Table-ronde du 12 mai 2007
Université Saint-Joseph de Beyrouth
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Semaine du 14-20 mai 2007
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L’icône et l’islam : Pamela Chrabieh
3 décembre 2006, Radio Canada
Un reportage de Jean-Robert Faucher
Merci Robert et à toute l'équipe de Second Regard!
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'Voici la onzième édition des portraits de blogueurs, avec Pamela Chrabieh Badine'.
Merci à Philippe et Christian Aubry!
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Une table-ronde fut organisée le 12 mai 2007 à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth (Campus des Sciences Humaines) par l'Institut d'études islamo-chrétiennes, en partenariat avec la Chaire de recherche du Canada en Islam, Pluralisme et Globalisation (Faculté de Théologie et des Sciences des Religions, Université de Montréal, Québec, Canada).
L'introduction fut présentée par le P.Salah Abou-Jaoudé, directeur de l'Institut d'études islamo-chrétiennes, suivie par les interventions de Patrice Brodeur (Directeur de la Chaire de recherche du Canada en Islam, Pluralisme et Globalisation), moi-même, Alexandra Asseily (psychothérapeute) et Wadih al-Asmar (défenseur des droits de l'Homme, membre de Solida et du réseau Euromed).
La thématique traitée dans le cadre de la table-ronde concerne la mémoire de la guerre au Liban, l'identité nationale et la réconciliation. Près de 75 personnes ont assisté à cet événement: amis, collègues, activistes, académiciens, journalistes, psychologues, avocats, etc.
Résumé:
Marqué par des décennies de guerres, de dissensions, de crises et de souffrances, le Liban se retrouve plus que jamais devant un défi majeur : la promotion et l’implantation d’un dialogue national entre la diversité de ses courants politiques et confessions religieuses ; un dialogue qui ne se baserait pas sur une guerre des mémoires et des identités, mais sur une mémoire de la guerre ouvrant la voie à la réconciliation et à la construction d’une identité nationale unie dans sa pluralité.
Remarque:
Les textes des interventions seront bientôt publiés par l'Institut d'études islamo-chrétiennes de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.
Je tiens quand même ici à partager avec vous quelques extraits de mon intervention.
« Mémoire de guerre, Identité et Réconciliation au Liban :
contributions de jeunes de 25-40 ans
à la reconstruction nationale ».
(Pamela Chrabieh)
Le Liban est plus que jamais frappé par une crise multiforme et d’énormes carences au niveau du processus de réconciliation. Toutefois, de plus en plus d’acteurs de la société civile et de la diaspora Libanaises oeuvrent individuellement et collectivement à faire face à cette crise et combler ces carences. Il s’agit entre autres d’ONGs et d’associations civiles, de groupes de dialogue, d’artistes, de cinéastes et de réalisateurs, de poètes, de journalistes, d’académiciens, de chercheurs et de blogueurs. Et parmi ces acteurs l’on trouve depuis la fin des années 90 un nombre important de jeunes de 25-40 ans ; des jeunes qui appartiennent à la génération « des perdus de la guerre » - selon une expression de mon collègue Wadih al-Asmar - ; une génération dont nous faisons tous les deux partie.
Cela fait plus d’un an que je travaille sur une recherche intitulée « Voix-es de reconstruction nationale au Liban. Contributions des 25-40 ans » et que j’entreprends entre la Chaire de recherche du Canada en Islam, Pluralisme et Globalisation de l’Université de Montréal et l’Institut d’études islamo-chrétiennes de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Vu le peu de temps qui m’est alloué ce soir, je ne pourrais en présenter tous les résultats, mais juste un aperçu qui se concentre sur les problématiques de la mémoire de la guerre, de l’identité et de la réconciliation.
(...)
Cela fait plus d’un an que je travaille sur une recherche intitulée « Voix-es de reconstruction nationale au Liban. Contributions des 25-40 ans » et que j’entreprends entre la Chaire de recherche du Canada en Islam, Pluralisme et Globalisation de l’Université de Montréal et l’Institut d’études islamo-chrétiennes de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Vu le peu de temps qui m’est alloué ce soir, je ne pourrais en présenter tous les résultats, mais juste un aperçu qui se concentre sur les problématiques de la mémoire de la guerre, de l’identité et de la réconciliation.
(...)
Question de départ : définition de la guerre
De primabord, une question s’impose : lorsqu’on parle de la guerre au Liban, de quoi parle-t-on ? Comment la définir? Moins de 5% de mes interviewés l’identifient en tant que guerre civile, et particulièrement islamo-chrétienne, ayant débuté en 1975 et s’étant achevée en 1990. Un pourcentage égal d’interviewés qualifie la guerre d’une « guerre pour les autres » ou alors une « guerre des autres » sur le sol Libanais. Ce sont d’ailleurs les lectures qui sont véhiculées par un grand nombre d’analystes Libanais et autres, et à cet effet, je réfère par exemple aux ouvrages de Georges Corm et de Ghassan Tuéni. Toutefois, la majorité des interviewés (90%) qualifient la guerre de « continue » (n’ayant ni début défini une fois pour toutes, ni une fin à ce jour), « multiforme », tant civile (inter et intra-confessionnelle, une guerre entre les classes socio-économiques, une guerre clanique, une guerre médiatique) que guerre pour les autres et guerres des autres sur le sol Libanais.
(...)
Pour ces interviewés, la guerre est toute aussi psychique que physique, ce qui nous renvoie à la lecture du psychiatre Libanais Adnan Houballah dans son ouvrage ‘Le virus de la violence’ (1996). En effet, selon Houballah, la guerre ‘invisible’ est un gigantesque conflit symbolique et psychique incluant toute la population. C’est la guerre des représentations et des visions de combattants ou d’acteurs « passifs » qui échouent à comprendre la nature de leurs identités et de l’identité nationale ; qui échouent à reconnaître la diversité et la complexité de l’autre. Grâce à cette lecture, on peut comprendre la poétesse Nadia Tuéni lorsqu’elle crie dans l’un de ses poèmes : « Nous sommes tous responsables ». Cette guerre accompagne, renforce et est renforcée par la guerre physique ou visible (combats, négociations, traités) laquelle est menée par des combattants « actifs ». C’est pourquoi, selon ces interviewés, la guerre n’est pas achevée ; elle est continue puisqu’en sa forme physique, le Liban passe par des périodes alternées de combats et de statut-quo, mais non de paix, et en sa forme invisible, les frontières et les enclaves psychiques existent encore, et comme nous allons le voir avec Alexandra Asseily, nous portons en nous et nous transmettons de génération à une autre un lourd patrimoine de frontières et d’enclaves dont peu s’en sont débarrassés ou ont remis en question.
Donc, pour pouvoir sortir de ce cercle vicieux de la guerre, ou ce que je qualifie de passage de la survie à la vie, il ne suffit pas de se concentrer sur le politique ou le géopolitique, mais aussi sur le personnel, le psychosocial, l’humain. Il ne suffit pas de poursuivre des logiques de survie (assurer les besoins élémentaires), mais aussi des logiques que les ONGs qualifient d’immatérielles et qui sont multiples. En d’autres termes, il ne suffit pas de faire taire les canons et de s’engager dans un processus de ‘peacekeeping’ qui vise principalement les combattants actifs, mais de s’engager dans un processus de ‘peacebuilding’ lequel vise surtout les ‘passifs’ et a pour objectif de tisser des liens entre la diversité des composantes de la société Libanaise.
Là, une autre question s’impose : quelles sont les étapes de ce processus de ‘peacebuilding’ ou de construction de la paix? Il y a bien sûr le retour chez soi pour les réfugiés et les déplacés, l’éducation, la récupération psychique, la possibilité d’expression, les droits politiques… Mais suite à l’analyse des entrevues que j’ai effectuées ainsi que des contacts établis avec plusieurs ONGs et groupes de jeunes, j’ai pu identifier trois étapes essentielles :
1- Briser le silence et apprendre les leçons de la guerre (construction d’une mémoire individuelle et collective de la guerre): (...) Selon certains interviewés pour lesquels la guerre s'est achevée en 1990, l’histoire de la guerre devrait être enseignée dans les écoles et les universités pour que cette dernière ne se répète pas. Et selon d’autres pour lesquels la guerre n’est pas achevée : elle devait être enseignée, pour que les Libanais puissent briser le cercle vicieux de la guerre. Notons ici que l’histoire contemporaine du Liban s’arrête dans le livre d’histoire en 1946, 3 ans après la fin du mandat français et la déclaration d’indépendance. La rédaction de ce dernier constitue encore l’objet de débats passionnés. Plusieurs de mes interviewés ont souligné cette fâcheuse réalité comme contribuant à l’amnésie ambiante, ainsi que l’auto-amnistie des leaders de guerre au début des années 90 lesquels ont renforcé le silence sur la guerre et ses protagonistes, tant bourreaux que victimes – la loi d’amnistie en 1991 fut élaborée en fonction de critères politiques et non des droits de l’Homme. Les Seigneurs de la guerre ont fait en sorte que le peuple oublie et que leurs crimes soient oubliés. Or, suffit-il de dire que le passé n’existe plus en droit pour qu’il cesse d’exister dans la réalité et les consciences, pour que victimes et bourreaux se valent ? L’oubli n’est qu’une illusion et les souvenirs et la souffrance ne tardent pas à nous rattraper, même si nous tentons de fuir… D’ailleurs, comment tourner la page sur des milliers de morts, de blessés, de disparus, de déplacés, de prisonniers, d’émigrés forcés, de destructions, d’horreurs ? Sûrement pas en effaçant la douleur, mais en la reconnaissant et en la muant en souvenir fondateur qui puisse nous en affranchir. Et comment muer la douleur en souvenir fondateur? En construisant une mémoire individuelle et-ou collective de la guerre, ou en opérant un passage du souvenir au « ressouvenir », un terme utilisé par Amin Maalouf et qui signifie une réécriture, un déchiffrage, un dévoilement, un travail de critique et d’auto-critique (intériorisation), un projet herméneutique, un travail de deuil, un acte refondateur, une transformation.
Pour ces interviewés, la guerre est toute aussi psychique que physique, ce qui nous renvoie à la lecture du psychiatre Libanais Adnan Houballah dans son ouvrage ‘Le virus de la violence’ (1996). En effet, selon Houballah, la guerre ‘invisible’ est un gigantesque conflit symbolique et psychique incluant toute la population. C’est la guerre des représentations et des visions de combattants ou d’acteurs « passifs » qui échouent à comprendre la nature de leurs identités et de l’identité nationale ; qui échouent à reconnaître la diversité et la complexité de l’autre. Grâce à cette lecture, on peut comprendre la poétesse Nadia Tuéni lorsqu’elle crie dans l’un de ses poèmes : « Nous sommes tous responsables ». Cette guerre accompagne, renforce et est renforcée par la guerre physique ou visible (combats, négociations, traités) laquelle est menée par des combattants « actifs ». C’est pourquoi, selon ces interviewés, la guerre n’est pas achevée ; elle est continue puisqu’en sa forme physique, le Liban passe par des périodes alternées de combats et de statut-quo, mais non de paix, et en sa forme invisible, les frontières et les enclaves psychiques existent encore, et comme nous allons le voir avec Alexandra Asseily, nous portons en nous et nous transmettons de génération à une autre un lourd patrimoine de frontières et d’enclaves dont peu s’en sont débarrassés ou ont remis en question.
Donc, pour pouvoir sortir de ce cercle vicieux de la guerre, ou ce que je qualifie de passage de la survie à la vie, il ne suffit pas de se concentrer sur le politique ou le géopolitique, mais aussi sur le personnel, le psychosocial, l’humain. Il ne suffit pas de poursuivre des logiques de survie (assurer les besoins élémentaires), mais aussi des logiques que les ONGs qualifient d’immatérielles et qui sont multiples. En d’autres termes, il ne suffit pas de faire taire les canons et de s’engager dans un processus de ‘peacekeeping’ qui vise principalement les combattants actifs, mais de s’engager dans un processus de ‘peacebuilding’ lequel vise surtout les ‘passifs’ et a pour objectif de tisser des liens entre la diversité des composantes de la société Libanaise.
Là, une autre question s’impose : quelles sont les étapes de ce processus de ‘peacebuilding’ ou de construction de la paix? Il y a bien sûr le retour chez soi pour les réfugiés et les déplacés, l’éducation, la récupération psychique, la possibilité d’expression, les droits politiques… Mais suite à l’analyse des entrevues que j’ai effectuées ainsi que des contacts établis avec plusieurs ONGs et groupes de jeunes, j’ai pu identifier trois étapes essentielles :
1- Briser le silence et apprendre les leçons de la guerre (construction d’une mémoire individuelle et collective de la guerre): (...) Selon certains interviewés pour lesquels la guerre s'est achevée en 1990, l’histoire de la guerre devrait être enseignée dans les écoles et les universités pour que cette dernière ne se répète pas. Et selon d’autres pour lesquels la guerre n’est pas achevée : elle devait être enseignée, pour que les Libanais puissent briser le cercle vicieux de la guerre. Notons ici que l’histoire contemporaine du Liban s’arrête dans le livre d’histoire en 1946, 3 ans après la fin du mandat français et la déclaration d’indépendance. La rédaction de ce dernier constitue encore l’objet de débats passionnés. Plusieurs de mes interviewés ont souligné cette fâcheuse réalité comme contribuant à l’amnésie ambiante, ainsi que l’auto-amnistie des leaders de guerre au début des années 90 lesquels ont renforcé le silence sur la guerre et ses protagonistes, tant bourreaux que victimes – la loi d’amnistie en 1991 fut élaborée en fonction de critères politiques et non des droits de l’Homme. Les Seigneurs de la guerre ont fait en sorte que le peuple oublie et que leurs crimes soient oubliés. Or, suffit-il de dire que le passé n’existe plus en droit pour qu’il cesse d’exister dans la réalité et les consciences, pour que victimes et bourreaux se valent ? L’oubli n’est qu’une illusion et les souvenirs et la souffrance ne tardent pas à nous rattraper, même si nous tentons de fuir… D’ailleurs, comment tourner la page sur des milliers de morts, de blessés, de disparus, de déplacés, de prisonniers, d’émigrés forcés, de destructions, d’horreurs ? Sûrement pas en effaçant la douleur, mais en la reconnaissant et en la muant en souvenir fondateur qui puisse nous en affranchir. Et comment muer la douleur en souvenir fondateur? En construisant une mémoire individuelle et-ou collective de la guerre, ou en opérant un passage du souvenir au « ressouvenir », un terme utilisé par Amin Maalouf et qui signifie une réécriture, un déchiffrage, un dévoilement, un travail de critique et d’auto-critique (intériorisation), un projet herméneutique, un travail de deuil, un acte refondateur, une transformation.
(...)
2- Construire une mémoire nationale de la guerre générant une identité unie dans sa diversité, conviviale et pacifiée : Pour la plupart de mes interviewés, il n’existe pas une mémoire nationale de la guerre au Liban, mais des mémoires individuelles et des mémoires collectives. Donc, pour ces jeunes qui croient en l’inexistence d’une mémoire nationale de la guerre, cette dernière devrait nécessairement être construite. Alors que pour certains interviewés, il existe une mémoire nationale de la guerre, mais celle-ci est celle du pouvoir (donc des Seigneurs de la guerre, des milices et des principaux partis politiques et leaders). Les Libanais se retrouvent ainsi à avoir la mémoire de quelques-uns pour seule mémoire, prétendant à l’ultime vérité. Et cette mémoire constitue une chape de plomb qui transmet une histoire fragmentaire, perpétuant les tabous, concoctant des « identités meurtrières ». Selon Eduardo Galeano, « l’impunité du pouvoir, fille de la malmémoire, est une des maîtresses de l’école du crime ». Cette école est malheureusement fréquentée par des milliers de jeunes Libanais et le nombre d’élèves augmente chaque jour ; une école qui enterre la pluralité des souffrances de la population libanaise, dont la liste ne fait que s'allonger et s'alourdir au fil des années. (...) Finalement, qu’une mémoire nationale de la guerre soit à construire ou à reconstruire, tous les interviewés se sont entendus sur la nécessité d’y inclure autant de mémoires individuelles et collectives que possible, et surtout des mémoires émanant du vécu intérieur de la guerre. La mémoire nationale de la guerre ne peut être réduite à des chronologies de combats, à des biographies de leaders politiques, aux itinéraires de milices et de partis politiques etc. Cette mémoire devrait être constituée sur la base d’un partage multiforme et dynamique entre la diversité de mémoires individuelles et collectives, incluant les mémoires des jeunes. Et cette mémoire nationale de la guerre devrait être à la base de la construction de l'identité nationale Libanaise (entre autres mémoires), une identité plurielle, dynamique, changeante, une identité-passerelle, pacifiée, et non une identité rejetant la diversité, fixe une fois pour toutes.
2- Construire une mémoire nationale de la guerre générant une identité unie dans sa diversité, conviviale et pacifiée : Pour la plupart de mes interviewés, il n’existe pas une mémoire nationale de la guerre au Liban, mais des mémoires individuelles et des mémoires collectives. Donc, pour ces jeunes qui croient en l’inexistence d’une mémoire nationale de la guerre, cette dernière devrait nécessairement être construite. Alors que pour certains interviewés, il existe une mémoire nationale de la guerre, mais celle-ci est celle du pouvoir (donc des Seigneurs de la guerre, des milices et des principaux partis politiques et leaders). Les Libanais se retrouvent ainsi à avoir la mémoire de quelques-uns pour seule mémoire, prétendant à l’ultime vérité. Et cette mémoire constitue une chape de plomb qui transmet une histoire fragmentaire, perpétuant les tabous, concoctant des « identités meurtrières ». Selon Eduardo Galeano, « l’impunité du pouvoir, fille de la malmémoire, est une des maîtresses de l’école du crime ». Cette école est malheureusement fréquentée par des milliers de jeunes Libanais et le nombre d’élèves augmente chaque jour ; une école qui enterre la pluralité des souffrances de la population libanaise, dont la liste ne fait que s'allonger et s'alourdir au fil des années. (...) Finalement, qu’une mémoire nationale de la guerre soit à construire ou à reconstruire, tous les interviewés se sont entendus sur la nécessité d’y inclure autant de mémoires individuelles et collectives que possible, et surtout des mémoires émanant du vécu intérieur de la guerre. La mémoire nationale de la guerre ne peut être réduite à des chronologies de combats, à des biographies de leaders politiques, aux itinéraires de milices et de partis politiques etc. Cette mémoire devrait être constituée sur la base d’un partage multiforme et dynamique entre la diversité de mémoires individuelles et collectives, incluant les mémoires des jeunes. Et cette mémoire nationale de la guerre devrait être à la base de la construction de l'identité nationale Libanaise (entre autres mémoires), une identité plurielle, dynamique, changeante, une identité-passerelle, pacifiée, et non une identité rejetant la diversité, fixe une fois pour toutes.
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3- Guérir les blessures (processus de réconciliation): La construction-reconstruction d’une mémoire nationale de la guerre devrait être accompagnée par la guérison des blessures à un niveau national ou d’un processus de réconciliation avec soi-même et les autres. En d’autres termes, tout processus de réconciliation est inséparable du travail de la mémoire et le travail de mémoire est inexorablement lié aux rapports qu’un individu, une collectivité ou une nation entretient avec lui-même ou elle-même. Comment implanter un processus de réconciliation au niveau national ? Certainement en renforçant les initiatives et les actions déjà entreprises par plusieurs groupes de dialogue ainsi que par des associations et des ONGs. Mais on peut également s’inspirer des stratégies identifiées par mes interviewés-ées :
- la création de forums de partage et de dialogue sur le Web entre individus, collectivités (confessionnelles, politiques et autres) et représentants de l’État Libanais. Ces forums de partage et de dialogue ne devraient pas uniquement se concentrer sur les relations islamo-chrétiennes ou des échanges entre représentants ou partisans de partis politiques traditionnels mais devraient s’élargir à des dialogues multiformes.
- la création d’espaces d’interconnaissance, de dialogue et de pardon au sein des universités, des municipalités, des groupes de jeunes (comme Nahwa al-Muwatiniya au Club 43 à Gemmayzé chaque lundi soir, recevant des politiciens, des académiciens, des activistes, des artistes…), des pastorales, des communautés religieuses, des fonctions publiques, des entreprises privées, des médias, etc.
- la constitution de comités de dialogue entre la commission chargée de la réécriture du livre d’histoire du Liban et de divers acteurs de la société civile et de la diaspora Libanaises, dont des jeunes de 25-40 ans.
- l’édification de lieux ou d’espaces commémoratifs sur la base de partenariats entre individus et collectivités de diverses appartenances (musée de la guerre, exposition itinérante sur la guerre et la paix dans les écoles et les universités au Liban et dans les milieux culturels et académiques de la diaspora Libanaise).
- la promotion d’une campagne médiatique à un niveau national et international pour la paix (voire le rôle des médias indépendants et alternatifs à renforcer).
- l’instauration d’une journée de commémoration officielle des victimes de toutes les guerres au Liban.
- la constitution de départements académiques et de centres de recherche sur la guerre et la construction de la paix (Peacebuilding).
- la constitution d’une commission de vérité et de réconciliation tel que fut le cas en Afrique du Sud, tout en l’adaptant au contexte et à l’histoire du Liban (processus de justice réparatrice).
3- Guérir les blessures (processus de réconciliation): La construction-reconstruction d’une mémoire nationale de la guerre devrait être accompagnée par la guérison des blessures à un niveau national ou d’un processus de réconciliation avec soi-même et les autres. En d’autres termes, tout processus de réconciliation est inséparable du travail de la mémoire et le travail de mémoire est inexorablement lié aux rapports qu’un individu, une collectivité ou une nation entretient avec lui-même ou elle-même. Comment implanter un processus de réconciliation au niveau national ? Certainement en renforçant les initiatives et les actions déjà entreprises par plusieurs groupes de dialogue ainsi que par des associations et des ONGs. Mais on peut également s’inspirer des stratégies identifiées par mes interviewés-ées :
- la création de forums de partage et de dialogue sur le Web entre individus, collectivités (confessionnelles, politiques et autres) et représentants de l’État Libanais. Ces forums de partage et de dialogue ne devraient pas uniquement se concentrer sur les relations islamo-chrétiennes ou des échanges entre représentants ou partisans de partis politiques traditionnels mais devraient s’élargir à des dialogues multiformes.
- la création d’espaces d’interconnaissance, de dialogue et de pardon au sein des universités, des municipalités, des groupes de jeunes (comme Nahwa al-Muwatiniya au Club 43 à Gemmayzé chaque lundi soir, recevant des politiciens, des académiciens, des activistes, des artistes…), des pastorales, des communautés religieuses, des fonctions publiques, des entreprises privées, des médias, etc.
- la constitution de comités de dialogue entre la commission chargée de la réécriture du livre d’histoire du Liban et de divers acteurs de la société civile et de la diaspora Libanaises, dont des jeunes de 25-40 ans.
- l’édification de lieux ou d’espaces commémoratifs sur la base de partenariats entre individus et collectivités de diverses appartenances (musée de la guerre, exposition itinérante sur la guerre et la paix dans les écoles et les universités au Liban et dans les milieux culturels et académiques de la diaspora Libanaise).
- la promotion d’une campagne médiatique à un niveau national et international pour la paix (voire le rôle des médias indépendants et alternatifs à renforcer).
- l’instauration d’une journée de commémoration officielle des victimes de toutes les guerres au Liban.
- la constitution de départements académiques et de centres de recherche sur la guerre et la construction de la paix (Peacebuilding).
- la constitution d’une commission de vérité et de réconciliation tel que fut le cas en Afrique du Sud, tout en l’adaptant au contexte et à l’histoire du Liban (processus de justice réparatrice).
(...)
Conclusion :
A première vue, il est possible de tirer la conclusion que la situation actuelle est presque pire que celle sous les bombes. Mais les jeunes que j’ai rencontrés et bien d’autres encore démontrent qu’en dépit de tous les obstacles, il s’agit d’une situation qui ouvre la porte au changement, aux réformes et à la subversion contre les avatars de l’histoire tumultueuse du Liban.
Conclusion :
A première vue, il est possible de tirer la conclusion que la situation actuelle est presque pire que celle sous les bombes. Mais les jeunes que j’ai rencontrés et bien d’autres encore démontrent qu’en dépit de tous les obstacles, il s’agit d’une situation qui ouvre la porte au changement, aux réformes et à la subversion contre les avatars de l’histoire tumultueuse du Liban.
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Ci-dessous un article qui fut publié par The Daily Star sur la table-ronde:
Round-table tries to define war - and ways to avoid it'
It is crucial to break the silence'
By Nour Samaha Daily Star staff
Monday, May 14, 2007
BEIRUT: An academic survey asking Lebanese to define "war" found that while small minorities associate the term with specific conflicts in Lebanon's history, a 90 percent majority takes the word to refer to a continuous and ongoing state of national being. The survey, conducted by researcher Pamela Chrabieh of the University of Montreal (UM) in Canada, was the focus of a round-table discussion entitled "The Memory of War: Identity and Reconciliation in Lebanon" at the Universite Saint Joseph (USJ) on Saturday.
The Islamic-Christian Studies Institute at USJ hosted the afternoon event in conjunction with the Canada Research Chair of Islam, Pluralism and Globalization at UM.
"Peace-building is essential; it is crucial to break the silence and learn the lessons of war by not forgetting, remembering and talking about it," said Chrabieh, a post-doctoral researcher. "One needs to fight the 'amnesia' which is reinforced by the non-existence of an official academic text depicting the events of the civil war."
For her study, Chrabieh asked Lebanese aged 25-40 in Canada and Lebanon to define "war" in the Lebanese context.
Five percent of those interviewed referred to civil, sectarian conflict. Another 5 percent defined war as an external conflict fought by foreigners on Lebanese soil, while 90 percent described war as continuous in Lebanon but in different forms.
"The reason why many people describe war as continuous in Lebanon is because there is no official documentation of the war available to institutions," Chrabieh said. A definitive "academic" text on the Civil War is needed, she said.
Forums for dialogue between individuals, groups and state officials would be one way to heal wounds created and sustained as a result of the war, she said.
Furthermore, media outlets could promote peace on both the national and international levels, she said, adding that alternative media had a potentially large role to play in changing the way people think about war.
"There are obstacles, however, such as the weakness of the application of the law inside Lebanon," Chrabieh said. "The population has few means of pressuring the state as a result of this weakness."
The round-table took up other methods for the country to move forward, highlighting the importance of forgiveness for past crimes and letting go of generations of indoctrination and memories.
"Past generations hold onto us in such a way that we are dangled in the present by the puppet master, rendering us completely helpless," said psychotherapist Alexandra Asseily. "Unless we can release the strings that are in our memory, we will keep on repeating the same mistakes and actions that were carried out previously."
Forgiveness is the key to releasing grievances, both past and present, and achieving a lasting peace, according to Asseily.
"How does the next generation not make the same mistakes made in the past? Is there a contract between the living and the dead that forces us to hold onto ancestral memories and keep repeating them?" she asked.
Asseily created the "Garden of Forgiveness," designed for the Downtown Beirut area, as a physical space for people of all backgrounds and confessions to join together in a more spiritual sense. The garden was originally scheduled to open in 2008 but due to the summer 2006 war with Israel, construction ground to a halt.
"We must overcome the challenges to our sense of powerlessness," she said. "We need to replace old beliefs with new life - offering beliefs and creating 'positive cycles' for ourselves and for our children."
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The round-table took up other methods for the country to move forward, highlighting the importance of forgiveness for past crimes and letting go of generations of indoctrination and memories.
"Past generations hold onto us in such a way that we are dangled in the present by the puppet master, rendering us completely helpless," said psychotherapist Alexandra Asseily. "Unless we can release the strings that are in our memory, we will keep on repeating the same mistakes and actions that were carried out previously."
Forgiveness is the key to releasing grievances, both past and present, and achieving a lasting peace, according to Asseily.
"How does the next generation not make the same mistakes made in the past? Is there a contract between the living and the dead that forces us to hold onto ancestral memories and keep repeating them?" she asked.
Asseily created the "Garden of Forgiveness," designed for the Downtown Beirut area, as a physical space for people of all backgrounds and confessions to join together in a more spiritual sense. The garden was originally scheduled to open in 2008 but due to the summer 2006 war with Israel, construction ground to a halt.
"We must overcome the challenges to our sense of powerlessness," she said. "We need to replace old beliefs with new life - offering beliefs and creating 'positive cycles' for ourselves and for our children."
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Ci-dessous un article publié par le journal arabophone Libanais al-Mustaqbal sur la table-ronde:
المستقبل - الاثنين 14 أيار 2007 - العدد 2613 - شؤون لبنانية - صفحة 7
لمياء حمود
بعد حرب تموز التي شهدها لبنان، تبلورت أكثر نظرة الشباب إلى الحرب.وباتوا مقتنعين بأن الأهم من وقف الحرب هو بناء السلام، وأخذ العبر من الحروب عبر ذاكرة وطنية للحرب.آراء الشباب ومواقفهم من الحرب عرضت في اللقاء الذي نظمه معهد الدراسات الإسلامية ـ المسيحية في جامعة القديس يوسف بالتعاون مع "منبر الأبحاث الإسلامية في كندا" وجامعة مونتريال، تحت عنوان "ذاكرة الحرب: هوية ومصالحة في لبنان"، أول من أمس في حرم كلية العلوم الإنسانية في جامعة القديس يوسف.بعد ترحيب من مدير المعهد تحدث الأستاذ في جامعة مونتريال باتريس برودير عن "الذكريات الاختيارية والهويات المتعددة: نحو تقارير أكثر قدرة وأكثر عدالة". ولفت إلى أنه يجب العمل على تأسيس ذكرى وطنية للحرب من خلال عمل جماعي وتعاوني مسؤول.أما باميلا شرابية، فتحدثت عن "ذاكرة الحرب، هوية ومصالحة في لبنان: مساهمات الشباب من 25 إلى 35 عاماً في إعادة الإعمار الوطني".وأشارت إلى أنه وفق مقابلات أجرتها مع شباب لبنانيين، تبين أن خمسة في المئة منهم ينظرون للحرب على انها أهلية بين المسلمين والمسيحيين وخمسة في المئة أنها حرب الآخرين على أرضنا أو حرب للآخرين على أرضنا. بينما 90% منهم ينظرون إلى الحرب على أنها دائمة ومتعددة الأشكال.وأكدت أن الشباب مقتنعون بأن وقف الأعمال الحربية غير كافٍ، فمن المفترض الالتزام بصنع السلام ووضع روابط بين مختلف فئات المجتمع.ثم عرضت المراحل التي يراها الشباب ضرورية لعملية بناء السلام. أولاً كسر الصمت والتعلم من الحرب من خلال تشكيل كتاب مدرسي موحد لطلاب المدارس والجامعات حول الحرب اللبنانية. وثانياً العمل على تأسيس ذاكرة وطنية واحدة للحرب تجمع كل الآراء. وثالثاً إزالة الجروح من خلال إنشاء منتديات حوار وخلق مساحات من الحوار والتسامح داخل الجامعات والبلديات والمجموعات الشبابية والمجموعات الدينية وفي وسائل الإعلام. ورابعاً الإعلان عن ذكرى وطنية جامعة لكل شهداء الحروب كافة.وأشارت إلى أن الشباب يرون عدة عوائق تعترض تطبيق عملية بناء السلام لعل أبرزها الضعف في تطبيق القوانين واستمرار دولة العنف، والانقسامات السياسية التي تؤثر في آراء المواطنين وبالتالي في موقفهم من بناء السلام.وختمت تقول "بالرغم من ذلك كله إلا أن الشباب متفائلون أكثر من قبل بالتمكن من فتح الأبواب أمام الحوار والتلاقي والمصالحة".واسترجعت الكسندرا أسيلي ذكرياتها خلال أول مجيء لها إلى لبنان في الستينات وتحدثت عن "كيفية كسر مراحل العنف وكيفية أن نصبح أسلافاً جيدين".وشدّدت على أهمية تحمّل المسؤولية في الدور الذي يجب أن يؤديه كل فرد في النزاع.وتحدث وديع الأسمر عن "الذكريات النزاعية والذكرى السلمية". وقال إن رؤيتنا للحرب مختلفة، وحتى الذاكرة فهي جزئية واختيارية. وركّز على أهمية العمل على تأسيس ذكرى وطنية للحرب تجمع كل اللبنانيين".
17 comments:
Hello Pamela! Just wanted to tell you that the round table was great!
Good luck for your work
Ch.
Na-aM lil Hiwar: The Current Status of The Lebanese Civil Society
Nahwa al-Muwatiniya is pleased to invite you to a session with
Dr. Hilal Khashan: Chairman of Political Studies at the American University of Beirut
Recived his Ph.D. from Florida State University, 1980
He is specialized in Minorities, Arab-Israeli Conflict, and Political Development
Where does the Lebanese civil society stand today?
Dr. Khashan will discuss the challenges facing the Lebanese civil society in this period, where is the Lebanese civil society standing, what are its strengths & weaknesses, if it were to exist!
Date & time: 14 May 2007, 8:30pm
Place: Club 43, Rue Gouraud, Gemayzé, facing Doculand
If you wish to take part in the discussion of Na-aM lil Hiwar, please visit our blog: www.hiwar.na-am.org
A propos de mémoire de la guerre au Liban, les artistes font de plus en plus du beau travail. Lire l'article suivant dans l'Orient-le-Jour du 14 mai 2007:
NOUVEAU TALENT - Charles Nassar transforme les éclats d’obus en sculptures
Engins de guerre, objets d’art !
L'article de Zéna ZALZAL
Quelques extraits:
Charles Nassar a choisi, lui, de ramasser les décombres des champs de guerre pour en faire de l’art.
Créer avec ce qui tue. Concevoir de la beauté à partir de ce qui sème désolation et souffrance. (...)
Un pari qu’il a relevé, passant à l’action dès la fin des hostilités en allant ramasser, un peu partout dans les régions bombardées, des éclats d’obus et de camions déchiquetés. Une fois son insolite butin de guerre rapporté à son atelier de ferronnerie, situé en plein cœur de la cité industrielle de Bauchrieh, il s’attèle à la réalisation de son ambition : « Transformer des engins de mort en objets d’art et de paix. »
C’est ainsi qu’entre deux travaux de commande (il fait habituellement des balustrades et des barreaux de fenêtre en fer forgé), il se met à souder entre eux ces morceaux d’obus pour en tirer des formes variées : des silhouettes humaines, des objets et des meubles en miniature qu’il assemble ensuite pour composer d’agréables saynètes en fer.
(...)
L.
J'ai bien apprécié l'article du Daily Star mais on n'y mentionne pas les interventions de Patrice Brodeur et de Wadih al-Asmar.
Excellente intervention Pamela. Courage pour la suite!Il faudrait le briser ce cercle vicieux de la guerre, un jour ou l'autre, et j'espère de notre vivant!
G.
Je viens de rencontrer mon collègue et ami Sune Haugbolle qui est de passage au Liban et c'est lui qui a signalé l'article du Daily Star. Merci Sune! Et à très bientôt j'espère.
ps: Sune travaille également la problématique de la mémoire de la guerre.
Le Son de la Solidarité
Concert annuel de soutien à Tadamon!
DIMANCHE 27 MAI, 20h
LA SALA ROSSA
4848 St-Laurent
Entrée: $5-15
Joignez vous à Tadamon! Montréal pour leur concert annuel de soutien, pour aider leurs efforts de mise en place d'une solidarité avec les mouvements pour une justice sociale et économique entre Montréal et les mouvements au Liban et au Proche-Orient.
Avec les performances de:
HASSAN el-HADI BAND: Rythmes marocains et traditions musicales
d'Afrique du Nord
LA BANDA DE GAZA: Ensemble Latino-Américain révolutionnaire
IAN FERRIER: Poète Montréalais
GADJI-GADJO: Musiciens Klezmer et Tziganes du Québec
MC PREACH ANKOBIA: MC de Montréal
NARCYCIST: MC Irakien, ancien du group hip-hop Euphrates
NORMAN NAWROCKI & STEFAN CHRISTOFF: Duo piano & violon
** DJ Kandis
** DJ Fadi
Information: tadamon[at]resist.ca / 514 664 1036 /
http://tadamon.resist.ca
Non seulement nous devons construire une mémoire nationale de la guerre, mais nous devons en même temps lutter contre les ambitions de nos voisins, alias la Syrie et Israël. Hier encore, l'armée israélienne a annoncé le début d'un exercice de grande ampleur sur scénario de guerre généralisée. Même Olmert et Peretz doivent y participer.
felications pamela, une personne qui t aime beaucoup, je suis fiere de toi, bravo........
Nice articles in al-Mustaqbal and in the Daily Star.
Best wishes for your work!
Je viens de découvrir votre blogue et j'aime bien votre profil perso et parcours professionnel.
J'aimerais votre avis au sujet de ce billet que j'ai écrit:
http://newsnoncensures.blogspot.com/2007/05/les-crimes-dhonneurs-et-la-journe.html
Merci.
Merci folliculaire!
J'ai été visiter votre blog que j'ai beaucoup apprécié d'ailleurs et j'ai répondu à votre billet sur les crimes d'honneur! Fâcheuse réalité!
Je viens de lire un article très intéressant sur la communauté juive Libanaise - qui se trouve au Liban depuis les débuts de l'an 1000 ap.J.C. mais qui est en voie de disparition depuis la première invasion du Liban par Israël en 1982 - dans The Daily Star: Lebanon's few remaining Jews live out their lives in the shadows.
Downtown Beirut synagogue stands as testament to what was once a thriving community
By Rym Ghazal
Thursday, May 17, 2007
On y mentionne un site-web:
www.thejewsoflebanon.org
Personnellement, je pense que la communauté juive du Liban ne doit pas être discriminée - elle fait d'ailleurs partie des 18 communautés religieuses officielles. Les amalgames ne devraient pas être faits entre juifs du Liban et sionistes israéliens. Je trouve malheureux et inadmissible que dans un pays pluriel et pluraliste, une communauté soit exclue, même si on est en guerre avec Israël. Et je crains qu'un jour, on n'exclue d'autres communautés: à quand le tour des maronites, des chiites, des orthodoxes, etc.?
Apprenons à vivre ensemble, quelles que soient nos différences. Celles-ci constituent des richesses à préserver.
Pamela,
Je vous souhaite à toutes et à tous d'avoir ou de recouvrer cette mémoire de la guerre axée sur la paix et non pas sur la haine et la vengeance.
Bonne fin de journée,
André.
Merci Andros!
Et je le souhaite aussi à tout peuple ayant à être confronté avec son histoire, car toute histoire est chargée de hauts et de bas, de périodes prospères et de descentes aux enfers.
Et pour ajouter une petite touche historique ce matin, ci-dessous un article dans l'Orient-le-Jour bien intéressant:
"Lieux de mémoires multiples, offrant une diversité culturelle et une représentation sélective des anciennes sociétés, les musées ont aussi leur Journée internationale. À cette occasion, le musée de l’Université américaine de Beyrouth a voulu marquer l’événement en célébrant la journée sur le thème de « L’enlèvement d’Europe », une légende qui résume les réalités historiques, économiques et culturelles qui devaient correspondre aux déplacements des foyers de civilisations du Proche-Orient vers les régions d’Occident, appelées par la suite Europe.
Cet après-midi, à 17 heures, le musée de l’AUB inaugure une exposition de photos qui relate la légende de la princesse phénicienne représentée sur mosaïques, sculpture, monnaies, poteries et peintures, dont celles de Hussein Madi et Georges Maher.
La légende, qui a traversé les siècles, a été en effet une source d’inspiration pour les poètes et les artistes et a offert des variations importantes au cours du temps, depuis la Grèce antique jusqu’au temps moderne. À titre d’exemple, et à l’occasion de l’exposition « Liban, l’autre rive » qui s’est tenue à l’Institut du monde arabe à Paris, en 1998, la poste française édite un timbre représentant cette légende, et lors du lancement de la monnaie européenne, la Grèce a choisi de frapper la pièce de 2 euros à l’effigie de la princesse Europe enlevée par Zeus, métamorphosé en taureau.
(...)
Mais qui est Europe ? La légende raconte qu’Europe, princesse phénicienne, fille d’Agénor, roi de Tyr (au sud du Liban), se promenant un jour au bord de la mer, fut remarquée par Zeus. Enflammé par sa beauté, Zeus se métamorphose en taureau aux cornes semblables à un croissant de lune, et se couche aux pieds de la jeune fille. Celle-ci, d’abord effrayée, s’enhardit, caresse l’animal et s’assoit sur son dos. Aussitôt le taureau se relève, s’élance vers la mer, s’éloignant du rivage. Arrivés en Crète, Zeus et Europe s’unissent. De ces amours naîtront trois fils : Minos, Sarpédon et Rhadamante.
J'ai lu un article dans le Magazine sur votre table-ronde! J'ai beaucoup apprécié et je vous souhaite tout le courage possible dans vos travaux actuels et futurs.
R. (à Beyrouth)
Merci R. En effet, il y a un bon article dans le Magazine de cette semaine (no.2584 du 18 mai 2007): "Conférence sur la mémoire de la guerre. Reconstruire les coeurs et les mentalités" (p.24-25).
Je tiens à remercier d'ailleurs la journaliste Marie-Anne Muller pour ce bel effort.
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