Sunday, February 22, 2009

Attaques d'une TV israélienne contre Jésus-Christ et Sainte Marie

Je suppose que vous avez pour la plupart entendu cette nouvelle: les récentes attaques d'une des plus importantes chaînes télévisées israéliennes (canal 10) contre les figures de Jésus-Christ et de Sainte Marie. En effet, l'humoriste israélien Yaïr Shlein avait affirmé sur le ton de la plaisanterie que les chrétiens "nient l'Holocauste, alors moi je veux nier le christianisme. Il faut que quelqu'un leur donne une leçon". En allusion à la décision du pape de lever l'excommunication qui frappait l'évêque britannique Richard Williamson qui met en doute les chambres à gaz contre les Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Des courts sketchs sarcastiques ont ensuite été diffusés dans lesquels un speaker affirme pêle-mêle que "Jésus est mort à l'âge de 40 ans parce qu'il était gros et mangeait sans arrêt le pain sacré", (escorté de photo de gros bébé puis d'un homme obèse), qu'il "n'a pas marché sur l'eau à Tibériade" et que la Vierge Marie a été "mise enceinte à l'âge de 15 ans par un copain de classe".
Les protestations n'ont pas tard
é à fuser: les évêques catholiques en Terre sainte, le Vatican, le Hezbollah au Liban, le Conseil général des Maronites, etc. Pour les évêques, ces attaques "s'inscrivent dans un contexte plus large d'attaques continues contre les chrétiens en Israël durant des années". "Il y a quelques mois seulement, des copies du Nouveau Testament ont été brûlées publiquement dans la cour d'une synagogue à Or Yehuda" près de Tel-Aviv, rappellent-ils. "Depuis des années, la chrétienté déploie beaucoup d'efforts pour faire cesser certaines manifestations d'antisémitisme mais ce sont à présent les Chrétiens en Israël qui sont victimes d'un antichristianisme latent", affirment-ils. Des médias israéliens ont rapporté quelques années plus tôt que des curés de Bethléem étaient souvent harcelés par des Juifs extrémistes, qui crachaient sur leur croix. Dans un communiqué, le bureau de presse du Saint siège a qualifié cette émission de "blasphématoire" qui a "ridiculisé" Jésus et Marie (s), exprimant " sa tristesse" de voir ainsi brocarder " ces deux enfants d'Israël" selon les termes du communiqué.

Il est triste de souligner ces attaques, mais encore plus trite de se rendre compte que ce qui touche aux symboles du Christianisme n'est pas aussi virulemment décrié au niveau mondial que ce qui touche aux symboles juifs ou islamiques. Un recul de religiosité? De ferveur ? De volonté? L'affaire des caricatures du Prophete Muhammad au Danemark avait enflammé des milliers, voire des millions d'individus ...
A une
époque dite du dialogue interreligieux et de la rencontre des cultures, il est malheureux de constater l'existence et la prolifération de l'irrespect au nom de la liberté d'expression - dans ce cas, s'agit-il d'une question de vengeance? Les moyens de critiquer constructivement une religion, une culture, des individus ou des communautés sont innombrables. Nul besoin de tourner en ridicule pour affirmer une réprobation quelconque... On voit bien qu'il s'agit de manifestation de la haine d'autrui.
Le chemin du dialogue est certes pav
é d'obstacles, notamment au Moyen-Orient, mais il est temps de lutter pour le respect réciproque avant de parler de convivialité... Heureusement que ces luttes existent, mais elles restent sous-médiatisées. Une reponsabilité incombe aux 'faiseurs de paix': celle d'oeuvrer à la diffusion d'une culture de paix, et de ne pas se contenter de travailler dans les coulisses.

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Vatican, Catholic bishops and Hizbullah allied in condemnation of Israeli TV show

By Agence France Presse (AFP)

Saturday, February 21, 2009


Catholic bishops in the Holy Land expressed outrage on Friday over what they called "repulsive attacks" on Jesus Christ and the Virgin Mary after an Israeli TV program spoofed them. Hizbullah issued a statement on Thursday condemning the show. "We, the members of the Assembly of the Catholic Bishops in the Holy Land deplore and condemn with utter dismay the repulsive attacks on our lord Jesus Christ and on his mother, the blessed Virgin Mary, carried out on Channel 10 of the Israeli television," a statement by the bishops said.
Hizbullah said it was "deeply concerned with the insults against the blessed Virgin Mary and one of our great prophets Jesus Christ."
"Hizbullah puts this heinous offense in the hands of all defenders of human rights and freedom of belief," it said. "Zionists should put an end to their racism and their ridicule of religious symbols."
Earlier this week, the private channel broadcast a series of skits, one of which suggested the Virgin Mary "was impregnated at the age of 15 by a school friend." Another said Jesus died at a young age "because he was fat" and that his excess weight would have made it impossible for him to walk on water.
In the program, Israeli comedian Yair Shlein joked that since Christians "deny the Holocaust, then I want to deny Christianity." Following protests, he later apologized to Arab Israeli Christian dignitaries.


The bishops said they viewed "this recent incident in the larger context of continuous attacks against Christians throughout Israel over the years" and called for an official investigation.
"It is unconceivable that such incidents have to occur in Israel which hosts some of the holiest shrines of Christianity," said the statement, signed by the Latin patriarch of Occupied Jerusalem as well as Armenian, Chaldean, Greek, Maronite and Syrian Catholic bishops.
The pontiff is scheduled to visit Israel in May. But the Vatican said Friday it has formally complained to the Israeli government over what it called an "offensive act of intolerance."
A statement from the Vatican press office said its representative in Israel complained to the government about the show, which was broadcast recently on private Channel 10, one of Israel's three main TV stations.
The statement said the government quickly assured the Holy See that it would intervene to interrupt the transmission and get the broadcaster to publicly apologize. - AFP, with The Daily Star


Wednesday, February 18, 2009

LA MONDIALISATION CONTEMPORAINE ET LES RELIGIONS


Par Dr. Pamela Chrabieh Badine

Les définitions de la mondialisation sont plurielles. Certains la réduisent aux échanges économiques, aux interpénétrations des marchés... D'autres y incluent toutes les dimensions humaines. Certains la taxent de phénomène récent. D'autres y voient un processus qui a commencé avec la sortie de l'Homo Sapiens de l'Afrique. La mondialisation 'contemporaine' serait donc caractérisée par deux facteurs principaux: la facilitation-croissance des transports et des moyens de communications - notamment avec les nouvelles technologies. La question qui est constamment posée par mes étudiants est la suivante: la mondialisation 'contemporaine' est-elle néfaste? Qu'en est-il des identités individuelles et collectives dont les identités religieuses? Sont-elles en voie de disparition face à l'hégémonie d'une culture 'mondiale' made in USA principalement?
Tout dépend de la conception de la mondialisation que l'on adopte. Si celle-ci est 'unitaire', la mondialistion évoque la notion d’un monde uni, d’un monde formant un village planétaire, d’un monde sans frontière. Cette conception est soutenue par des organisations ou institutions internationales - FMI, OMC et autres -, par le courant idéologique dit mondialisme et par une panoplie d'analystes - champions de l'économie de marché ou le capitalisme. L'interpénétration des cultures, religions, technologies, économies, politiques, etc. pour aboutir à ne culture mondiale, une religion mondiale, une gouvernance mondiale, une économie mondiale, un citoyen mondial... Suppression totale des frontières. En revanche, même si cette conception présenterait l’avantage de créer dans l’homme le germe de l’espoir, elle resterait cependant restrictive dans la mesure où elle négligerait les autres manifestations de la mondialisation.
La conception 'conflictuelle' - dont est issue la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington -, considère la forme actuelle de la mondialisation comme la source de nos problèmes. Concepts utilisés: l'hétérogénéité, l'incompatibilité, la fragmentation et l'intégration, l'ordre et du désordre, l'inégalité, l'exclusion, la domination, l'exploitation, des affrontements idéologiques et des relations humaines qui sont souvent régies par des rapports de force... Curieusement, la plupart des mouvements antimondialistes ou altermondialistes se basent sur cette conception. En ce sens, les religions seraient en conflit, et leur dialogue serait d'une importance majeure. Toutefois, il n'est nulle mention de leurs interactions, des échanges, des points communs (valeurs, croyances, pratiques)...
Nous proposons donc une conception de 'l'unité dans la diversité' qui tienne compte tant du commun que de la différence, des avantages et des inconvénients de la mondialisation, des conflits et des espaces de dialogue-paix. Unité ne veut pas dire uniformisation, homogénéité, disparition des particularités, mais une convivialité du pareil et du différent. En ce sens, le risque de 'perdre' son identité serait diminué, alors que la rencontre l'enrichirait en retour, lui apporterait un plus. Je ne suis donc pas d'accord avec la vision d'Olivier Roy dans son article ' Les religions a l'épreuve de la mondialisation' (21-12-2008, sur bahdja.com). Les religions ne perdent pas du terrain. Elles ne souffrent pas. Elles se transforment. Elles s'adaptent. De nouvelles dynamiques apparaissent. De nouvelles formes de religiosité. Sans ces changements, adaptations, contextualisations, etc., elles ne survivraient pas. Cela n'implique pas la disparition totale des institutions et formes 'habituelles' ou 'traditionnelles'. Il y a transmission. Et avec toute transmission, il y a ce qui reste et ce qui se transforme. A nous de savoir gérer ces mutations, en tout lieu et tout temps!



Thursday, February 12, 2009

ILAN PAPPE - GAZA'S MASSACRE

Ci-dessous un article d'Ilan PAPPE sur le 'nettoyage ethnique' de la Palestine - REFLEXION SUR LE CONFLIT ISRAEL-PALESTINIENS A GAZA.

Ilan Pappe, London Review ofBooks
<http://www.lrb.co.uk/web/14/01/2009/papp01_.html>,
14 January 2009

In 2004, the Israeli army began building a dummy Arab city in the Negevdesert. It's the size of a real city, with streets (all of them givennames), mosques, public buildings and cars. Built at a cost of $45million, this phantom city became a dummy Gaza in the winter of 2006,after Hizbullah fought Israel to a draw in the north, so that the IDFcould prepare to fight a 'better war' against Hamas in the south.When the Israeli Chief of General Staff Dan Halutz visited the site afterthe Lebanon war, he told the press that soldiers 'were preparing for thescenario that will unfold in the dense neighbourhood of Gaza City'. A weekinto the bombardment of Gaza, Ehud Barak attended a rehearsal for theground war. Foreign television crews filmed him as he watched groundtroops conquer the dummy city, storming the empty houses and no doubtkilling the 'terrorists' hiding in them.'Gaza is the problem,' Levy Eshkol, then prime minister of Israel, said inJune 1967. 'I was there in 1956 and saw venomous snakes walking in thestreet. We should settle some of them in the Sinai, and hopefully theothers will immigrate.' Eshkol was discussing the fate of the newlyoccupied territories: he and his cabinet wanted the Gaza Strip, but notthe people living in it.Israelis often refer to Gaza as 'Me'arat Nachashim', a snake pit. Beforethe first intifada, when the Strip provided Tel Aviv with people to washtheir dishes and clean their streets, Gazans were depicted more humanely.The 'honeymoon' ended during their first intifada, after a series ofincidents in which a few of these employees stabbed their employers. Thereligious fervour that was said to have inspired these isolated attacksgenerated a wave of Islamophobic feeling in Israel, which led to the firstenclosure of Gaza and the construction of an electric fence around it.Even after the 1993 Oslo Accords, Gaza remained sealed off from Israel,and was used merely as a pool of cheap labour; throughout the 1990s,'peace' for Gaza meant its gradual transformation into a ghetto.In 2000, Doron Almog, then the chief of the southern command, beganpolicing the boundaries of Gaza: 'We established observation pointsequipped with the best technology and our troops were allowed to fire atanyone reaching the fence at a distance of six kilometres,' he boasted,suggesting that a similar policy be adopted for the West Bank. In the lasttwo years alone, a hundred Palestinians have been killed by soldiersmerely for getting too close to the fences. From 2000 until the currentwar broke out, Israeli forces killed three thousand Palestinians (634children among them) in Gaza.Between 1967 and 2005, Gaza's land and water were plundered by Jewishsettlers in Gush Katif at the expense of the local population. The priceof peace and security for the Palestinians there was to give themselves upto imprisonment and colonisation. Since 2000, Gazans have chosen insteadto resist in greater numbers and with greater force. It was not the kindof resistance the West approves of: it was Islamic and military. Itshallmark was the use of primitive Qassam rockets, which at first werefired mainly at the settlers in Katif. The presence of the settlers,however, made it hard for the Israeli army to retaliate with the brutalityit uses against purely Palestinian targets. So the settlers were removed,not as part of a unilateral peace process as many argued at the time (tothe point of suggesting that Ariel Sharon be awarded the Nobel peaceprize), but rather to facilitate any subsequent military action againstthe Gaza Strip and to consolidate control of the West Bank.After the disengagement from Gaza, Hamas took over, first in democraticelections, then in a pre-emptive coup staged to avert an American-backedtakeover by Fatah. Meanwhile, Israeli border guards continued to killanyone who came too close, and an economic blockade was imposed on theStrip. Hamas retaliated by firing missiles at Sderot, giving Israel apretext to use its air force, artillery and gunships. Israel claimed to beshooting at 'the launching areas of the missiles', but in practice thismeant anywhere and everywhere in Gaza. The casualties were high: in 2007alone three hundred people were killed in Gaza, dozens of them children.Israel justifies its conduct in Gaza as a part of the fight againstterrorism, although it has itself violated every international law of war.Palestinians, it seems, can have no place inside historical Palestineunless they are willing to live without basic civil and human rights. Theycan be either second-class citizens inside the state of Israel, or inmatesin the mega-prisons of the West Bank and the Gaza Strip. If they resistthey are likely to be imprisoned without trial, or killed. This isIsrael's message.Resistance in Palestine has always been based in villages and towns; whereelse could it come from? That is why Palestinian cities, towns andvillages, dummy or real, have been depicted ever since the 1936 Arabrevolt as 'enemy bases' in military plans and orders. Any retaliation orpunitive action is bound to target civilians, among whom there may be ahandful of people who are involved in active resistance against Israel.Haifa was treated as an enemy base in 1948, as was Jenin in 2002; now BeitHanoun, Rafah and Gaza are regarded that way. When you have the firepower,and no moral inhibitions against massacring civilians, you get thesituation we are now witnessing in Gaza.But it is not only in military discourse that Palestinians aredehumanised. A similar process is at work in Jewish civil society inIsrael, and it explains the massive support there for the carnage in Gaza.Palestinians have been so dehumanised by Israeli Jews ? whetherpoliticians, soldiers or ordinary citizens ? that killing them comesnaturally, as did expelling them in 1948, or imprisoning them in theOccupied Territories. The current Western response indicates that itspolitical leaders fail to see the direct connection between the Zionistdehumanisation of the Palestinians and Israel's barbarous policies inGaza. There is a grave danger that, at the conclusion of 'Operation CastLead', Gaza itself will resemble the ghost town in the Negev.
Ilan Pappe is chair of the history department at the University of Exeter and co-director of the Exeter Centre for Ethno-Political Studies. The Ethnic Cleansing of Palestine came out in 2007.