Jeunes universitaires (USEK, Liban, Hiver 2011) - Atelier 'Construction de la paix'
Cours de Dr. Pamela Chrabieh Badine
Le Moyen-Orient ne se réduit pas à un espace de conflits et de polémologies, mais il
présente aussi de multiples lieux où s’inventent et se réinventent des
protocoles de paix, de négociations, d’ententes et de convivialité. Une partie
de ces lieux est investie par les initiatives de jeunes chrétiens : artistes, journalistes, internautes, écrivains,
activistes au sein d’organismes non-gouvernementaux, membres de groupes de dialogue
interreligieux et interculturel, membres de pastorales universitaires… Les
luttes de ces jeunes démontrent que les sociétés
civiles moyen-orientales ne sont pas faites que de désespoir et d’affaissement socio-politique, mais aussi de volontarisme social
et politique et de capacité d’agir sur soi-même et sur l’environnement.
Toutefois, et afin d’élargir ces lieux de paix, l’ensemble
de la jeunesse chrétienne est appelé à tirer les leçons des guerres successives
qui ont marqué l’histoire du Moyen-Orient, à briser la culture de la guerre, à créer des lieux
de réconciliation entre une diversité d’appartenances, qu’elles soient ethniques,
religieuses, politiques ou sociales. Cette jeunesse est appelée à opérer un retournement d’attitude de la victime à celle d’une
responsabilité partagée qui favorise une citoyenneté actrice de paix. Elle est
donc appelée à témoigner de sa foi en devenant
artisane de paix.
En ce sens, elle contribuerait à assigner au fait religieux - le fait
chrétien
au Moyen-Orient - sa fécondité
culturelle et ses apports pertinents dans la définition et le fonctionnement de
la dette de sens. Il serait ainsi possible d’édifier un vivre ensemble en tant que
communion qui proviendrait de
l’intérieur des espaces confessionnels-religieux (intra-catholique en
particulier et intra-chrétien
en général), et qui
s’élargirait à l’interhumain;
une communion qui permettrait
de désapprendre ce qui fut inculqué. Désapprendre n’implique
pas d’être en rupture totale, ni d’adopter une pédagogie libertaire, mais de
favoriser des lieux de questionnement, et de là, de création suivant une démarche
critique et ouverte.
Dans l’Apocalypse de Jean, Jésus-Christ ouvre la voie au Salut. Pour l’apocalypse
moyen-oriental, c’est en fonction de la communion plurielle que pourraient se
dessiner les multiples visions de l’avenir portées par des sociétés complexes,
changeantes et traversées par des dynamiques identitaires polymorphes. En
d’autres termes, seule cette communion serait capable de prolonger l’itinéraire
humain à voix multiples, en tenant compte du flou des frontières, et cet autre
encore à advenir, qui nous échappe. Grâce à cette communion, il serait possible
de construire et de renforcer au Moyen-Orient des espaces communs, des
intelligibilités communes, sans nier les spécificités, ni ériger celles-ci en
singularités absolues.
2 comments:
Je tenais a vous remercier chere Dr. pour le cours que j'ai suivi avec vous l'hiver passe. Je vous souhaite tout le courage possible pour la suite de vos travaux.
Roland
Merci Roland! A toi pareillement!
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