ARRÊTEZ L’OFFENSIVE ISRAÉLIENNE! ARRÊTEZ LA GUERRE! ARRÊTEZ LES MASSACRES ET LES DESTRUCTIONS ! 2 Août 2006
L’horreur, le voyage jusqu’au bout de l’enfer : fuyant Aïtaroun, cet homme serre dans ses bras, au milieu des ruines de Bint Jbeil, une petite fille terrorisée et qui n’oubliera jamais (OJ, 2 août 2006).
(Photo d'An-Nahar:
http://www.annaharonline.com)
FROM ISRAEL TO LEBANON - CANA PICTURES!
FROM ISRAEL TO LEBANON - PICTURES OF WAR!
Il est presque 15h: la suite de la cérémonie d'enterrement collectif à Tyr a été "reportée" pour cause de bombardements! Eh oui! Nous ne pouvons même pas enterrer nos morts en paix!
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Il est 13h30: le gouvernement israélien vient d'annoncer que l'armée a l'intention de bombarder Beyrouth (pas seulement la banlieue Sud). Je viens d'appeler ma soeur Michèle qui travaille au centre-ville pour qu'elle nous rejoigne...
Wednesday 2 August, 2006
13:36 p.m.
“Israelis are menacing to strike Beirut”. “Where in Beirut?”. “Don’t they regularly designate Dahyé?”. “Leave your work and go off to the mountains”. “Chou? Hanging on till the end of the shift?” “I suppose we ought not go to some school and amuse the children today”. These are the very salient and repeated “axioms” of the last telephone dialogues that my friends, family and I conducted a couple of minutes ago.
Needless to say my reaction was to linger behind my desk and kind of etch. Actually, I am quite flabbergasted and weighing up my subsequent moves especially that the fuel paucity incontestably restricts our break outs to secluded destinations. For how long shall we live confined in this 21 days old tower of Israeli threats and plunging bombs? I am still behind my desk and at this very moment the “hottest” breaking news reported by my colleague recounts the story of the latest Israeli warning: hammering downtown Beirut. Once more, needless to say this is where I am presently located. Should I act in response or should I ignore this “ps note” like the rest of my colleagues?
Michele Chrabieh
Bab Idriss, Lebanon.
Michèle, il vaudrait mieux que tu quittes le centre-ville le plus vite possible. Nous t'attendons Nicolas et moi.
A suivre... si possible...
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Comment oublier???
Le terme "Offensive" est bien trop 'soft'. Il faut dire 'Crime contre l'humanité'!
Savez-vous ce que je regarde maintenant en direct? Un enterrement collectif... dans une fosse commune à Tyr... Près de 100 civils... Femmes, enfants, vieillards... Je ne sais plus combien de fosses il y a à Tyr à ce jour... Voilà 'l'entertainement' promis de la part du gouvernement israélien et de son armée sanguinaire! Savez-vous ce que j'entends constamment? Des cris, des pleurs, des bombardements, des drones, des raids aériens... Des cris de souffrance, de rage... Les vivants, les survivants, les morts... Tous crient! Les cris n'arrêtent pas. Et ils ne vont pas arrêter. Quoique feraient les bourreaux du monde entier pour cacher leurs crimes, les cris ne vont jamais arrêter de fendre les cieux, les terres, les mers!
Je regarde ces sacs de plastique, ces linges qui enveloppent tant d'êtres humains, ces numéros inscrits sur les sacs, ces noms (et parfois des sacs sans noms)... ENTASSÉS les uns sur les autres... Voilà ce qu'Olmert avait promis: "d'aider à sécuriser le Liban - et Israël bien sûr! - en appliquant la 1559"! Ah vraiment! Et cette résolution inclue-t-elle un HOLOCAUSTE gratis - oui je vais employer ce terme; il n'est pas exclusif à un seul peuple, ni à une seule religion, ni à une seule terre. IL Y A DES HOLOCAUSTES PARTOUT ET EN TOUT TEMPS: en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud -? Il y a des SHOAS - des ANÉANTISSEMENTS! - PARTOUT ET EN TOUT TEMPS.
Selon Wikipedia: Le mot holocauste est un terme religieux qui désigne le sacrifice par le feu d'un animal mâle à la robe unie après immolation, conformément à la tradition du judaïsme; il est apparu en français au XIIIe siècle de notre ère, emprunté dans la traduction française de la Bible au latin ecclésiastique holocaustum, lui-même tiré du grec (de hólos « en entier » et καυστός kaústos « brûler »). Les Grecs pratiquaient aussi une forme d'holocauste dans le cadre des rituels chtoniens, l'enágisma.On l'utilisa par extension de sens pour signifier la forme la plus contraignante d'adoration religieuse, d'où l'expression « Mieux vaut l'offrande que le sacrifice, mieux vaut le sacrifice que l'holocauste » (Léonce Bourliaguet).
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Un hôpital à Baalbeck a été détruit hier soir par l’aviation israélienne, et la ville et ses environs ont été pilonnés toute la nuit.
Les combats se poursuivent au Sud du Liban. L’armée israélienne continue de détruire des ponts au Sud, au Nord et dans la plaine de la Békaa.
Un grand nombre de morts et de blessés civils, ainsi que des soldats de l’armée libanaise hier dans la nuit.
La diplomatie trébuche… Divisée, l’Union Européenne échoue à appeler un cessez-le-feu immédiat.
Le Liban est aux prises d’une machine de destruction et de mort. « Nous accepterons un cessez-le-feu lorsque nous saurons avec certitude que les conditions qui prévalent sur le terrain seront différentes de celles qui ont provoqué le déclenchement de cette guerre », a déclaré M. Olmert lors d’une allocution dans une académie militaire à Ramat Hasharon, près de Tel-Aviv. Pas assez de sang sur vos mains M. Olmert ? Encore plus de sang pour que les conditions soient « différentes » ? Le journaliste Issa Goraieb parle aujourd’hui d’une « mare aux requins ». Le Liban est entouré de requins qui s’acharnent dessus. Quelle solution peut-elle être possible sans que chacun y trouve son compte ? « C’est forcément, quelque part, donnant, donnant : ignorer une fois de plus cette cynique mais incontournable règle de base, n’est-ce pas tenter le diable une fois de plus? » (O.J., 2 août 2006).
Hier, le sommet religieux islamo-chrétien au Liban a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a dénoncé le carnage perpétré par Israël. Toutes les instances religieuses chrétiennes et musulmanes du pays ont réaffirmé dans un communiqué conjoint la formule libanaise de coexistence et de convivialité islamo-chrétienne face à celle de l’État d’Israël. Plus l’offensive israélienne se poursuit et s’accroît, plus les Libanais s’entraident et se serrent les coudes, en dépit de tous leurs différends. Il est impossible de rester de glace devant tant de massacres et de destructions. Tous les analystes sont d’accord pour affirmer que l’armée israélienne a fait plus de ravages en 20 jours qu’en trente années de guerre. Mais jusqu’à présent, on n’a jamais vu une telle solidarité Libanaise ! Espérons qu’elle puisse se renforcer encore et encore.
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Le conflit du Liban met la blogosphère en ébullition
«Il y a 2 000 ans, à Cana, Jésus a transformé l’eau en vin. Aujourd’hui à Cana, les forces aériennes israéliennes ont transformé les enfants en cendres. » Mazen dit son émotion sur son blog après le bombardement israélien sur ce village du Liban-Sud.Si la référence biblique qu’il évoque est par ailleurs objet de controverse – les Israéliens, appuyés par de nombreux experts, situent le miracle de Cana dans un village homonyme de Galilée –, le blog de ce Libanais de 30 ans (mazenkerblog.blogspot.com) donne en tout cas le ton en vigueur sur la « toile ».La « blogosphère » est en effet devenue un extraordinaire forum témoignant de l’émoi suscité par la guerre au Liban, mais aussi le seul lieu de dialogue en direct entre Israéliens et Libanais, relèvent les experts. Pamela, qui se présente comme artiste libanaise, écrit sur son blog (pchrabieh.blogspot.com): « Tout est fermé aujourd’hui. Jour de deuil national symbolique à la mémoire des victimes de Cana. » Un blogueur qui signe « Israellycool », sur le site des blogueurs israéliens écrivant en anglais (english.webster.co.il), prédit qu’« un nombre sans précédent de fusées » va tomber sur Israël en représailles.L’auteur d’un blog publié sur le site des blogueurs libanais (lebanesebloggers.blogspot.com) Doha, 25 ans, depuis Washington, assimile le bombardement de Cana à « l’exode d’un rêve ». La guerre entre Israël et le Liban est assortie de témoignages, commentaires, dessins, vidéos et photos souvent dures, mis en ligne par des blogueurs des zones du conflit ou de la diaspora.Sur le moteur mondial de recherche des blogs Technorati, le mot-clé Cana était lundi le deuxième après le mot Liban. Déjà nombreux depuis le début du conflit, les blogs où s’expriment internautes israéliens et libanais sur la guerre ont redoublé de vigueur à la suite du bombardement de Cana.Nicolas Dupuy, un consultant éditorial multimédia français, remarque pour l’AFP que « l’intérêt du blog dans le “traitement” de ce conflit est, toutefois, moins strictement informatif – la chasse au scoop dans la blogosphère n’a donné que très rarement des résultats – que culturel ou sociétal ».Passer outre la censurePour lui, les blogs permettent de « passer outre la censure, de capitaliser sur les réactions des lecteurs en commentaires, et favorisent ce dialogue tant recherché par une partie de ces deux populations ».Philippe Martin, expert français au Canada, remarque sur nayezpaspeur.ca/blog une « grande différence » entre les informations provenant des médias traditionnels et des blogs : « Les “trads” nous informent plus sur les mouvements militaires, les décomptes des pertes physiques et matérielles, les positions politiques, les enjeux, les stratégies. » Au contraire, les blogs « nous parlent plus avec le cœur, les émotions, le vécu », dit-il.Pour Loïc Le Meur, pionnier français des blogs, « l’opinion s’exprime désormais directement sur les blogs de millions de personnes. Convaincre les citoyens du bien-fondé d’une guerre (ou de la nécessité de son arrêt) devient un enjeu de la guerre d’opinion ».Internet devient également « le seul territoire de conversation publique non modérée entre les Libanais, les Israéliens et les observateurs du monde entier qui donnent leur avis », poursuit M. Le Meur, interrogé par l’AFP.Ainsi Lisa Goldman, jeune journaliste et blogueuse canado-israélienne vivant à Tel-Aviv, espère que son blog (ontheface.blogware.com/blog) servira « de voix de modération ».Interrogée par courriel par l’AFP, Lisa explique qu’elle essaie de rester « aussi objective que possible ». Pour elle, son blog est une « source de catharsis », destinée notamment à « corriger les nombreuses erreurs d’interprétation que les lecteurs font sur Israël et les Israéliens ». « Cela permet de donner une voix aux lecteurs qui ont différents points de vue, mais sont désireux de les exprimer d’une manière civilisée », conclut-elle.
(OJ, 2 août 2006)
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Le pont de Damour, quasiment détruit, pris d’assaut par les automobilistes
Entre Cana et Tyr, le calvaire des survivants du massacre
Le reportage de Patricia Khoder
Abbas Hachem ne se résout pas à quitter les décombres de Cana. Il a perdu ici, dimanche dernier, une dizaine de personnes de sa famille : son père, sa sœur, ses belles-sœurs et ses neveux. Abbas était parmi eux, mais lui a échappé au massacre.Toujours en état de choc, Abbas, 29 ans, assis dans les décombres, s’exprime calmement comme s’il parlait de quelqu’un d’autre. « Vous voulez un seul souvenir de Cana, dit-il, pensez à mon neveu Mehdi. Il avait un an. Je l’ai sorti des décombres. J’ai porté son tout petit corps dans mes bras. Il était couvert de sang. Il avait l’air de dormir... Ou encore pensez à ma belle-sœur, Mariam. Elle avait trente-cinq ans. Je l’ai retrouvée serrant contre sa poitrine son fils âgé d’une semaine. Leurs corps étaient rigides. »Comme les 63 personnes qui ont péri dans les bombardements israéliens contre ce bâtiment de trois étages à Cana, Abbas dormait à l’abri. « J’ai été réveillé par le premier raid. J’ai couru avec mon frère Ahmad hors du bâtiment. Les enfants criaient... Cinq minutes plus tard, il y a eu un deuxième bombardement... Et puis, plus rien. On n’entendait plus aucun son. Plus personne n’appelait à l’aide. Il était peut-être une heure du matin », raconte Abbas.Il indique qu’il est « resté de une heure du matin à 7 heures à côté du bâtiment, à attendre les secours... Je ne savais plus ou aller ou que faire. Il y a eu un silence plat. J’ai su que c’était fini », martèle-t-il. « Quand le jour est venu, j’ai dégagé moi-même une dizaine de corps », ajoute-t-il.Abbas ne veut pas quitter les lieux... « Ma maison était ici. Je devais me marier cet été, déménager dans un appartement de ce même immeuble. Je n’ai plus d’endroit où aller », soupire-t-il.Ghazi Abidi, un ami de Abbas, raconte qu’uniquement une quinzaine de dépouilles mortelles ont été sorties intactes des décombres et qu’il restait jusqu’à hier des restes humains sous les gravats.Hier à Cana, non loin des lieux du massacre, certaines maisons construites entre les vignes et les grenadiers étaient ouvertes, accessibles à tous. Aux terrasses, il y avait encore du linge étalé, un arrosoir, un biberon et d’autres menus objets, mais les locaux étaient déserts. Certains le resteront même après la fin de l’offensive israélienne.Sur son lit d’hôpital à Tyr, Mohammad Chalhoub, qui a les deux jambes cassées, raconte : « Je n’ai pas entendu d’explosion... Je ne me souviens de rien. Je sais que j’étais à moitié enseveli sous les débris. Ma femme, Rabab, m’a aidé à sortir. »La quasi-totalité des ponts détruits :Rabab a été légèrement blessée par le raid. Elle a tiré son époux, son fils Hassan – âgé de quatre ans et demi et blessé à la tête – ainsi que sa belle-sœur des décombres. Elle indique : « Les trois étaient près de moi. Ils étaient à moitié ensevelis. J’ai ôté les pierres et les débris de ciment qui couvraient leurs jambes... Mais je n’ai pas pu sauver Zeinab... Ma fille avait six ans et demi. Elle était assise à côté de moi. Son corps a disparu sous un amas de gravats. Je n’ai vu que sa petite main. J’ai creusé. Du sang et de la poussière collaient à mes doigts. J’ai tenté de toutes mes forces de la sortir de là. C’était impossible. J’ai pris sa petite main et je l’ai massée. Je lui ai dit : “Maman, je ne peux plus rien faire, je te remets entre les mains de Sitt Zeinab”. »Rabab, qui a les mains bandées, ne parvient pas à poursuivre son témoignage. Elle n’éclate pas en sanglots, ne crie pas sa colère. Elle baisse la tête, ferme les yeux. Ses mots s’étranglent.Hier, il fallait des heures pour quitter Tyr et ses environs et arriver à Beyrouth. C’est que des dizaines de milliers d’habitants du Sud ont décidé d’abandonner leurs domiciles, prenant d’assaut ce qui reste des routes épargnées par les bombardements israéliens qui ont détruit la quasi-totalité des ponts de la zone méridionale du pays.Pour franchir le Litani hier, il fallait patienter durant une heure au moins, sous le soleil et dans la poussière. Après la destruction du pont de Qasmié, au premier jour de l’offensive israélienne, une petite route a été construite à la va-vite au-dessus du lit du fleuve. Sur le même chemin, le vieux et le nouveau pont de Zahrani ont été détruits. À Saïda, ce sont tous les ponts enjambant la rivière Aouali qui ont été touchés. Plus loin, sur la route côtière, aucun pont – qu’il soit vieux, historique ou tout neuf – n’a été épargné.Profitant de la trêve, un bon nombre d’automobilistes ont choisi de prendre la route côtière, et non celle qui passe par Saïda-Est, Jezzine et le Chouf, empruntée durant ces quinze derniers jours par les habitants du Sud fuyant leurs villages pour rejoindre Beyrouth.Le pont de Damour a été quasiment détruit le premier jour de l’offensive israélienne. Hier et avant-hier, il a été pris d’assaut par les automobilistes. Un petit passage non loin de l’une des rampes épargnées de l’ouvrage a été ouvert avec les moyens du bord. Une planche en fer, d’une largeur d’environ deux mètres, a été placée sur les gravats. Il fallait s’armer de patience pour pouvoir franchir en voiture ce bout de route improvisé.Certains ont préféré descendre des véhicules et marcher, comme ce groupe venu en bus de Rmeich (caza de Bint Jbeil). « Nous avons quitté le village à 11 heures, il est déjà 18 heures ; si je savais que l’état des routes était ainsi, je serai restée à Rmeich », indique Marie, qui porte, à l’instar des personnes qui l’accompagnent, un chapelet autour du cou. Comme le groupe qui est avec elle, Marie ignore où elle passera la nuit. Ce sera dans un couvent, une école ou chez des proches. Mais la jeune femme ne répond plus aux questions qu’on lui pose. Enceinte, elle serre un enfant de quelques années dans ses bras, s’apprête à franchir à pied ce qui reste du pont de Damour. Elle regarde la foule autour d’elle et éclate en sanglots.
(OJ, 2 août 2006)
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Aïn Ebel, un village chrétien vidé de ses habitants
Le reportage d’Émilie SUEUR
«Je vais rester ici. C’est l’endroit où je suis née. C’est mon pays ! » Thérèse Sleimane peine à retenir ses larmes. Cette femme âgée de cinquante ans est l’une des dernières résidentes de Aïn Ebel à ne pas avoir quitté ce village chrétien situé à cinq kilomètres de la frontière israélo-libanaise. La grande majorité des 8 000 habitants, qui peuplent le petit village durant les mois d’été, a plié bagage, vers Rmeich, vers Tyr ou vers Beyrouth.À l’entrée du village, Joseph pulvérise du désinfectant dans une petite épicerie, le supermarché Saint-Élie. Le magasin étant abandonné, les produits ont pourri. Une odeur pestilentielle en émane.Pour combler les manques de nourriture ou de médicaments, certains habitants, comme Yasser Sader, font la navette entre Rmeich et Aïn Ebel. Un voyage court mais risqué. Hier matin, la route a été bombardée par l’artillerie israélienne.Pour Thérèse, il n’est toutefois pas question de quitter sa maison, touchée, il y a sept jours, par plusieurs obus. « Regardez les murs, ils sont complètement brûlés », s’exclame-t-elle. Quatre trous sont visibles dans les murs noircis de la petite pièce. « L’attaque s’est produite à 6 heures du matin. Une vingtaine d’enfants et moi dormions dans l’abri, sous la maison. Mon mari et sa sœur étaient dans la maison. Dieu soit loué, ils n’ont quasiment rien eu », ajoute-t-elle, contenant à peine sa colère. « Aujourd’hui, je suis fâchée contre tout le monde. On se sent vraiment abandonné ici », affirme-t-elle.Après avoir fait un tour de la maison, touchée en différents endroits par les obus israéliens, Thérèse craque complètement. « On vit comme des animaux ici », affirme-t-elle en pleurant.Dans le salon de la maison, l’archevêque maronite de Tyr, Nabil Hajj, écoute les doléances des derniers résidents de Aïn Ebel. Ils ont besoin de pain, ils ont besoin d’expliquer leur situation, ils ont besoin que le monde se soucie de leur cas, ils ont besoin d’être évacués. « Ici, les gens sont perdus. Ils ne savent pas ce qui va se passer demain. Ils ont peur que la situation ne s’aggrave et qu’ils restent coincés dans le village », explique l’homme de religion, visiblement ému par les témoignages recueillis. « Je vais parler au patriarche Sfeir, au président de la République, Émile Lahoud. Il faut faire quelque chose, lâche-t-il. Je prie pour que le Liban soit protégé et reste ce message dont parlait le pape Jean-Paul II lors de sa visite chez nous, il y a quelques années. »Assis sur un fauteuil à côté de lui, des hommes du village roulent des cigarettes. De la terrasse, on peut apercevoir un champ de tabac et une serre sous laquelle sèchent de grandes feuilles. « Nous n’osons même plus descendre récolter le tabac », explique Thérèse Khalil Maroun, 72 ans, la belle-sœur de Thérèse Sleimane. « Les miliciens du Hezbollah lancent leurs roquettes à partir de la vallée. Les Israéliens répondent en tirant sur nous », indique-t-elle. De fait, de larges portions de terre sont brûlées.Mais sur le sujet, on reste prudent. « On ne peut pas parler de ça, explique un villageois. On ne sait pas comment la situation va évoluer. »Près de trois semaines après le début des hostilités, le village peut toutefois se réjouir de ne pas avoir eu de tués. Selon les habitants, environ huit personnes ont été légèrement blessées. Mais, l’exode n’en finit pas.Un convoi de voitures traverse le village. De larges pans de tissu blanc sont accrochés sur les toits de véhicules visiblement fatigués. Ces hommes et ces femmes profitent des dernières heures du cessez-le-feu de deux jours annoncé lundi par Israël pour quitter l’enfer du Sud.Cessez-le-feu bien précaire en fait. En fin de matinée, Aïta el-Chaab, un village chiite situé sur la colline faisant face au village, commençait à être soumis à un bombardement intensif de l’artillerie israélienne. La réponse d’Israël à une attaque revendiquée par le Hezbollah. Le parti de Dieu affirmait hier avoir neutralisé un char et un bulldozer israéliens et tué trois soldats israéliens.
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JE viens de regarder les informations et autres émissions d'information sur le Liban et je constate que toute la journée il y a eu au moins à chaque bloc d'information des reportages et images des villes au Liban, dont le Sud et BEyrouth. On a même interviewé quelques personnes du sud de Beyrouth qui revenaient à leur maison détruite entièrement pour analyser la situation. Les hommes interrogés étaient formidables de courage et de sérénité. Quelque chose de rare. Katia te dit que le Liban n'est plus à la une, peut-être pour la télévision hier, parce qu'il y avait les ejux gais et qu'aujourd'hui Castro vient de démissionner parce que malade. Mais les émissions sont meilleures plus analytiques, plus largement ouvertes sur diverses régions et nos journalistes se dpélacent et donnent une bonne idée de la situation. Des spécialistes sont interrogés chaque jour pour nous expliquer l'évolution de la situation, les conséquences des décisions, les efforts de la France, l'échec des tractations de Mme Rice, etc... Dans le Devoir, en première page, il y a photo de Cana et on parle des réactions d'ISrale et du massacre. En p. 2 et 7 on parle du Liban et on présente des analyses importantes pour comprendre. La page Idées est très importante, et pn y parle du Cessez-le-feu demandé par beaucoup de pays. La Presse, en première page parle de Cana avec photo des décombres, et en p.2,3,4 - plusieurs artixcles sur le Liban et la guerre. Je ne comprends pas son commentaire sur les informations ici au Québec et à Montréal. Et je te fais ce mot pour que tu puisses avoir une idée plus juste des préoccupations qui sont transmises par les médias d'ici. Demain j'ai une réunion au Centre canadien d'Oecuménisme qui engagera un nouveua directeur, du nom de Mansour. Je ne retrouve pas son prénom, sans doute le connais-tu. Je t'en reparle. J'ai aussi parlé à mon amie Chaké qui s'informait de Pierre (qui a pris du mieux mais y va encore lentement pour les acativités. Je lui ai parlé de toi. Elle me dit que pour l'instant ce qui est formidable c'est la cohésion des groupes ethniques et religieux dans le pays. C'est un fait qu'elle trouve très important et espère que cela dure au-delà de la guerre qui ne saurait durer . Mais qui fait encore trop de mal. On a parlé ce soir à RDI de la marée de mazout que tu m'avais signalée. J'avais compris qu'il y avait alors des secours pour enrayer l'expansion. Ce soir on a dit que cela était trop dangereux à cause des bombardements, est-ce exact? Extrait du Devoir , p. 1 Le mardi 1er août 2006
Israël reste de glace
Tenant son bébé, cette Libanaise en pleurs est parvenue à fuir à pied la ville de Bint Jbeil, située dans le sud du pays du Cèdre et ravagée par les bombardements intensifs menés par l’armée israélienne. Quelque 800 000 personnes ont déjà dû quitter leur domicile depuis le début du conflit. Et malgré la volonté exprimée par Tsahal de restreindre ses raids aériens pendant 48 heures, plusieurs attaques ont été menées hier. Celles-ci devraient d’ailleurs reprendre «avec toute leur force» après l’exiration de ce délai.... Agence Reuters. Bon courage toujours. Vous êtes dans la pensée de milliers de Québécois et Canadiens. Bises Renée (Montréal)
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Chère Pamela,
Ma prière: shalom salaam paix shalom salaam paix shalom salaam paix
Je pense toujours à toi, je pense à vous tous. Incha Allah la guerre cessera bientôt et la vie continuera.
Amitiés, Louise (Montréal)
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Chère Pamela, que je ne connais pas,
je partage ta douleur, ton inquiétude, ton cri de colère, tes larmes, ton sentiment d'impuissance...
Merci pour ce cri que les sourds, les collaborateurs, n'entendront pas...car seuls les gens sincères, vrais, sensibles, humains, vibrent de douleur avec ceux qui vivent le vrai cauchemard de cette guerre à sens presque unique (de barbarie)...
Nous approvisionner en nourriture, charbon, etc., oui, mais surtout surtout en ténacité, et tu n'en manques certainement pas. En responsabilité, au niveau individuel avant tout mouvement de groupe...sinon, il ne servirait à rien..Le temps n'est plus aux pourparlers (pour qui, pour quoi d'ailleurs??! pour parler??? quelle connerie maintenant!)
Le temps est à la rue...(comme mon moral d'ailleurs!)
je me réveille chaque matin (parce que je fais partie des bourgeois qui peuvent encore dormir confortablement ds 1 lit), et me frotte presque les yeux pr être sure d'etre bien réveillée...
Moi aussi, je m'approvisionne en nourriture, tant que c possible, mais je commence à me demander ai je ne vais pas me mettre à jeuner...sérieusement...je me sens indécente de manger à ma faim (et plus, parce que nervosité)...quand je vois ce que "vivent" les réfugiés...
Ce cauchemard ne peut pas continuer indéfiniment...car il doit bien exister une justice quelque part...MERDE. "Et si le ciel était vide...?..." (Alain Souchon)
Christiane Boustani Art Director & Illustrator (Liban)
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Chère Pamela
La référence de ta mère à Job est magnifique par toute l'ouverture qu'elle donne aux événements saisis dans un regard de foi et de la toute-puissance de Dieu. Chaque jour cette question vient à propos face à de tant de malheurs que construisent les hommes avec les guerres multipliés à travaers le monde (Cf Le Devoir que je te cite.) As-tu lu l'un ou l'autre ouvrage de René Girard qui pose la question du "bouc émissaire" et des victimisations collectives comme facteur de cohésion sociale? Cf entre autres: Des choses cachées depuis la fondation du monde, Le Bouc émissaire, La Route antique des hommes pervers (où il est question de Job), Je vois Satan tomber ... Tous publiésd ans le Livre de Poche. , ils sont un lieu de réflexion excepionnelle sur les rituels religieux, politiques et autres dans une perspectives anthropologique et souvent théologique. Je suis contente que tu aies mis le texte de définition de "Terroriste" car partout dans les discours des journalistes ou des politiques, il y a grande ambigüité. J'ajoute la réflexion d'un journaliste du Devoir. Bonne journée malgre tout, et dans l'espérance des améliorations espérées: un fin à la guerre Bises (Renée, Montreal)
De Cana à Kinshasa François Brousseau ةdition
du lundi 31 juillet 2006 Mots clés : Congo-Kinshasa (Zaire) (pays), Liban (pays), Violence Aujourd'hui je voulais parler d'Afrique. D'un grand, gros et pauvre pays d'Afrique. D'un immense trou qui crève, exactement en son milieu, la carte du Continent noir. D'un géant putréfié successivement nommé Congo belge, Zaïre, Congo-Kinshasa, RDC. D'un gros éléphant dévoré, depuis 10 ans, par les souris et les rats qui l'environnent...
Mais comment ne pas parler, aujourd'hui, du drame de Cana, où sont mortes hier des douzaines d'innocentes victimes, des suites d'une horrible bavure d'Israël ? Comment, après bientôt trois semaines, détourner le regard de cette nouvelle vague de destructions au Liban ? Comment, juste aujourd'hui, éviter le sujet mille fois revisité des hystéries proche-orientales ? Comment échapper à la dictature médiatique qu'exerce cette région du monde sur l'actualité internationale ? Alors que saigne l'Afrique. Alors que l'Amérique latine - toute l'Amérique latine - vacille devant une historique croisée des chemins. Que le Timor, le Tibet, la Tchétchénie, indépendants ou non, confirment leur statut de tragiques nations oubliées. Qu'émergent, menaçants ou amicaux, des géants comme le Brésil, l'Inde et la Chine. Géants qui -- malgré une popularité médiatique nouvelle -- ne feront jamais couler, ensemble, la moitié, le quart de l'encre que fait couler un minuscule pays de six millions d'habitants, coincé entre Méditerranée et sables d'Arabie, entre foi inconditionnelle et haine inconditionnelle. Mais cette fois, je vais m'en tirer en proposant simplement une petite «citation de la semaine»... tirée d'une dépêche de l'Agence France-Presse rendue publique vendredi après-midi. On y cite un dénommé Snow, porte-parole de la Maison-Blanche : «"Oui", a répondu M. Snow à la presse qui lui demandait si M. Bush était toujours contre un appel à un cessez-le-feu immédiat. "Le président Bush veut un cessez-le-feu, le président ne veut pas voir verser davantage de sang, c'est l'une des raisons pour lesquelles vous devez avoir un cessez-le-feu [mais] dans les conditions appropriées."» Il y a quelque chose d'orwellien, du genre «La guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage», dans cette citation où un officiel politique vous explique, par une remarquable pirouette rhétorique, que le président veut -- et ne veut pas, tout à la fois -- de cessez-le-feu au Liban. Et que «oui», le président est toujours «contre un cessez-le-feu immédiat», parce que le président «ne veut pas voir verser davantage de sang».
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MERCI LAMPHONE pour tout ce que tu fais!!!
Dear friends,
Canadians and Québécois,
French and Americans,
Francophones and Anglophones,
And from all around the world,
Given the importance of Pamela's last message and her urge to send it to as many people as possible, I have decided to make a rough translation, in English, of her original French version. I have tried to remain as faithful to the latter as possible. I believe that it is essential for everybody to hear Pamela's call. While translating the original message, it was hard for me not to be emotionnally shaken and more than once was I on the verge of shedding tears since it is really difficult to think that my friend is living what she is living right now, seeing what she is seeing. Her voice is a very important one to listen to. It is a live testimony, and I invite those who have not been able to read the French version to read this English translation entirely. Dear Pamela, I sure hope we can see you in Montreal soon, safe and sound... I hope we will get to eat out, and laugh, and think, and talk, and hope, as we did before... if only the leaders of this world, for once, can remind themselves that the Lebanese people are human beings just like anybody else...
Lamphone
CARNAGE IN CANA
I woke up this morning to the sound of the bells of the village church, very early, after a troubled night... I did not feel very well. Headaches and stomachaches. I then turned on the TV set right away to learn this terrible news: A NEW CARNAGE IN CANA!!! It is 8:40, 40 deaths have been counted... And children... CHILDREN!! Israeli warplanes have dropped missiles on a building filled with people. It is MONSTROUS!! I cannot find words to describe my feelings. And some people are still talking about "legitimate defence"... It is shameful! Shameful! It is better to remain silent than to profer such irresponsible words!
Cana... You have not been spared by the Géhenne's fire.
You have seen Jesus tread your soil, you have seen his first miracle...
You have lived the carnage of the Israeli army on April 18 1996, 10 years earlier.
"Operation Grapes of Wrath" was it called...
105 deaths: children, women, elders... who had all taken refuge in a UN headquarters.
102 people massacred, including numerous children! Massacred!
Do you think that Israel was condemned for this genocide?
For having violated time and again international law?
Of course not... LEGITIMATE DEFENCE!! Or was it a "misfire"?
And how can you expect us to remain silent?
Some are condemned, others are graced. "Natural" selection!??
May the strongest one win!??
I can still recall an Amnesty International's report at the time whose conclusion was that the Israeli army had deliberately attacked the UN building, thus rebutting the "misfire" hypothesis. Even UN investigators came to the conclusion in May 1996 that the carnage could not have been the result of a "misfire". "The horrible nature of the event that took place in Cana is yet aggravated by the Israeli government's refusal to assume its responsibility", said Amnesty, the latter reproaching the USA for having provided to its ally the weapons used in the agression against southern Lebanon.
Does this sound familiar to you today?
To denounce the continuous massacres and carnage perpetrated by the Israeli army does not mean that we are pro-Hezbollah or pro whatever. To denounce injustices, inequalities and all the horrors that remain unpunished does not mean that we are anti-Semites (here again, a grave error is made when we describe Arabs as well as other peoples of the Middle East as being anti-semitic, because they themselves are semites!!!!), or anti-Jewish. To denounce genocides (YES, GENOCIDES!!!!) does not mean that we do not recognise the Jewish Holocaust perpetrated by the Nazis. We are denouncing all genocides, all forms of carnage, all forms of violence! We want peace! Solidarity! Dialog! Helping one another! PEACE! PEACE!!!
It is 9:20... So far 21 massacred children have been counted in CANA... The village inhabitants and journalists present are getting the lifeless bodies (what is left of them) out of the rubble, as well as the countless ones wounded. Two big families have been decimated. Its members were all huddled up against each other in two rooms on the first floor. Official relief is only coming but slowly because of blocked roads.
It is 9:30... The Red Cross is still continuing to remove bodies and body parts... The death toll rises with each passing minute. I have just seen a small body, that of a 4 or 5 year old child, all covered by the Red Cross with a white sheet stained with blood. The cries of a surviving woman calling for help... I can see bodies everywhere, body parts... It is horrendous! HORRENDOUS! Children... Women... Children... I cannot see Hezbollah fighters. Children... Women... The number of children being removed from the rubble is innumerable. And the Israeli army has the nerves to put the entire responsibility on the Hezbollah! MY GOD, IT IS SO INHUMAN!
I am writing and I cannot keep myself from shedding tears any longer... I have up to now restrained myself, but now, I cannot anymore... Tears of anger, anger, anger! Of helplessness and anger! But not of despair! The more massacres will abound, the more my will to fight against senseless killings is reinforced. No! I will not give in! My voice serves and will serve as witness, I collect and will keep collecting lived stories. As long as I will remain alive and as long as I will still be able to write, I will denounce crimes and will work for peace.
Other bad news: Burial pits! Do you remember the burial pit of 74 people, a couple of days from now? Yesterday again, 40 people were buried in a pit in Tyre. Yesterday evening, our government has announced an oil, gaz, mazout and food shortage on a national scale. In a week from now, there will be no more electricity, water, internet, basic food supply, means of communication... ON A NATIONAL SCALE! Mountains are not a safe havens anymore... If there is no ceasefire this week and if the Israeli blocus still continues..., may God help us!!!! Nicolas (husband) and me - as well as our family - are trying to gather as much food, water, wood and candles as possile. Even during the 1975-1990 war, we had electricity, oil, gaz and food, because the country was not blocked and isolated at the time. But this time, it is worse! It is inhuman! To imprison almost 4 millions of people in an agonising territory, both slowly and rapidly... IS THIS NOT A CRIME AGAINST HUMANKIND? IS THIS NOT A HOLOCAUST? WHAT ARE WE WAITING FOR? FOR US TO DISAPPEAR AND FOR NO LEBANESE TO REMAIN ON THIS EARTH, STANDING, ALIVE, RESISTING?
It is 10:00 in the morning... Images of the massacre, of al-majzara, continue to flow in... Children... Women... More and more are being removed... The Red Cross and the village inhabitants and the journalists... Cries! Tears! Blood! A NIGHTMARE! When will we wake up from this nightmare?
It is 10:20... More than 55 civilian casualties have been counted! It is 11:20... Still more bodies are being removed... children... women...
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Lettre ouverte à George W. Bush
J’avais des doutes …
Aujourd’hui, j’en suis sûr : ou vous avez du sang nazi dans les veines ou il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans votre tête.
Vous décidez de faire régner l’ordre en Iraq … et vous y semez la mort et le désordre.
Vous décidez de donner sa chance à l’autorité palestinienne … et vous aidez Israël à mettre Gaza à feu et à sang, à séquestrer le tiers de son gouvernement, à affamer et avilir vieillards, femmes et enfants.
Vous décidez d’appliquer la résolution 1559 et en finir avec le Hezbollah … et, par le biais du même Israël, vous financez, encouragez, planifiez la destruction systématique du Liban, ce pays qui vient à peine de se relever de 30 ans de guerres et d’occupations.
Ce que vous faites là, M. Bush, ne s’appelle pas non-assistance à populations en danger. Cela s’appelle tout simplement « crime contre l’humanité » et, à l’instar de Milosevic et consorts, l’histoire devra vous demander des comptes.
John Bolton, votre représentant « sioniste » auprès de l’ONU, organisme que vous vous donnez la joie de castrer, a déclaré haut et fort : « Ce serait une erreur d’établir une équivalence morale entre les pertes civiles libanaises et israéliennes », autrement dit : nous sommes des « goïm », une sous race qu’on peut exterminer à souhait, sans remords ni regrets.
Condoleezza Rice, votre secrétaire d’état aux affaires « étranges » déclare : « Un nouveau Moyen-Orient est en train de naître » et « Il est temps que la démocratie s’implante dans cette région ». D’abord, le Liban, l’une des plus vieilles démocraties du monde, vous en sait gré. Il ne vous attendait pas pour organiser sa démocratie, lui qui essaie de réparer vos erreurs sur son territoire depuis plus de 50 ans.
Ensuite, à quel prix vous réorganisez ce Moyen-Orient ? Sur quelles bases ? Sur des décombres, des cadavres, des haines, des espoirs perdus, des vengeances latentes … ?
Monsieur Bush,
La guerre n’appelle que la guerre … jamais la paix.
La haine invite à la haine. Le désespoir au suicide.
Prenez garde … ce Moyen-Orient que vous mettez sur pied risque de se muer en un monstre qui se retournera un jour contre vous.
Monsieur Bush,
C’est à vous que nous devons apprendre la démocratie.
Pour votre gouverne, la démocratie se pratique sur le terrain : elle est respect, amour, compréhension. Elle n’est pas avilissement, dirigeants vendus et peuples soumis.
J’imagine que vous avez de la difficulté à comprendre qu’un peuple ait des racines qui remontent, loin, très loin dans le temps, bien au-delà des 230 ans de l’adolescente « civilisation » américaine, née du premier grand génocide de l’ère moderne.
Monsieur Bush,
Vous pouvez nous anéantir avec vos obus. Mais vous ne nous prendrez jamais notre âme…
Vous pourrez fuir, dans votre bureau ovale, les pleurs des veuves et des enfants, les cris des mères, la souffrance de toute une jeunesse désemparée, vous pourrez éteindre votre téléviseur, mettre la musique à fond, vous cacher de honte au dernier sous-sol de votre Maison Blanche, mais vous ne pourrez rien contre cet « œil qui était dans la tombe et regardait Caïn ».
N.K.
Citoyen libanais
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Paméla, Une fois de plus, à chaque fois aussi une fois de trop, les bombes brûlent l’oxygène des poumons et l’amour des cœurs. Ceux-ci sont atteints par la marée noire de la haine. Sous ce fléau il faut tous nos efforts pour garder la lumière d’être allumée, plus forte pour survivre au cauchemar de ses sourires d’enfants brutalement remplacés par un vide béant. Je formule l’espoir que cette béance ne soit pas , comme c’est trop souvent le cas, remplie par les fanatismes impulsifs, et je prie pour que sagesse et compassion refleurissent sur les terres brulées. Je désire tant , comme vous, que les textes sacrés à la bases des religions soient compris avant tout comme porteurs de cet amour qui incline à donner, donc à cesser de tout prendre à l'autre, jusqu'à sa vie. Je vous adresse le meilleur de moi pour soutenir votre lutte, votre témoignage, vos dénonciations et votre résolution à défendre la solidarité, le dialogue et la paix. De tout cœur Gilles (Montreal)
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Wow, la lettre à Bush... Wow!Je bénis tous ces dirigeants, je bénis Bush, je bénis Olmert, je bénis cesimpuissants, car il faut l'être pour être obligés de prendre des armescontre de simples corps... je les bénis, mais ils devront rendre descomptes. Leurs crimes immondes devront être sanctionnés. S'il n'y a pas dejustice humaine, il y a une justice divine et c'est le temps qui permettrad'en juger... Que l'Amour soit dans vos cœurs, la Lumière dans vos esprits!Que la Sagesse que vous n'avez pas encore devienne vôtre! Mais, de grâce,laissez les humains s'occuper eux-mêmes de leur devenir. Ils le ferontbeaucoup mieux que vous!OM (Divya, Montréal)
17 comments:
Chère Pamela
je vous remercie de pouvoir informer le plus de monde de la tragédie perpétrée contre le Liban, pays meurtri mais qui doit doit continuer à vivre quelque que soit l'adversité.
il faut aider nos pauvres concitoyens démunis et errants vers nul part.
Ce n'est pas avec des obus qu'on lutte contre le terrorisme, au contraire. Les attaques Israéliennes et le soutien des USA font le bonheur de tous les terroristes qui peuvent justifier leurs actions grace à l'action des Olmert et autre Bush....
Encore une fois ce sont les civils qui en patissent.
Combien de temps faudra t il à l'Europe pour se réveiller et faire enfin contre poids à la Maison Blanche (je dirais plutot Maison Rouge, du sang qu'elle fait couler et de la honte qu'elle devrait inspirer).
Arnaud
(Chartres, France)
Pamela,
Merci d'être encore avec nous.
Tu mérites tant d'admiration que mes mots ne suffiraient jamais à l'exprimer à sa juste valeur.
Bravo N. K. pour votre lettre ouverte à G. W. Bush. Une précision s'impose cependant par rapport à votre introduction, N. K.: Il ( Bush, vous l'aurez compris, lui pas ! )est stupide et insignifiant, amoral, assoiffé de pouvoir, de pétrole, de sang et OUI, il est NAZI. Et il est de descendance NAZI. Son grand-père et son arrière grand-père l'étaient tous les deux et ils ont fait partie des principaux bailleurs de fonds permettant l'arrivée au pouvoir d'Hitler de même que son maintien. Et ça, c'est historiquement prouvé.
Encore Bonne Chance Pamela!
André Tremblay, Québec, Québec, Canada,
chere Pamela,
ton blog a ete pour moi une revelation ,je dois a l'orientlejour ton adresse.Je suis un libanais confine aux EU ,j'etais venu pour visiter ma fille et la derniere(j'espere) guerre du Liban a eclate et je ne puis revenir .Ton blog est ma seule consolation dans ce desert d'incertitudes ou je baigne .Je n'arrive a concevoir ce qui arrive et pourtant lors des incidents de 75 Joumblatt pour "se defendre" avait fait bien plus conduisant hors de leur region 400.000 chretiens ,les delestant de tous leurs biens et disposant de leurs terrres durant 20 ans ,jusqu'aujourd'hui certains n'ont pas le droit d'y revenir! Alors ,tout cela donne a reflechir sur le devenir d'une humanite qui ne prone pas la religion du pardon!
Ton blog sera ma seule consolation durant ce sejour force Merci Nad
Dear Pamela,
As i am of few words i am used to expressing myself with other means. nevertheless, i couldn't but contribute to your blog, and keep the word loud enough for the deaf to feel.
well, i add to everybody's hope my own, wishing all of us Lbanese, salvation and peace.
From Lebanon - Beirut i shout out loud: STOP!
Best regards,
W!SO
UN PETIT MOT A TOUS LES LIBANAIS-ES QUI SE TROUVENT A L'ETRANGER ET QUI SOUFFRENT: COURAGE! NOUS N'ALLONS PAS NOUS LAISSER FAIRE! NOUS CONTINUONS DE RESISTER EN DEPIT DE TOUT CETTE FOLIE!
Accolades et salutations du haut de la montagne Libanaise.
Un petit mot de remerciement à tous et toutes, Libanais-es, Québécois-es, Canadiens-es, Français-es, Brésiliens-nes, etc. A tous nos amis quel que soit l'endroit dans lequel vous vous trouvez... MERCI ! Grâce à vos témoignages, vos messages, votre soutien continu, nous n'allons pas mourir, notre voix ne va pas mourir! Une chanson révolutionnaire de Julia le dit bien en ces mots: " mich moumkin nehna mout, 'ouloulon rah neb'a! " (il est impossible que nous décédons, dites-leur que nous restons - nous résistons -)!!!
quelle merveille la lettre du citoyen libanais.
pour l'Europe elle comprend la Grande Bretagne, peuple qui peut être formidable et qui aux temps de mon enfance a sauvé l'Europe par sa ténacité, mais qui n'est pas européen, sa présence bloquant l'Europe sur tous les points dont l'accord nécessaire pour peser face ou à coté des USA
Un 'beau' commentaire que Katia ma cousine a noté à Montréal provenant d'une connaissance à elle - à propos des enfants et des femmes massacrés à Cana: " c'est triste mais encore. C'est des gens qui ont été averti pour quitter. Mais comme c'est des fanatiques, ils sont rester". C'est révoltant!! Répugnant!!!
Une autre 'belle' histoire acheminée par Katia:
"Tu veux savor la meilleure? J'étais en train de faire
des courses et le vendeur qui me connait, dit au client à côté de moi (je ne sais trop pour quelle
raison) que ma famille est "là-bas". Alors ce mec me regarde et me dit: "I know, it's just terrible, my children were in Israel and were being bombarded by
rockets. Your family is in Israel, right?" Je lui répons invariablement que non, ma famille est au Liban. Et regarde ce que cet *"/$$%(%()_"_+*(*&?%"_"@*
me dit !!!!!!!
'...Well, what can I say, this is what happens when
there are terrorists living in your country'".
Finalement Katia, les deux histoires concordent!
En espérant qu'il y aurait de moins en moins de personnes insensibles à la souffrance d'autres.
Et rappelons la définition du terme 'terrorisme'- applicable à juste titre à l'armée et le gouvernement israéliens -: Le terrorisme est la réalisation, par une personne, un groupe ou un État, d'actions violentes destinées à produire sur la population civile un sentiment de terreur et de produire des souffrances supérieures aux objectifs requis par l'objectif du combat. Le terrorisme vise la population civile en général ou une de ses composantes, une institution ou les structures d'un État. L'objectif peut être d'imposer un système politique, de nuire à un système politique, ou d'obtenir la satisfaction de revendications, de causer des destructions à un ennemi ou de déstabiliser une société (Wikipédia).
Je ne sais plus quoi dire ou penser. Je ne comprends pas que tout le monde ne soit pas d'accord sur l'horreur qui se produit au Liban... Comment se fait-il qu'il faille "réfléchir" à la question? Qu'il faille "peser le pour et le contre"? Qu'il faille se demander si "on peut juger de choses si compliquées"???
CAN SOMEONE EXPLAIN WHY ALL THIS IS REALLY HAPPENING?????? JUST STOOOOOOOOPPPPPPPPPPPPPP!!!!!!
Katia (Montréal)
Terrorist Israel Attacks in Libanon !!!
Killer Kids !!!
lo que esta pasando en esa parte del mundo es ingrato, no puede ser que el odio este por encima de gente civil de niños, de madres de padres, espero en Dios que lleguen un buen camino por la paz.
MEXICO ESTA POR LA PAZ DEL MUNDO DI NO A LA GUERRA
DI NO A LA GUERRA SI A LA PAZZZ DEL MUNDO
Pamela, un ami québécois, André Tremblay, m'a donné la référence de ton blog. Je te trouve courageuse et en même temps bien déterminée à faire connaître la vérité le plus largement possible. Je te souhaite de continuer avec la même détermination comme nous essayons de le faire dans notre milieu avec les moyens que nous disposons. Les consciences ont besoin d'être secouées, surtout lorsqu'elles se tiennent bien loin de ce qui se passe ou qu'elles demeurent dépendantes d'une seule source d'information.
J'ai écrit tout dernièrement un blog JÉRUSALEM, JÉRUSALEM qui rappelle la souffrance de Jésus devant l'attitude de ce peuple à la nuque raide....
http://humanisme.blogspot.com ou encore http://humanisme.over-blog.com
Je vais continuer à te lire avec grand intérêt.
Oscar Fortin
Querida Pamela:
Siento muchísimo lo que ocurre en tu país. Oramos por ustedes, ojalá y pronto termine todo ésto. Hasta dónde somos capaces de llegar?, Que triste es ver lo que las personas somos capaces de hacer, cuánto dolor, cuánto terror, cuánta maldad! Cuidate mucho y que Dios los proteja.
MEXICO POR LA PAZ. OREMOS POR ELLOS.
A LA GENTE Y AMIGOS DE LATINO AMERICA QUE NOS APOYAN Y QUE QUIEREN LA PAZ EN LIBANO, EN EL MEDIO ORIENTE Y EN EL MUNDO.
Muchas gracias para vuestro suporte. Muchas gracias para vuestros oraciones, pensamientos y creencias en la paz, en el amor, en la libertad y en la soberania.
Muchas gracias para vusetros comentarios sobre el blog de mi hermana Pamela.
Por favor, no paren de escribirnos y de defendernos. No olvidanos en estes tiempos de Guerra, de destruction y de odio. Los libaneses estan muriendo y estan sin casas. La crisis humanitaria es catastrofica. Pero los libanes permanecen, persisten y piden la paz y el fin de las hostilidades. Queremos vivir en nuestras casas. Queremos vivir en paz con nuestras familias, nuestros amigos y compatriotas.
Otra vez, gracias…
Michele Chrabieh
Libano
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