Waziristan SudUn article de Aziz Enhaili
L’armée pakistanaise mène depuis le 17 octobre dernier une vaste campagne dans le Sud-Waziristan, fief des talibans pakistanais et refuge des talibans afghans et des combattants d’Al-Qaïda. Pour différentes raisons, les dividendes de cette opération d’envergure seront limitées. Risquant même de renforcer la position talibane des deux côtés de la frontière. Tous ceux qui s’étaient réjouit trop vite de la liquidation (le 5 août dernier) par un missile tiré par un drone américain de Baitullah Mehsud (le leader de Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), mouvement des talibans pakistanais) n’ont pas tardé à déchanter. Pour montrer qu’ils n’ont rien perdu de leur force de frappe, les combattants du TTP ont récemment multiplié leurs opérations dans différentes zones du pays. Une de leurs dernières opérations spectaculaires était l’infiltration d’un de leur commando à l’intérieur même du quartier général de l’armée pakistanaise à Rawalpindi. Non loin de là (rappelons-nous, il y a deux ans), l’ex-Première ministre du pays (Benazir Bhutto) a été assassinée. Sans oublier leur attentat à la voiture piégée qui a fait 105 morts à Peshawar, dans le nord-ouest du pays (le 28 octobre), tout juste après l'arrivée en visite officielle à Islamabad de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. Leurs attentats des deux dernières années ont causé la mort de 2300 personnes et déstabilisé le «pays des Purs».
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Pakistan : La question du Cachemire, Islamabad et les jihadistes
Un article de Aziz Enhaili
La question du Cachemire représente depuis la partition de l’Empire des Indes (1947) une pomme de discorde entre l’Inde et le Pakistan. Deux puissances nucléaires qui se sont affrontés à quatre reprises. Pour mener leur guerre à basse intensité contre le puissant voisin indien, les militaires pakistanais se sont toujours servis des jihadistes. Au péril de l’État pakistanais lui-même.Fortes de l’enseignement de quatre conflits classiques sanglants, les forces armées pakistanaises sont conscientes du fait que le voisin indien l’emporterait si d’aventure un nouveau conflit classique éclatait encore une fois entre les deux frères-ennemis de la péninsule, en raison d’un rapport de forces militaires encore défavorable. Visiblement, le passage du temps n’a pas encore permis de panser des plaies encore vives. Et pour cause. Les conditions douloureuses d’une partition inscrite pourtant dans les tables de l’Empire des Indes y sont, entre autres, pour quelque chose. À cela s’ajoute un dossier épineux devenu (avec le temps) un abcès de fixation dans leurs relations bilatérales aux niveaux politique, diplomatique, sécuritaire et économique. Il s’agit de la question cachemirie.Le Pakistan continue (depuis des décennies) de revendiquer comme partie intégrante de son territoire le Jammu-et-Cachemire (c’est-à-dire la partie du Cachemire contrôlée par Delhi). L’échec de cette demande s’explique par la façon dont chacun de ces deux pays se perçoit d’un point de vue idéologique. Le Pakistan est une création artificielle. Le père de la nation (Muhammad Ali Jinnah) y a concouru pour (disait-il) permettre aux musulmans de l’Empire des Indes de se regrouper dans un même cadre politique et de gérer leurs propres affaires. C’est dans ce cadre que la revendication de ce territoire à majorité musulmane prend tout son sens.Du côté du pays de l’Éléphant (symbole de l’Inde), on voit les choses autrement. Contrairement à un «pays des purs» se revendiquant comme pays musulman «pure» (plutôt un fantasme), l’Inde (quant à elle) cultive au contraire l’image d’un pays multiculturel et multiethnique. L’intégration en son sein de la région convoitée par le voisin serait en fait une illustration de cette même identité diversifiée. De plus, laisser partir cet État de l’Inde ne sonnerait-il pas le glas de l’Union? N’oublions pas que cette fédération fait face depuis plusieurs décennies à de nombreux mouvements séparatistes.
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Autorité palestinienne : Pourquoi il est temps pour Mahmoud Abbas de partir
par Aziz Enhaili
L’annonce par Mahmoud Abbas (président de l’Autorité palestinienne) de son intention de ne pas briguer de nouveau ce poste n’a laissé personne indifférent. Après une cinquantaine d’années de carrière politique, la «fin» de son parcours laisse une forte impression d’énorme gâchis.
Mahmoud Abbas (connu sous le nom de guerre d’Abou Mazen) est une des figures historiques du mouvement national palestinien. Il est né en 1935 à Safed au nord de ce qui allait devenir treize ans plus tard l’État d’Israël. Son parcours allant de son engagement dans le mouvement national dès 1959 à son annonce le 5 novembre dernier de son intention de ne pas se présenter à la prochaine élection de la présidence de l’Autorité palestinienne peut être divisé en deux grandes étapes: l’avant et l’après 2005.
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ENTREVUE DE AZIZ ENHAILI réalisée avec le professeur Stephen Walt (Harvard). Elle porte sur la politique moyen-orientale de Barack H. Obama.--------------------------------------------------------
Liban: le gouvernement d’union nationale de Saâd Hariri et le condominium syro-saoudien
par Aziz Enhaili
Après plusieurs mois de blocage, le Premier ministre libanais désigné, Saâd Hariri, a finalement annoncé (le lundi 9 novembre) la formation de son gouvernement «d’union nationale».
Si cette formation est en soi un développement positif pour le pays, le contrôle de la présidence de la République s’est en revanche renforcé à cette occasion, tout comme le condominium syro-saoudien sur le jeu libanais.
Le 7 juin dernier, la majorité anti-syrienne dirigée par Saad Hariri (fils de Rafik Hariri, ancien Premier ministre assassiné à Beyrouth le 14 février 2005) est sortie «victorieuse» de l’épreuve législative (soixante et onze députés sur les cent vingt-huit que compte la Chambre des représentants) face aux chiites du Hezbollah et à leurs alliés (cinquante-sept députés) («Élections libanaises. Un système politique captif des jeux d’influence»).
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Mohamad Bazzi: The Challenges of the Lebanese Foreign Policy in the Middle East
By Aziz Enhaili Mr. Mohamad Bazzi is an adjunct senior fellow for Middle East studies at the Council on Foreign Relations (New York). He is currently working on a project about Hezbollah and the Shiite community in Lebanon. He is a contributor to numerous prestigious newspapers and magazines such as Newsday, The Nation, Salon.com, The New York Times. We interviewed Dr Bazzi on the challenges of the Lebanese Foreign Policy in the Middle East. Interview conducted by Aziz Enhaili for Tolerance.ca
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Islam/Occident : l’islam suisse à l’épreuve de l’«affaire des minarets»
par Aziz Enhaili
Le 29 novembre, une majorité de citoyens suisses (57,5%) ont adopté l’initiative populaire de la droite populiste préconisant d'inscrire dans la Constitution l'interdiction de construire des minarets islamiques. Au lieu de se contenter de condamner sans appel cette décision populaire et de l’assimiler au racisme et à l’intolérance, les musulmans suisses et du monde devraient y voir plutôt un symptôme d’un sentiment profond d’inquiétude diffuse de la part des peuples européens face au devenir de l’islam sur le vieux continent.
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Ziad Majed : le Liban prisonnier du statut quo par Aziz Enhaili
Ziad Majed est politologue et membre fondateur du «Mouvement de la gauche démocratique au Liban». Il a cosigné le premier rapport sur le développement humain du PNUD sur le Liban d’après-guerre. Il a coordonné des projets de recherche sur les systèmes électoraux, les conditions des femmes et les partis politiques dans le monde arabe. Il a publié deux livres en langue arabe, dont «Printemps de Beyrouth», Beyrouth : Dar an-Nahar, 2006. Nous nous sommes entretenu avec lui à propos de la situation politique actuelle au Liban. Entrevue réalisée par Aziz Enhaili pour Tolerance.ca ®.
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