aggressive responses, alternatives to passivity and violence.
MY JOURNEY
Living and doing dialogue began since my childhood in Lebanon, during the horrible physical combats’ period (late seventies – eighties). Extreme violence coexisted with a convivial reality, whether in our family, among friends, with our neighbors in the multi-religious villages where we used to take refuge, at school despite the decreasing number of students of different backgrounds and beliefs , etc. These layers of good memories and experiences have kept me and so many others hoping for a better future, refusing to let go of diversity and its richness. Layers that helped me commit more than ever to openness, respect, forgiveness and reconciliation.
Multileveled and Interrelated Commitment to Dialogue and Peace
- Everyday Dialogue (friends, colleagues, neighbors)
- ARTS
(Painting : Spiritual/Iconographic Art)
- Academic Path (Studying, Teaching, Researching, Writing and Publishing – Books, Articles, Blogs or Personal Web Sites)
Sciences of Religions, Cultures and Societies in the Middle East, Interfaith/Intercultural Dialogue, War and Peace, Youth, Women, Human Rights…
- Activism in national/international NGOs and other organizations-groups including Interfaith groups (e.g. Interreligious Dialogue Group in Montreal-Canada, Spiritual Commission and the Arab Group in Lebanon)
Women living-doing Dialogue in Montreal-Canada
One of my main involvements in Interfaith Groups was between 2001 and 2004 with ‘La Grappe’, an intercultural-interfaith-interfeminist or interfeminine group based in Montreal (Canada). My involvement was motivated by a desire to participate in an Interfaith/Interspirituality movement run by women for women. We used to gather each week, share our visions, beliefs and practices - Christians, Muslims, Hindus, Buddhists, Witches, Jews, Baha'is, Voodooists, etc. -, organize conferences, cultural events and exhibitions, including an important gathering of 150 women in June 2005 in Montreal along with 'Women doing Theology' Organization with the main theme: 'Creating Justice, Recognizing Differences'.
Recognizing Differences is a political as well as a spiritual aim. It makes links between the struggles against racism and sexism; it gives value to differences; it invites women to open themselves as women and as human beings, to question, to share - even if minimum agreements -, to change.
A current initiative…
Working as a researcher and artist in a production team called ‘ELECTROCHOCKS’ (based in Montreal) which owner-coordinator is Director/Producer Nada Raphael and members are mostly women studying and/or working for Muslim-Christian relations in Canada and Lebanon.
Our current main project is 'Hyphen Islam-Christianity', a photo and painting exhibition and a 700 pages book (photos and testimonies gathered in more than 1200 villages in Lebanon and academic articles). This event was launched in Montreal within the 10th Edition of the 'Festival du Monde Arabe' (September-November 2009). It will also take place in Toronto, New York, Boston, Lebanon (Mid-November 2009 till March 2010), Paris (UNESCO), Geneva and Sydney. The Arab Group is one of Hyphen’s partners.
‘Hyphen Islam-Christianity’ is a live portrait of largely unknown landscapes, personalities and practices. Lebanon is a perfect example that illustrates the hyphen between these two religions because in spite of its small size and constant interreligious clashes, the common aspects and the bridging points do exist.
FOOD FOR THOUGHT
The development of women's involvement in dialogue (especially Interfaith Dialogue) and peace has been gradual yet significant. Especially in Western countries and in the South and East Asia regions. Middle-Eastern women have the capacities to follow this movement/trend, while developing discourses and practices adapted to their environments.
Unfortunately, we have to overcome many social and political pressures to be able to play a more effective and active role in our societies. These pressures are sometimes in compliance with religious traditions, but it does not mean that a solution would be to deny all the enriching religious values and heritage. When women from different traditions and religions meet, they can share their own experiences about being a woman inside their tradition, both the difficult and the empowering parts. The next step is that we go back to our own religious communities and address the challenges there.
There is an urgent need to stand together for women's participation on issues of national, regional, continental and international importance. Through our multileveled dialogues (Interfaith, Intercultural, Intergenerational, Inter-social classes,…), we can seek to establish a common agenda for the development of women and to ensure that women's views are taken into consideration whenever decisions are taken on all issues that impact on our lives. And even if we cannot establish this common agenda on a short term period, the process of dialogue is an aim in itself, where the participants should learn to respect and enrich each other in spite of, and because of the differences. Even if we have the same aim of making women visible and empowered inside the religious traditions, understanding the role and reason of being a woman may in practice take different ways. Even if we do not have the same concept of what it means to be a woman, we can challenge, enrich and empower each other. It can become an educational process in living in a plural society.
Last but not least, women living and doing dialogue is a must, but we should never forget that we are and we should seek to be partners with men, in order not to be considered as voiceless victims or enemies and continue on being marginalized, and because the well being of Humanity and the advancement of our societies are partly based on a productive cooperation/partnership/relation between genders.
Wednesday, August 26, 2009
Lebanon a Country of Interfaith Relations
August 18, 2009 – Meridian Commodore Hotel (Hamra, Lebanon)
Dr. Pamela Chrabieh Badine (Session Chair and Moderation – Introduction)
Nevertheless, there are other realities telling different stories/truths about Lebanon:
1- Ethnic, cultural, archeological and historical diversities, dating back to more than 7000 years, mixtures of Mediterranean, Arabic, Asiatic, African and Western civilizations. Originally home to the Canaanites or Phoenicians, and then subsequently conquered and occupied by the Assyrians, the Persians, the Greeks, the Romans, the Arabs, the Crusaders, the Ottoman Turks and most recently the French, Lebanese culture has over the millennia evolved by building bridges between all of these civilizations.
2- Another story/truth is of religious diversity. For centuries, Islamic, Druze, Jewish and Christian groups lived most of the time side by side, coexisted, or lived together, in a convivial way. These relations, whether on a daily life basis or between political and religious leaders/institutions, contribute to the building of a pluralistic identity and a relatively stable democracy, a model that everyone professes to want in the Middle East and elsewhere. Lebanon is a parliamentary democracy, which implements a special system known as Confessionalism. This system is intended to ensure that sectarian conflict is kept at bay and attempts to fairly represent the demographic distribution of the 18 recognized religious groups in the governing body. Despite its numerous advantages, it creates instability because any degree of internal dissatisfaction can cause the government to disintegrate. Also, it is almost impossible for actors to generate enough power from the inside, they look for power outside, which in turn allows international actors to manipulate domestic politics to their advantage.
At this juncture, Lebanese need to find a new balance among the political-religious/non-religious factions, handle a very precarious security situation, and redefine their country’s relationship with its neighbors. These challenges require a unified vision, which is rendered very difficult given the current vacuum of authority. Still, I do believe that Civil Society along with International support, can contribute to meeting these challenges, especially when individuals and communities who work to forge links, eliminate misunderstandings, smooth out difficulties, seek compromise and build bridges, are encouraged and empowered to pursue their work.
Friday, July 10, 2009
Politique estivale au Liban: Après le beau temps, la tempête...
Note pessimiste? Plutôt doutant du proche avenir... Les rencontres entre les leaders internes sont circonstancielles. Attendons de voir aussi ce que les relations libano-syriennes et les prochaines visites de ces leaders en Syrie vont donner, ainsi que les retombées des politiques d'un gouvernement d'extrême droite en Israel - il n'y a qu'à puiser à l'exemple du 'traitement' barbaresque des Palestiniens pour avoir une idée du traitement qui serait infligé aux habitants du 'Nord', comme certains ministres israéliens se plaisent à nommer.
Entretemps, profitons du bel été qui s'annonce, avec plus de deux millions de visiteurs-touristes au Liban - pour une population locale de quatre millions - et prions pour que ce beau temps ne disparaisse pas rapidement.
Maroc : Société politique et freins à l'ascension des femmes
Au Maroc, les femmes participent significativement au marché du travail. Pourtant, leur participation au processus décisionnel politique demeure limitée. Pour des raisons liées à la fois à la culture patriarcale de la société et aux stratégies partisanes.
Une culture patriarcale ambiante
À cause de la culture patriarcale ambiante, quand les femmes travaillent, elles sont obligées de concilier leurs profession et tâches familiales traditionnelles. D'où le découragement de plusieurs de s'éloigner des frontières de leur monde privé. Aussi, dans un tel milieu social, on est d'emblée peu porté à l'ouverture à la reconnaissance pleine et entière de la valeur de la participation des femmes aux affaires de la cité.
Le recours de certains milieux conservateurs à des citations prophétiques misogynes n'est pas de nature non plus à militer en faveur de la promotion de la femme dans le monde politique. Il vient au contraire renforcer les représentations négatives de son image. Cette représentation idéologique se reproduit dans les différents champs de la société. D'où le découragement de plusieurs femmes à s'engager activement dans le militantisme politique.
Quant à la participation des femmes elles-mêmes à cette situation, il ne faut pas perdre de vue qu'elles ne sont pas des objets inanimés, des victimes de stratégies machistes. Elles sont au contraire des actrices qui participent aux processus culturels de reproduction de la société. N'oublions pas que ce sont elles, et non les hommes, qui remplissent plusieurs fonctions importantes au niveau de la famille. Ce sont elles qui par exemple s'occupent les premières de la socialisation des enfants. Elles les initient aux premières formes de la vie religieuse. Ce sont elles qui initient les enfants, jusqu'à l'âge de 9-10 ans, aux rites du rapport au corps, notamment en matière d'hygiène. À travers ces exemples, on voit que ce rapport mère-garçon commence dès la tendre enfance. Et même au moment du mariage, donc à l'âge adulte, le jeune homme cherche la bénédiction de son choix par sa mère. Faisant elles-mêmes partie de la société et subissant ainsi son influence, elles participent à sa reproduction idéologique. C'est pourquoi elles continuent à transmettre à leur progéniture les valeurs culturelles qui ne sont pas de nature à faire la promotion de la femme dans la vie politique. L'influence d'une telle conception culturelle est telle que même des femmes impliquées dans la gestion du «gouvernement» local ou présentes au Parlement perçoivent leurs fonctions électives comme une extension de la sphère domestique.
Et les stratégies partisanes
Dans le cas des femmes qui trouvent quand même assez d'énergie et de motivation pour s'impliquer réellement dans les partis politiques, elles font face à deux situations décourageantes. La première concerne la taille de la présence des femmes dans les organes décisionnels (bureau politique et comité central). À l'exception d'un petit parti vert, aucune autre femme ne dirige un parti politique, et peu de femmes sont présentes dans le comité central ou le bureau politique des différents partis. À cet égard, la jeune formation islamiste, Parti de Justice et de Développement (PJD), s'est montrée plus volontariste que tous ses adversaires, y compris ceux dits progressistes.
Ce peu d'ouverture face aux revendications de leurs sections féminines et d'intérêt vis-à-vis de la promotion des femmes au sein des partis s'explique par le contrôle que les hommes exercent sur les postes de responsabilité et de direction, et donc sur les machines partisanes. Partageant une culture patriarcale ambiante, ces dirigeants sont portés à favoriser d'autres hommes et donc à marginaliser les femmes. Comme d'habitude, ils accordent de faibles possibilités à leurs militantes d'être élues car, aux états-majors des partis, présenter des candidates aux élections est considéré comme un pari risqué. Dans beaucoup de cas, les candidatures féminines assurent uniquement la fonction d'alibi pour montrer la modernité de ces partis. Les femmes sont généralement présentées dans des circonscriptions qui ne sont pas «gagnables», sous prétexte que «le peuple» serait profondément conservateur et par conséquent ces femmes n'auraient aucune chance de remporter les élections. De tels propos cherchent en fait à camoufler, au sein des différents partis, le sentiment d'hostilité de plusieurs secteurs masculins aux candidatures féminines.
Une raison supplémentaire explique la marginalisation de la femme dans les organes décisionnels des partis. Celles qui sont soutenues par leur famille et trouvent assez d'énergie pour s'impliquer réellement dans les partis politiques ne bénéficient pas du soutien de ces machines politiques car, malgré leur discours volontiers égalitaires, ces formations, qui sont le produit de la société, continuent en fait à concevoir la politique comme une affaire d'hommes. Pour se défendre, ils avancent l'argument qu'au fond les femmes ne veulent pas vraiment s'impliquer dans la vie politique ou qu'elles n'ont pas les qualités requises pour un tel engagement. Mais, venu le temps des consultations électorales, ces mêmes partis se servent du thème de l'émancipation de la femme pour récolter le maximum de suffrages féminins. Le fait de se doter de sections féminines n'a pas poussé les partis politiques à prendre sérieusement à leur compte l'agenda féminin. De plus, ces sections n'ont pas encore réussi à dépasser l'état de tutelle dans lequel elles étaient déjà placées au sein de leurs partis respectifs. Cette donne n'est pas une nouveauté, puisque, face à un régime autoritaire, la société marocaine n'a pas cessé depuis plusieurs décennies de débattre au sein des partis d'opposition d'alors et de leurs filiales syndicales pour savoir s'il faudrait ou non attendre la démocratisation du régime pour pouvoir régler la question de l'émancipation de la femme et de son intégration politique. Les féministes pourraient voir dans cet argument une sophistication de la volonté partisane de les exclure des postes de décision politique.
Mais, pour modifier ces équilibres entre les deux genres, le secteur féminin de plusieurs partis, notamment ceux de gauche ou islamiste, n'a cessé d'encourager les femmes à participer à la vie politique. Un tel investissement cherchait également à donner aux femmes une image positive d'elles-mêmes. C'est pourquoi plusieurs femmes se sont présentées aux élections. La mesure royale de quota féminin obligatoire depuis les élections législatives de 2002 est une bonne nouvelle pour ces dernières.
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La culture patriarcale et les stratégies machistes des leaderships partisans se sont de fait liguées pour réduire le champ des possibilités d'ascension politique des femmes marocaines. Si l'adoption par le Maroc du principe de quota féminin obligatoire est de nature à améliorer la représentation des femmes dans les assemblées locales et législative du pays, elle n'est pas de nature à saper les fondements culturels misogynes de la sphère politique. D'où l’importance d'une certaine «rupture» idéologique avec l'idéologie sociale dominante, grâce notamment à la généralisation d'une éducation moderne.
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Pamela: Quels rapprochements à établir avec la situation des femmes au Liban? Une question que je pose aux internautes et blogueurs.
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Iran : Barack Obama à l'épreuve de la réélection d'Ahmadinejad
par Aziz Enhaili
Au lendemain du 12 juin dernier, Mahmoud Ahmadinejad est officiellement déclaré vainqueur à l'élection présidentielle. Un résultat contesté notamment par une partie du peuple iranien.
Avec la répression sanglante qui s'est abattue sur des contestataires pacifiques dans le pays des mollahs, la pression s'est accentuée à Washington sur Barack Hussein Obama pour qu'il prenne des mesures de rétorsion contre l'Iran.
Étant bien entouré et connaissant le passé tumultueux des relations irano-américaines, ce président a su jusqu'à présent résister à ces coups de sang. À raison.
La veille de l'élection présidentielle iranienne du 12 juin dernier, les puissances occidentales et Arabes-sunnites espéraient secrètement voir le président sortant mordre la poussière devant un candidat «présentable» comme Mir Hossein Moussavi («Mir Hossein Moussavi, un dirigeant réformateur?»). Mais c'était sans compter avec les inquiétudes «existentielles» du régime de la République islamique dans un environnement régional de plus en plus hostile à son égard («Iran: les raisons de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad»).
Si «l'effet Hussein Obama» («Obama en Égypte: les enjeux de sa visite») a opéré dans une certaine mesure lors des élections législatives libanaises («Élections libanaises. Un système politique captif des jeux d'influence»), il a montré dans une certaine mesure ses limites dans le pays des mollahs.
Une partie de l'opinion publique iranienne a montré pacifiquement son mécontentement de voir Mahmoud Ahmadinejad se succéder à lui-même. Avec la sortie du Guide suprême de la République de son rôle traditionnel d'arbitre entre les factions du pouvoir en compétition, l'institution de la guidance suprême sort affaiblie. La répression sanglante des manifestants pacifiques a achevé d'affaiblir la légitimité de la République islamique («Sortie de crise en Iran»). Les accusations portées contre des puissances occidentales ou de journalistes iraniens ou étrangers à l'effet que ce sont eux qui alimenteraient le feu de la contestation politique domestique ne changeront rien à cette dynamique oppositionnelle qui vient de franchir un cap, avec ses martyrs (dont Neda Agha Soltan n'est que la plus célèbre icône), sa rhétorique et ses symboles à l'appui.
Devant les images «volées», par des «Youtubers», à la censure d'un régime tatillon et qui montraient combien la main bassidji était lourde face à des contestataires pacifiques, la pression politique et médiatique n'a cessé de s'accentuer sur Barack Obama pour le pousser à faire marche arrière et de changer de politique étrangère face à ce pays.
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Les Juifs et le Prince : Minorité juive et pouvoir politique au Maroc
par Aziz Enhaili
Le Maroc est le pays arabe qui a conservé la plus forte communauté juive. Historiquement, les juifs sont arrivés dans ce pays il y a plus de 2000 ans. Ils avaient converti des tribus berbères à leur religion. Les Romains leur avaient accordé un statut de nation distincte. Mais l'adoption du christianisme comme religion de l'empire s'est accompagnée de leur persécution.
Depuis, leurs rapports au pouvoir n'ont cessé de fluctuer au gré de la situation politique du pays.
Monday, June 15, 2009
Le rôle des médias dans la dynamique communautaire au Liban
Développement d’un nouveau paysage médiatique
Un clivage dangereux
(2) C’est en particulier l’événement de la guerre civile qui a éclaté en 1975, qui a marqué l’avènement des médias aux services des milices. La relative stabilité que le Liban ait connue précédemment avec le gouvernement de Fouad Chéhab (1958-1964) avait permis la création d’une chaîne publique : Télé Liban.
(3) La résolution 1559 a été adoptée le 2 septembre 2004 par le Conseil de sécurité de l’ONU, et stipulait le retrait de toutes les troupes étrangères du pays, le désarmement de toutes les milices et l’organisation d’élections présidentielles hors de toute ingérence étrangère.
(4) A noter que la chaîne a été crée par les phalanges libanaises et a servi au départ, pendant la guerre civile comme organe de presse des Forces Libanaises. Voir Jamil Abou Assi, loc.cit.
(5) Jamil Abou Assi, ibid.
(6) Voir Paul Cochrane, « Lebanon media battle », Arab, Media & Society, September 2008, adresse :
http://www.arabmediasociety.com/articles/downloads/20080929132929_AMS6_Paul_Cochrane.
pdf. Voir également Paul Cochrane, “Lebanon’s Media Sectarianism”, Arab, Media & Society, may 2007, adresse :
http://www.arabmediasociety.com/articles/downloads/20070520151707_AMS2_Paul_Cochrane.
(7) Jamal Dajani, “Lebanese TV confuse voters”, The Huffington post, 29 mai 2009, adresse :
http://www.huffingtonpost.com/jamal-dajani/lebanese-tv-confuses-vote_b_209048.html
(8) Entretien avec Jihad Bittar, “L’atelier des medias”, RFI.fr, émission du 30 avril 2009, adresse : http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/emission-n803-campagne
(9) Ces sites Web bénéficient d’un soutien financier considerable. Certain site présente même une rédaction regroupant 150 personnes. Voir Jihad Bittar, « L’atelier des médias », op.cit.
(10) Entretien avec Dr. Pamela Chrabieh Badine, chercheure et chargée de cours-enseignante à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth au Liban (USEK aussi).
Thursday, June 11, 2009
Élections libanaises. Un système politique captif des jeux d’influence
Article paru sur Tolerance.ca
Le Liban est un pays profondément divisé. Une donne qui facilite les manipulations du système politique par des acteurs politiques domestiques et fait du pays l'otage de jeux d'influence de puissances régionales et internationales. Les élections législatives de juin 2009 n'ont pas échappé à cette donne. Une illustration d'un aveuglément géopolitique dangereux.
Le 7 juin dernier, les Libanais ont eu rendez-vous avec les urnes pour choisir à la majorité simple leurs 128 députés parmi les 587 candidats qui se sont présentés dans 26 circonscriptions électorales. Au-delà de cette multitude, deux alliances se regardaient en chiens de faïence. La première, celle de la majorité sortante, porte le nom de l'«Alliance du 14 Mars». La seconde coalition, celle de l'opposition, porte le nom d'«Alliance du 8 Mars». Cette dernière est nommée d'après la date de la «Révolution du cèdre» (2005), version locale et limitée des «révolutions d'orange», qui a débouché le 26 avril 2005 sur le retrait des forces militaires syriennes du pays. Au diapason de la résolution 1559 adoptée le 2 septembre 2004 par le Conseil de sécurité de l'Onu, dans le sillage d'un enthousiasme débordant des présidents américain et français d'alors. Du jamais vu depuis le déclenchement de la guerre d'Irak au printemps 2003.
«L'Alliance du 14 Mars» est une coalition de partis politiques et de personnalités indépendantes hostiles à l'influence syrienne au Liban. Le député Saad Hariri, chef du Courant du futur et fils de Rafic Hariri, ancien premier ministre assassiné (14 février 2005), est son principal dirigeant et interface avec le monde extérieur. Cette coalition regroupe principalement les représentants d'une partie importante de trois communautés: les musulmans sunnites, les chrétiens maronites et les musulmans druzes. Si le chef maronite du Mouvement patriotique libre (MPL), le général à la retraite Michel Aoun, a quitté le camp anti-syrien avant les élections législatives de 2005, d'autres leaders, comme le druze Walid Joumblatt (Parti socialiste progressiste) et les maronites Samir Geagea (Forces libanaises) et l'ancien président de la république, Amine Gemayel (Phalanges libanaises), y sont restés. Au parlement sortant, ses 72 sièges (56%) ont permis à cette coalition d'être majoritaire.
L'assassinat de quelques-unes de ses figures de proue (Pierre Gemayel, Antoine Ghanem, Georges Haoui, Gibrane Tueni, Walid Aido) n'a pas changé ce rapport de forces avec le camp adverse. Il a même radicalisé ses positions anti-syriennes.
«L'Alliance du 8 Mars» est une coalition de plusieurs partis politiques opposés au gouvernement de l'«Alliance du 14 Mars». Elle favorise le rapprochement avec la Syrie. Elle est nommée en référence à la journée où 400.000 personnes ont manifesté, à Beyrouth, suite à l'appel des partis chiites Hezbollah et Amal, en faveur de la Syrie. À cette occasion, les ténors de cette coalition ont remercié Damas pour son rôle dans la «pacification» et la stabilisation du pays, et lui ont demandé d'aider la résistance libanaise contre les forces d'occupation israéliennes. Ses principales composantes étaient au départ le Hezbollah (Parti de Dieu), le Mouvement Amal, le Parti communiste libanais, le Parti socialiste arabe, le Parti nationaliste social syrien, le Parti démocratique arabe, le Parti démocratique libanais et le Mouvement Marada. Avant d'être rejointes en 2006 par le MPL d'Aoun. Le même général qui avait tourné en 1989 les armes contre les forces militaires syriennes stationnées au Liban, avant de partir en exil en France pour de longues années. Sans oublier sa participation à la «Révolution du cèdre». Au Parlement sortant, cette alliance d'opposition détenait 56 sièges (43%).
Parmi ces différentes composantes du camp d'opposition, le Hezbollah occupe une place à part sur l'échiquier national et régional.
Avec l'invasion israélienne en 1982 et la brutalité de son occupation notamment au Sud-Liban, la communauté chiite s'est dotée d'une nouvelle formation politico-militaire pour chasser l'envahisseur. Le Hezbollah a bénéficié d'un appui syrien et d'une importante aide politique, militaire et financière iranienne.
Si les forces armées de plusieurs pays arabes (Égypte, Syrie et Jordanie) n'avaient jamais réussi, à quatre reprises (1948, 1967, 1972 et 1982), à triompher de l'armée israélienne, le Parti de Dieu l'a en revanche fait à deux reprises. Il a d'abord chassé Tsahal du sud du Liban en 2000. Il l'a ensuite défait en 2006. En échouant à atteindre quelque objectif stratégique que ce soit lors de cette guerre, Tsahal a perdu son pouvoir de dissuasion au niveau régional. Ainsi, la défaite et la peur ont changé de camp. Et du coup, le Hezbollah et son chef charismatique Hassan Nasrallah se sont mérité une popularité au-delà des frontières communautaires et même au-delà des frontières du pays. Ces victoires militaires ont de plus renforcé le poids de cette formation islamo-nationaliste au sein de la communauté chiite.
Si le Hezbollah figure sur les listes américaine et canadienne des organisations terroristes, il est à la fois parti politique légal et milice armée. Il est représenté au parlement libanais et siégeait jusqu'à une date récente au gouvernement. Il dispose de son propre groupe de médias, incluant une chaîne satellitaire (al-Manar). Il fournit des services sociaux et des aides économiques aux nécessiteux oubliés de la coalition sunnite-maronite au pouvoir à Beyrouth, la capitale du pays.
Mais, comme le système politique libanais ne s'est pas ajusté au nouveau rapport de forces sur le terrain national et régional, il fallait s'attendre à ce qu'il se trouve «grippé». Et c'est se qui est arrivé en 2008, quand les miliciens du Parti de Dieu ont pris le contrôle de pans entiers de Beyrouth. Mais grâce notamment à la médiation du Qatar, le dynamique émirat du Golfe Arabo-Persique, on a réussi à débloquer la situation (accord Doha de mai 2008). À défaut d'un réel Taëf II, cette accalmie risque d'être de courte durée!
Au-delà du Liban, le Hezbollah bénéficie de l'appui de la Syrie et (surtout) de l'Iran. Deux bêtes noires des États-Unis et d'Israël.
L'enjeu de ces élections était avant tout de savoir si le Hezbollah allait en sortir victorieux. Était également (et par conséquent) en jeu l'avenir politique de Saad Hariri, chef du bloc parlementaire du Courant du futur et figure principale de la coalition anti-syrienne. On craignait qu'une victoire du Parti de Dieu ne provoque à la fois le gel de l'aide américaine, notamment militaire, le retrait des investissements des pays du Golfe, Arabie saoudite en tête. Provoquant au passage l'isolement du pays, l'effondrement de la livre libanaise et une crise économique sans précédent. Sans oublier une nouvelle aventure militaire israélienne pour «venger» la défaite de 2006.
Pour éviter une telle issue inquiétante, une affluence record d'électeurs avait pris d'assaut les bureaux de vote. Même des Libanais expatriés sont rentrés exprès pour accomplir leur devoir civique. Ce taux de participation s'est élevé à 54%. Du jamais vu depuis vingt ans. Mais si le «pire» est évité, le rapport de forces parlementaires n'a quasiment pas changé: 71 sièges (55%) pour la majorité sortante contre 57 pour l'opposition.
L'Occident, Israël et les puissances arabes sunnites du Moyen-Orient ont accueilli ces résultats avec soulagement. Cette «victoire» est également en quelque sorte la leur. Ne s'étaient-ils pas mobilisés pour venir en aide à «leur» camp, chacun à sa façon? L'Arabie saoudite, n'a-t-elle pas laissé entendre, à travers notamment sa presse à Londres et ailleurs, qu'une victoire du Parti de Dieu la conduirait à réviser sa politique libanaise, notamment dans le domaine économique. Le vice-président américain Joe Biden n'a-t-il pas, lors de sa visite de Beyrouth, annoncé qu'une telle issue amènerait son pays à mettre automatiquement un frein à son ouverture politique et un terme à son engagement au profit de la modernisation des forces armées?
Une des raisons principales de la mobilisation des alliés de facto et de jure arabes et occidentaux en faveur de la coalition anti-syrienne réside dans la crainte qu'une victoire du Hezbollah ne soit interprétée comme un signe supplémentaire de l'avancée irrésistible du «croissant chiite» dans une région où un «choc» entre chiites et sunnites est à craindre. Ces puissances pro-Hariri souhaitaient instrumentaliser sa coalition contre le puissant Hezbollah. Un mouvement politico-militaire perçu comme un avant-poste du déploiement de la stratégie hégémonique de l'Iran dans la région. Ce pays est soupçonné de vouloir se doter secrètement de l'arme nucléaire. Sans oublier le fait que les déclarations controversées de son actuel président Mahmoud Ahmadinejad relativement à Israël et à la Shoah ne font rien pour apaiser les esprits de la communauté internationale.
Avec la volonté d'ouverture affichée par l'administration de Barack Obama envers l'Iran et la Syrie, un changement marquant par rapport à son prédécesseur, cette hostilité manifestée à l'égard du Hezbollah paraît toutefois incongrue. Est-ce pour faire plaisir à Israël et aux alliés arabes sunnites? Ou est-ce la fermeté avant de tendre la main? Mais en cas de «Grand bargain» avec l'Iran et l'intégration de la Syrie dans le nouveau jeu américain en émergence, le Hezbollah perdra largement de son utilité pour ces deux «parrains» et de son pouvoir de nuisance dans la région. En attendant un tel développement marquant les relations internationales, la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad cet été s’accompagnera du maintien des liens entre son pays et le Parti de Dieu. Sans doute, le Hezbollah fera partie des cartes à jouer dans le jeu de marchandage entre Téhéran et Washington.
Maintenant que l'issue des élections de juin est connue, que va faire la coalition victorieuse et surtout que fera le Hezbollah? Saad Hariri deviendra-t-il le nouveau premier ministre ou Fouad Siniora y rempilera-t-il? Et puis quel sera la politique des États-Unis dans ce pays? Le chef incontesté du Courant du Futur, le milliardaire Saad Hariri aimerait devenir le nouveau premier ministre. Mais comme il est trop marqué politiquement, une telle décision apporterait rapidement des soubresauts non nécessaires. À court terme, Siniora apparaît comme le candidat le mieux placé pour être (de nouveau) premier ministre. Et pour cause. Il a l'appui de son camp et bénéficie de la confiance des parrains américain et saoudien.
Au sein du bloc de l'opposition, on constate déjà une différence d'appréciation de l'après-7 juin. À titre d'exemple, le CPL d'Aoun s'est dit prêt à travailler avec la coalition gagnante. Mais si de son côté le Hezbollah n'est pas en principe fermé à l'idée de participer à un gouvernement d'union nationale, il continue en revanche d'exiger, pour son camp, le «tiers de blocage», c'est-à-dire dix portefeuilles (sur trente), plus un maroquin. C'est le moyen trouvé par le Parti de Dieu pour empêcher le gouvernement d'agir à l'encontre de ses intérêts. Ce droit de véto lui permettrait par exemple d'empêcher le gouvernement de dissoudre sa milice, emblème et source de sa puissance. D'où une possibilité de blocage de la situation politique du pays pouvant déboucher sur une nouvelle crise politique. À cet égard, rappelons-nous que cette exigence est demandée à la fois par la majorité sortante, les accords de Taëf et la communauté internationale. Ce droit de véto pourrait donc paralyser le fonctionnement normal du gouvernement. Sans oublier le mécontentement de pays comme les États-Unis et l'Arabie saoudite.
Mais une chose est sûre, pour éviter de désarmer ses miliciens, le Hezbollah se servira de différents arguments, dont la défense du territoire libanais face à Tsahal et la libération des fermes de Chebaa. Il s'agit d'un petit territoire de 14 km sur 2,5, sans importance stratégique, que l'ONU, tout comme Israël, considère comme territoire syrien. L'argument de l'occupation israélienne des territoires palestiniens et la nécessaire «solidarité arabe» avec la résistance nationale de ce peuple pourrait elle aussi fonctionner à plein régime dans le même sens.
Si la victoire symbolique du camp pro-occidental de Hariri est une bonne nouvelle pour l'administration de Barack Obama, il reste de voir la composition politique du nouveau gouvernement, sa politique étrangère et le type de ministères qui pourraient revenir à des représentants du Hezbollah, avant de voir affluer l'aide américaine. Mais parions que si le Hezbollah participait à un gouvernement d'union nationale, il n'obtiendrait aucun portefeuille de souveraineté (Affaires étrangères, Intérieur, Défense). Un bon gage à donner aux États-Unis et à leurs alliés dans la région.
Lors des élections législatives libanaises de juin 2009, deux blocs politiques, l’«Alliance du 14 Mars» versus l’«Alliance du 8 Mars», se sont affronté. Si le camp prosyrien a vu la victoire symbolique lui échapper, il n’a pas dit son dernier mot. Si ses adversaires domestiques et étrangers s’en sont réjouis, il est trop tôt pour vraiment se régaler.
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Iran. Les raisons de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad
par Aziz Enhaili
Jamais une élection à la présidence de la République islamique d'Iran n'avait autant alimenté l'intérêt de la communauté internationale que celle de cette année. Comme il y a quatre ans, le courant conservateur de l'élite politique de ce pays (et donc Mahmoud Ahmadinejad) en est le grand vainqueur.Cette victoire s'explique par trois facteurs : d'abord, la division du camp pragmatique, ensuite la démobilisation de l'électorat «réformateur», enfin la menace d'attaques militaires israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes. Un résultat riche de dangers et d'opportunités.
L'élection présidentielle iranienne du 12 juin de cette année est marquante à plusieurs titres. Elle intervient dans un nouveau contexte international marqué par l'élection de Barack Hussein Obama comme nouveau président américain et par ses ouvertures vis-à-vis du monde musulman, incluant la «République islamique d'Iran», où il voudrait trouver des partenaires («Obama en Égypte : les enjeux de sa visite»). Sans oublier à la fois l'arrivée au pouvoir à Jérusalem d'une coalition de droite nationaliste et d'extrême droite hostile au régime des mollahs iraniens, et «l'échec» électoral il y a quelques jours seulement du Hezbollah libanais, l'allié par excellence de Téhéran à Beyrouth («Élections libanaises. Un système politique captif des jeux d’influence»).
En raison des déclarations controversées du président iranien sortant et de sa rhétorique agressive en matière de politique étrangère, le monde retenait son souffle, en attendant l'issue des élections de cette année. Nombreuses sont les puissances dans la région et dans le reste du monde qui espéraient voir Mahmoud Ahmadinejad battu. Tout comme une partie de l'électorat de son pays. C'est dire combien ce personnage avait réussi «l'exploit» de polariser non seulement son pays mais également le reste du monde à propos de son personnage. C'est pour ces raisons que cette élection avait toutes les apparences d'un référendum à son propos.
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Sortie de crise en Iran
Les opposants à la réélection de Mahmoud Ahmadinejad comme président de l'Iran («Iran: Les raisons de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad») ont réussi à faire de ce résultat un produit «radioactif» pour le régime théocratique.
Les tenants du changement forment une coalition hétéroclite (jeunes, femmes, intellectuels, professions libérales, une partie du clergé…). Cette hétérogénéité peut être à la fois une source de force et de faiblesse. Tout dépend des acteurs clés de cette sensibilité, des objectifs recherchés, des stratégies de mobilisation privilégiées, du contexte de déploiement et de l'enchaînement des événements en cours.
Plus d'une semaine s'est écoulée depuis l'annonce des résultats officiels. Pourtant la mobilisation à Téhéran et dans des villes importantes (Chiraz, Ispahan…) ne faiblit pas. Malgré les menaces du Guide suprême à l'endroit des contestataires et l'interdiction des manifestations. La question qui se pose maintenant est de savoir si ce mouvement va s'essouffler avec le temps ou s'il va au contraire, pour cause de répression excessive, s'élargir et se radicaliser, provoquant à terme la chute du régime islamique. Autrement dit, sommes-nous face à une «révolution orange» ou tout simplement à l'expression spontanée et éphémère d'une réaction de colère pour une victoire «réformiste» («Iran : Mir-Hossein Moussai, un dirigeant réformateur ?») jugée volée?
«Révolution orange»?
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