Monday, June 15, 2009

Le rôle des médias dans la dynamique communautaire au Liban

Par Julien Saada, chercheur sur l’axe Moyen-Orient de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques.

Pour comprendre les contradictions et les fractures qui parcourent le Liban, il est nécessaire de connaître la complexité de ses médias. Il existe en effet un rapport étroit entre le communautarisme et l’état de la télévision au Pays du cèdre, tant la notion de média national n’existe pas. L’avènement et le développement des réseaux satellitaires dans un si petit pays, composé de 4 millions d’habitants, a rapidement contribué à la mainmise des partis politiques sur les médias. L’ambiguïté de ces outils médiatiques, mélangeant souvent information et propagande, n’est d’ailleurs pas passée inaperçue ces dernières années, en particulier lors des affrontements intra-libanais au mois de mai 2008. Le Premier Ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem al-Thani, avait même lancé un avertissement à l’issue de la signature des accords de Doha, le 25 mai 2008, demandant aux médias libanais de « calmer les esprits plutôt que de susciter une escalade (1) ». Le gouvernement avait d’ailleurs mis en place une loi demandant une diminution de la propagande. Au lendemain du résultat de ces élections législatives, les premières conclusions indiquent que cette loi n’a pas été respectée, à tel point que les derniers jours de la campagne électorale ont donné lieu à une surenchère verbale de la part des différents leaders politiques. Surenchère qui s’est vite reflétée au sein du paysage médiatique libanais. Au-delà du confessionnalisme, les médias au Liban répondent irrémédiablement à un contexte politique et économique, qui rend très difficile la vision d’un panorama médiatique neutre et objectif pour l’avenir. Les médias libanais ne représentent-ils pas, après tout, la structure politique si complexe de ce pays ?

Développement d’un nouveau paysage médiatique

Suite aux accords de Taëf de 1989, le paysage médiatique libanais a pu se développer grâce aux nouvelles technologies d’information et de communication tout en restant fidèle à ses conceptions communautaires (2). Les médias libanais resteront pourtant encore marqués par une autocensure, en particulier lorsque était abordée la question de la présence syrienne au sein du pays. La véritable rupture va se situer au lendemain de l’adoption par le conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 1559, visant en particulier la politique d’ingérence de Damas, par la stipulation entre autres du retrait de toute présence étrangère au Liban (3). L’attentat contre l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005, va être perçu par une partie des libanais comme une conséquence directe de cette résolution, et va ainsi accentuer profondément la division des médias au sein du pays, qui deviendront dès lors de véritables organes de propagandes des deux camps opposés : la coalition du 14-Mars et le camp dit du 8-Mars. La coalition du 14-Mars, constituée après l’assassinat de Rafic Hariri, prône un Liban indépendant des problèmes régionaux, s’appuyant sur une aide internationale tout en restant dans un environnement arabe. Ses soutiens médiatiques vont être représentés par Future TV, propriété de la famille Hariri et porte-parole de la communauté sunnite au Liban. La Lebanese Broadcasting Corporation (LBC) qui sert de relais médiatique à la communauté chrétienne maronite, est aujourd’hui l’une des chaînes privées les plus importantes du pays à travers sa visibilité et son poids financier (4). Cette campagne électorale marque également le retour de la chaîne Murr TV, fermée en 2002 sous pression syrienne et qui fit son retour le 31 mars 2009 suite à un amendement parlementaire. La chaîne est sous la propriété de Gabriel El-Murr, représentant grec orthodoxe dans la région du Metn et qui est resté proche des idées du 14-Mars tout au long de la campagne. Parmi les médias symbolisant l’opposition, ou plus précisément le courant dit du 8-Mars, se distingue en premier lieu la chaîne Al-Manar, qui est l’organe de presse du Hezbollah, dont les membres utilisent régulièrement le terme « média de la résistance ». La National Broadcasting Corporation (NBN), représente pour sa part le mouvement chiite Amal de Nabih Berri, également président du parlement et qui a toujours été lié historiquement à Damas. La chaîne Orange TV (OTV), nouveau-né du paysage médiatique libanais, a été créée quant à elle par le Courant Patriotique Libre (CPL) du général Michel Aoun. À ce panorama peut également s’ajouter la News TV (NTV), qui n’a jamais appartenu à un leader politique, mais qui, par son obédience communiste et panarabe, se rapproche plutôt de l’opposition.

Un clivage dangereux

Ces chaînes, qui ont largement pris de l’ampleur lors de la crise politique suscitée par la résolution 1559, influencèrent profondément la division des deux camps à travers leurs discours. Les médias appartenant à la famille Hariri n’hésitèrent pas à accuser certaines formations de l’opposition de complicité dans les attentats contre l’ancien Premier ministre, alors que les médias de l’opposition diffusèrent des propos similaires accusant la coalition du 14-Mars d’être des agents à la solde d’Israël et des États-Unis. Au fil du temps, cette propagande médiatique – à travers journaux et débats politiques – a contribué à construire l’image stéréotypée d’un « autre » libanais, dangereux par définition et constituant une menace importante à l’encontre du pays (5). C’est dans ce contexte que les locaux de la Future TV – représentant la famille Hariri – ont été attaqués par des militants de l’opposition (6). L’utilisation en miroir d’une rhétorique agressive a remis au goût du jour les tensions entre les communautés et a finalement débouché sur un clivage sans précédent en mai 2008 avec de nouveaux affrontements entre les milices. Les médias libanais ne peuvent être bien sûr tenus entièrement responsables des différentes crises politiques qui secouèrent le pays. Mais il se peut que leur traitement partial de l’information ait contribué à l’accélération de ces tensions. Dans le cadre des dernières élections, la leçon n’a finalement pas été retenue, puisqu’en dépit d’une loi post-Doha destinée à diminuer la propagande, les derniers jours de la semaine électorale ont démontré un clivage médiatique fort, symbole du confessionnalisme libanais. Quelques jours avant les résultats du scrutin législatif du 7 juin, un présentateur de la chaîne LBC annonça que le pays risquait de tomber sous la coupe de Mahmoud Ahmadinejad, avant de diffuser une conférence de presse de Samir Geagea, leader des Forces Libanaises, évoquant les mêmes propos. Dans le même temps, sur la chaîne du Hezbollah Al-Manar, un « spécialiste » déclara que les États-Unis avaient le projet de faire du Liban un protectorat américain à l’image de Porto Rico. L’émission télévisuelle en profita pour diffuser des images du vice-président américain Joseph Biden lors de sa courte visite à Beyrouth. La station satellitaire News TV choisit d’évoquer l’arrestation du Colonel Mansour Diab, qui a été accusé d’espionner pour le compte d’Israël. La chaîne diffusa, juste après, une conférence de presse de Hassan Nasrallah, Secrétaire général du Hezbollah, qui en appelait à la peine de mort pour toutes les personnes accusées d’espionner au service des intérêts de l’État hébreu. Un présentateur évoqua par la suite la volonté « d’Israël de contrôler le résultat de ces élections ». Enfin, la Future TV, symbole de la famille Hariri, ne put s’empêcher de consacrer une couverture spéciale aux révélations du journal allemand Der Spiegel, qui fit référence à des sources accusant des membres du Hezbollah d’être derrière l’attentat qui coûta la vie à l’ancien Premier Ministre (7). Ces exemples restent représentatifs de l’impossibilité qu’ont les médias libanais à faire preuve d’objectivité et de neutralité, au risque de desservir les intérêts des différents leaders politiques. Néanmoins, le contexte politique n’explique pas tout. Un marché publicitaire aussi petit que celui du Liban, partagé entre une dizaine de chaînes de télévision locales, sans compter les médias satellitaires, une quinzaine de journaux, ainsi qu’une cinquantaine de magazines ne peut suffire à financer l’ensemble du paysage médiatique libanais, en particulier lorsqu’on sait que le budget moyen d’une chaîne de télévision s’élève à environ 25 millions de $ par an (8). Pour émettre, les médias ont nécessairement besoin du soutien financier d’investisseurs extérieurs. Une situation qui arrange, en conclusion, l’ensemble des représentants politiques.

Une alternative avec les nouveaux médias ?

Cette campagne électorale a également été très marquée par la présence des nouveaux médias, dont notamment le phénomène de l’Internet participatif via l’utilisation de plateformes comme Facebook, YouTube, Twitter entre autres. De nombreux sites Web ont effectivement vu le jour en 2006, après la guerre du mois de juillet qui avait opposé le Hezbollah aux forces de défense israéliennes. Ces sites sont aujourd’hui régulièrement consultés par la population libanaise et sont cités à de nombreuses reprises, à travers la presse ou la télévision. Pour le moment, ce phénomène Internet reste calqué sur le modèle médiatique libanais, puisque la plupart de ces nouveaux sites, bien que se présentant sous un format « indépendant », restent financés et affiliés à un parti politique ou à une communauté (9). Il en est de même pour l’Internet participatif, qui servit d’outil marketing pour la plupart des candidats aux élections parlementaires. C’est en effet un outil au coût très peu élevé, qui n’est pas encore sous le contrôle de la loi et qui permet de joindre beaucoup de monde, notamment la diaspora libanaise (10). Cependant, une voix alternative, mais bien qu’encore minoritaire, commence à se développer à travers les blogs et les nouveaux réseaux sociaux. L’installation de l’Internet rapide, ainsi que l’utilisation massive des téléphones portatifs intégrant une mini-caméra vidéo, permettent à la population libanaise de témoigner sur son environnement et de mettre en place un nouveau journalisme dit « citoyen » qui aurait une vocation plus indépendante. Ce phénomène reste encore marginal, mais bénéficie d’un développement rapide qui serait susceptible à l’avenir de mettre en échec les médias traditionnels. Néanmoins, il est clair que la maturité du paysage médiatique libanais passera avant tout par une maturation de la vie politique au Liban. Au cours de cette campagne électorale, la surenchère verbale et les tensions étaient visibles, mais a au moins eu l’avantage de ne pas déboucher sur de nouveaux affrontements entre communautés. C’est déjà un premier pas.

(1) Jamil Abou Assi, « Les médias libanais : entre confessionnalisme et recherche de crédibilité », Confluences Méditerranée, n’69, printemps 2009.
(2) C’est en particulier l’événement de la guerre civile qui a éclaté en 1975, qui a marqué l’avènement des médias aux services des milices. La relative stabilité que le Liban ait connue précédemment avec le gouvernement de Fouad Chéhab (1958-1964) avait permis la création d’une chaîne publique : Télé Liban.
(3) La résolution 1559 a été adoptée le 2 septembre 2004 par le Conseil de sécurité de l’ONU, et stipulait le retrait de toutes les troupes étrangères du pays, le désarmement de toutes les milices et l’organisation d’élections présidentielles hors de toute ingérence étrangère.
(4) A noter que la chaîne a été crée par les phalanges libanaises et a servi au départ, pendant la guerre civile comme organe de presse des Forces Libanaises. Voir Jamil Abou Assi, loc.cit.
(5) Jamil Abou Assi, ibid.
(6) Voir Paul Cochrane, « Lebanon media battle », Arab, Media & Society, September 2008, adresse :
http://www.arabmediasociety.com/articles/downloads/20080929132929_AMS6_Paul_Cochrane.
pdf. Voir également Paul Cochrane, “Lebanon’s Media Sectarianism”, Arab, Media & Society, may 2007, adresse :
http://www.arabmediasociety.com/articles/downloads/20070520151707_AMS2_Paul_Cochrane.
pdf
(7) Jamal Dajani, “Lebanese TV confuse voters”, The Huffington post, 29 mai 2009, adresse :
http://www.huffingtonpost.com/jamal-dajani/lebanese-tv-confuses-vote_b_209048.html
(8) Entretien avec Jihad Bittar, “L’atelier des medias”, RFI.fr, émission du 30 avril 2009, adresse : http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/emission-n803-campagne
(9) Ces sites Web bénéficient d’un soutien financier considerable. Certain site présente même une rédaction regroupant 150 personnes. Voir Jihad Bittar, « L’atelier des médias », op.cit.
(10) Entretien avec Dr. Pamela Chrabieh Badine, chercheure et chargée de cours-enseignante à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth au Liban (USEK aussi).

Thursday, June 11, 2009

Élections libanaises. Un système politique captif des jeux d’influence

Par Aziz Enhaili
Article paru sur Tolerance.ca

Le Liban est un pays profondément divisé. Une donne qui facilite les manipulations du système politique par des acteurs politiques domestiques et fait du pays l'otage de jeux d'influence de puissances régionales et internationales. Les élections législatives de juin 2009 n'ont pas échappé à cette donne. Une illustration d'un aveuglément géopolitique dangereux.

Le 7 juin dernier, les Libanais ont eu rendez-vous avec les urnes pour choisir à la majorité simple leurs 128 députés parmi les 587 candidats qui se sont présentés dans 26 circonscriptions électorales. Au-delà de cette multitude, deux alliances se regardaient en chiens de faïence. La première, celle de la majorité sortante, porte le nom de l'«Alliance du 14 Mars». La seconde coalition, celle de l'opposition, porte le nom d'«Alliance du 8 Mars». Cette dernière est nommée d'après la date de la «Révolution du cèdre» (2005), version locale et limitée des «révolutions d'orange», qui a débouché le 26 avril 2005 sur le retrait des forces militaires syriennes du pays. Au diapason de la résolution 1559 adoptée le 2 septembre 2004 par le Conseil de sécurité de l'Onu, dans le sillage d'un enthousiasme débordant des présidents américain et français d'alors. Du jamais vu depuis le déclenchement de la guerre d'Irak au printemps 2003.

«L'Alliance du 14 Mars» est une coalition de partis politiques et de personnalités indépendantes hostiles à l'influence syrienne au Liban. Le député Saad Hariri, chef du Courant du futur et fils de Rafic Hariri, ancien premier ministre assassiné (14 février 2005), est son principal dirigeant et interface avec le monde extérieur. Cette coalition regroupe principalement les représentants d'une partie importante de trois communautés: les musulmans sunnites, les chrétiens maronites et les musulmans druzes. Si le chef maronite du Mouvement patriotique libre (MPL), le général à la retraite Michel Aoun, a quitté le camp anti-syrien avant les élections législatives de 2005, d'autres leaders, comme le druze Walid Joumblatt (Parti socialiste progressiste) et les maronites Samir Geagea (Forces libanaises) et l'ancien président de la république, Amine Gemayel (Phalanges libanaises), y sont restés. Au parlement sortant, ses 72 sièges (56%) ont permis à cette coalition d'être majoritaire.

L'assassinat de quelques-unes de ses figures de proue (Pierre Gemayel, Antoine Ghanem, Georges Haoui, Gibrane Tueni, Walid Aido) n'a pas changé ce rapport de forces avec le camp adverse. Il a même radicalisé ses positions anti-syriennes.

«L'Alliance du 8 Mars» est une coalition de plusieurs partis politiques opposés au gouvernement de l'«Alliance du 14 Mars». Elle favorise le rapprochement avec la Syrie. Elle est nommée en référence à la journée où 400.000 personnes ont manifesté, à Beyrouth, suite à l'appel des partis chiites Hezbollah et Amal, en faveur de la Syrie. À cette occasion, les ténors de cette coalition ont remercié Damas pour son rôle dans la «pacification» et la stabilisation du pays, et lui ont demandé d'aider la résistance libanaise contre les forces d'occupation israéliennes. Ses principales composantes étaient au départ le Hezbollah (Parti de Dieu), le Mouvement Amal, le Parti communiste libanais, le Parti socialiste arabe, le Parti nationaliste social syrien, le Parti démocratique arabe, le Parti démocratique libanais et le Mouvement Marada. Avant d'être rejointes en 2006 par le MPL d'Aoun. Le même général qui avait tourné en 1989 les armes contre les forces militaires syriennes stationnées au Liban, avant de partir en exil en France pour de longues années. Sans oublier sa participation à la «Révolution du cèdre». Au Parlement sortant, cette alliance d'opposition détenait 56 sièges (43%).

Parmi ces différentes composantes du camp d'opposition, le Hezbollah occupe une place à part sur l'échiquier national et régional.

Avec l'invasion israélienne en 1982 et la brutalité de son occupation notamment au Sud-Liban, la communauté chiite s'est dotée d'une nouvelle formation politico-militaire pour chasser l'envahisseur. Le Hezbollah a bénéficié d'un appui syrien et d'une importante aide politique, militaire et financière iranienne.

Si les forces armées de plusieurs pays arabes (Égypte, Syrie et Jordanie) n'avaient jamais réussi, à quatre reprises (1948, 1967, 1972 et 1982), à triompher de l'armée israélienne, le Parti de Dieu l'a en revanche fait à deux reprises. Il a d'abord chassé Tsahal du sud du Liban en 2000. Il l'a ensuite défait en 2006. En échouant à atteindre quelque objectif stratégique que ce soit lors de cette guerre, Tsahal a perdu son pouvoir de dissuasion au niveau régional. Ainsi, la défaite et la peur ont changé de camp. Et du coup, le Hezbollah et son chef charismatique Hassan Nasrallah se sont mérité une popularité au-delà des frontières communautaires et même au-delà des frontières du pays. Ces victoires militaires ont de plus renforcé le poids de cette formation islamo-nationaliste au sein de la communauté chiite.

Si le Hezbollah figure sur les listes américaine et canadienne des organisations terroristes, il est à la fois parti politique légal et milice armée. Il est représenté au parlement libanais et siégeait jusqu'à une date récente au gouvernement. Il dispose de son propre groupe de médias, incluant une chaîne satellitaire (al-Manar). Il fournit des services sociaux et des aides économiques aux nécessiteux oubliés de la coalition sunnite-maronite au pouvoir à Beyrouth, la capitale du pays.

Mais, comme le système politique libanais ne s'est pas ajusté au nouveau rapport de forces sur le terrain national et régional, il fallait s'attendre à ce qu'il se trouve «grippé». Et c'est se qui est arrivé en 2008, quand les miliciens du Parti de Dieu ont pris le contrôle de pans entiers de Beyrouth. Mais grâce notamment à la médiation du Qatar, le dynamique émirat du Golfe Arabo-Persique, on a réussi à débloquer la situation (accord Doha de mai 2008). À défaut d'un réel Taëf II, cette accalmie risque d'être de courte durée!

Au-delà du Liban, le Hezbollah bénéficie de l'appui de la Syrie et (surtout) de l'Iran. Deux bêtes noires des États-Unis et d'Israël.

L'enjeu de ces élections était avant tout de savoir si le Hezbollah allait en sortir victorieux. Était également (et par conséquent) en jeu l'avenir politique de Saad Hariri, chef du bloc parlementaire du Courant du futur et figure principale de la coalition anti-syrienne. On craignait qu'une victoire du Parti de Dieu ne provoque à la fois le gel de l'aide américaine, notamment militaire, le retrait des investissements des pays du Golfe, Arabie saoudite en tête. Provoquant au passage l'isolement du pays, l'effondrement de la livre libanaise et une crise économique sans précédent. Sans oublier une nouvelle aventure militaire israélienne pour «venger» la défaite de 2006.

Pour éviter une telle issue inquiétante, une affluence record d'électeurs avait pris d'assaut les bureaux de vote. Même des Libanais expatriés sont rentrés exprès pour accomplir leur devoir civique. Ce taux de participation s'est élevé à 54%. Du jamais vu depuis vingt ans. Mais si le «pire» est évité, le rapport de forces parlementaires n'a quasiment pas changé: 71 sièges (55%) pour la majorité sortante contre 57 pour l'opposition.

L'Occident, Israël et les puissances arabes sunnites du Moyen-Orient ont accueilli ces résultats avec soulagement. Cette «victoire» est également en quelque sorte la leur. Ne s'étaient-ils pas mobilisés pour venir en aide à «leur» camp, chacun à sa façon? L'Arabie saoudite, n'a-t-elle pas laissé entendre, à travers notamment sa presse à Londres et ailleurs, qu'une victoire du Parti de Dieu la conduirait à réviser sa politique libanaise, notamment dans le domaine économique. Le vice-président américain Joe Biden n'a-t-il pas, lors de sa visite de Beyrouth, annoncé qu'une telle issue amènerait son pays à mettre automatiquement un frein à son ouverture politique et un terme à son engagement au profit de la modernisation des forces armées?

Une des raisons principales de la mobilisation des alliés de facto et de jure arabes et occidentaux en faveur de la coalition anti-syrienne réside dans la crainte qu'une victoire du Hezbollah ne soit interprétée comme un signe supplémentaire de l'avancée irrésistible du «croissant chiite» dans une région où un «choc» entre chiites et sunnites est à craindre. Ces puissances pro-Hariri souhaitaient instrumentaliser sa coalition contre le puissant Hezbollah. Un mouvement politico-militaire perçu comme un avant-poste du déploiement de la stratégie hégémonique de l'Iran dans la région. Ce pays est soupçonné de vouloir se doter secrètement de l'arme nucléaire. Sans oublier le fait que les déclarations controversées de son actuel président Mahmoud Ahmadinejad relativement à Israël et à la Shoah ne font rien pour apaiser les esprits de la communauté internationale.

Avec la volonté d'ouverture affichée par l'administration de Barack Obama envers l'Iran et la Syrie, un changement marquant par rapport à son prédécesseur, cette hostilité manifestée à l'égard du Hezbollah paraît toutefois incongrue. Est-ce pour faire plaisir à Israël et aux alliés arabes sunnites? Ou est-ce la fermeté avant de tendre la main? Mais en cas de «Grand bargain» avec l'Iran et l'intégration de la Syrie dans le nouveau jeu américain en émergence, le Hezbollah perdra largement de son utilité pour ces deux «parrains» et de son pouvoir de nuisance dans la région. En attendant un tel développement marquant les relations internationales, la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad cet été s’accompagnera du maintien des liens entre son pays et le Parti de Dieu. Sans doute, le Hezbollah fera partie des cartes à jouer dans le jeu de marchandage entre Téhéran et Washington.

Maintenant que l'issue des élections de juin est connue, que va faire la coalition victorieuse et surtout que fera le Hezbollah? Saad Hariri deviendra-t-il le nouveau premier ministre ou Fouad Siniora y rempilera-t-il? Et puis quel sera la politique des États-Unis dans ce pays? Le chef incontesté du Courant du Futur, le milliardaire Saad Hariri aimerait devenir le nouveau premier ministre. Mais comme il est trop marqué politiquement, une telle décision apporterait rapidement des soubresauts non nécessaires. À court terme, Siniora apparaît comme le candidat le mieux placé pour être (de nouveau) premier ministre. Et pour cause. Il a l'appui de son camp et bénéficie de la confiance des parrains américain et saoudien.

Au sein du bloc de l'opposition, on constate déjà une différence d'appréciation de l'après-7 juin. À titre d'exemple, le CPL d'Aoun s'est dit prêt à travailler avec la coalition gagnante. Mais si de son côté le Hezbollah n'est pas en principe fermé à l'idée de participer à un gouvernement d'union nationale, il continue en revanche d'exiger, pour son camp, le «tiers de blocage», c'est-à-dire dix portefeuilles (sur trente), plus un maroquin. C'est le moyen trouvé par le Parti de Dieu pour empêcher le gouvernement d'agir à l'encontre de ses intérêts. Ce droit de véto lui permettrait par exemple d'empêcher le gouvernement de dissoudre sa milice, emblème et source de sa puissance. D'où une possibilité de blocage de la situation politique du pays pouvant déboucher sur une nouvelle crise politique. À cet égard, rappelons-nous que cette exigence est demandée à la fois par la majorité sortante, les accords de Taëf et la communauté internationale. Ce droit de véto pourrait donc paralyser le fonctionnement normal du gouvernement. Sans oublier le mécontentement de pays comme les États-Unis et l'Arabie saoudite.

Mais une chose est sûre, pour éviter de désarmer ses miliciens, le Hezbollah se servira de différents arguments, dont la défense du territoire libanais face à Tsahal et la libération des fermes de Chebaa. Il s'agit d'un petit territoire de 14 km sur 2,5, sans importance stratégique, que l'ONU, tout comme Israël, considère comme territoire syrien. L'argument de l'occupation israélienne des territoires palestiniens et la nécessaire «solidarité arabe» avec la résistance nationale de ce peuple pourrait elle aussi fonctionner à plein régime dans le même sens.

Si la victoire symbolique du camp pro-occidental de Hariri est une bonne nouvelle pour l'administration de Barack Obama, il reste de voir la composition politique du nouveau gouvernement, sa politique étrangère et le type de ministères qui pourraient revenir à des représentants du Hezbollah, avant de voir affluer l'aide américaine. Mais parions que si le Hezbollah participait à un gouvernement d'union nationale, il n'obtiendrait aucun portefeuille de souveraineté (Affaires étrangères, Intérieur, Défense). Un bon gage à donner aux États-Unis et à leurs alliés dans la région.

Lors des élections législatives libanaises de juin 2009, deux blocs politiques, l’«Alliance du 14 Mars» versus l’«Alliance du 8 Mars», se sont affronté. Si le camp prosyrien a vu la victoire symbolique lui échapper, il n’a pas dit son dernier mot. Si ses adversaires domestiques et étrangers s’en sont réjouis, il est trop tôt pour vraiment se régaler.

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Iran. Les raisons de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad

par Aziz Enhaili

Jamais une élection à la présidence de la République islamique d'Iran n'avait autant alimenté l'intérêt de la communauté internationale que celle de cette année. Comme il y a quatre ans, le courant conservateur de l'élite politique de ce pays (et donc Mahmoud Ahmadinejad) en est le grand vainqueur.

Cette victoire s'explique par trois facteurs : d'abord, la division du camp pragmatique, ensuite la démobilisation de l'électorat «réformateur», enfin la menace d'attaques militaires israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes. Un résultat riche de dangers et d'opportunités.

L'élection présidentielle iranienne du 12 juin de cette année est marquante à plusieurs titres. Elle intervient dans un nouveau contexte international marqué par l'élection de Barack Hussein Obama comme nouveau président américain et par ses ouvertures vis-à-vis du monde musulman, incluant la «République islamique d'Iran», où il voudrait trouver des partenaires («Obama en Égypte : les enjeux de sa visite»). Sans oublier à la fois l'arrivée au pouvoir à Jérusalem d'une coalition de droite nationaliste et d'extrême droite hostile au régime des mollahs iraniens, et «l'échec» électoral il y a quelques jours seulement du Hezbollah libanais, l'allié par excellence de Téhéran à Beyrouth («Élections libanaises. Un système politique captif des jeux d’influence»).

En raison des déclarations controversées du président iranien sortant et de sa rhétorique agressive en matière de politique étrangère, le monde retenait son souffle, en attendant l'issue des élections de cette année. Nombreuses sont les puissances dans la région et dans le reste du monde qui espéraient voir Mahmoud Ahmadinejad battu. Tout comme une partie de l'électorat de son pays. C'est dire combien ce personnage avait réussi «l'exploit» de polariser non seulement son pays mais également le reste du monde à propos de son personnage. C'est pour ces raisons que cette élection avait toutes les apparences d'un référendum à son propos.


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Sortie de crise en Iran

Les opposants à la réélection de Mahmoud Ahmadinejad comme président de l'Iran («Iran: Les raisons de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad») ont réussi à faire de ce résultat un produit «radioactif» pour le régime théocratique.


Ce résultat a jeté une lumière crue sur la polarisation de la société iranienne entre les avocats du changement et les tenants du statu quo. Ce même clivage se retrouve également à l'intérieur du régime lui-même. Toute gestion à courte vue de cette crise sera néfaste pour le régime islamiste et le pays.

Les tenants du changement forment une coalition hétéroclite (jeunes, femmes, intellectuels, professions libérales, une partie du clergé…). Cette hétérogénéité peut être à la fois une source de force et de faiblesse. Tout dépend des acteurs clés de cette sensibilité, des objectifs recherchés, des stratégies de mobilisation privilégiées, du contexte de déploiement et de l'enchaînement des événements en cours.

Plus d'une semaine s'est écoulée depuis l'annonce des résultats officiels. Pourtant la mobilisation à Téhéran et dans des villes importantes (Chiraz, Ispahan…) ne faiblit pas. Malgré les menaces du Guide suprême à l'endroit des contestataires et l'interdiction des manifestations. La question qui se pose maintenant est de savoir si ce mouvement va s'essouffler avec le temps ou s'il va au contraire, pour cause de répression excessive, s'élargir et se radicaliser, provoquant à terme la chute du régime islamique. Autrement dit, sommes-nous face à une «révolution orange» ou tout simplement à l'expression spontanée et éphémère d'une réaction de colère pour une victoire «réformiste» («Iran : Mir-Hossein Moussai, un dirigeant réformateur ?») jugée volée?

«Révolution orange»?

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Sunday, June 07, 2009

Elections Liban 2009: RESULTATS

Il va falloir attendre les résultats des élections législatives au Liban, et non pas se précipiter dans l'annonce de la victoire, que ce soit dans tel camp ou l'autre. D'ailleurs, les nouvelles furent suspendues depuis 2 ou 3h du matin. Le ministre de l'intérieur Ziad Baroud devrait déclarer les chiffres officiels d'ici quelques heures. Le taux de participation a dépassé les 50% - moyenne générale -, notamment dans les régions les plus compétitives. La démocratie fut au rendez-vous, du moins une certaine forme de démocratie - consociative -, et un visage particulier de cette démocratie - les élections. Toutefois, les limites inhérentes sont nombreuses: la quasi-absence de députées femmes, la non-représentation adéquate des minorités - religieuses, ethniques, linguistiques etc. -, l'absence de voix indépendantes ou de voix alternatives aux coalitions politiques du 8 et du 14 mars, l'absence de voix véritablement pluralistes - toutes les autres sont dichotomiques: 'eux'/'nous'; 'mal'/'bien'; 'agents de l'externe'/'militants pour le Liban'; etc -, la corruption - beaucoup d'émigrés et de Libanais vivant en permanence au Liban furent payés pour voter -, les infractions durant l'opération de vote, etc.

Quels que soient les résultats, quel que soit le camp qui 'gagnerait', cette 'victoire' ne serait que relative et partielle. En fait, il n'existe pas de réelle victoire, car la gestion de la diversité au Liban se base sur le consensus confessionnel-politique selon des quotas spécifiques et non sur la loi du nombre. Il n'existe pas de réelles majorité-minorité lorsqu'on parle des camps du 8 et 14 mars. Il s'agit de deux majorités, ou alors de deux minorités - avec la majorité qui est constituée de l'ensemble de ceux qui n'ont pas voté vivant sur le sol libanais, des millions de Libanais émigrés qui n'ont pu voter - n'oublions pas que cette diaspora dépasse de loin les 3-4 millions de Libanais qui vivent en permanence au Liban -, de ceux qui ont voté 'carte blanche', etc. Une majorité minorisée!!!

Quels que soient les résultats, nous devrons faire face aux problématiques suivantes, lesquelles n'ont pas changé: la gestion de la diversité en crise, la crise économique et sociale, la guerre continue avec Israel, la gestion des relations externes en crise - ingérences étrangeres excessives -, la discrimination, les injustices, le bafouement des libertés, l'absence d'une mémoire et d'une histoire nationales unifiées, l'absence d'une citoyenneté et d'une identité communes, les retombées des politiques régionales et internationales et le statut d'Etat-tampon, le néo-féodalisme, le clanisme, la corruption, la za'ama, la crise environnementale, etc.

Donc, 8 ou 14, n'implique absolument aucun changement. A notre humble avis, nous nous trouvons encore dans le cercle vicieux de la guerre, les faiseurs de guerre sont 'nos' leaders et nous les laissons faire, la culture de la guerre sévit dans les esprits et les coeurs. Rien n'a changé et rien ne changera si tel camp ou l'autre emporte quelques sieges de plus. La véritable lutte pour le changement, pour la reconstruction, se situe ailleurs... C'est cet 'ailleurs' que les Libanais devraient saisir, sinon, ils perdront leur pays, leur existence, leur avenir et leurs ennemis écriront leur histoire, tout comme ce qui s'est passé avec certains de leurs fameux prédécesseurs, les Cananéens, nommés Phéniciens par les Grecs!

Thursday, June 04, 2009

Barack Obama en Egypte - Barack Obama in Egypt

Ci-dessous un article de Aziz Enhaili. Je vous le recommande vivement:

Obama en Égypte : les enjeux de sa visite

Le 4 juin, Barack H. Obama prononcera, à partir de l'Égypte, un discours majeur à l'adresse du monde islamique. Cette initiative inédite pour un président américain suscite de nombreuses questions concernant le lieu choisi pour le faire et le contenu de ce discours.

Le jeudi 4 juin, Barack H. Obama se rendra pour la première fois en Égypte en tant que président américain. Il y arrivera au lendemain de sa visite de l'Arabie saoudite. Il délivrera à partir de l'Université du Caire un message attendu de tous depuis l'annonce de son élection le 4 novembre dernier. Il s'agit d'un discours considéré comme un message majeur adressé à l'ensemble du monde islamique.

Ce discours est une étape supplémentaire de la campagne publique de la nouvelle administration américaine, destinée à séduire le monde islamique. Cette nouvelle manche intervient après le discours d'investiture de Barack Hussein Obama, le 20 janvier, comme nouveau président, un moment historique au cours duquel, pour la première fois dans l'histoire américaine et occidentale, un dirigeant élu de premier ordre n'a hésité ni à mentionner un prénom de consonance étrangère, ni à reconnaître l'apport notamment des musulmans (et donc de l'islam) à la grandeur de son pays. À cette déclaration historique s'ajoutent également l'entrevue accordée par Obama à l'importante chaîne arabe de télévision satellitaire Al-Arabiyya, son discours en Turquie où il a déclaré devant les parlementaires que les États-Unis «ne sont pas et ne seront jamais en guerre contre l'islam». Un message fort. Sans oublier à la fois sa décision de se retirer d'Irak et de fermer la sinistre prison de Guantanamo, son opposition à l'usage de la torture et des mauvais traitements infligés aux présumés terroristes pour «arracher» des aveux, ses ouvertures à la «République islamique» d'Iran («Les 100 jours d’Obama et le Moyen-Orient») et sa distinction claire et nette entre l'islam (à respecter comme grande religion) et le jihadisme d'Al-Qaïda (à combattre). À raison.

La ligne directrice de ces différentes initiatives fort appréciées dans le monde islamique est la volonté de Barack Obama de montrer que la politique étrangère de son pays avait changé de ton et de direction. Mais en raison d'un passif lourd, il est peu probable que l'image des États-Unis dans la région change facilement et rapidement. Pour que cela se produise, il faudrait d'abord et avant tout que Washington change non seulement de ton et de discours, mais également de politique étrangère.

En raison de son caractère inédit et du contexte de son émission, cette initiative a suscité de nombreuses questions liées notamment au lieu choisi et au contenu de ce discours.


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Monday, June 01, 2009

ELECTIONS LIBAN-LEBANON 2009

Source: L'Orient-le-Jour
02/06/2009

Voici un tableau général des 26 circonscriptions électorales, de la répartition des électeurs inscrits dans chacune d'elles et des listes qui s'y affrontent, telles que celles-ci se présentent à cinq jours de la date du scrutin.
Pour les candidatures hors listes, l'Orient-le-Jour s'est contenté de mentionner les noms dont la présence dans la bataille peut être "significative". Notez que les juifs libanais ne sont pas représentés, et pourtant, ils ont droit à un siege parlementaire selon la Constitution libanaise.

Abréviations :
Mar : Maronite
GrO : Grec-orthodoxe
GrC : Grec-catholique
ArO : Arménien-orthodoxe
ArC : Arménien-catholique
Pro : Protestant
Min : Minorités
Sun : Sunnite
Chi : Chiite
Dru : Druze
Ala : Alaouite


BEYROUTH


BEYROUTH I (Achrafieh, Rmeil, Saïfi)
Sièges : 5
1 Mar
1 GrO
1 GrC
1 ArO
1 ArC

Inscrits : 91 700
GrO : 24 000
Mar : 15 600
ArO : 15 100
GrC : 12 000
Min : 10 000
Sun : 6 000
ArC : 4 900
Pro : 2 000
Chi : 1 800

Candidats :
Liste du 14 Mars :
Michel Pharaon (GrC)
Nayla Tuéni (GrO)
Nadim Gemayel (Mar)
Jean Oghassabian (ArO)
Serge Ter Sarkissian (ArC)

Liste de l'opposition :
Issam Abou Jamra (GrO)
Massoud Achkar (Mar)
Nicolas Sehnaoui (GrC)
Freij Sabounjian (ArO)
Grégoire Kaloust (ArC)


BEYROUTH II (Medawar, Port, Bachoura)
Sièges : 4
2 ArO
1 Sun
1 Chi

Inscrits: 98 900
Sun : 29 300
ArO : 26 800
Chi : 24 800
Min : 4 000
Mar : 3 600
ArC : 3 500
GrO : 2 500
Pro : 2 300
GrC : 2 000

Candidats :
14 Mars :
Nouhad Machnouk (Sun)
Sebouh Kalbakian (ArO)

Opposition :
Hani Kobeissi (Chi)
Mardiros Jamkojian (ArO)


BEYROUTH III (Mazraa, Mousseitbé, Zokak el-Blatt, Mina el-Hosn, Ain Mreyssé, Ras-Beyrouth)
Sièges : 10
5 Sun
1 Chi
1 GrO
1 Min
1 Pro
1 Dru

Inscrits: 230 000
Sun : 158 000
Chi : 33 600
GrO : 16 300
Min : 13 100
Mar : 5 500
GrC : 5 200
Dru : 4 800
Pro : 2 600

Candidats :
Liste du 14 Mars et apparentés :
Saad Hariri (Sun)
Ammar Houri (Sun)
Tammam Salam (Sun)
Imad el-Hout (Sun)
Mohammad Kabbani (Sun)
Atef Majdalani (GrO)
Ghazi Youssef (Chi)
Nabil de Freige (Min)
Bassem el-Chab (Pro)

Liste de l'opposition :
Omar Ghandour (Sun)
Abdel-Nasser Jibri (Sun)
Ibrahim Halabi (Sun)
Mohammad Khaled Daouk (Sun)
Bahaeddine Itani (Sun)
Rafic Nasralllah (Chi)
Najah Wakim (GrO)
Raymond Asmar (Min)
Ghazi Mounzer (Sun)
Georges Ichkanian (Pro)

Divers :
Nasser Kandil (Chi)
Béchara Merhej (GrO)


LIBAN-NORD


TRIPOLI
Sièges : 8
5 Sun
1 GrO
1 Mar
1 Ala

Inscrits: 187 000
Sun : 148 500
Ala : 16 100
GrO : 12 200
Mar : 4 400
ArO : 1 900
GrC : 1 000
Min : 900
Chi : 700

Candidats :
Liste 14 Mars et indépendants :
Nagib Mikati (Sun)
Mohammad Safadi (Sun)
Samir Jisr (Sun)
Mohammad Kabbara (Sun)
Ahmad Karamé (Sun)
Robert Fadel (GrO)
Samer Saadé (Mar)
Badr Wannous (Ala)

Divers et opposition :
Misbah Ahdab (Sun) 14 Mars
Omar Karamé (Sun)
Jean Obeid (Mar)

AKKAR
Sièges : 7
3 Sun
2 GrO
1 Mar
1 Ala

Inscrits : 221 500
Sun : 141 500
GrO : 37 500
Mar : 28 100
Ala : 9 700
Chi : 2 500
GrC : 1 600


Candidats :
Liste du 14 Mars :
Riad Rahal (GrO)
Hadi Hobeiche (Mar)
Khaled Daher (Sun)
Khaled Zeherman (Sun)
Mouïne Merhabi (Sun)
Nidal Tohmé (GrO)
Khodr Habib (Ala)

Liste de l'opposition :
Wajih Baarini (Sun)
Mohammad Yehya (Sun)
Saoud Youssef (Sun)
Mikhaël Daher (Mar)
Karim Racy (GrO)
Joseph Chahda (GrO)
Moustapha Ali Hussein (Ala)


MINYÉ-DENNIYÉ
Sièges : 3
3 Sun

Inscrits: 94 500
Sun : 80 400
Gr0 : 7 800
Mar : 6 300

Candidats:
Liste du 14 Mars :
Ahmad Fatfat
Kassem Abdel-Aziz
Hachem Alameddine

Divers et opposition :
Assaad Harmouche
Jihad Samad

BÉCHARRÉ
Sièges : 2
2 Mar

Inscrits : 44 900
Mar : 44 600
GrO : 300

Candidats :
Liste du 14 Mars :
Sethrida Tok (Geagea)
Élie Keyrouz

Divers :
Gebran Tok
Roy Issa el-Khoury

ZGHORTA
Sièges: 3
3 Mar

Inscrits : 69 500
Mar : 60 300
Sun : 7 900
GrO : 1 200

Candidats :
Liste du 14 Mars
Michel Moawad
Jawad Boulos
Youssef Doueihy

Liste de l'opposition:
Sleimane Frangié
Stéphane Doueihy
Salim Karam


KOURA
Sièges : 3
3 GrO

Inscrits : 57 300
GrO : 37 400
Mar : 11 100
Sun : 6 700
Chi :1 000

Candidats :
Liste du 14 Mars :
Farid Makari
Farid Habib
Nicolas Ghosn

Liste de l'opposition :
Salim Saadé
Georges Atallah
Fayez Ghosn
BATROUN
Sièges : 2
2 Mar

Inscrits : 57 100
Mar : 42 300
GrO : 9 100
Sun : 3 100
GrC : 1 400
Chi : 9 00

Candidats :
Liste du 14 Mars :
Boutros Harb
Antoine Zahra

Liste de l'opposition :
Gebran Bassil
Fayek Younès

Divers :
Nabil Hokayem


BÉKAA


Baalbeck-Hermel
Sièges : 10
6 Chi
2 Sun
1 Mar
1 GrC

Inscrits : 251 000
Chi : 180 700
Sun : 32 300
Mar : 20 000
GrC : 15 500
GrO : 2 100

Candidats
Liste de l'opposition
Ali Hussein Mokdad (Chi)
Hussein Hajj Hassan (Chi)
Hussein Moussaoui (Chi)
Nawwar Sahili (Chi)
Ghazi Zeaiter (Chi)
Assem Kanso (Chi)
Émile Rahmé (Mar)
Marwan Farès (GrC)
Kamel Rifaï (Sun)
Walid Succariyé (Sun)

ZAHLÉ
Sièges : 7
2 GrC
1 Mar
1 GrO
1 ArO
1 Sun
1 Chi

Inscrits: 146 800
Sun : 37 500
GrC : 29 400
Mar: 24 300
Chi: 21 500
GrO : 15 000
ArO : 8 400
Min : 6 700
ArC : 1 800
Pro : 1 300
Dru : 700

Candidats :
Liste du 14 Mars :
Nicolas Fattouche (GrC)
Tony Aboukhater (GrC)
Élie Marouni (Mar)
Joseph Maalouf (GrO)
Chant Jinéjian (ArO)
Assem Araji (Sun)
Okab Sakr (Chi)

Liste de l'opposition :
Élie Skaff (GrC)
Fouad Turk (GrC)
Salim Aoun (Mar)
Camille Maalouf (GrO)
Georges Kassarji (ArO)
Rida el-Meiss (Sun)
Hassan Yaacoub (Chi)

BÉKAA OUEST-RACHAYA
Sièges : 6
2 Sun
1 Chi
1 Dru
1 Mar
1 GrO

Inscrits : 119 500
Sun : 56 000
Dru : 17 500
Chi : 16 100
GrC : 10 000
GrO : 9 800
Mar : 9 400
Pro : 400

Candidats
Liste du 14 Mars
Robert Ghanem (Mar)
Antoine Saad (GrO)
Jamal Jarrah (Sun)
Ziad Kadri (Sun)
Waël Bou Faour (Dru)
Amine Wehbé (Chi)

Opposition et divers
Abdel-Rahim Mrad (Sun)
Élie Ferzli (GrO)
Henri Chédid (Mar)
Fayçal Daoud (Dru)
Nasser Nasrallah (Chi)
Sami el-Khatib (Sun)


LIBAN-SUD


Marjeyoun-Hasbaya
Sièges : 5
2 Chi
1 Sun
1 Dru
1 GrO

Inscrits : 133 400
Chi : 74 900
Sun : 22 200
Dru : 13 700
GrO : 10 600
Mar : 6 000
GrC : 3 600
Pro : 1 300
Min : 1 000

Candidats
Liste de l'opposition :
Ali Hassan Khalil (Chi)
Ali Fayad (Chi)
Kassem Hachem (Sun)
Assaad Hardane (GrO)
Anouar el-Khalil (Dru)

Divers :
Ahmad el-Assaad (Chi)
Élias Abou Rizk (GrO)

BINT-JBEIL
Sièges : 3
3 Chi

Inscrits : 117 000
Chi : 102 500
Mar : 11 600
GrC : 2 900

Candidats
Liste de l'opposition :
Ali Bazzi
Hassan Fadlallah
Ayoub Hmayed


NABATIYÉ
Sièges : 3
3 Chi

Inscrits : 116 000
Chi : 110 600
Mar : 3 600
GrC : 800
Sun : 500

Candidats
Opposition :
Mohammad Raad
Abdel-Latif Zein
Yassine Jaber

TYR
Sièges : 4
4 Chi

Inscrits : 152 200
Chi : 128 500
Sun : 12 200
GrC : 6 500
Mar : 2 200
ArO : 1 100
GrO : 600
Pro : 600

Candidats :
Liste de l'opposition:
Mohammad Fneich
Nawwaf Moussaoui
Ali Khreiss
Abdel-Majid Saleh


JEZZINE
Sièges : 3
2 Mar
1 GrC

Inscrits : 53 500
Mar : 33 300
Chi : 10 400
GrC : 8 100
Sun : 1 000
Dru : 500

Candidats
Liste CPL :
Ziad Assouad (Mar)
Michel Hélou (Mar)
Issam Sawaya (GrC)

Liste « des familles » (pro-Berry) :
Samir Azar (Mar)
Camille Serhal (Mar)
Antoine Khoury (GrC)

Divers :
Edmond Rizk (Mar)


ZAHRANI
Sièges : 3
2 Chi
1 GrC

Inscrits : 90 100
Chi : 65 000
GrC : 12 100
Mar : 9 900
Sun : 2 300
Pro : 400

Candidats :
Liste de l'opposition:
Nabih Berry (Chi)
Ali Osseirane (Chi)
Michel Moussa (GrC)

Divers :
Robert Khoury (GrC)

SAÏDA
Sièges : 2
2 Sun

Inscrits : 51 500
Sun : 43 200
Chi : 4 600
GrC : 1 800
Mar : 1 300

Candidats
Liste du 14 Mars :
Fouad Siniora
Bahia Hariri

Opposition et divers :
Oussama Saad
Ali Cheikh Ammar


MONT-LIBAN


CHOUF
Sièges : 8
3 Mar
2 Dru
2 Sun
1 GrC

Inscrits : 173 200
Dru : 54 100
Mar : 52 800
Sun : 49 400
GrC : 11 500
Chi : 3 700
GrO : 900
Pro : 600

Candidats
Liste du 14 Mars :
Walid Joumblatt (Dru)
Marwan Hamadé (Dru)
Dory Chamoun (Mar)
Georges Adwan (Mar)
Élie Aoun (Mar)
Nehmé Tohmé (GrC)
Alaeddine Terro (Sun)
Mohammad Hajjar (Sun)

Liste de l'opposition :
Baha' Abdel Khalek (Dru)
Mario Aoun (Mar)
Nassif Azzi (Mar)
Antoine Boustany (Mar)
Abdo Mounzer (GrC)
Zaher el-Khatib (Sun)

Divers :
Ghattas Khoury (Mar)

ALEY
Sièges : 5
2 Dru
2 Mar
1 GrO

Inscrits : 114 000
Dru : 60 200
Mar : 28 200
GrO : 15 100
GrC: 3 400
Chi : 3300
Sun : 1300
Min : 1100
Pro : 800
ArO : 600

Candidats
Liste du 14 Mars :
Akram Chehayeb (Dru)
Henri Hélou (Mar)
Fouad el-Saad (Mar)
Fady Habre (GrO)

Liste de l'opposition :
Talal Arslane (Dru)
César Abou Khalil (Mar)
Antoine Zoghbi (Mar)
Marwan Abou Fadel (GrO)

BAABDA
Sièges : 6
3 Mar
2 Chi
1 Dru

Inscrits : 147 200
Mar : 56 600
Chi : 33 600
Dru : 24 800
GrO : 11 500
Sun : 8 300
GrC : 6 800
Min : 3 800
ArO : 1 300
ArC : 400

Candidats
Liste du 14 Mars et indépendants :
Salah Honein (Mar)
Edmond Gharios (Mar)
Élias Abou Assi (Mar)
Bassem Sabeh (Chi)
Salah Haraké (Chi)
Ayman Choucair (Dru)

Liste de l'opposition :
Hikmat Dib (Mar)
Alain Aoun (Mar)
Nagi Gharios (Mar)
Ali Ammar (Chi)
Bilal Farhat (Chi)
Fadi Aawar (Dru)

Divers :
Pierre Daccache (Mar)
Saad Slim (Chi)

METN
Sièges : 8
4 Mar
2 GrO
1 GrC
1 ArO (Hagop Pakradounian élu d'office)

Inscrits : 167 100
Mar : 74 100
ArO : 25 500
GrO : 23 800
GrC : 15 300
Min : 10 000
ArC : 6 900
Chi : 4 100
Sun : 2 700
Pro : 2 700
Dru : 1 800

Candidats
Liste du 14 Mars et indépendants:
Michel Murr (GrO)
Samy Gemayel (Mar)
Eddy Abillamaa (Mar)
Émile Kanaan (Mar)
Sarkis Sarkis (Mar)
Élias Moukheiber (GrO)
Élie Karamé (GrC)

Liste de l'opposition :
Ibrahim Kanaan (Mar)
Nabil Nicolas (Mar)
Salim Salhab (Mar)
Ghassan Achkar (Mar)
Ghassan Moukheiber (GrO)
Ghassan Rahbani (GrO)
Edgar Maalouf (GrC)

Divers :
Fouad Abounader (Mar)


KESROUAN
Sièges : 5
5 Mar

Inscrits : 88 300
Mar : 81 200
ArO : 1 500
Min : 1 400
Chi : 1 400
GrC : 1 300
GrO : 700
ArC : 500

Candidats
Liste du 14 Mars et indépendants :
Carlos Eddé
Sejaan Azzi
Mansour el-Bone
Farid Haykal el-Khazen
Farès Boueiz

Liste de l'opposition :
Michel Aoun
Nehmetallah Abinasr
Farid Élias el-Khazen
Gilberte Zouein
Youssef Khalil


JBEIL
Sièges : 3
2 Mar
1 Chi

Inscrits : 73 400
Mar : 54 000
Chi : 14 000
GrO: 2 100
Sun: 1 700
ArO : 1 000

Candidats
Liste du 14 Mars :
Farès Souhaid (Mar)
Mahmoud Awad (Chi)

Liste de l'opposition :
Walid Khoury (Mar)
Simon Abiramia (Mar)
Abbas Hachem (Chi)

Liste des indépendants :
Nazem Khoury (Mar)
Émile Nawfal (Mar)
Moustapha Husseini (Chi).