Saturday, August 23, 2008

ARAB BLOGGERS' 1st NON-VIRTUAL MEETING IN BEIRUT!

Des blogueurs 'arabes' se rencontrent
pour une première fois dans une plateforme non-virtuelle
Colloque à Beyrouth - 22 à 24 août 2008
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J'ai participé vendredi à la première journée d'un premier colloque dit 'non-officiel' entre de jeunes blogueurs et blogueuses originaires des pays arabes et vivant dans les quatre coins du monde, venus partager leurs expériences, leurs parcours dans le chemin du blogging empreint de soubresauts, de transformations individuelles et collectives, et d'activisme à plusieurs niveaux. Des dizaines se sont rencontrés en un mode non-virtuel, en face-à-face, découvrant des visages et des voix familiers ou tout à fait nouveaux. J'avoue que l'événement en tant que tel mérite d'être souligné, vu la croissance de l'importance du blogging dans la production et la transmission du savoir, ainsi que sa démocratisation, surtout dans des pays lesquels sont pour la plupart dirigés par des régimes autoritaires. D'ailleurs, plusieurs des intervenants ont souligné avoir souffert ou souffrir encore de la censure gouvernementale, de l'emprisonnement et de l'exil. Mais l'existence même de ces blogueurs et blogueuses montre bien que la nature d'un régime politique n'a jamais empêché la réflexion, la critique - voire les voix alternatives - de se développer. Les moyens de contourner la censure sont nombreux. Le régime autoritaire, par peur de perdre son pouvoir face à la montée de voix dissidentes, peut entraver celles-ci, mais non pas arrêter un mouvement de naissance ou de renaissance si l'on veut bien se préoccuper d'en semer les graines. Comme le rappelle bien Georges Corm dans "Le Moyen-Orient doit bâtir du neuf et abandonner la langue de bois", "La Renaissance européenne, s’est déroulée durant la période sombre et fanatique des guerres de religion en Europe, la philosophie des Lumières à pris son essor sous des régimes politiques, tous autoritaires et de droit divin".
C'est donc dans cette période chaotique par laquelle passent plusieurs des pays de la région qu'émergent les semences du changement. L'important est de garder l'espoir et la volonté - voire le focus - sur ce dernier, et non sur la facette hyper-médiatisée (conflits, terrorisme, identités meurtrières) par les canaux traditionnels. Les espaces d'échanges, de dialogue, de convivialité, de métissage et d'interpénétration sont minorisés, ignorés, relégués aux oubliettes. Ce sont ces espaces qu'il nous faut développer, arroser de nos contributions respectives, bien que ponctuelles, pour qu'un jour le processus du 'changement' puisse donner ses fruits à grande échelle.
Un message à tous les participants à ce colloque et ses organisateurs que je remercie chaleureusement pour leur invitation et leur initiative: la nécessité de poursuivre, tout en tissant des liens de solidarité transnationale, transculturelle, transreligieuse, transgénérationnelle, et transgenre.
Un message aux blogueurs et blogueuses libanais-es: la nécessité de nous regrouper, d'établir un état des lieux du blogging libanais basé au Liban et à l'étranger (sociétés diasporiques), et d'identifier les enjeux, les obstacles et les moyens de dépasser ces derniers. Nous devons tirer des leçons de l'expérience du blogging lors des combats de l'été 2006. Une première bloguerre mondiale (1st world blogwar) avait eu lieu, et elle se poursuit d'ailleurs, même si avec moins d'ardeur... Il me semble impératif de renouveler et booster nos effectifs en temps de statut quo comme en temps de combats physiques... Pour la paix...! Il est certain que chacun dans son coin a un apport à la construction de cette paix qui n'est pas négligeable. Toutefois, c'est en développant une solidarité permanente, l'unité dans la diversité de nos contributions, que nos voix respectives pourraient constituer une force de frappe culturelle et socio-politique.
Finalement, je nous souhaite à tous une fructueuse rencontre, en espérant poursuivre nos débats, échanges et dialogues, tant dans des plateformes virtuelles que non-virtuelles. Le médium est certes important, mais le contenu et sa finalité le sont encore plus.
Merci encore à tous et toutes et à très bientôt!
Pamela Chrabieh Badine, en direct de Mansourieh (Metn, Liban)
Dimanche 24 août 2008, 7h50 a.m.
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An "ok" translated English version of the previous post by Pamela Chrabieh Badine
(Google Translate)
Thanks to Pamela and hopefully the translation gives justice to the original script.
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Some bloggers' Arab 'meet for the first time in a non-virtual platform Symposium in Beirut - 22 to August 24, 2008
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Tickets for the French - until the English version
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I attended Friday the first day of a symposium said the first 'unofficial' between young bloggers and blogueuses originating from Arab countries and living in the four corners of the world, who have come to share their experiences, their journey in the path of blogging marked by upheavals, changes of individual and collective, and activism on several levels. Dozens met in a non-virtual face-to-face, finding faces and voices familiar and entirely new. I admit that the event as such deserves to be emphasized, given the growing importance of blogging in the production and transmission of knowledge, as well as its democratization, especially in countries which are mostly run by authoritarian regimes. By the way, several speakers emphasized have suffered or still suffer from government censorship, imprisonment and exile. But the very existence of these bloggers and blogueuses shows that the nature of a political regime has never stopped thinking, criticism - even the voices alternatives - to develop. The means of circumventing censorship are numerous. The authoritarian regime, for fear of losing its power in the face of rising voices of dissent, can hinder them, but not stop a movement of birth or rebirth, if one concern to sow the seeds. As well recalls Georges Corm in "The Middle East must build something new and abandon the language of wood", "The European Renaissance took place during the period of dark and fanatical religious wars in Europe, the Enlightenment took off under political regimes, all authoritarian and divine right. "So in this chaotic period in which spend several countries of the region emergence seeds of change. The important thing is to keep hope and the will - even the focus - on the latter, not the hyper-publicized facet (conflicts, terrorism, murderous identities) by traditional channels. The areas of exchanges, dialogue, friendliness, miscegenation and interpenetration are minorisés, ignored, relegated to oblivion. These are the areas that we need to develop, watering our respective contributions, although one-off for that one day the process of 'change' might give its fruits on a large scale.A message to all participants in this conference and its organizers that I warmly thank for their invitation and their initiative: the need to continue, while forging links of solidarity transnational, transcultural, transreligieuse, transgenerational, and transgender.A message to the Lebanese bloggers and blogueuses-es: the need to regroup, establish a state of blogging Lebanese based in Lebanon and abroad (Diaspora societies), and identify challenges, obstacles and ways to overcome them. We must learn from the experience of blogging during fighting in summer 2006. A first bloguerre World (1st world blogwar) had taken place, and it continues by the way, although with less enthusiasm ... It seems to me imperative to renew and boost our strength in times of status quo in times of physical fighting ... For peace ...! There is no doubt that everyone in his corner has a contribution to the construction of this peace which is not negligible. However, it is by developing a permanent solidarity, unity in diversity of our contributions, that our respective votes could be a strike force cultural and socio-political.Finally, I wish us all a fruitful meeting, hoping to continue our discussions, exchanges and dialogues, both in virtual platforms and non-virtual. The medium is important, but the content and purpose are even more.
Thanks again to all and see you soon!
Pamela Chrabieh Badine, live from Mansourieh (Metn, Lebanon) Sunday, August 24, 2008, 7:50 a.m.
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Thank you all for giving us the chance to meet, socialize and above all educate ourselves. I hope this is just the beginning.
M .Nash Suleiman
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For more information about this first meeting:
ARABISCHE BLOGGER
Digitale Dissidenten
Von Ulrike Putz, Beirut

Monday, August 18, 2008

Regain du tourisme, boom immobilier, traffic routier dense...

Un mirage?
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Plusieurs ont demandé de mes nouvelles en ce chaud mois d'août. Il faut dire que je m'étais éclipsée pour un moment, affairée à finaliser un projet de recherche concernant les visions de 221 jeunes du secondaire à Beyrouth sur la gestion de la diversité au Liban. La rédaction d'un ouvrage est en cours... Un premier constat: l'appartenance religieuse-confessionnelle ne constitue pas l'unique référent identitaire chez ces jeunes, ni le premier par ordre préférentiel. Un constat qui remet en question les thèses clamant haut et fort l'équivalence "sacrée" entre l'identité libanaise et la religion-confession. Je présenterai un résumé des résultats de cette enquête de terrain lors d'un prochain colloque que j'organise à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth (10-11 octobre 2008) - partenaires: l'Institut d'études islamo-chrétiennes (Faculté des Sciences Religieuses) et la Chaire de recherche du Canada en Islam, Pluralisme et Globalisation (Faculté de théologie et de sciences des religions, Université de Montréal) - , notamment sur la gestion de la diversité religieuse dans une perspective comparative entre le Liban et le Québec. Je publierai bientôt sur ce blog les informations concernant ce colloque.
Plongée dans la recherche, la rédaction, la publication et la préparation de ce colloque bi-national, je ne m'étais pas rendue compte des changements qui s'opéraient au sein de la capitale Beyrouth et des environs avec le retour d'une relative stabilité politique et sécuritaire - ce qui n'est pas encore le cas au Nord du Liban (notamment à Tripoli). En effet, les rues de la capitale et du Mont-Liban grouillent de touristes et d'émigrés Libanais rentrés momentanément en masse au bercail. Le traffic routier est de moins en moins tolérable. Les malls sont pleins à craquer, ainsi que les hôtels, les restaurants, les plages, les pubs et les night-clubs. Quant au secteur immobilier, celui-ci connaît une croissance inouïe, surtout dans les quartiers aisés. Par exemple, un appartement à Mar-Takla (Hazmieh) qui valait 300 000 $ US il y a quelques mois a actuellement doublé de prix.
Ce boom immobilier peut paraître paradoxal dans un pays en crise - voire en état de guerre permanente, avec ses périodes de combats et de statut-quo. Mais c'est sans compter l'appétit des promoteurs et les liquidités en provenance des pays arabes avoisinants (surtout des pays du Golfe) et de richissimes Libanais - voire membres de la diaspora en particulier. Selon Riad Salamé, le gouverneur de la banque centrale du Liban, les prix de l'immobilier au Liban avaient augmenté de 30 à 40% depuis le début de l'année. Pour lui cette augmentation du marché de l'immobilier est principalement liée à une bonne gestion en cette période de crise des subprimes (source: monimmobilier.blog.capital.fr).
"Malheureusement, le développement du secteur de l’immoblier se fait au détriment du patrimoine architectural libanais, dans l’indifférence la plus totale. Presque tout le monde semble trouver normal que des joyaux de l’architecture libanaise tombent sous les coups des bulldozers pour être remplacés par des tours futuristes et informes, apparemment très à la mode. Tout le monde semble aussi trouver normal que Beyrouth perde son identité architecturale et devienne à l’image de Dubaï, une ville neuve sans âme ni passé".
Le patrimoine mériterait certainement qu'on milite pour le préserver. Un peuple sans passé est un peuple sans avenir.
"La question se pose, d’autant que les organismes concernés par l’urbanisme sombrent dans un coma profond".
(...)
"La lamentable situation dans laquelle se trouve le Liban est d’autant plus triste que le pays fut un des joyaux de la méditerranée. Dans ses écrits, Lamartine cite la colline de Mar Mitr comme étant le lieu où il entrevit le sens de l’Eden, du paradis. Que dirait-il s’il se trouvait aujourd’hui au même endroit ? Comment peut-on donc remédier à pareille catastrophe ? Probablement en ayant des municipalités dignes de ce nom, c’est-à-dire des organismes composés d’une structure pluridisciplinaire dans les villes de Beyrouth, de Tripoli et peut être même de Saïda. Cet organisme de quoi se compose-t-il ?D’une dizaine de services, chacun équipé d’un personnel qualifié et spécialisé. Ainsi, le service juridique est composé de juristes spécialisés en problèmes urbains – le service géographique en personnel compétent dans le domaine écologique et météorologique – le service responsable du patrimoine devrait être équipé d’architectes et d’urbanistes et d’archéologues spécialisés dans ce domaine.Il doit y avoir des équipes responsables des questions économiques, sociales et culturelles toutes supervisées par le conseil municipal – les municipalités des villages posant un autre problème. L’erreur initiale fut le plan Ecochard. Celui-ci aurait dû planifier le nord et le sud de Beyrouth et ne pas toucher à la ville ancienne, il aurait ainsi érigé deux nouvelles villes qui se seraient étendues au nord jusqu’à Jounieh et au sud jusqu’au Damour.Voici le dernier en date des délits comme par des citoyens sans culture et sans sensibilité. Une rue qui avait une unité et une élégance remaquable. Point de palais mais des habitations dont les proportions et l’élégance des formes signalaient un peuple civilisé et raffiné. La rue Selim Bustros aujourd’hui éventrée dans l’indifférence générale. Pourquoi les étudiants ne se mobilisent donc pas pour sauver leurs villes et leurs villages ?"
"Une civilisation balayée par l’appât d’un gain lui-même destructeur de la poule aux œufs d’or des villes graduellement transformées en enfer. Or, peut-on logiquement évaluer les terrains de l’enfer ? Quelle sera donc à l’avenir la valeur des terrains de l’enfer ? Rares sont ceux qui aujourd’hui au Liban réalisent la pente irréversible dans laquelle glisse le peuple tout entier entraîné par la liberté sans entrave dont jouissent une poignée d’entrepreneurs apparemment sans culture, incapables d’ériger autre chose que de tristes tours anonymes sans mérite architectural.Et dire qu’il y a encore des personnes aussi inconscientes et aveugles pour parler de tourisme. Alors que dans les revues touristiques des colonnes entières sont consacrées à la Syrie dont le patrimoine est de plus en plus protégé, le Liban est hélas absent des voyages culturels auxquels il aurait pu prétendre s’il n’avait pas détruit l’ensemble de ses richesses tant artistiques que naturelles : mers et côtes polluées, forêts dévastées, capital archéologique déjà détruit ou en voie de destruction. Baalbek notre seule pièce maîtresse visitée à partir de Damas.Triste bilan à l’adresse d’un peuple dont les qualitésd’hospitalité, de générosité étaient légendaires et qui avait développé tant en montagne que sur la côte un art de vivrre fait de bon sens de douceur et de convivialité ainsi que d’appréciation de la nature (à Beyrouth même les habitations les plus modestes avaient un petit espace où poussait une plante odorante.Il faudrait une réorientation des mentalités et une restructuration de notre système politique et municipal si l’on envisage vraiment un avenir civilisé au Liban. Nos municipalités doivent donc évoluer d’un état embryonnaire à celui d’une structure digne d’un État qui se dit civilisé. Notre ministère de l’environnement doit sortir de sa léthargie et notre service d’urbanisme devrait être étoffé de personnes compétentes et honnêtes travaillant en étroite coopération avec les municipalités: