Chers amis-es, lecteurs et lectrices, les images ci-dessous parlent d’elles-mêmes… Je vous laisse vous en imprégner. Je ne vais pas dire : « Âmes sensibles s’abstenir ». Nous ne pouvons plus nous taire face à ces atrocités. Nous ne pouvons pas laisser faire la machine infernale de la guerre au Liban et de toute guerre à travers le monde. Y faire face suppose que chacun et chacune d’entre nous s’arme de courage et assume sa responsabilité d’être humain, quelles que soient son identité, sa croyance et sa citoyenneté. Plus que jamais, je suis convaincue de résister, de lutter, pour survivre certes, mais surtout, pour construire un meilleur avenir, pour que celui-ci ne soit pas la réplique d’un passé et d’un présent sanglants !
Cana II
Kaa
Cana II
Tyr, Une des innombrables fosses communes
Al-Ghaziyye, hier mardi, procession de funérailles,
avant d'être bombardée par l'aviation israélienne
Al-Ghayziyye... Bombardement de la procession de funérailles
TÉMOIGNAGES D’AMIS-ES, DE LECTEURS ET LECTRICES
Wednesday 9 August, 2006.
10:59 a.m.
Countless families, loads of children, a great deal of filth, lots of beautiful faces, loads of smiles and so much innocence, misery and hope … all forcibly amassed in one place. The moment I got into Karam El Zeytoun school yesterday afternoon, a repugnant aroma overran my lungs and a strange angst took over me. That second encounter of mine with some of the refugees’ children was much more excruciating than the first one. For a while, I was unable to gather the children as I found myself in an utterly ruined Rembrandt’s painting and struggling to hold off an agonizing cry. Nevertheless, our afternoon went well, the children played, colored, gathered around our recently discovered Chinese acquaintance with a 16 year old goatee and paused for a couple of Swiss journalists and their cameras. I was unable to approach and completely disregarded the latter’s presence as I had mixed feelings regarding the worldwide exposure of the Lebanese refugees in their worst attire, conditions and circumstances. Ultimately, that afternoon ended with soundless tears in my friend’s new 4*4 car facing the misery of our fellow countrymen.
Michèle Chrabieh
Bab Idriss, Lebanon.
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A la télé nous voyons sans cesse les résultats destructeurs des bombes sur le Liban, mais rarement des photos de personnes tuées dans le carnage que ces bombes provoquent. Ta carte et le Check liste que je viens de visiter sur le site http://www.fromisraeltolebanon.info/index2.php présente les horreurs de la guerre sur des personnes. Le massacre est le mot et il est à peine assez fort pour dire la mort, la douleur . Et le mot cannibalisme que tu as utilisé est dans cette ligne d'actions particulières à cette rage qui provoque la destruction des personnes tout autant que des édifices et des routes. Cette vision du monde guerrier devrait faire réagir les combattants et permettre de retrouver à tout prix les valeurs d'humanité qui préserve les personnesé. Et pourtant il semble bien qu'entraînés par la violence et le désir de tuer l'autre pour faire place nette, la volonté de puissance l'emporte sur tout autre action. Nous pensons très fort à vous tous du Liban. Renée (Montréal)
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Bonjour Pamela
On voulait t'envoyer un petit cadeau, comme le transport n'est pas facile de ces temps-ci; on a donc décider de s'envoyer soi-même. On pense à toi, et on aimerait avoir ton numéro de téléphone où tu es.
Je ne suis pas bon pour écrire de long texte pour publier sur ton blog, c'est pas mon genre. Mais j'ai une petite suggestion quand tu écriras, une petite citation tirée de Jacques Prévert de son recueil Paroles: (titre du poème: tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France)
(le poème est très long mais il y a ceci)
CEUX QUI DONNENT DES CANONS AUX ENFANTS
CEUX QUI DONNENT DES ENFANTS AUX CANONS
J'ai toujours trouver que cette rime sonnait fort et s'appliquait à ce que tu vis.
Comme les mots ne veulent rien dire, bien souvent, voilà des photos, comme une photo vaut mille mots, tu reçois ainsi 6 mille mots et 6 000 coeurs (...).
On te donne le nombre de bises que tu veux, et bonnne chance à toi et toute ta famille.
Alain (Montréal)
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QUELQUES ARTICLES DE LA PRESSE
La rage aux yeux
L'éditorial de Issa GORAIEB
Tzipi Livni, qui presse Fouad Siniora de sécher ses larmes et de commencer à agir, ferait bien de garder pour elle sa fausse compassion : laquelle n’est en réalité que très authentique cynisme, agrémenté d’une sérieuse dose de stupidité. Ces larmes-là, le gouvernement assassin dont elle fait partie était-il seulement capable de les comprendre, d’ailleurs ?Car elles n’exprimaient pas seulement en effet la détresse des populations terrorisées, martyrisées, de Palestine et du Liban : frustes cris de douleur pure qui n’ont jamais retenu ne serait-ce que l’attention d’Israël. Elles coulaient de plus loin encore, ces larmes de rage impuissante que n’a pu réprimer le Premier ministre libanais alors qu’il s’adressait lundi au sous-sommet arabe réuni d’urgence à Beyrouth : rage contre le colossal gâchis provoqué par l’aventure et dont il faut maintenant tirer toutes les leçons, rage contre l’entreprise de destruction scientifique lancée contre le modèle libanais, rage contre les puissances qui ont laissé faire. Mais rage aussi contre les leçons d’arabisme que d’aucuns s’obstinent à administrer au pays arabe qui aura le plus donné pour la cause commune ; rage contre la collusion objective entre invasions des uns et tutelles des autres ; rage contre tous ces joueurs régionaux qui de notre pays ont fait une commode arène, et qui se jouent finalement du sang des Libanais. Pathétique, c’est bien vrai, mais à aucun moment pitoyable était cet extraordinaire Fouad Siniora que l’on voit se démener comme nul autre pour sauver le pays. Et qui, en sus de l’estime que lui portaient les Libanais, vient de s’assurer leur affection émue. Émue, eh oui, Madame Livni.Par deux fois ce lundi-là, le chef du gouvernement s’est montré à la hauteur de l’évènement. D’une part en effet, les États arabes sont sortis de leur longue léthargie pour endosser à l’unanimité son plan en sept points pour le règlement de la crise. Depuis hier, une délégation express de la Ligue défend les amendements du projet de résolution franco-américain réclamés par Beyrouth et les exigences libanaises n’en acquièrent que plus de poids aux yeux des puissances occidentales, quand s’y associent des alliés aussi précieux que l’Égypte et l’Arabie saoudite. De son côté, la Russie, hier encore favorable au projet franco-US, s’est ravisée de la plus explicite des manières.Mais c’est surtout la décision du Conseil des ministres, adoptée à l’unanimité elle aussi, de déployer 15 000 hommes de troupe au Liban-Sud qui a fait sensation, et qui fera date. Fait politique très important, a aussitôt réagi la France. Intéressant, a commenté la Maison-Blanche, faisant écho à Ehud Olmert. Ce qui, pour nous Libanais, est intéressant, c’est précisément... tout cet intérêt que suscite, à juste titre, une initiative étatique intelligente, sensée, responsable, et que l’on attendait depuis des années. Fallait-il donc absolument la ruine du Liban pour que l’on y vienne enfin ?Depuis la fin des années soixante, depuis que l’État n’est plus maître du Sud, le pays a noué avec une cascade de malheurs, de guerres civiles, de guerres tout court, d’invasions. Cette vocation suicidaire, on s’est ingénié à la perpétuer après la miraculeuse libération de l’an 2000, ce qui ne rendait la démarche que plus impardonnable encore. Par inconscience, par faux calcul ou bien au nom d’une solidarité avec la Syrie qui jamais n’a été payée de retour, on a placé le pays sur une trajectoire menant inévitablement, tôt ou tard, à la catastrophe. On a décrété qu’un État libanais cédant le Sud à la Résistance, un État reniant ses responsabilités envers le sol et les gens, un État démissionnaire était un État normal. Et à cette fin, on a usé des arguments les plus insensés, des inepties du genre : la force étatique est bel et bien présente là-bas, même si elle ne se fait pas trop voyante ; dépêcher l’armée à la frontière, ce serait protéger la sécurité de l’ennemi ; en situation de guerre, la place de l’armée c’est l’arrière. Et l’on en passe...L’armée volontaire enfin pour le Sud, où elle devra nécessairement être assistée d’une force de l’ONU, c’est là un de ces signes de maturité que finissent par commander les grandes douleurs. Le monde ne s’y est pas trompé qui, à l’évidence, en tient sérieusement compte, même si cela doit retarder le vote salvateur à l’ONU et prolonger d’autant les souffrances que nous inflige la barbarie israélienne. Ne nous y trompons pas nous-mêmes, et par-dessus cessons de nous tromper les uns les autres. Le pays a largement payé son écot et le temps n’est définitivement plus aux unanimités de façade, aux consensus purement tactiques, régulièrement remis en question. (OJ, 8 août 2006)
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Pleurer, mille fois
L'article de Ziyad MAKHOUL
On avait cru que ressembler à Steffi Graff pouvait laisser espérer un peu de talent, surtout dans le renvoi de balles, dans les négociations plutôt que dans les déluges de fer et de feu. On avait cru, aux premières secondes, que la nomination d’une femme à la tête du ministère des Affaires étrangères d’un pays pourtant bien plus rompu aux canons, F-16, massacres et autres crimes contre l’humain qu’à la diplomatie allait mettre un poil d’humanisme, d’humanité, justement, au sein d’une entité qui, jusqu’à nouvel ordre, n’a prouvé que dans la boucherie une bien sinistre maestria. On avait cru, pendant un court instant, lorsqu’elle avait fait le distinguo entre les opérations-suicide palestiniennes qui visent la population israélienne et celles menées contre Tsahal, lorsqu’elle avait reconnu que ces dernières n’étaient pas, ne pouvaient pas être qualifiées de terroristes, on avait cru qu’il était possible finalement de voir, en Israël, depuis le gigantesque Yitzhak Rabin, un ministre essayer de faire plafonner son QI plus loin que le 2. Mais n’est même pas Golda Meir qui veut : en demandant hier à Fouad Siniora de sécher ses larmes et de commencer à agir pour créer un meilleur avenir, une vie plus normale, en premier lieu pour les civils qu’il pleure, Tzipi Livni n’aura réussi à faire que du Britney Spears : un minishow en plein Knesset, (il) legally blonde avec l’intelligence en moins, nouvelle et grande prêtresse de la politique-pétasse.Sorties de leur contexte, désincarnées, ces énièmes larmes de Fouad Siniora pourraient effectivement faire un peu guimauve, stérile sensiblerie, mauviette dépassée par les événements. Fouad Siniora pleure : sur les enfants déchiquetés ; sur le pays mutilé ; sur son si cher Rafic encore une fois, deux fois, cinq fois assassiné ; sur cet aéroport et ces ponts détruits et qui ont fini de désassembler l’exception libanaise ; sur cet exodus infini, ces Libanais qui n’ont plus de toit ; sur tout ce temps perdu, peut-être irratrapable, pendant lequel il répétait, inlassablement, à Hassan Nasrallah et ses alliés ce qu’il fallait faire pour éviter ça, pour éviter la délibanisation d’un Liban ultrafragile ; il pleure sur la désormais célèbre duperie autour de la table à Quatorze ; sur cette occasion en or offerte si gracieusement aux généraux israéliens ; il pleure, parce que les 15 000 soldats libanais, cela fait au moins six ans qu’ils auraient dû aller là-bas, au Sud ; il pleure parce que cette urgence est tellement délicate : quels contingents envoyer ?... ; il pleure sur tout ce could have been parti en fumée quelques heures à peine après que le Hezb a eu cette brillante, cette si prétentieuse idée d’aller provoquer, sur son territoire, la quatrième armée du monde, la première en termes d’inhumanité. Il pleure pour et avec les Libanais.Sauf que chacune des larmes de cet anti-zaïm par excellence, de ce néo-homme d’État comme seul les technocrates peuvent l’être, chacune d’entre elles précède ou suit un engagement de chaque minute à faire, aux antipodes des fantasmes américains, aux antipodes des besoins d’apocalypse du tandem irano-syrien, la paix – durable. Pérenne. De ces larmes partagées avec le monde, même un peu honteusement, Fouad Siniora tire toute cette force dont n’importe quelle machine aurait eu besoin pour : tenir tête aux Israéliens, aux Américains, aux Iraniens, aux Syriens, au Hezbollah ; convaincre les autres, Français en tête, des incontournables nécessités de la réalité libanaise ; résoudre cette perverse et vitale équation, dont même le plus joueur, le plus retors des mathématiciens ne voudrait pas : comment asseoir à tout jamais, à tous les niveaux, la seule autorité de l’État, tout en évitant le moindre des clashes intercommunautaires ? Alors, cet homme, tant qu’il se tue à la tâche, tant qu’il résiste, eh bien qu’il pleure, rit, sue ou éructe tant qu’il veut. Et il séchera ses larmes s’il le veut. Quand il le voudra.Au choix des armes d’Israël et du Hezbollah, Fouad Siniora propose ces larmes-là, les siennes ; instruments de vie, outils politiques bien plus efficaces, bien plus féconds, lorsqu’il s’agit de prendre des décisions et de poser des actes dont dépend l’avenir de la région – et ces larmes-là, l’histoire les retiendra un jour. Seules. Dans leur majorité, Tzipi Livni, les Libanais n’ont pas seulement des tripes et une tête : ils ont aussi du cœur. Et avec un peu de cœur, même la reine des dindes devient moins sotte. Moins antipathique.Ziyad MAKHOUL (OJ, 8 août 2006)
P.S. : Visiblement, la politique-pétasse tente même ceux qui ont prouvé, à de nombreuses reprises, leur talent, leur génie même. Jack Lang, en visite spontanée chez Bachar el-Assad, est une gifle autoassénée à son intelligence. Il dit : Je suis un Petit Poucet venu apporter mon petit caillou blanc pour la paix. Petit Poucet ? Grand dadais, plutôt.
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Un convoi de onze camions-citernes pris pour cible par l’aviation israélienne dans la Békaa
Les villages du caza de Tyr soumis à d’intenses bombardements
Malgré une diminution relative de l’intensité des bombardements israéliens sur la banlieue sud de la capitale, la journée d’hier a été marquée par une série de raids aériens et de bombardements violents qui ont essentiellement visé le caza de Tyr et les villages frontaliers du Liban-Sud. La localité de Ghaziyeh a été une nouvelle fois hier prise pour cible par les bâtiments de guerre et les avions israéliens, faisant 6 morts et 28 blessés parmi les civils. Parallèlement et comme à l’accoutumée, le nord d’Israël a de nouveau été pris sous le feu des roquettes, plus d’une centaine de katiouchas ayant été lancées par le Hezbollah.Ces développements sont intervenus alors que l’armée israélienne annonçait hier d’intenses préparatifs en vue d’une extension de ses opérations au Liban, selon la radio militaire israélienne. L’aviation israélienne a donc bombardé Ghaziyeh hier pour la seconde journée consécutive, alors que se déroulaient les funérailles de 15 personnes qui avaient trouvé la mort la veille dans les raids israéliens.Deux immeubles, distants de 500 mètres du lieu où se déroulaient les obsèques, ont été pris pour cible. Une heure et demie plus tard, deux raids ont encore visé des bâtiments, blessant 28 personnes et provoquant la mort de 6 habitants au total. À Tyr, des tracts ont été largués au-dessus de la ville, avertissant la population que tout véhicule ne respectant pas le couvre-feu (décrété lundi à 22 heures) et circulant au sud de la rivière du Litani sera systématiquement bombardé. Après le largage de ces tracts, les rues de Tyr et les routes y menant se sont totalement vidées, à l’exception de quelques voitures de secours et de journalistes. De plus, selon la police, huit villages au sud et à l’est de Tyr ont été la cible d’un bombardement naval et aérien. À Maaloub, à 10 km à l’est de Tyr, un homme a été blessé alors que sa femme et ses trois enfants se trouvaient encore sous les décombres d’une mosquée, selon la police. En outre, l’artillerie israélienne a visé Kfar Tibnit et les collines à l’est de Nabatiyeh, au nord du « doigt de la Galilée », a indiqué la police.Dans la région frontalière, l’armée israélienne a poursuivi dans la journée le pilonnage de plusieurs villages frontaliers. Les localités de Aadeisseh, Maïss el-Jabal, Bint Jbeil, Debel et Labbouneh ont été le théâtre d’incursions terrestres. À Bint Jbeil, et selon des sources de l’armée israélienne, une cellule du Hezbollah aurait été arrêtée en possession de missiles sol-air. Cette information n’a pas pu être confirmée.Raids aériens sur la BékaaPar ailleurs, l’axe routier reliant la Békaa-Ouest au sud du pays a été pilonné hier, de même que la Békaa-Est, à Ersal, où une route reliant le Liban à la Syrie a été visée. Les raids de l’aviation israélienne dans cette région ont fait 5 morts et 4 blessés parmi les camionneurs, selon un premier bilan de la police. La chasse israélienne a en effet mené 12 raids successifs contre un convoi formé de onze camions-citernes transportant du carburant, et contre trois camions qui transportaient une récolte d’abricots, plus au nord, selon des services de sécurité.D’autre part, le bilan des bombardements de lundi dans la région de Brital s’est encore alourdi hier. Les corps de trois enfants de moins de sept ans ont notamment été trouvés sous les décombres.Dans la banlieue sud de la capitale, à Chiyah, les sauveteurs ont poursuivi leurs recherches dans les décombres des deux immeubles détruits lundi par l’aviation israélienne. Le dernier bilan fait état de 38 morts. Vers 20h30, hier soir, les régions de Haret Hreik, non loin de la mosquée du Hassanein, et de Bir el-Abed ont de nouveau été visées par trois raids des chasseurs-bombardiers. Évacuation de 17 milleIsraéliensLe Hezbollah a pour sa part tiré hier plus d’une centaine de roquettes qui ont touché les régions de Kiryat Shmona, Nahariya, Saint-Jean-d’Acre, Maalot et Tibériade. Le Hezb a de plus annoncé la destruction d’un bulldozer et d’un char Merkava. Par ailleurs, l’armée israélienne a déploré hier 3 morts et plus de sept blessés dans les combats qui l’ont opposée au Hezbollah dans les régions frontalières. En outre, selon une source militaire israélienne, « au moins 15 combattants du Hezbollah ont été tués dans les combats ». La radio militaire israélienne a en outre annoncé que les préparatifs de l’armée israélienne battaient leur plein en vue d’une extension de ses opérations terrestres au Liban-Sud. Sur un autre plan, le gouvernement israélien a pris la décision, hier, de procéder à l’évacuation de quelque 17 mille Israéliens du nord d’Israël, dont cinq mille habitants de la colonie de Kiryat Shmona. Le plan, qui prévoit l’hébergement de plus de 15 000 personnes dans des hôtels pour plusieurs jours, vise à « rafraîchir les habitants qui sont dans les abris », a déclaré un responsable de l’État hébreu à la radio militaire israélienne.
(OJ, 8 août 2006)
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Pour les morts et les vivants, le piège de Tyr est en train de se refermer
Devant l’hôpital gouvernemental de Tyr, le docteur Adib Wazzani, 51 ans, est à l’œuvre : il finit d’assembler les panneaux d’une longue caisse en contreplaqué. C’est un cercueil, rapporte Jihad Siqlawi, de l’AFP.« La guerre en cours nous a appris un nouveau métier », confie-t-il sans émotion, en posant son marteau et ses clous. Comme tous ceux qui n’ont pas voulu, ou pu, fuir la ville, le Dr Wazzani doit s’adapter au siège de fait imposé par l’armée israélienne.Les routes vers l’est et le sud sont impraticables, tant les bombardements sont violents. La route du nord, vers Beyrouth, est coupée après la destruction, lundi, d’un pont en terre au-dessus du fleuve Litani, et il n’est pas question de prendre la mer, même pour les pêcheurs du port.Avec l’afflux des victimes des pilonnages israéliens sur les villages de la région, et dans l’impossibilité de les confier à leurs familles pour des funérailles traditionnelles, le Dr Wazzani, un anesthésiste, a dû se transformer en fabricant de cercueils.« La semaine dernière, nous en avons fait 110, dont 34 de petite taille, pour des enfants », explique ce grand gaillard, moustache noire et tenue verte de bloc opératoire. « Aujourd’hui, nous avons 82 corps », dit-il, faisant un signe de la tête vers un camion frigorifique en stationnement, où se trouvent notamment les 28 civils, dont 16 enfants, tués dans l’effondrement d’un abri bombardé par Israël le 30 juillet à Cana.Avec un autre médecin, le docteur Ibrahim Jrady, et cinq réservistes de l’armée libanaise, il fait office d’entrepreneur de pompes funèbres et d’officier d’état civil.« Nous avons établi des listes et écrit sur chaque cercueil, à l’encre noire sur une plaque de fer, un numéro afin que les parents puissent reconnaître les leurs après la fin de la guerre, s’ils souhaitent les enterrer dans leurs villages », ajoute-t-il.Si les morts doivent attendre pour trouver leur ultime demeure, les derniers résidents de Tyr voient en revanche leur situation se détériorer rapidement. La bataille qui fait rage, tout près, entre l’armée israélienne et le Hezbollah, dure depuis quatre semaines, et face à l’intensité des combats, la majorité des habitants sont partis.La municipalité estime à 15 ou 20 000 le nombre de ceux qui sont restés, soit un tiers de la population en temps normal.Le Dr Ghassan Farran, dont la maison a été détruite à Tyr, a transformé en clinique une salle de la mairie, aux murs tapissés de cartes et de plans des projets en cours d’exécution.« Nous voyons de plus en plus de cas de maladies de peau et de problèmes respiratoires », dit-il en écrivant une ordonnance pour une fillette. « Cela est surtout dû à la mauvaise alimentation et aux conditions sanitaires qui se dégradent. »Le docteur Farran fait état d’une pénurie de médicaments pour les maladies chroniques comme le diabète et l’insuffisance cardiaque et raconte que de nombreux adultes, rendus nerveux par le grondement des bombardements, réclament des calmants.Dans une école gouvernementale, à l’entrée de Tyr, Sobhiyé, 44 ans, a ses quatre enfants à ses côtés, assis sur un matelas posé à même le sol.« Dans cette école, nous sommes 110 familles de différents villages de la région de Tyr », raconte-t-elle. « La nourriture commence à manquer, surtout le pain. Moi, j’ai refusé de partir, je pensais que la guerre ne serait pas longue. »Élias Francis, 70 ans, lui aussi a refusé de partir. Il a la double nationalité libanaise et australienne, et regrette de ne pas avoir rempli les formalités nécessaires pour que son épouse et son fils obtiennent un passeport.« Ils m’ont appelé de l’ambassade et m’ont demandé si je voulais être évacué. Comment aurais-je pu accepter et les laisser ici ? Nous attendons la fin : ce sera un cessez-le-feu ou alors ça », dit-il en montrant le camion frigorifique transformé en morgue ambulante.
(OJ, 8 août 2006)
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Déclaration du comité exécutif du réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme
Le comité exécutif du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) réuni à Copenhague les 4,5 et 6 août, en présence des représentants des associations de défense des droits de l’homme du Nord et du Sud de la Méditerranée, après avoir entendu ses membres du Liban et de Palestine (Walid el-Asmar de Solida au Liban et Nina Atallah d’el-Haq en Palestine), a exprimé sa plus vive inquiétude quant à la situation au Liban et à Gaza.Le REMDH relève que le gouvernement israélien soumet le Liban, du Nord au Sud, à une agression menant à la destruction quasi systématique de ses infrastructures. « Les pertes immenses infligées aux populations civiles ne sont pas des effets collatéraux du conflit avec le Hezbollah, mais traduisent une volonté délibérée de punir collectivement tout un peuple y compris par le meurtre, affirme le REMDH dans un communiqué. Ceci conduit à la fuite des populations, empêche l’aide humanitaire d’arriver et met en jeu la survie de centaines de milliers de personnes. Les bombardements sans discrimination, l’ampleur et la férocité des violences, sciemment organisés par le gouvernement israélien, constituent une violation d’une exceptionnelle gravité des conventions de Genève. »Se fondant sur les conventions internationales en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire, le REMDH renouvelle sa condamnation de toutes les attaques menées contre les populations civiles au Liban, à Gaza et en Israël, « qui constituent autant de crimes de guerre ». Il exige de toutes les parties qu’elles respectent les conventions de Genève et facilitent l’assistance humanitaire.« Alors qu’un cessez-le-feu est impératif, la communauté internationale, sous la pression des États-Unis, refuse de l’imposer, souligne le communiqué. L’Union européenne, elle-même, premier partenaire de cette région du monde, a clairement démontré son manque de volonté politique. Parallèlement, depuis plus d’un mois, le gouvernement israélien soumet la population palestinienne de Gaza à des bombardements permanents ou à des incursions militaires qui sont destinés, là encore, à infliger une punition collective et provoquent des pertes humaines considérables. À cela s’ajoute, de la même manière qu’au Liban, la destruction d’objectifs purement civils comme une usine d’électricité. »« Rien ne peut justifier le recours à de telles violences, pas plus que ne peut être justifiée la prise d’otage d’élus ou de ministres palestiniens. Le REMDH entend souligner avec force combien cette situation produit des effets dévastateurs. Le déni de droit que subissent les peuples palestiniens et libanais renforce les régimes et les forces les moins démocratiques de cette région. Il conforte les peuples de cette région du monde dans l’idée que le droit n’est pas le même pour tous. Il provoque la haine et le ressentiment et entrave tout processus de paix, les progrès de la démocratie et toute perspective de développement. Il favorise l’engrenage des pires violences. »« La sécurité des peuples du Moyen-Orient ne peut être assurée par la violence. C’est, au contraire, par des solutions politiques fondées sur les droits de l’homme et l’État de droit ainsi que par les résolutions pertinentes des Nations unies que l’on pourra assurer la tranquillité et la prospérité de tous. D’ores et déjà, au Liban, le REMDH appelle à tout mettre en œuvre pour qu’intervienne d’extrême urgence un cessez-le-feu et que cesse l’occupation israélienne. Il demande la mise en place d’une force internationale qui assure l’intégrité du Liban, respecte l’indépendance, assure la protection des populations civiles et garantisse la sécurité du nord d’Israël. »Et de poursuivre : « À Gaza, un cessez-le-feu doit être décrété immédiatement et une force d’interposition doit être envoyée pour protéger les populations civiles. Le gouvernement israélien doit permettre à Gaza comme en Cisjordanie la libre circulation des biens et des personnes. Le REMDH demande la libération de tous les prisonniers détenus arbitrairement. Il demande, sous l’égide de l’ONU, une commission d’enquête internationale. Les auteurs de crimes de guerre doivent être poursuivis et les victimes doivent obtenir réparations. Le REMDH et ses membres apportent leur soutien à cette démarche. »En conclusion, le REMDH demande, enfin, à l’Union européenne, et au-delà au Conseil de sécurité des Nations unies, de revenir à une application pleine et entière du droit international.Pour plus d’informations, contacter : Kamel Jendoubi, président du REMDH par courriel à l’adresse suivante : kjendoubi@aol.com
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Israel in new deadly strike on grieving Lebanon village
By Agence France Presse (AFP)
Wednesday, August 09, 2006
by Jihad Siqlawi
TYRE, Lebanon, Aug 8, 2006 (AFP) - A deadly Israeli bombing raid struck a southern Lebanese village Tuesday close to the funeral for those killed in an attack a day earlier as its army and Hezbollah fighters remained locked in bloody clashes inside the border.
At least six people were killed and 28 wounded in two raids on the village of Ghaziyeh, close to the city of Sidon, 500 metres (yards) away from the funeral procession of 14 people killed there a day earlier, police said.
Five other civilians were killed and four wounded when Israeli jets later fired missiles on a convoy of trucks carrying fruits in eastern Lebanon, near the border with Syria, police said.
Although there was a relative lull in bombardments around the region of the port city of Tyre, the Israeli air force carried out dozens of raids in 20 different locations across the border region.
Both Hezbollah and the Israeli army said there were violent clashes in Debel -- seven kilometres (four miles) inside Lebanon -- where Hezbollah said it had killed several soldiers and the military said one had been killed.
In several major incursions, Israel has poured thousands of soldiers into an area stretching from Bayada on the coast in the west to the village of Kfar Kila in the east, facing fierce Hezbollah resistance.
The army has advanced in places up to eight kilometres inside Lebanon in its ground offensive, aimed at eradicating Hezbollah fighters from the border area and thwarting rocket attacks.
An Israeli reservist was killed in clashes with Hezbollah forces in the village of Debel, an army spokesman said, adding that at least 15 Hezbollah men were killed in the fighting.
The spokesman said the dead soldier was among a force walking near an engineering corps vehicle that was hit by an anti-tank missile. Hezbollah said it had "killed and wounded" several Israeli soldiers in Debel and the village of Labbouneh further west.
A second Israeli reservist was killed further west, the army said, without elaborating.
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Terror of war interrupts quiet evening in Shiyyah
By Rym Ghazal and Raed El Rafei
Daily Star staff
Wednesday, August 09, 2006
SHIYYAH/BEIRUT: Hundreds of Lebanese relived their worst nightmare late Monday as the Israeli military struck the Shiyyah area for the first time, a place where a large number of the displaced fled after earlier raids on the southern suburbs of Beirut. "They can't leave us in peace," said 15-year-old Fatima Ismail, one of 80 people recovering from wounds from the two Israeli strikes on Monday that demolished one building and split two others in half.
"We thought it was safe here as there are no Hizbullah people or offices here, but we were wrong," said Ismail.
She suffered fractures to her arms and legs and head wounds and is now recovering at Hayat Hospital in Shiyyah.
Ismail's family moved from the Dahiyeh to the densely populated and predominantly Shiite area of Shiyyah with the onset of war, believing Shiyyah to be "a safe area" since it is closer to the heart of Beirut and farther away from the targeted Hizbullah stronghold area.
According to several witnesses in the area, either six or seven "bangs" came before the two louder "booms" at the time of the strikes.
"It sounded like someone was shooting into the air," said nearby vegetable store owner Ali Bashir, who was covered in dust and debris when the buildings were struck.
"We heard the [drones] hovering over us, and then what sounded like gunshots, perhaps some kid trying to shoot them down, and the Israelis responded with two deathly blows," said Bashir, echoing statements by others interviewed by The Daily Star.
"We got comfortable and thought they would at least throw us some leaflets warning us to evacuate before they start pounding us, but I guess we were wrong," said Ismail, who was sitting outside with 10 family and friends, "chatting and just trying to entertain ourselves."
One of her friends, a 19-year-old man, was killed in the attacks, which left 29 dead, 75 wounded and several people still missing under the rubble, according to statements issued by Civil Defense.
The strikes took place close to a shopping complex and a school in a heavily residential area in which buildings are built close to one another.
Ali Mahmoud, in his twenties, was visiting his uncle's family in Shiyyah when a bomb exploded very close to him.
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'You go a bit crazy when you see little body after little body coming up out of the ground' Huge numbers of children are being killed, injured or displaced in south Lebanon. Why are so many suffering in this conflict?
Ghaith Abdul-Ahad reports
Wednesday August 2, 2006
The Guardian
Three days ago, next to the gutted and destroyed house in Qana, seven bodies lay covered with bedsheets, a blanket and a prayer mat. One small arm stretched out from under the sheets; thin, the arm of a little girl, a piece of cloth like a bracelet wrapped around the wrist. As bodies were loaded on the stretcher, I saw another dead girl; she was dressed in a black shirt with a coloured scarf wrapped loosely around her head. Her face was swollen.
In some ways I was relieved. The rumour we had heard in the hotel in Tyre was that at least 40 people, half of them children, had been in the house in Qana when it was bombed by Israeli planes, and here I was an hour later, with Red Cross workers and others running up and down, and all I could see was the bodies of two girls and five adults.
It's weird, the things that make you feel better in the south of Lebanon, but seven dead instead of 40 gave me a sense of relief.
But even as I stood there registering that emotion, hellish scenes were unfolding. Four medics carried a little boy by on an orange stretcher: he was perhaps 12 years old, dressed in black shorts and a white T-shirt with a coloured motorcycle on it. His arms were stretched behind his head, but apart from the bruises on his face and the swollen lips, he looked OK. For half a second I told myself, as I tell myself every time I see death, that he was just sleeping, and that he would be fine. But he was dead.
Then came two more boys in the arms of the rescuers. One of them, the younger, around eight years old, had his arms close to his chest, his nose and mouth covered with blood. The elder, around 10, had dirt and debris in his mouth. Their slight bodies were put on a blanket, the head of the younger boy left resting on the shoulder of the elder, then four men carried the blanket off, stopping twice to rest as they took them away. The bodies of the boys were piled with other corpses in the back of an ambulance.
Two more small dead boys followed them. The medics were running out of stretchers, so they piled the corpses of the boys on one orange stretcher. One of the kids was slightly chubby; he was wearing a red T-shirt and shorts. His head rested on the lap of the younger, who was about six years old; both had the same exploding lips, covered with blood and dirt. It was obvious to everyone that these boys were not sleeping.
Then another child was pulled from under the rubble, and another followed, and then another. You go a little crazy when you see little body after little body coming up out of the ground. I looked around me and all I could see in the house was the detritus of their short lives - big plastic bags filled with clothes, milk cans, plastic toys and a baby carriage.
By three in the afternoon, when the corpse of a one-year-old boy was pulled from the rubble, he looked more like a mud statue than a child. The medics held him high above their heads, clear of the rubble. The faces of the rescue workers said everything that needed to be said.
What is obvious to everyone covering this conflict is that children are bearing the brunt of it. The few official figures collated so far seem to support this. Unicef says that 37 of the 60 dead in Qana on Sunday were children, and everywhere you go, it seems that it is the children who are being killed, injured and displaced. Yesterday the Lebanese government said that of the 828 of its civilians killed in the conflict so far, around 35% have been children - that's around 290. Unicef also estimates that about a third of the dead have been children, although it bases that figure on the fact that an estimated 30% of Lebanon's population are children, rather than any actual count of the dead. There are no official figures yet for the number of wounded children, but they will certainly exceed the number killed; as for those displaced, Unicef says that 45% of the estimated 900,000 Lebanese to have fled their homes are children.
Aid agencies believe that the reason children are suffering so much in this conflict is because of the big families that are traditional in south Lebanon. "You are not talking about nuclear families, you are talking about families huddling together with four, five or six children. Inevitably, a high percentage of children are killed," says Anis Salem, a Unicef spokesman. "We estimate that before Qana, 30% of the deaths were children, but it is a very fluid situation and that figure can quickly become redundant."
It is not just a matter of many children huddled together, of course: with numbers come all sorts of problems. If an air raid is coming, and you are running, how many children can you pick up and carry with you? How many do you have to leave behind?
Children often suffer most in wars like this - wars in which civilians suffer heavy casualties. They are weaker, they may be too small to run or walk, they may suffer more on long journeys by foot. And as Amelia Bookstein, head of humanitarian policy at Save the Children, points out: "Children who are wounded, separated from their families, or traumatised, may be too frightened or unable to flee their homes."
There are the official statistics, and then there are the children, who seem to be everywhere in the heart of this conflict, all with their own, painful, awful stories. A week ago I met Abbas Sha'ito, a chubby 12-year-old boy in a bright orange T-shirt who was sitting on the side of a road south of Tyre, blood covering his face, his T-shirt torn by the bomb that had hit the minivan he had been in. He and 17 others had been inside; his mother, brother and aunt were all injured, moaning and in agony a few feet away. Inside the minivan remained the headless corpse of his uncle, and the bodies of his grandmother and another man who had been fleeing with them.
Abbas was weeping, and had an arm round his mother, who seemed to be fading fast: she was injured in the chest and head, and one of her arms was almost severed at the bicep. "Don't leave me, mother," the boy wept. "Don't go, don't go."
It was clear that his mother believed herself to be close to death. "Take care of your brothers and sisters," she said to Abbas.
"Don't leave me," Abbas kept saying.
"My purse is under me. There is money, take care of it," his mother said; as she did, her head began drooping, and Abbas screamed, and a medic rushed in: "Don't cry, don't cry, she will be OK. Just keep talking to her," the medic said.
As it is, Abbas's mother is still alive, although still in intensive care, but Abbas was not to know this then. He buried his face in his hands and wept, while his brother Ali stood nearby, one hand bandaged and his eyes on the horizon.
Last Wednesday, in a hospital in Tyre, I met Samah Shihab, a seven-year-old girl with beautiful long eyelashes from the hamlet of Mlooka near Tyre. She was in the yard of her house with her two brothers, aged four and nine, and her 14-year-old sister, when a shell fell. "I was playing with my sister and brothers when the rocket came," said Samah. "They started screaming and crying. There was pressure in my ears and my hands and legs were all in blood. I was scared. My brother was screaming and I was scared." According to her doctors, Samah, who was badly burned and needs skin grafts on her legs, is unlikely to walk again.
On Monday I met Ali (he didn't give me a second name), who is nine and had been hiding in the basement of his house, along with his aunts, his grandmother and an uncle with learning difficulties, for 20 days in the village of Bint Jbeil. While the family hid below, war raged above: the village has suffered the heaviest shelling of anywhere in the south of Lebanon, as well as intense street battles between Israeli soldiers and Hizbullah fighters. When Ali emerged from the basement on Monday, during a brief halt to the aerial bombardment, he was visibly frightened and shocked, and seemed unable to recognise his surroundings.
As he made his first steps on the big chunks of rubble and concrete strewn everywhere, clutching a bottle of water in one arm and a blue bag in the other, he began shaking and crying. His grandfather, who was leading him through the rubble, collapsed in the shade of a doorway, and Ali and other family members continued their walk to the Red Cross vehicles - parked a kilometre away, at the edge of the village, beyond the edge of the vast and almost impassable rubble field - without him. I walked with them.
As we walked, jumping from one boulder to the other, Ali said: "My father and mother went with my other brothers and sisters to another town. They said they will come and get me when the bombs stop."
In the scorching sunshine above, Israeli jets were flying, their sound mixed with that of the drones. Suddenly a thud came from the hills and Ali froze. "They are going to bomb again!" He started to cry. "Why are the Israelis hitting us? Do they hate us? My cousin Mahmoud called me on the phone and he told me that the nuclear bombs are really big. Are they as big as these rockets?" It's hard to convey quite how shocked, perhaps quite literally shell-shocked - this little boy was. He was almost delusional.
We reached the town square. There was a large, deep crater on one side of it, and a half-destroyed petrol station on the other. Burnt-out cars lay flipped over on to their sides. A few hundred metres later we had to stop for a rest. Ali opened his blue bag and got out a small green bottle of mineral water. It had only a few centimetres left, but he sipped some and passed it to me. I was about to throw the bottle away when he said, "No, no, this is my charm - it's green, the colour of Imam Hussein." (Imam Hussein was the grandson of the prophet Muhammad; he is central to the Shia faith, and a great symbol of martyrdom.)
A few hundred metres further on we reached the Red Cross ambulances. Ali squeezed in with his aunts and other women and children; they were to be taken to the displacement centres in Sidon and Beirut. Ali, it turned out, was fortunate. As I left town, I saw, all along the road, children and their families who had been forced to walk to safety. One father was pushing a wheelbarrow with four young children inside.
In another hospital in Tyre, which has seen 120 injured and 35 dead so far, I meet the young son of the head of the hospital. Muhammad Najem, 11, spends his days inside where it's safe, because a week ago a car was hit by a missile on the road directly outside the hospital. Muhammad draws on a computer: his latest drawing is of Hizbullah fighter. Next to the fighter is a star of David stabbed with a dagger - blood drips down into a vat full of blood marked "Hell".
His elder brother Ali Najem, a fourth-year medical student in his 20s, is rueful. "The Israelis are planting very bad hatred in the children against Israel," he says. Ali has spent the past three weeks documenting the stories of the children who have passed injured or with their injured families through his father's hospital. He particularly remembers one boy, aged about seven, who was caught in a convoy that was hit in the first days of the bombing. This boy described to him, quite calmly, "as if it were a cartoon", how a baby from the car in front of them was ejected out of the window when the vehicle was hit. The boy's father had been killed at the scene.
Ali also talks about the impact on women delivering babies in the midst of conflict. In the first week of the war one of them named her new son Intisar, which means victory. In the past week, two new names have been given to newborns at this hospital: "Wahid, which means 'the lonely', and Dayaa, which means 'the lost'." The woman who gave birth to Dayaa did so alone, having been separated from her husband somewhere in the Bekaa Valley. Ali says that she became disturbed, and called out to her husband: "If you don't come and take me out of this place, I will put myself under these bombs and kill myself and the baby." For newborns, as well as for the older children, the scars of this war are going to take a long time to fade.
2 comments:
Chère Pamela et les tiens,
Toute guerre est une insulte à la dignité humaine. Toute guerre ne fait pas que déchiqueter des corps, elle déchire nos coeurs, nous, ceux qui voudraient ne plus jamais la voir, en quelque lieu que ce soit. Toute vie humaine, comme toute vie animale (dont on ne parle jamais d'ailleurs) est l'oeuvre d'un Principe plus grand que nous que nous nommons Dieu. Et, nous les hommes, nous osons la détruire. Je ne sais pas quel mal pousse ainsi les hommes à s'autodétruire? Quel mal ronge leur tête et leur coeur? Quel mal ronger leurs tripes? De quelque bord de la frontière que l'on soit, pourquoi cette incapacité à s'élever au-dessus des primitifs instincts? Pourquoi cette incapacité à s'élever au-dessus de la bestialité? En tout cas, moi, j'ai été touchée lorsqu'enfin j'ai vu un homme politique verser quelques larmes, lorsque monsieur Signora, brisé par ce qui arrive à son peuple et son pays, n'a pu résister à quelques larmes. Enfin un homme pleure, un homme politique ose pleurer devant d'autres politiques. Enfin un homme ose laisser échapper une saine émotion, celle qui fait trop mal pour être tue.
Toute guerre est une horreur, une terreur, une aberration, mais je ne sais pas pourquoi, celle-ci semble la plus inhumaine qui soit. Sans doute parce que plus rien n'est respecté, ni les hôpitaux, ni l'aide humanitaire... Mais où est donc passé le coeur de ces soldats entraînés pour tuer? Quelle machiavélique manipulation du cerveau leur a-t-on fait subir pour qu'ils n'aient plus aucun jugement? Certes, il faut des armées, pouvoir éventuellement se défendre contre un envahisseur? Mais jusqu'où va cette logique de guerre quand on ne se contente plus de défendre les siens et son pays, mais qu'on attaque l'autre avec une férocité dévastatrice qu'on a peine à imaginer? Dieu, ou ce qu'on nomme comme tel, quelle que soit sa façon de le nommer, ce Principe transcendant qui nous oblige à réfléchir, pardonne et est miséricordieux, mais croyez-vous qu'il applaudira la bêtise humaine quelles que soient ses justifications toutes plus aberrantes les unes que les autres?
Ces hommes qui brandissent le drapeau du terrorisme comme droit aux pires massacres sont de fieffés terroristes à leur tour puisqu'ils sèment la terreur...
Quand donc cesserons-nous de croire que "l'enfer, c'est les autres" alors que visiblement vous créer l'enfer sur une terre qui était la perle de l'Orient dit-on...
Je visite ton beau pays du haut d'invisibles dimensions et mon coeur saigne terriblement... mais la raison me ramène à mes prières qui trouveront un écho auprès du Maître des cieux qui finira de son Glaive tranchant et lumineux par porter un grand coup à tous ceux qui n'auront pas cru en la beauté de la vie qu'il nous a donnée...
Salam, Shalom, OM...
Bon courage Pamela,
On est tous avec toi,
Avec vous!
André.
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