Tuesday, January 25, 2011

VIVRE AU LIBAN = DEVELOPPER UNE PERSONNALITE BORDERLINE

Les manifestations d'hier dans les rues de plusieurs villes au Liban, superposées aux diverses dynamiques chaotiques marquant l'histoire contemporaine du Liban, me poussent inévitablement à formuler le diagnostic suivant en m'inspirant de l'approche psychologique: la plupart des libanais - je ne dis pas 'tous' pour ne pas généraliser - sont atteints de troubles de personnalité limite ou borderline.

Les personnes atteintes de ce troubles sont souvent colériques, impulsives et blâment constamment les autres pour leurs malheurs. Pas surprenant donc qu'elles développent des relations interpersonnelles chaotiques sous un mode «amour-haine». Par exemple, elles peuvent estimer et adorer un collègue de travail une journée et le détester profondément le lendemain. Ceci s'explique par le mode de pensée «tout noir ou tout blanc» des personnes atteintes. Il y a rarement de zones grises avec elles. Sans nuance, elles sont souvent perçues comme d'excellentes manipulatrices. De plus, elles blâment souvent les gens de leur entourage pour expliquer tous leurs ennuis. Elles se perçoivent toujours comme des «victimes». Ayant peur d'être délaissées et abandonnées, elles vont tout faire pour maintenir et préserver la relation avec l'être cher, souvent au détriment de leur propre bien-être ou à tel point que leurs comportements dépendants repoussent carrément l'autre et mettent en péril cette relation.

L'instabilité se manifeste aussi dans leurs comportements: impulsives, elles peuvent dépenser sans limites, avoir de nombreuses relations sexuelles à risque avec différents partenaires, faire des excès alimentaires, dépasser constamment les limites de vitesse en voiture et abuser des drogues et de l'alcool. Elles sont aussi plus à risque de faire des menaces ou des tentatives de suicide et des gestes d'automutilation.

Un calvaire pour les proches: Avec de tels comportements, il n'est pas surprenant que la vie de leurs proches ne soit pas de tout repos! Le découragement, l'incompréhension, l'impuissance, la colère et l'angoisse sont autant d'émotions qui envahissent et nuisent à leur quotidien.

Les membres de la famille, les amis et les collègues de travail peuvent toutefois contribuer à rendre la situation plus aisée en adoptant certaines attitudes. Il est recommandé de toujours maintenir une approche d'adulte à adulte avec la personne atteinte et on ne doit pas prendre les décisions à sa place. Il faut la responsabiliser et l'encourager à poursuivre ses objectifs. Les limites et les attentes doivent être claires, constantes et prévisibles.

etc.

Bref, ce dont nous avons urgemment besoin n'est pas une meilleure gestion de notre instabilité avec des 'formules dites magiques' mais des 'cliniques collectives'!

5 comments:

frenchy said...

Je dirais plutôt que c'est du sado-masochisme à la fin:

manifester en faveur de gens qui ne font pas de bien mais qui ne résolvent rien sur un coté socio-économique, laissant la population dans la misère.

Cela fera même penser au syndrome de Stockholm :)

Dr. Pamela Chrabieh said...

ha ha ha! effectivement!

AntoineF said...

Libanisation: Phénomène d'implosion d'un pays où les diverses communautés qui le constituent entrent en conflit.!

une clinique collectives!! bonne idée:)

Dr. Pamela Chrabieh said...

Malheureusement....
en esperant qu'un jour - de notre vivant si possible -, libanisation = convivialite inter-communautaire!

Dr. Pamela Chrabieh said...

A mes lecteurs, lectrices, amis et collegues qui ne vivent pas au Liban et dans le monde arabe, ce qui se passe en Tunisie, Egypte, Yemen et Jordanie, est different de ce qui s'est passe au Liban. Les manifestations d'un jour au Liban font partie du processus du jeu de pouvoir entre les regroupements politiques du 8 et 14 mars, et non des manifestations populaires du peuple versus des regimes autoritaires... On en est loin malheureusement...